Les Chemins de Khatovar

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May le Monde / Michel Jeury

Robert Laffont, coll. Ailleurs et demain, septembre 2010
408 pages

Grand Prix de l’Imaginaire 2011

May est une petite fille de 10 ans qui est gravement malade. Son pronotique vital est engagé, on ne sait pas si elle survivra.  A des fins thérapeutiques, elle quitte l’hôpital afin d’aller se ressourcer dans la maison de son grand-père au beau milieu d’une grande forêt. Elle sera accompagnée de Thomas, Lola, Nora et de Anne le médecin chargé de suivre sa convalescence.

Mais on va vite s’apercevoir que dans le monde de May, il y existe d’infinis dimensions parallèles. Parfois les différences y sont minimes alors que dans d’autres les individus perdent complètement la mémoire. Il est possible au cours d’une vie de passer par l’intermédiaire de plusieurs de ces univers parallèles. On y côtoie toujours les mêmes personnes mais leur identité change à chaque fois. (un peu comme dans Mulholland Drive de David Lynch pour ceux qui connaissent). C’est un peu déstabilisant au départ mais fort heureusement, on sait tout de suite dans quel monde on se situe grâce au titre des chapitres. Il faut néanmoins une lecture attentive pour apprécier pleinement ce roman. J’avoue m’être parfois un peu perdu dans ses méandres…

Aux travers des aspirations de May on perçoit clairement les convictions écologiques de l’auteur : May invente son Mondo Paradisio. Un monde où les animaux, tous les animaux, mêmes les plus nuisibles ont leur place, et ou il faut limiter la croissance démographique humaine…

May est une petite fille très touchante. Elle est fragile, elle va peut être bientôt mourir mais elle porte en elle la naïveté et l’insouciance propre aux enfants. Certains passages sont vraiment poignants.

Mais là où j’ai été le plus bluffé c’est par l’écriture de Michel Jeury. Il a inventé comme une nouvelle langue, faite d’anglicismes d’abréviations, de déformations de mots. Esthétiquement c’est une pure merveille. Il y a vraiment eu un gros travail de style et c’est véritablement là que se trouve la force du roman.

Au final, même si je n’ai pas adhéré à l’intrigue, le roman est largement rehaussé par une très belle galerie de personnages et une écriture lumineuse. Et rien que pour ça, May le Monde a bien mérité le GPI qu’il vient de recevoir.

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