Les Chemins de Khatovar

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  • Bohème / Mathieu Gaborit

    Posted By on 23 janvier 2014

    Mnémos : mars 2008, paru initialement en 2 romans en 1997
    288 pages

    Le roman (antérieur, parallèle ou postérieur au jdr Ecryme) est lui-même est divisé en 2 parties, et au vu du nombre total de pages on peut tenter l’expérience sans se perdre dans des centaines de pages qui pourraient déplaire aux éventuels futurs lecteurs) :

    * Les Rives d’Antipolie qui se résume en une quête des secrets de l’Ecryme dans une Europe divisée entre régimes autoritaires nationaux et mouvements révolutionnaires internationaux (chacun espère trouver dans la cité cachée de Bohème un avantage décisif dans les conflits qui s’annoncent)
    * Revolutsyia qui pourrait constituer un mélange fantastique entre l’Octobre de Sergeï Einsentein et Le Docteur Jivago de David Lean

    Bohème est une intéressante uchronie (qui utilise d’ailleurs le calendrier révolutionnaire français…) qui mélange des aspects steampunk avec ses trains, ses ballons et ses dirigeables, ses échassiers et ses scaphandriers, des aspects post-apocalyptique avec cette Europe rongé par un brouillard toxique qui ne cesse d’engloutir de nouvelles terres et de nouvelles structures, et des aspects fantastiques qui s’accentuent dans la 2e partie avec l’apparition des créatures d’Ecryme.
    Il s’agit d’un traitement original de l’Europe de l’Âge Industriel avec beaucoup de bonnes trouvailles, au-delà des mystères de l’Ecryme. Le roman aborde à la fois les exactions des régimes autoritaires et les dérives des mouvements révolutionnaires. Aborder des thématiques politiques et sociales, c’est assez rare en fantasy pour être signalé. Quand le roman bascule dans le fantastique de nouvelles thématiques apparaissent, mais la fuite en avant dans l’onirisme nuit à la bonne compréhension de l’intrique et abouti à un dénouement très flou…

    Mathieu Gaborit nous offre aussi une belle galerie de personnages de Louise Kelchelev la froide avocate duelliste à Igor Bladiek le complètement barré conteur populaire. Mais on d’autant plus de mal à s’attacher à eux que l’auteur lui-même se semble pas trop s’attarder sur leur sort : des personnages secondaires intriguent mais disparaissent au fur et à mesure que d’autres apparaissent comme le hussard Léon Radurin, l’assistant Igcho, la famille Koropouskine, les frères Bobovitch, Diotch le savant fou…
    Je trouve que tout cela manque d’approfondissement et qu’on se retrouve avec un roman très inabouti. Mais il est tellement atypique qu’il pourrait quand même valoir le détour : aux futurs lecteurs de se faire un avis !

    Un univers qui mélange fantasy et steampunk, de nombreuses trouvailles ingénieuses, des pistes intéressantes notamment concernant les problèmes politiques et sociaux, des héros auxquels on a du mal à s’attacher… Cela rappelle quelques peu les œuvres de China Miéville, mais ce dernier boxe dans une catégorie supérieure.
    Malgré mes grosses réserves j’ai passé un bon moment surtout en écoutant durant la lecture Les Braves Cosaques, Plaine ma Plaine, Korobeiniki, Le Rocher sur la Volga, Troika, Le Chant des Partisans, Kalinka et autres classiques…

    Note : 6,5/10

    Albéric

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    Alien no exit / Brian Evenson

    Posted By on 24 novembre 2013

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    Titre original : Alien : No Exit, 2008
    Le Cherche-Midi, 336 pages

    L’introduction qui ajoutait au côté horrifique de la saga Alien une narration hard boiled était de bon augure. Mais la 1ère partie techno thriller s’avère finalement assez plan plan (des intrigues mégacorporatistes dont on ne comprend pas vraiment les tenants et aboutissants, avec des personnages pas toujours facilement identifiables car trop rapidement survolés et quelques incohérences des familles également).
    Ensuite survient le twist et les homines crevarices, appelés par certains « créateurs de richesses », prennent le pouvoir.
    Débute alors un survival plaisant car rondement mené : pour s’échapper d’un point A, les 7 survivants confrontés aux thématiques survivalistes habituelles (comme l’euthanasie des infectés et la récupération de ceux qui ne le sont pas encore, ou que faire des blessés…) doivent traverser une zone B infestée d’aliens pour rejoindre un vaisseau en état de marche au point C. Dommage que la fin ouverte soit un peu facile voire un peu fumiste.
    Tous les passages obligés de la saga sont là : le réveil de stase, la présentation des personnages et des enjeux à la cantine, le briefing de mission, le cadre sup sociopathe prêt à tout et au reste, la Weyland-Yutani qui ne pense qu’aux moyens de faire plus de pognon, le bestiaire habituel d’un côté (œufs, facehuggers, chestbursters, drones, reine…), et les individus avec le mot victime tatoué sur le front d’un autre côté (l’androïde caché qui révèle son identité, les troufions spatiaux, la tête, les jambes, le geek et la pouffe qui n’arrête pas de crier « quelle chose affreuse, c’est abominable, c’est abominable. Quelle horreur on va tous mourir ! »). Et bien sûr le huis clos, les passages bouchés par le creep, la traversée du nid, les créatures planquées dans le noir et les pourritures en costards-cravates ou en blouse blanche derrière un écran… Bref le cahier des charges est bien rempli !

