Les Chemins de Khatovar

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Jim Butcher, Le Codex Alera 5 : La Furie du Princeps (VO 12/2008, VF 11/2017)

Résumé tome 5 : La Furie du Princeps
Désormais reconnu comme le Princeps Gaius Octavien, héritier du trône, Tavi de Calderon est parvenu à conclure une alliance fragile avec ses ennemis, les farouches Canims. Mais lorsque Tavi et ses légions reconduisent les Canims jusqu’à leurs terres, le Princeps découvre que ses pires craintes sont devenues réalité. Les redoutables vordes – ennemies des deux peuples – ravagent depuis trois ans la patrie des Canims. Et lorsque les Aléréens perdent l’accès à leurs vaisseaux, ils se voient obligés de se battre pour survivre aux côtés de leurs anciens adversaires. Depuis un millénaire, Aléra et ses furies ont tenu tête à tous leurs ennemis, repoussé toutes les attaques. Mais cette époque touche à sa fin…

A l’image de la saga Harry Potter, ici les lecteurs grandissent avec le héros : dans les tomes 1 et 2 nous découvrions l’univers du Codex Alera, ses intrigues et ses complotes opposant super-héros et super-vilains, à travers les yeux d’un héros adolescents orphelins sans pouvoir aucun, et les tomes 3 et 4 ce dernier montait en grade pour défendre une société libre, égale, fraternelle et multiculturelle dans un monde autoritaire, inégalitaire, intolérant et mono-culturel, qui entre isolationnisme et impérialisme faisait la part belle au racisme, au suprématisme, au sexisme et à l’esclavagisme (toute ressemblance avec les USA n’étant évidemment aucunement fortuite !). Et dans ce tome 5 commence dans le sang et les larmes la fin de l’âge des hommes !

Avec leurs games of thrones à la con les homines crevarices ont ouvert la Boîte de Pandore avant de dérouler le tapis rouge à la Bête Immonde… Mais n’est-il déjà trop tard pour monter une Grande Alliance contre les forces de l’Axe ? Car c’est tout naturellement que les crevards habituels entre dans le collaborationisme en proposent leurs bons et loyaux à l’envahisseur tout droit sorti de Starship Troopers (mais pas que ^^)

Le prologue envoie du bois avec un des super-héros se battant sur le Mur d’Hadrien contre les barbares inhumains venus du nord, et des une patrouille d’espions qui découvrent que les Vordes sont de retour et maîtrisent désormais la magie : les hommes viennent de perdre le meilleur et seul atout contre les hordes aliens…

Nous suivons le POV de Tavi, appelé Tavar en Canéa, et Gaius Octavien en Aléra.

ATTENTION SPOILERS… Il raccompagne de l’autre côté de la Mare Nostrum ceux qu’il a combattu pendant 3 ans à un contre dix en espérant en apprendre suffisamment pour établir une paix durable entre les peuples, et découvre un continent 5 fois plus grand et 10 fois plus peuplé qu’Aléra : si Aléra a jusqu’ici vaincu ses héréditaires ennemis lupins, c’est parce que les peuples canins divisés et férus d’honneur martial ont attaqué les uns après les autres et jamais tous en même temps…
Mais les super-héros guerriers ou magiciens découvrent un continent à l’agonie : en moins de 3 années les royaumes canims sont tombés les uns après les autres face aux Vordes, et sur les hauts plateaux de Shuar le chef de guerre Gradash livre le baroud d’honneur de tout un peuple (quitte à utiliser les réfugiés parqués dans des camps de concentration comme ressources humaines pour les sorciers et les nécromants)… Au lieu d’abandonner tout le monde à son triste sort comme le feraient nos bons crevards IRL, Tavi se donne comme mission de sauver ceux qui peuvent encore l’être contre l’avis de la majorité des intéressés, et il est prêt à donner sa propre vie pour sauver le plus de vies possible car jusqu’au bout il reste persuadé qu’il n’y a pas de meilleure manière de vaincre un ennemi que de s’en faire en ami (refrain bien connu des connaisseurs de David Gemmell ^^). Pour ne rien gâcher, il y a tout un passage « je sais que tu sais que je sais que tu sais » où comme dans le film Push de Paul McGuigan dans lequel Tavi contourne les liseurs d’âmes vordes (là encore remember David Gemmell), en utilisant le pouvoir magique de la plume et du papier !

