Substance Mort / Philip K. Dick
Titre original : A scanner darkly, 1977
Denoël, coll. Présence du futur, juin 1999
304 pages
Fred est un flic infiltré dans le milieu de la drogue sous le nom de Bob Arctor. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il en fait vraiment beaucoup pour se fondre parmi les junkies. Il vit dans une piaule qu’il partage avec 2 autres camés, il deale et il se shoote à la Substance Mort, une drogue qui a la faculté d’occasionner des troubles de l’identité.
Régulièrement Fred doit rendre des comptes à ses supérieurs et prendre de nouvelles instructions. Afin que sa couverture reste intacte, c’est vêtu d’un « complet brouillé » qu’il les rencontre. Le complet brouillé est un vêtement qui permet de masquer physiquement l’identité. Ce concept est vraiment une idée de génie!
Un jour Fred reçoit la consigne d’espionner un homme soupçonné d’avoir mis en place un gigantesque trafic de drogue. Ce narcotrafiquant ne serait autre qu’un individu dénommé… Bob Arctor !
Substance Mort est une plongée en immersion dans l’univers de la drogue. Et on sent bien que Dick l’a côtoyé de très près ce milieu. Dans la postface on apprend qu’il a écrit le bouquin au sortir d’une cure de désintoxication et que les personnages principaux ont été inspirés par ses compagnons de seringue. Dick devait être sacrément attaché à ces gens parce c’est tout en tendresse qu’il nous les présente. A ce titre, Sarah a sûrement été une femme qui a énormément compté pour lui, et il a dû infiniment l’aimer pour la dépeindre avec une telle sensibilité.
Par ailleurs ce sont les thèmes récurrents à l’œuvre de Dick qui charpentent le roman: Schizophrénie, perte d’identité, paranoïa…
Un roman fort et poignant. Beaucoup plus facile d’accès que Radio Libre Albemuth, le seul autre « Dick » que j’ai lu jusqu’à aujourd’hui.
Substance Mort / Philip K. Dick,
Pour peu, si j’avais le temps, je le sortirais de ma PàL pour le lire 🙂
franchement, il vaut le coup, l’un des meilleurs Dick paru, tout simplement.
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