    Sauf que cela ne fonctionne qu’à moitié pour 3 raisons :
    – le mythe de la créature et la thématique du viol sont quasiment démystifiés
    Tout le monde est au courant de leur existence, donc aucune peur face à l’inconnu.
    Tout le monde n’hésite pas à recours au simple flingue pour dézinguer les créatures.
    Tout le monde est équipé de neutralisateurs d’acide dont les réserves semblent inépuisables.
    Bref niveau qualité et efficacité on est plus près d’Alien versus Predator que la saga cinématographique d’origine
    – les Kramm, Frances, Bjorn, Jolena, Kelly, Duncan, Gavin, auraient pu être réussis si on avait pris la peine de bien les camper avant de les confronter aux horreurs humaines et aliens, car là grosso modo comme dans un mauvais slasher on zoom sur eux juste quelques instants avant qu’ils ne crèvent salement
    – force est de constater que c’est quand même écrit et / ou traduit par-dessus la jambe…

    Pas de la grande littérature mais de la bonne novellisation qui remplit honnêtement son office : c’est vite lu et vite oublié et c’est très bien ainsi. Avis aux easy readers bien avertis qui ici ne devraient pas trop perdre leur temps.

    5/10 pour la partie techno-thriller, 7/10 pour la partie survival donc un 6/10 final

    Albéric

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    Warbreaker / Brandon Sanderson

    Posted By on 4 novembre 2013

    Titre original : Warbreaker, 2009
    Orbit, 560 pages

    Après la grande déception que fut pour moi L’Alliage de Justice, c’est assez réticent que je me suis lancé dans ce Warbreaker. J’ai mis du temps à me prendre au jeu, mais ce simili-remake de L’Empire Ultime était un page-turner agréable.
    Le burb de Michael Moorcock est à double tranchant, car il peut être interprété comme un compliment ou comme une pique. L’épée noire buveuse d’âme ? Un immanquable et gigantesque clin d’œil à Stormbringer. On aurait pu approfondir cet élément pour aller vers le jdr culte Bloodlust. Oui mais non.

    Le prologue est très ambivalent : à un sosie de Kelsier plongé dans une ambiance éminemment Sword et Sorcery, on accole des explications rôlistiques issus d’un quelconque D&D dignes d’un mauvais Feist.
    1) l’ambiance Sword & Sorcery on ne retrouve quasiment plus par la suite
    2) l’intriguant donc intéressant personnage de Vasher on le reverra très peu
    3) les balourdises rôlistiques, elles par contre vont réapparaître de manière épisodique mais lourdingue
    Cela manque de naturel, c’est répétitif et on construit des chapitres ou des pans entiers de l’intrigue là-dessus… Et en plus toute l’économie des Souffles avec ses dons, ses contre-dons et l’exploitation des masses défavorisées au profit d’une minorité ultrafavorisée est entièrement pompée sur les dédiés de David Farland (normal Brandon Sanderson a travaillé pour lui comme assistant de cours d’écriture).

    Un univers coloré avec ses pluies et maladies tropicales (distrentie = dysenterie, tramaria = malaria), une jungle omniprésente et d’immenses chants de fleurs, d’épices ou de plantes tinctoriales, une hiérarchie sophistiquée de multiples castes sacerdotales au service d’un dieu vivant censément tout-puissant… On pouvait facilement imaginer une transposition high fantasy des civilisations mésoaméricaines ! Oui mais non car cet univers se résume à une ville et cette ville se résume à un palais. On retombe trop facilement dans le huis-clos courtisan (voire dans le soap nobiliaire). Fin du rêve.
    A à la noirceur et aux brumes de Luthadel succèdent la lumière et les couleurs de T’Telir. On retrouve une théocratie bureaucratique et une ploutocratie marchande. On retrouve des masses honteusement exploitées au profit d’une minorité. Le Roi-Dieu remplace le Seigneur Maître et Vasher pourrait remplacer Kelsier. On suit sur 550 pages les aventures des princesses rebelles pucelles Siri et Vivenna, et les sarcasmes du Divin Rappelé Chanteflamme le Hardi (personnage très sympa au destin plutôt assez gemmellien) : on nous laisse dans le schwartz concernant les éléments importants de l’intrigue (qui veut la guerre et pourquoi veut-on la guerre ?) pendant la majeure partie du roman tout en nous teasant avec mini complots, mini révoltes, mini investigations qui permettent de faire oublier qu’on flirte dangereusement avec la frontière du tirage à la ligne. On distille au compte-goutte actions et révélations qui font avancer l’intrigue avant le final, et dès que cela ronronne un peu trop on place 1 rebondissement, 1 twist ou 1 révélation, pour aller de l’avant. Si vous adhérez à l’histoire contée par Brandon Sanderson, ce n’est pas trop perceptible. Dans le cas contraire cela peut devenir assez rébarbatif, car on peut en raconter 2 fois plus en 2 fois moins. Et à ce petit jeu-là, cela peut vite tomber carrément à plat : attention aux vrais faux rebondissements moisis.

