Le Livre de Cendres / Mary Gentle
Titres originaux: A Secret History / Carthage Ascendant / The Wild Machines / Lost Burgundy, (1999-2000)
Fantasy
Gallimard, coll. Folio SF, janvier 2009
578 pages, 624 pages, 544 pages et 752 pages
C’est une immense fresque composée de 4 tomes:
La Guerrière Oubliée
La Puissance de Carthage
Les Machines Sauvages
La Dispersions des Ténèbres
Une découverte archéologique permet de mettre à jour la vie de Cendres, une Capitaine mercenaire. Mais étrangement l’histoire ne fait jamais mention à elle alors qu’elle aurait participé à des évènements de tout premier plan. Des questions se posent alors. Le manuscrit est-il authentique? Et si oui pourquoi l’histoire qui y est décrite est-elle légèrement différente de la notre?
Le récit va alterner entre les discussions du traducteur du manuscrit avec son éditrice et les traductions proprement dites.
C’est du lourd, au sens propre comme au figuré. Plus de 2500 pages! Mary Gentle est une grande bavarde, elle est capable de faire tenir 2 jours sur 250 pages par exemple. On a parfois l’impression qu’on va suivre les personnages du matin au soir sans aucune interruption. L’action n’avance pas très vite mais la richesse du roman est ailleurs.
On suit donc la vie de Cendres. Une femme capitaine d’une compagnie de mercenaires à la fin du moyen-âge. Elle entend des voix qui l’aide tactiquement au cours de ses combats. Ca peut faire penser à Jeanne Darc mais en fait elle en est très différente. Cendres n’est plus pucelle depuis très longtemps, elle jure comme un charretier et elle est païenne de surcroît.
Cendres est un personnage magnifique. Plein de nuances sous des aspects dure à cuire, elle a aussi ses fèlures d’âmes qui la rendent très attachante. Un capitaine comme ça on le suivrait au bout du monde!
L’autre aspect que j’ai aimé c’est la description de la compagnie de mercenaires. On s’aperçoit vite qu’il n’y a pas que des soldats. On trouve plus de lavandières/cuisinières/armuriers/intendants/régisseurs…que de combattants. On apprend pleins de détails qui je pense sont véridiques: les soldes, les contrats (condotta), les pensions d’invalidités, comment monter un campement digne de ce nom, la vie au jour le jour… De ce point de vue la c’est très très bien fait.
Le fantastique est bien présent dans le récit et sans en dévoiler plus, quand il apparaît on le sent passer.
Autre point intéressant, certaines scènes sont « dures de chez dures ». Juste un exemple: un avortement a coups de pieds dans le ventre. Faut quand même avoir le coeur bien accroché.
La lecture de ce monument n’est pas aisée. C’est une histoire qui se mérite mais qui récompensera infiniment ceux qui sauront aller jusqu’au bout. J’ai littéralement été conquis par Cendres!
Le Livre de Cendres / Mary Gentle,
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