Les Chemins de Khatovar

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  • May le Monde / Michel Jeury

    Posted By on 22 juillet 2011

    Robert Laffont, coll. Ailleurs et demain, septembre 2010
    408 pages

    Grand Prix de l’Imaginaire 2011

    May est une petite fille de 10 ans qui est gravement malade. Son pronotique vital est engagé, on ne sait pas si elle survivra.  A des fins thérapeutiques, elle quitte l’hôpital afin d’aller se ressourcer dans la maison de son grand-père au beau milieu d’une grande forêt. Elle sera accompagnée de Thomas, Lola, Nora et de Anne le médecin chargé de suivre sa convalescence.

    Mais on va vite s’apercevoir que dans le monde de May, il y existe d’infinis dimensions parallèles. Parfois les différences y sont minimes alors que dans d’autres les individus perdent complètement la mémoire. Il est possible au cours d’une vie de passer par l’intermédiaire de plusieurs de ces univers parallèles. On y côtoie toujours les mêmes personnes mais leur identité change à chaque fois. (un peu comme dans Mulholland Drive de David Lynch pour ceux qui connaissent). C’est un peu déstabilisant au départ mais fort heureusement, on sait tout de suite dans quel monde on se situe grâce au titre des chapitres. Il faut néanmoins une lecture attentive pour apprécier pleinement ce roman. J’avoue m’être parfois un peu perdu dans ses méandres…

    Aux travers des aspirations de May on perçoit clairement les convictions écologiques de l’auteur : May invente son Mondo Paradisio. Un monde où les animaux, tous les animaux, mêmes les plus nuisibles ont leur place, et ou il faut limiter la croissance démographique humaine…

    May est une petite fille très touchante. Elle est fragile, elle va peut être bientôt mourir mais elle porte en elle la naïveté et l’insouciance propre aux enfants. Certains passages sont vraiment poignants.

    Mais là où j’ai été le plus bluffé c’est par l’écriture de Michel Jeury. Il a inventé comme une nouvelle langue, faite d’anglicismes d’abréviations, de déformations de mots. Esthétiquement c’est une pure merveille. Il y a vraiment eu un gros travail de style et c’est véritablement là que se trouve la force du roman.

    Au final, même si je n’ai pas adhéré à l’intrigue, le roman est largement rehaussé par une très belle galerie de personnages et une écriture lumineuse. Et rien que pour ça, May le Monde a bien mérité le GPI qu’il vient de recevoir.

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    A Dance With Dragons en photo …..

    Posted By on 21 juillet 2011

    … dans une librairie ^^

    Merci à Toon pour la photo =)

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    Le Trône de fer en série – A voir absolument

    Posted By on 6 juillet 2011

    Vous n’êtes pas sans savoir que le Trône de fer, œuvre majeure de fantasy contemporaine, est sorti en série télévisée. HBO s’est chargée de cette délicate mission, et à la grande majorité de nos membres, c’est une réussite. Nous vous la conseillons donc les yeux fermés, ou plutôt grands ouverts, car vous en prendrez plein les mirettes.

    Venez participer à sa notation sur notre forum

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    Le Monde Enfin / Jean-Pierre Andrevon

    Posted By on 26 avril 2011

    Pocket, mai 2010
    640 pages

    Prix Julia Verlanger 2006

    Ce livre aurait pu s’intituler la revanche de Gaïa. Car en effet après des décennies d’agressions de toutes sortes, la Terre est au bord de la destruction. Pour qu’elle survive, l’homme doit disparaître… Cette extinction prendra la forme d’un virus foudroyant qui balayera l’humanité en une toute petite semaine. Tels les tigres de Sibérie, les rares survivants ne seront plus assez nombreux pour repeupler le monde.

    Le Monde Enfin nous propose de suivre le destin de quelques-uns uns de ces survivants et de voir progressivement la nature reprendre ses droits. Ce livre est en fait un recueil de nouvelles s’échelonnant sur une 20 aine d’années. Le fil rouge qui les relie entre elles est l’histoire d’un vieux cavalier, qui au crépuscule de sa vie, tente de traverser la France afin de voir la mer une dernière fois avant de fermer les yeux pour toujours.

    Au fil des nouvelles et au fur et à mesure que les survivants vieillissent, on sent de plus en plus la résignation gagner ces derniers hommes. Une fois le premier choc de l’épidémie passé, chacun de leur côté, plein d’enthousiasme, ils ont pourtant tenté de reconstruire une civilisation basée sur les vestiges de la précédente. Et puis le temps les a usés, découragés et au final la dernière chose à laquelle ils aspirent est une mort la plus douce et la plus paisible possible.