    Mais tout ceci reste très plaisant car il s’agit d’un gros revival David Eddings ! C’était déjà perceptible dans la relation Elend / Tindwyl qui ressemblait fortement à la relation Garion / Polgara. Une théocratie tropicale à la tête d’un empire méridional qui vit du commerce des marchandises exotiques, un nid de prêtres comploteurs et d’esclaves complices ou rebelles au service de fausses divinités ne se rendant pas compte qu’ils sont les dupes aisément remplaçables d’un système qui marche très bien sans eux… Warbreaker se distingue de L’Empire Ultime en piochant allègrement dans La Reine des sortilèges.
    On ne peut pas passer à côté de la parenté : on retrouve le ton, l’humour et les dialogues à la Eddings, ses intrigues, ses personnages, ses thématiques… Tous les amateurs de l’auteur devraient bien se régaler, mais son style très plaisant avait ses limites : en appuyant sur l’humour et le 2e degré, impossible de développer à fond la tension et le suspens du 1er degré.
    Toutefois c’est truffé de trucs horripilants pour un lecteur exigent : l’auteur n’est pas dupe car il qualifie ses propres personnages de pudibonds, de naïfs, de crétins/crétines. Difficile de ne pas être d’accord avec lui ! C’est presque comme s’il excusait de l’inclusion d’éléments BCF.
    Entre les romances d’une pudibonderie mormone et les réflexion morales d’une incroyable naïveté, on se croirait dans de la fantasy romantique Young Adult. Ajoutons aussi des répétitions malvenues dans le vocabulaire, dans les expressions et dans les explications qui peuvent se montrer aussi horripilantes que des coquilles, des fautes de français ou des fautes de traduction. On ne peut pas accuser le travail de Mélanie Fazi auquel le succès de l’auteur en France doit beaucoup.
    Et on n’échappe pas à certains stéréotypes : les noms de lieux avec apostrophes / tréma / accents circonflexes et des termes techniques grandiloquents que ne servent à rien… Et l’épilogue frôle le FDG car il en propose plus que toutes les pages que précède (c’est pour obliger les lecteurs à acheter l’hypothétique suite).

    Un roman très plaisant de Fantasy néoclassique qui donnera satisfaction à un large public car il a été conçu pour atteindre cet objectif. De là à le qualifier de nec plus ultra, cela sera sans moi car on est en-dessous de Fils-des-Brumes qui avait bien plus de qualités et bien moins de défauts… De plus, les lacunes récurrentes montrent qu’on n’évolue pas :
    – On aurait pu avoir de la fantasy militaire basé sur la multiplication des frankenstein…
    – On aurait pu avoir des conflits géopolitiques autour des ressources tropicales…
    – On aurait pu creuser la quête d’identité de ces divinités amnésiques…
    – On aurait pu creuser l’exploitation des masses laborieuses…
    Oui mais non : n’en demandons pas trop à un auteur qui fait preuve d’une grand originalité en recyclant Eddings, Farland et Moorcock sans jamais les citer, tout en développant le même schéma narratif pour la 7e fois : distiller un faux-rythme durant des centaines de pages avant d’assommer ses lecteurs sous une avalanche de twists / whodunits / révélations dans les 75 dernières pages.

    Note : 7,5/10

    Albéric

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    La Guerre des dieux 1 : Le Serment de l’épée / David Weber

    Posted By on 13 octobre 2013

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    Titre original : Oath of Swords, 1995
    L’Atalante, 336 & 228 pages (cela ne pouvait pas tenir en 1 seul livre ?)

    On passera sur les couvertures de Miguel Coimbra qui ont le bon goût de bien correspondre au contenu des romans, mais on s’interrogea sur la malédiction mercantile qui a obligé l’Atalante à découper en 2 un roman de moins de 600 pages (ce procédé qui a tout de l’arnaque gâche en plus la cohérence et le rythme de l’ensemble).

