Les Chemins de Khatovar

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Drood / Dan Simmons

Titre original : Drood, 2009
Robert Laffont, août 2011
880 pages

1865 – Charles Dickens, le plus célèbre écrivain de son temps, échappe miraculeusement à la mort dans le terrible accident ferroviaire de Staplehurst. Alors qu’il tente de porter secours aux blessés, son chemin croise celui d’un sinistre individu répondant au nom de Drood. L’ombre de la mort semble planer sur lui. De retour à Londres Dickens confie son histoire à son meilleur ami, l’écrivain Wilkie Collins. Dès lors ils n’auront de cesse de retrouver le dénommé Drood. Leur quête prendra le chemin des bas quartiers londoniens, des fumeries d’opium, des cimetières, catacombes et autres joyeusetés.

Reprenant le principe déjà utilisé (d’excellente façon) dans Terreur, Dan Simmons table son récit sur des faits historiques avérés et complète les zones d’ombres avec une touche de fantastique. Diablement efficace.

C’est Wilkie Collins qui va nous narrer les 5 années qui vont séparer l’accident de Staplehurst et la mort de Dickens (jour pour jour, quelle coïncidence !). Cependant, peut-on véritablement porter crédit à son récit? Sachant que d’une part Collins était opiomane (il consommait du matin au soir de fortes doses de laudanum pour soulager d’effroyables douleurs) et que d’autres parts, bien qu’étant le « meilleur ami » de Dickens, il jalousait secrètement ce dernier pour son succès et nourrissait une extrême rancœur à son encontre.

Le récit sera entrecoupé d’épisodes relatant le travail d’écriture des deux écrivains, leurs déboires sentimentaux sans oublier évidemment la traque de Drood. Faisant naviguer le roman entre différents genres littéraires: le polar, le roman historique et le récit fantastique. Néanmoins pour bien situer l’ambiance, on évolue quelque part entre les Voies d’Anubis de Tim Powers et le film From Hell avec Johnny Depp qui relate la sombre épopée de Jack l’eventreur dans le quartier de White Chapel.

Bon alors disons le franchement, même si la recette est identique j’ai trouvé Drood quand même nettement moins convainquant que Terreur. La faute à trop de pages qui rendent la lecture indigeste. Simmons nous abreuve de tonnes de détails sur la vie de Dickens qui se révèlent soporifiques. Avec 300 pages de moins, ce roman aurait pu être nettement meilleur et surtout plus efficace. Cet embonpoint nuit à a qualité romanesque de l’oeuvre. Et c’est vraiment dommage, car avec ce thème, il y avait moyen de faire quelque chose d’énorme. Là je suis assez mitigé. Avouons le tout de même, certains passages sont fort sympathiques: la visite du cimetière en pleine nuit et la plongée dans les catacombes étant des modèles du genre. Soulignons aussi le l’impressionnant travail de documentation et la considérable masse d’information donnée. Et de ce point de vue là c’est remarquable.

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Drood / Dan Simmons, 4.3 out of 10 based on 3 ratings

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Comments

One Response to “Drood / Dan Simmons”

  1. Lorhkan dit :

    Cela confirme pas mal de chroniques, ce n’est vraisemblablement pas le meilleur Simmons… Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que l’histoire me semble très intéressante.

    Mais si le traitement laisse à désirer…

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