    Comme la nature a horreur du vide, l’humanité est très rapidement remplacée. A Paris, les animaux du zoo de Vincennes se sont évadés. On voit ainsi des hippopotames folâtrer dans la Seine ou des troupeaux d’éléphants déambuler sur les Champs-Élysées… Les hommes sont clairement perçus comme les parasites à éradiquer. On sent fortement les convictions écologiques de l’auteur.

    Néanmoins, les survivants sont dépeints de très touchante façon. Comme si le cataclysme leur avait fait prendre conscience, trop tard, de leurs excès, et les avait rendus plus humbles J’ai été particulièrement ému par cette femme qui n’a que pour seul désir de mettre un enfant au monde. Sa recherche d’un géniteur vire à l’obsession. Toute sa vie elle parcourt inlassablement le monde en quête d’un homme encore capable de la féconder. Bouleversant !

    A l’exception de deux nouvelles que j’ai trouvé moins réussies que les autres, ce recueil sera un vrai régal pour tous les amateurs de post-apo. Et je sais qu’il y en a quelques-uns qui rôdent par ici.

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    Substance Mort / Philip K. Dick

    Posted By on 12 avril 2011

    Titre original : A scanner darkly, 1977
    Denoël, coll. Présence du futur, juin 1999
    304 pages

    Fred est un flic infiltré dans le milieu de la drogue sous le nom de Bob Arctor. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il en fait vraiment beaucoup pour se fondre parmi les junkies. Il vit dans une piaule qu’il partage avec 2 autres camés, il deale et il se shoote à la Substance Mort, une drogue qui a la faculté d’occasionner des troubles de l’identité.

    Régulièrement Fred doit rendre des comptes à ses supérieurs et prendre de nouvelles instructions. Afin que sa couverture reste intacte, c’est vêtu d’un « complet brouillé » qu’il les rencontre. Le complet brouillé est un vêtement qui permet de masquer physiquement l’identité. Ce concept est vraiment une idée de génie!

    Un jour Fred reçoit la consigne d’espionner un homme soupçonné d’avoir mis en place un gigantesque trafic de drogue. Ce narcotrafiquant ne serait autre qu’un individu dénommé… Bob Arctor !

    Substance Mort est une plongée en immersion dans l’univers de la drogue. Et on sent bien que Dick l’a côtoyé de très près ce milieu. Dans la postface on apprend qu’il a écrit le bouquin au sortir d’une cure de désintoxication et que les personnages principaux ont été inspirés par ses compagnons de seringue. Dick devait être sacrément attaché à ces gens parce c’est tout en tendresse qu’il nous les présente. A ce titre, Sarah a sûrement été une femme qui a énormément compté pour lui, et il a dû infiniment l’aimer pour la dépeindre avec une telle sensibilité.

    Par ailleurs ce sont les thèmes récurrents à l’œuvre de Dick qui charpentent le roman:  Schizophrénie, perte d’identité, paranoïa…

    Un roman fort et poignant. Beaucoup plus facile d’accès que Radio Libre Albemuth, le seul autre « Dick » que j’ai lu jusqu’à aujourd’hui.

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    Les Fils du Vent / Robert Charles Wilson

    Posted By on 12 avril 2011

    Titre original : Gypsies, 1989
    Gallimard, coll. Folio SF, janvier 2005
    318 pages

    Karen, Laura et Tim sont trois frère et sœurs qui contrairement à leurs parents, ont la faculté de se déplacer aux travers d’univers parallèles.

    Ce pouvoir, perçu comme une malédiction, terrifie le père qui tente par tous les moyens d’empêcher ses enfants de l’utiliser. Mais malgré les pluies de coups de poings, l’appel du pouvoir reste souvent le plus fort.

    Autre phénomène étrange, la famille est constamment épiée par un mystérieux « Homme en Gris ». En dépit des multiples déménagements dans le but de lui échapper, il arrive toujours à retrouver leur trace. Au moindre moment d’inattention, il semble capable de les enlever tel un croquemitaine des temps modernes.

    Quels sont ses desseins ? Quelle est l’origine du don des enfants ? Où mènent ces univers parallèles ? Voilà tout l’intérêt de ce roman, un beau programme en perspective vous en conviendrez !

    Les Fils du Vent est l’un des premiers romans écrit par Wilson. Il porte déjà toutes les caractéristiques propres à l’auteur : un phénomène mystérieux couplé avec des personnages très finement dépeints et dotés d’un profond humanisme.

    Ainsi Karen est une jeune femme chamboulée par son divorce, elle est  terrorisée par le pouvoir qu’elle détient. Ce n’est que par la force des choses qu’elle tentera de réunir sa fratrie et de partir en quête de ses origines. Ce n’est pas une héroïne dans le sens où on l’entend. Elle est effacée, souvent attentiste, et terrorisée par un pouvoir dont elle ne veut plus entendre parler. Mais pour l’amour qu’elle voue à son fils elle saura se faire violence et opérer sa mutation.