    A lecture de l’avis du site dit de référence, je ne m’attendais pas à une lecture aussi sympa ! Ce cycle qui puise dans les classiques a débuté en 1995 et en lorgnant sur la fantasy d’antan, cela a le goût de la fantasy d’antan : certains vont détester, et c’est tant pis pour eux, d’autres vont bien aimer, et c’est tant mieux pour eux.
    Pour ma part, avec ce qu’on pourrait juger de bon Feist j’ai presque redécouvert le plaisir de mes débuts en fantasy et les sensations que j’ai eu avec la saga Lodoss.
    Dans un univers d’heroic fantasy pur jus, le frère caché de Gandalf à la tête d’un Conseil Blanc embauche Conan et Tristelune pour combattre les sbires de noires divinités.
    On mélange agréablement Howard, Tolkien, Leiber et Moorcock (mais encore faut-il avoir des atomes crochus avec ces maîtres incontestés et incontestable du genre) avec un worldbuilding qu’on pourrait juger classique mais qui a le bon goût d’éviter les tolkieneries, les conaneries et les donjoneries & dragoneries qui en découlent.
    Depuis la guerre des Sorciers qui a conduit à la chute de Kontovar, la magie est proscrite quand elle n’a pas disparu. Les survivants de ces jours sombres ont reconstruit la civilisation en Norfressa, mais la guerre éternelle entre les dieux blancs et les dieux noirs ne s’est jamais véritablement achevée…
    Alors oui, on retrouve des elfes, des nains et des semi-hommes, mais l’histoire se concentre sur les heurs et les malheurs de 2 Hradanis (des « hommes-renards » berserkers). Nous suivons donc les aventures d’un prince Voleur de Chevaux qui a bien du mal à respecter son rang et son statut et un apprenti barde Épée Sanglante qui ne ménage pas ses efforts pour se distinguer de ses congénères brutasses.
    C’est presque dommage que les aspects géopolitiques et les intrigues des débuts soient vite oubliés… Gageons qu’ils feront leur retour dans Les Champions de Tomanak et Les Cavaliers du vent !
    Et il y a un petit côté western qui se transforme en grand côté roadmovie avec nos compères qui après leur cavale escortent un maître caravanier nain puis une mystérieuse gente dame de l’Empire de la Lance. Les scènes de combat sont courtes, âpres et violentes : elles apportent un véritable plus à l’ensemble.

    La prose est simple et aisée donc facile d’accès : on retrouve le plaisir de la ligne droite où une péripétie et sa résolution nous emmènent vers une nouvelle péripétie et Frank Reichert est à l’aise dans cet exercice de style. C’est appréciable de voir l’histoire débuter à la page 1 ce qui permet de zapper la traditionnelle mise en place. Pour ne rien gâcher, David Weber en vieux routard de la SF aborde le genre Fantasy avec humilité et modestie puisque que toutes ses inspirations sont assumées par des clins d’œil savoureux pour les hardcore readers. Ainsi impossible de manquer le colosse barbare sauveur de la veuve et de l’orphelin qui hait les sorciers !

    Le style est léger, les personnages sont amenés de manière un peu forcée, il y a pas mal de naïveté et on doit se coltiner quelques passages explicatifs assez lourds (genre les discours d’Obi Wan Kenobi sur le côté obscur de la force)… mais tout cela est désamorcé par une bonne dose d’humour !
    – le héros qui n’arrête pas de maudire sa tête trop petite et son cœur trop grand…
    – le héros qui balance à la flotte le prophète qui lui parle de quête et de destinée manifeste…
    – le héros qui n’arrête de fustiger le TOC qui l’oblige à secourir les faibles martyrisés par les forts…
    – ou les demi-elfes nobles d’esprit et de cœur chez Tolkien, ici dépeints comme des connards carriéristes TPLG !
    Le 2e degré amené par l’auteur m’a bien plu, mais cette dimension est toujours subjective.

    Rien d’extraordinaire au final mais pourquoi rechercher l’exceptionnel là où l’agréable suffit très largement ! Qui pourrait être véritablement intéressé par de tels romans ? Peut-être les nostalgiques, les easy readers, les lecteurs à la recherche d’un cycle agréable pas prise de tête… Bref la très grande majorité du lectorat fantasy qu’on se le dise. Y compris moi qui lira la suite avec plaisir.

    Note : 7/10

    Albéric

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    Les Elfes de fer 2 : Les flammes du désert / Chris Evans

    Posted By on 18 septembre 2013

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    Titre original : The Light of Burning Shadows, 2009
    Fleuve Noir, 300 pages

    Chris Evans a affiné sa formule depuis le tome 1 en expurgeant 150 pages de tirage à la ligne :
    – les méchants caricaturaux se font moins caricaturaux et surtout beaucoup plus discrets
    – les concepts clés sont moins flous (les ryk faur, les sarka har, le serment, les elfes fous, la magie de Rallie…), à part celui des Etoiles qui lui reste vraiment très nébuleux
    – exit la romance à 2 sous entre Konowa et Visyna
    – c’est plus court, mieux écrit et mieux construit
    – et les twists se devinent moins aisément !