Nous suivons le POV d’Isana,

ATTENTION SPOILERS… missionné par le leader du monde libre pour mettre fin à la séculaire guerre du nord entre les Alerans et les Hommes des glaces… Chefs de guerre et chefs de paix des deux camps se rencontrent sous la médiation du marat Doroaga, mais que faire contre des siècles de haine ? Et que faire quand le principal acteur du conflit, le Haut Duc Antillar Raucus est en conflit avec lui-même ? Isana la veuve de son défunt ami Gaius Septimus va devoir au péril de sa vie découvrir ce qu’il s’est passé une génération plus tôt et lever le voile sur l’assassinat de son époux après tant d’années à l’avoir pleuré…

Nous suivons le POV d’Amara,

ATTENTION SPOILERS… missionnée par le leader du monde libre pour s’infiltrer au-delà des lignes ennemies pour découvrir le pourquoi du comment de la maîtrise de la magie par les Vordes. Et entre collaborateurs et esclaves, elle retrouvent de vieilles connaissances tels Rook, Kalarus Brencis ou Dame Invidia Aquitaine décidément plus que jamais super-vilaine… (par rapport à son épouse Bernard ressemble plus que jamais à un homme au foyer ^^)

Nous suivons enfin le POV d’Ehren, fidèle parmi les fidèles, et avec lui nous suivons les derniers jours du Haut Duc Gaüs Sextus meurtri dans sa âme et dans sa chair qui puise dans ses dernières forces pour offrir à son héritier et à son peuple une petite chance de victoire. Nous assistons à la chute de la civilisation alerane : l’infestation de Kalare, la Bataille de Cérès, l’invasion du Val d’Amaranthe, la longue marche vers la capitale et le siège d’Alera Imperia… C’est epicness to the max et certains profitent de l’apocalypse pour régler leurs comptes ou profiter de la situation : hominus crevaricus un jour, hominus crevaricus toujours !

Tavi quitte brisé un monde détruit soumis au règne des Vordes… Va-t-il se relever de découvrir une autre monde détruit soumis au règne des Vordes ? Parmi les fléaux libérés de Boîte de Pandore, il reste toujours l’Espoir certes, mais comment celui qui l’incarne va-t-il le retrouver ??? Mais il n’a pas le choix : il doit réussir là où son père et son grand-père ont échoué, et cela sera la victoire ou la mort ! To Be Continued pour le sixième et dernier tome d’une saga fantasy qui n’aura jamais déçu ses lecteurs donc rdv en mars 2018 pour le décompte final :

Mais je suis pas un fanboy aveugle, et je suis obligé de signaler 2,5 trucs qui tirent l’ensemble vers le bas :

– après pas mal de bouquins pour hardcore readers, cela m’a fait un bien fou de retrouver le plaisir de la ligne droite propre aux livres pour easy readers, mais force est de constater que le style est simple voir simpliste et que tout aurait gagné en puissance avec un style moins basique (style basique propre à la fantasy américaine privilégié par les éditeurs français en manque d’imagination, donc contrairement aux inquisiteurs culturels et aux commissaire littéraires je ne vais pas enfoncer un cycle plus qu’un autre puisqu’ils sortent tous du même moule)

– depuis le début, il y a un petit BDSM racoleur centré comme par hasard sur les personnages féminins, mais comme dans ce tome on laisse tranquille Isana toutes les scènes chaudes sont dévolues à Amara. l’auteur est fidèle à ses personnages donc aux lecteurs qui les ont appréciés, mais le déséquilibre des POVs commencent sérieusement à se voir…

– la grande bataille finale est racontée sur le ton de la chronique… C’est frustrant, mais il fallait bien que l’auteur en garde sous le coude pour le grand final du tome suivant, et puis ce n’était pas comme si le quotas de scènes d’action n’avait pas été atteint hein ^^

Toute la série repose sur le concept de furies, équivalent des érinyes grecques : comment s’appelle les trois Arches de Noé qui ramènent les derniers espoirs du monde libre à Alera ? Mégère (Μέγαιρα / Mégaira, « la Haine »), Tisiphone (Τισιφόνη / Tisiphónê, « la Vengeance »), Alecto (Ἀληκτώ / Alêktố, « l’Implacable »)…

Oh oui, ça va chier pour les bad guys dans l’ultime tome de cette coolissime saga high fantasy ^^ (et cela fait aussi plaisir de retrouver à la traduction Louise Malagoli qui se coule parfaitement dans le travail réalisé auparavant)

Alfaric

Note : 7,5 /10

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