    L’ « Homme en Gris » est indéniablement le petit plus du roman. Insondable, insaisissable, on aimerait en savoir beaucoup plus sur ce personnage hors du commun. Il aurait gagné à prendre un peu plus d’épaisseur.

    Malgré ce tout petit reproche, les Fils du Vent est une belle réussite, qui sans égaler Spin nous offre un fort beau voyage.

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    Glyphes / Paul McAuley

    Posted By on 25 mars 2011

    Titre original : Mind’s Eye, 2005
    Livre de Poche, septembre 2010
    600 pages

    Alphie Flowers est un photographe de seconde zone. Il habite dans une caravane perdue au milieu d’un terrain vague et vivote chichement en revendant quelques photos pour des journaux. C’est un personnage sans envergure qui traverse la vie sans y laisser aucune empreinte. 

    Sauf que dans sa prime jeunesse, Alfie a été victime d’une expérience des plus étranges. En fouinant dans la bibliothèque de son grand-père, archéologue de renom, Alfie a découvert une bourse contenant une poudre hallucinogène ainsi qu’un étrange parchemin couvert de mystérieux glyphes. L’inhalation de la poudre combinée à la lecture des glyphes a définitivement transformé Alphie qui est devenu sujet à de fréquentes crises d’épilepsie. 

    Tout aurait pu en rester là. Mais 20 ans plus tard, Alphie voit un tag sur la vitrine d’un restaurant jamaïcain qui lui fait le même effet que le glyphe de son grand-père. Dès lors, il n’aura de cesse de retrouver Morph, le jeune tagger, dans l’espoir de trouver un remède au mal qui le ronge. 

    Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il n’est pas le seul à rechercher le jeune homme. Car les glyphes intéressent tout un paquet de personnes et pas des mieux intentionnées. Espions, mercenaires et savants fous sont aussi au rendez-vous… 

    La recette de ce livre est simple. Prenez une bonne dose de roman d’espionnage, incorporez-y une bonne part d’archéologie, saupoudrez d’un zeste de fantastique et vous obtiendrez Glyphes

    Un roman sympathique mais malheureusement déséquilibré. L’épisode londonien est un brin longuet alors que la seconde partie, ayant pour cadre le Kurdistan irakien, aurait mérité un plus grand développement. Dommage car la plongée en Irak post-Saddam Husseïn est vraiment bien fichue. Le passage clandestin de la frontière Turco-irakienne, l’un des moments fort de l’histoire, semble très crédible. 

    A noter que s’il est indépendant, Glyphes fait souvent référence aux Diables Blancs un autre roman de Paul McAuley se déroulant antérieurement et reprenant certains des personnages. Si j’ai donc un conseil à formuler, ne faites surtout pas comme moi, lisez les Diables Blancs avant.

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    Windhaven / George R.R. Martin & Lisa Tuttle

    Posted By on 14 mars 2011

    Titre original : Windhaven, 1981
    J’ai Lu, janvier 2007
    432 pages

    Sur l’archipel de Port-aux-Tourmentes, la société est divisée en deux castes. D’un côté les aériens qui portent des ailes mécaniques leur permettant de voler. De l’autre les rampants condamnés à de périlleux trajets en bateau sur des mers déchaînées s’ils veulent se déplacer.

    Les aériens respectent d’antiques et rigides traditions qui semblent inamovibles. Ainsi, leurs ailes ne se transmettent de génération en génération qu’au sein d’une même famille et il est absolument hors de question qu’un rampant puisse les porter un jour.

    C’est de cette société duale que Mariss, une rampante simple fille de pêcheur va faire exploser tous les codes. Pour une seule et unique raison : elle veut voler !

    On a droit ici à une fantasy résolument adulte. Pas de prophéties, pas d’archétypes. Non rien de tout cela, c’est simplement l’histoire d’une femme qui veut changer l’ordre établi de la société dans laquelle elle vit. Une femme qui veut s’extraire de sa condition et décloisonner son univers. Un discours éminemment moderne. Comment ne pas comparer le combat de Mariss à celui des femmes d’aujourd’hui qui doivent batailler pour prétendre occuper des « emplois d’homme » ?

    Les personnages dépeints sont à la fois forts, fragiles et terriblement humains. Mariss a une personnalité hors du commun. Elle a une telle volonté d’arriver à ses fins qu’elle serait capable, selon ses dires, de tuer l’homme de sa vie pour lui prendre ses ailes. Parallèlement à ça elle serait aussi prête à offrir sa vie pour sauver ceux qu’elle aime. Un personnage riche et complexe.