    Mais ce n’est qu’une version 1.1 du 1er tome et cela ne décolle toujours pas :
    – 100 pages de blabla, 100 pages de péripéties secondaires pour faire du teasing
    – plusieurs factions en route pour retrouver une étoile et l’escouade de l’arbalétier nain Yimt, qui vole la vedette au personnage principal, part en éclaireur
    – on troque la jungle contre le désert mais ce n’est pas exploité et on n’évite aucun cliché
    – la bataille finale est encore une fois un gros bordel avec tous ses rebondissements grosbills

    Il y a bien quelques thèmes intéressants (impérialisme, colonialisme, esclavagisme; écologie), mais c’est à peine évoqué au détour de quelques dialogues qui ne vont pas très loin. A 30 pages de la fin l’auteur nous explique que le temps des intrigues est fini. C’est gentil de sa part de prévenir les lecteurs, parce qu’avec les mini-mystères maxi prévisibles, cela n’intriguait vraiment pas des masses.

    Je m’attendais à de la Flintloque Fantasy de bon aloi et au gros revival napoléonien mentionné par certains, et je me suis retrouvé avec un remake assez moyen de La Momie de Stephen Sommers et ce n’est pas les gros clins d’œil à Indiana Jones et les Aventuriers de l’Arche Perdue qui vont amoindrir ma déception. Mais cela reste toujours assez frais par rapport au tout-venant médiéval-fantastique.

    Note : 6/10 (j’ai toujours la désagréable impression d’être gentil, mais passons…)

    Albéric

     

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    Les Elfes de fer 1 : La Souveraine des Ombres / Chris Evans

    Posted By on 18 septembre 2013

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    Titre original : A Darkness Forged in Fire, 2008
    Fleuve Noir, 444 pages

    Chris Evans a eu la bonne idée de transposer les codes de la High Fantasy aux romans d’aventures exotiques du XIXe siècle. J’ai osé rêver d’un mélange entre Le Seigneur des Anneaux et Les Trois Lanciers du Bengale mais on se retrouve avec un mélange de La Légende de Drizzt et d’Indiana Jones et le Temple Maudit… Ce qui n’aurait pu être intéressant ou à défaut sympa si le résultat n’était pas si maladroit.
    Elfes, Nains, Orcs et cie reprennent les rôles jadis dévolus aux peuples du monde entier conquis et dominés par les sujets de Sa Gracieuse Majesté : des réflexions sur le colonialisme et la colonisation sont évoquées mais jamais développées. Michael Moorcock avait plus de couilles dans les années 1960 en passant au vitriol l’impérialisme britannique dans Elric de Melniboné !

    C’est assez linéaire et très prévisible car le roman se résume par une longue mise en place truffée de dialogues parfois inutiles menant sans réelle transition à la grosse baston finale. Et à l’image des blockbusters hollywoodiens, c’est aussi truffé d’incohérences diverses :
    – c’est rempli de trucs qui fonctionnent ou ne fonctionnent pour faire avancer l’histoire et justifier les péripéties
    – la romance développée est tellement mal fagotée qu’elle sera totalement abandonnée dans le roman suivant
    – le côté horrifique tombe à plat vue la facilité avec laquelle on se débarrasse des horreurs millénaires
    – l’humour usitée ne fonctionne pas vraiment (genre le pélican messager alcoolique…)
    – cerise sur le gâteau, c’est la foire aux vilains de pacotille plus cabotineurs tu meurs !

    Néanmoins en lorgnant sur les terres de la Flintloque Fantasy, certaines scènes sentent effectivement bien la poudre et c’est assez frais par rapport au tout venant médiéval-fantastique de la Big Commercial Fantasy.
    Un roman honnête et relativement rythmé, mais assez décevant au vu du pedigree de l’historien militaire qu’est l’auteur qui ici se contente de mixer les clichés de 2 genres littéraires (le cycle finissant en eau de boudin, il constitue un vaste coup d’épée dans l’eau et c’est bien dommage).

    Note : 6/10 (j’ai la désagréable impression d’être gentil, mais passons…)

    Albéric

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    Heris Serrano 1 : Partie de Chasse / Elisabeth Moon

    Posted By on 14 septembre 2013

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    Titre original : Hunting Party, 1993
    Bragelonne, 336 pages

    Je suis mitigé car je m’attendais à bien mieux.
    Pas de commentaires sur la couverture de Didier Florentz…

    Le livre est divisé en 2 parties :

    Dans la 1ère partie nous suivons Heris Serrano, officier militaire en disgrâce, et Lady Cecilia, aristocrate pas en disgrâce mais presque, à bord du yatch intersidéral Le Beau Plaisir. On devine rapidement que ces 2 personnages incarnent diverses facettes de la personnalité de l’auteure (réelles ou fantasmées). Cette mise en place n’est pas soporifique mais on ne peut pas dire qu’elle soit palpitante. Les dialogues s’attardent sur la gastronomie, la mode, la décoration, les potins mondains, l’équitation… Tandis que les péripéties s’attardent elles sur des problèmes de plomberies, une affaire de contrebande qui frôle le WTF tellement elle n’est ni amenée ni exploitée, et sur les mini-sabotages d’un aristocrate branchouille pourri-gâté.

    Dans la 2e partie on oublie les 2 figures féminines pour se concentrer sur l’ado relou et ses potes bobos dans un merdier qui annonce avant l’heure le roman phare de Suzanne Collins : ce n’est pas inintéressant, bien au contraire, mais comme on met en avant des personnages qui ont été survolés dans les 200 pages précédentes la transition est rude… D’autant plus que le twist balance à peut près tout en quelques pages sans aucune finesse (ce qui tue à peu près tout suspens).

    L’auteure ne ménage pas ses efforts pour transposer les codes du roman victorien au space-opéra (on peine à voir la différence entre la monarchie britannique et l’univers dans lequel évolue les personnages)… Mais à un point où on se demande à quoi sert tout le background science-fictionnel : arrivé à ce niveau autant écrire un roman historique !
    Les références littéraires à Orgueil et Préjugés, aux Chasses du Comte Zaroff, et à Sa Majesté des mouches renforcent de ce sentiment.
    Le happy-end fait 30 pages et privilégie une romance qui déboule de nulle-part…WTF !
    Et on s’attarde beaucoup sur un personnage apparu peu auparavant… WTF !

    Néanmoins j’ai trouvé cela assez bien écrit, sans doute grâce à la traduction de Mélanie Fazi qui arrive à rendre à peu près n’importe quoi fluide et agréable. Je reste persuadé que nombreux / nombreuses sont ceux qui vont mieux apprécier que moi ce roman.

    Note : 6/10

     Albéric

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    Le Songe d’une nuit d’octobre / Roger Zelazny

    Posted By on 30 juin 2013

     

    Titre original : A Night in the Lonesome October, 1993
    J’ai Lu, 256 pages

    Le Jeu :
    A chaque fois que la lune est pleine un soir d’Halloween, les astres sont propices et les murs de réalité s’amincissent : les spécialistes des sciences occultes se réunissent avant de s’opposer les uns aux autres.
    – les Ouvreurs veulent effectuer un rituel pour libérer les Anciens Dieux.
    – les Fermeurs veulent empêcher le rituel de s’accomplir pour préserver l’humanité

    Les Joueurs :
    On se régale avec les références à Poe, Lovecraft, Mary Shelly, Bram Stoker, Sir Arthur Conan Doyle, Robert Bloch, Albert Payson Terhune…
    Car on retrouve 2 occultistes, un moine fou, un prêtre louche, une sorcière, un druide, le dénommé Larry Talbot, le Bon Docteur, le Comte et Jack !

    Les Règles : il ne doit en rester qu’un ! (enfin, autant aller jusqu’au bout des choses)
    Tout se déroule donc durant le mois d’octobre 1883 en 32 chapitres (31 jours + l’épilogue). Les joueurs doivent deviner qui est qui, choisir les bonnes armes et réunir un certain nombre d’ingrédients pour préparer le rituel ou son contre-rituel, et bien sûr, découvrir le lieu du rendez-vous de la nuit d’Halloween pour être au bon endroit au bon moment afin de favoriser son camp..
    On espionne, on cogite, on s’allie, on se trahit… et attention aux dommages collatéraux, car un accident est très vite arrivé ! Vous vous souvenez des jeux de coopération et de déduction où on ne sait pas qui sont ses amis et qui sont ses ennemis : et bien c’est exactement cela ! Un jeu de rôle grandeur nature où il faut découvrir qui joue avec vous et qui joue contre vous avant la date fatidique ! Les choses commencent lentement, et plus on se rapproche de la nuit fatidique et plus la tension monte et les plus événement s’accélèrent (quitte à finalement être expédiés, car l’intérêt de ce court roman est ailleurs).