    Bref tout ça pour dire que j’ai été agréablement surpris par Windhaven, qui n’est pas sans me rappeler, archipel oblige, Terremer de Ursula Le Guin.

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    Guide de Survie en Territoire Zombie / Max Brooks

    Posted By on 8 mars 2011

    Titre original : The Zombie Survival Guide, 2003
    Livre de Poche, novembre 2010
    384 pages

    Conçu à l’instar des manuels d’autodéfense très prisés outre-atlantique, ce guide de survie vous apprendra mille et une techniques pour résister et vaincre la menace zombie. Aller, je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager le 4ème de couverture fort bien fichu pour une fois:
    Ne prenez pas à la légère votre bien le plus précieux : votre vie. Ce livre contient toutes les clés pour survivre aux hordes de morts-vivants qui s’approchent de vous en ce moment même. Proposant des exemples précis et des astuces reconnues par des experts de renommée internationale, le Guide de survie en territoire zombie vous donne la conduite à tenir en toutes circonstances pour vous tirer d’affaire, vous et vos proches. Ce livre peut vous sauver la vie.

    Sur un ton on ne peut plus sérieux, Max Brooks nous offre pour la première fois un véritable précis scientifique sur les zombies. Les informations communiquées sont fiables car vérifiées par les sommités les plus éminentes sur la question. Au programme de ce guide :

    Biologie du zombie : ses caractéristiques physiques, ses points forts et ses faiblesses, mode de propagation du virus.
    Comment tuer définitivement un zombie : Description des différentes armes efficaces, comment se débarrasser des cadavres.
    Comment se confectionner un abri sûr : Choix de l’emplacement, aménagement intérieur
    Déplacements en milieu hostile : listes de matériel conseillé, spécificité du déplacement milieu par milieu (Territoires urbains, montagnes, marais…)
    Reconquérir un territoire infesté de zombies : techniques de combats éprouvées milieu par milieu.
    Chronologie des différents « incidents zombie » à travers l’histoire.

    J’ai vraiment beaucoup apprécié ce petit guide de survie. Et ce d’autant plus que j’avais lu au préalable World War Z dont il est le parfait complément. Tout est écrit au second degré, et on se prend souvent à sourire. Le rôliste que je suis ne peut s’empêcher de comparer ce guide à un manuel des monstres. C’est écrit un peu sur la même forme, avec moult détails techniques «qui font vrai». Dans son genre bien particulier c’est vraiment une réussite!

    Sur ce je vous laisse. J’ai un bunker à construire moi !

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    Planète à Louer / Yoss

    Posted By on 7 mars 2011

    Titre original : Se alquila un planeta, 2002
    Mnémos, coll. Dédales n° (11), décembre 2010
    272 pages

    Depuis des siècles les Xénoïdes observent secrètement la Terre sans aucune interférence avec elle afin de déterminer si elle sera un jour digne de les rejoindre. Mais l’humanité a raté le test : ses ressources naturelles ont été surexploitées, un nombre considérable d’espèces vivantes ont disparues ou sont sur le point de l’être, les 2/3 de la population ne mange pas à sa faim et pour couronner le tout, la Terre est au bord de la guerre nucléaire. Guère reluisant comme situation…

    Les Xénoïdes envahissent alors la Terre et en prennent le contrôle. Les technologies à risque sont remplacées et les humains deviennent des sous-êtres écartés de tout pouvoir de décision. La Terre se transforme alors en El-Dorado touristique pour Xénoïdes en manque d’émotions.

    Le recueil se compose de 7 nouvelles qui vont nous présenter le quotidien de ces humains. On va ainsi suivre des tranches de vies d’une travailleuse sociale (prostituée), un artiste corporel, un flic ripoux, un joueur de Voxl (sorte de Foot US du futur), un scientifique, des candidats à l’immigration, et une gosse des rues. Les nouvelles s’interconnectent les unes aux autres grâce à des personnages communs, de sorte qu’on à presque un roman plutôt qu’un simple recueil de nouvelles.

    Mais le plus important est que sous couvert de ce récit science-fictif, Planète à Louer est en fait une critique de l’île de Cuba dont est originaire Yoss. C’est très réussi, car le rapprochement est vraiment saisissant : tourisme sexuel, fuite des cerveaux, sport comme seul moyen de réussite sociale, corruption du système… Rien de manque. Et les Xénoïdes ne sont que notre propre reflet, à nous autres pays capitalistes.

    En cela le recueil est remarquable. N’y manque qu’une petite pointe de souffle pour nous faire adhérer encore plus au propos. L’écriture est en effet parfois un peu sèche. Dommage mais heureusement rien de rédhibitoire. Yoss est assurément un auteur à suivre !

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