    L’humour !
    Stylistiquement c’est du Zelazny : rien à tomber de sa chaise au niveau de la plume, mais une imagination débordante et une envie manifeste de la partager avec le lecteur.
    Car on apprend la véritable identité des joueurs à travers leurs familiers.
    Et oui, les véritables protagonistes de cette histoire ce sont les animaux de compagnie qui doivent jouer les espions, les enquêteurs, les messagers, les coursiers pour leurs maîtres respectifs. Ils sont dotés de parole entre minuit et 1h du matin, et il faut bien mettre à profit ces périodes de communication pour faire avancer ses pions.
    On peut être sceptique sur l’intérêt d’avoir des animaux comme personnages mais ils sont bien fichus avec les intrigues, les déboires, les espoirs, et les trivialités de leur condition…  Le chien Snuff, la chatte Graymalk, le serpent Quickline, le rat Bubo sont ainsi très sympathiques.

    Bref, Zelazny nous conte une confrontation cruciale pour l’avenir du monde de manière légère et drôle, sans se prendre au sérieux une seule seconde : un gros bol d’air frais !

    Note : 6/10

    Albéric

     

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    L’Enfant de nulle part / Roger Zelazny

    Posted By on 30 juin 2013

    L’Enfant de nulle part, omnibus, 2005
    Folio SF, 576 pages

     

    Concernant L’Enfant de nulle part / Changeling (1980) :

    Autant le dire tour de suite. Ce n’est pas du grand Zelazny, mais cela reste du Zelazny, c.a.d une imagination débordante et l’envie immense de la partager avec ses lecteurs (mêmes si c’est parfois inabouti et/ou maladroit). Après une introduction dans la plus grande tradition du Dallas Fantasy épique cher à l’auteur, l’intrigue avance à grand coup d’ellipses jusqu’à la déclaration de guerre entre Pol le magicien et Mark le scientifique.

    Le style plutôt passe-partout est accessoire (traduction moyenne ?). Cela nous évite certes les horripilantes lenteurs calculées, mais en alternant les points de vue des 2 principaux protagonistes on précipite les événements en allant systématiquement de l’avant sans s’appesantir sur les personnages et leur évolution, : les âmes tourmentées des frères ennemis Pol et Mark, la belle et indécise Nora, le sémillant voleur Gant de Souris, les vaillants dragons Oiseau-de-Lune et Fume-les-Cieux, la fière centauresse Stel, les Sept Gardiens du Clan Det, la Grande Machine à Enseigner…

    Forte est quand même l’impression d’avancer dans cet univers au pas de course alors que Rondoval et le Mont-Enclume avaient bien des secrets à livrer. On retrouve ainsi un des défauts majeurs de l’auteur qui se laisse parfois déborder par son imagination, laissant ses lecteurs décontenancés par les changements de direction et l’hétérogénéité de la narration.

    On retrouve aussi une écriture d’une autre époque dans la quête du Triangle d’Int où chaque lieu extraordinaire, chaque gardien édifiant, chaque morceau de la baguette de Det ne sont que des péripéties menant vers l’affrontement final. L’auteur s’en excuserait presque quand Nora déclare qu’elle est un pion dans l’affrontement entre Pol et Mark de la même manière que ces derniers ne sont que des pions dans main d’une puissance supérieure (en l’occurrence l’auteur lui-même). Ce parti pris du droit au but n’empêche pas Zelazny de nous offrir une pratique de la magie assez élégante.

    L’œuvre est également bien datée : située entre les 2 Cycles des Princes d’Ambre, elle puise dans le cycle de Corwin et annonce celui de Merlin. Et puis on sent aussi qu’on est situé entre 2 époques de la Fantasy : entre l’heroïc-fantasy vintage des années 70 et la science-fantasy audiovisuelle des décennies suivantes. En 1980 Pol affronte Mark avec ses sortilèges, ses dragons, ses ogres, ses harpies, ses centaures… 2 ans plus tard Peter Dikinson affrontera Ommaddon en invoquant algèbre, anatomie, astronomie, biologie, chimie… (respectivement héros et vilain du très fantasy et très poétique film animation Flight of Dragons)

    Bref, toute une époque de la Fantasy aujourd’hui révolue… (Pour le meilleur et pour le pire selon les goûts de chacun)

    Concernant Franc-sorcier / Madwand (1981) :

    Les réminiscences de Dilvish le Damné sont tellement fortes qu’on pourrait situer Franc-Sorcier dans l’univers de ce dernier (petit microcosme des magiciens divisés entre Blancs et Noirs, Naturels et Erudits), à moins qu’il n’annonce les thèmes abordée dans le Cycle de Merlin puis Lord Démon ?

    Franc-Sorcier est très différent de l’Enfant de Nulle part : sur le fond, sur la forme, dans le rythme, dans les personnages. Nora disparaît, et on pourrait qualifier Gant-de-Souris et Oiseau-de-Lune de cinquièmes roues du carrosse rondovalien. Changement de cap car après une fresque science-fantasy, on retrouve une intrigue 100% fantasy de la plus belle eau.

    Tout commence avec une tentative d’assassinat sur la personne de Pol alors que celui-ci tentait de percer les secrets de ses statuettes. Pol le sorcier autodidacte comprend alors qu’il est temps d’aller se confronter à ses pairs pour aller de l’avant. Disons pour faire simple que 2 camps se disputent les pouvoirs de Pol et qu’à l’image du Songe d’une Nuit d’Octobre on ne découvre la véritable identité des protagonistes et leurs réelles intentions que peu de temps avant le dénouement.

    Voilà pour le fond. Pour la forme, c’est bien mieux écrit et construit que l’Enfant de Nulle Part… et le changement de traducteur est loin de tout expliquer ! En effet ce court roman baigne dans une ambiance New Age totalement assumée : les monologues du mystérieux narrateur à la première personne qui accède à la conscience au fur et à mesure de ses réflexions métaphysiques, les visions du monde antédiluvien d’au-delà du Portail, les hallucinations de la cérémonie de l’initiation, le duel shamanique à la fin du roman… : on retrouve là certaines de ses expérimentation littéraires antérieures.

    Mais si l’ensemble est fluide et avance bien, il ne se passe pas grand-chose jusqu’aux confrontations directes entre magiciens, qui elles tirent un peu en longueur. Il y a des discontinuités avec le 1er opus qu’on pourrait regretter, mais surtout cette horripilante manière de faire entrer et sortir des personnages de l’intrigue un peu n’importe comment. Ainsi je n’ai pas vraiment compris les tenants et les aboutissants de l’histoire de Taisa la fille maudite de Ryle (hasard, réminiscence ou clin d’œil ? les rivalités Spiel / Ryle / Det ressemblent fort à celles des mages de la Première Loi).

    On retrouve néanmoins dans le final tout le charme du Dallas Fantasy épique et cela appelait clairement à une suite…

    Note : 7/10

    Albéric

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    Dilvish le damné / Roger Zelazny

    Posted By on 30 juin 2013

    Dilvish le damné, recueil sans équivalent VO sorti en 2011
    Denoël, 512 pages

    Il était une fois un temps où la Fantasy ne se résumait pas à des héros adolescents qui sauvent le monde guidés par une prophétie, ou à des héroïnes sexy qui fricotent avec des vampires et des loups-garous.
    Dilvish le Damné appartient à cette autre époque : dieux oubliés, magiciens surpuissants, démons récalcitrants, héros déchus qui ne peuvent pas s’empêcher de continuer à sauver la veuve et l’orphelin… bienvenu dans le monde de Roger Zelazny, l’un des rares auteurs à avoir été aussi à l’aise en Science-Fiction qu’en Fantasy.

    C’est bien évidemment de la Fantasy vintage, mais il ne faut pas bouder son plaisir : la plume et l’univers de Roger Zelazny sont toujours très agréables à retrouver.
    Malgré les 20 années qui séparent les différentes nouvelles, les histoires s’enchaînent très bien malgré quelques hiatus (le duel avec Lance à l’armure indestructible, le réveil des légions maudites de Shoredon et la 2e libération de Portaroy, l’épée de Sélar, le sort de Rhina…).

    Les 1ères nouvelles m’ont semblé du même tonneau que celle du Dit de la Terre Plate de Tanith Lee, en nettement moins capiteux : narration détachée, ambiance éthérée, univers de conte de fées/démons. Après on revient à de la Sword & Sorcery plus classique avec notre Colonel de l’Est, le Libérateur de Portaroy, bon épéiste et maître en sorcellerie, même si sa mystérieuse monture Ténèbres, espèce de Jolly Jumper démoniaque, en sait bien plus que lui sur les arts magiques.
    Les nouvelles suivantes changent de ton, gagnent en consistance et montent en puissance : j’ai ainsi vraiment bien aimé La Tour de Glace (et son épique duel de sorcellerie), et La Danseuse et le Démon (et son final doux-amer).

    Le roman en lui-même est aussi plaisant qu’intéressant avec son Château-Hors-du-Temps situé au cœur des indescriptibles Terres Changeantes qui nous rappelle au bon souvenir des Cours du Chaos des Princes d’Ambre. Entre les mages noirs, blancs et gris qui se la jouent Grande Evasion, 2 histoires d’amour entrecroisées, un Jélérak fourbe à souhait et les machinations de Melbriniononsadsazzersteldregandishfeltselior, les pages défilent très vite. Fil des pages au cours duquel d’ailleurs on s’attache de plus en plus à Dilvish et Ténèbres conçus sur le même moule que Corwin et Ganelon des Princes d’Ambre : c’est à grand regret qu’on doit les quitter au terme cette ultime aventure.

    Note : un 8/10 pour l’ensemble, mais il faudrait décortiquer nouvelle par nouvelle…

    Albéric

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