Une série bien fichue. On se prend rapidement et facilement au jeu de la zombiexploitation.
D'autant plus que les thèmes survivalistes sont plutôt de bonne facture.
Mais son statut de série phénomène n'est pas mérité. La BD est largement au-dessus.
La 1ère saison de
The Walking Dead m’a laissé des sentiments assez mitigés.
Mais j’aime bien l’idée de la déclinaison du survival-horror en série.
Derrière la caméra on retrouve :
Frank Darabont, auteur du fabuleux
The Mist, l’un des meilleurs films fantastiques qui soient
David Tattersall, son directeur de photographie fétiche qui réalise un boulot extraordinaire
Bear McCreary, le compositeur génial du score de la série de
Battlestar Galactica.
Mais pourquoi le talent du compositeur ne sert-il qu’à concocter un excellent générique ?
Le travail de Tattersall était parfait dans l’épisode pilote, pourquoi l’avoir remplacé par
David Boyd, certes talentueux, mais qui plus on avance dans série plus nous offre une photographie colorée qui ne colle pas au ton de la série (même si tournée en Géorgie) ?
Mais pourquoi Frank Darabont nous a pondu une saison longue, lente et molle ?
On aurait largement pu suivre le même cheminement avec 2 épisodes de moins !
(j'essayé de spoiler le moins possible dans ce qui suit, mais on ne sait jamais)
Episode 1 :
La 1ère scène ne sert à rien puisque qu’elle spoile entièrement le 1er twist de la série
Après le générique on suit la méthode kingienne classique qui consiste à nous endormir en nous plongeant dans la banalité du quotidien des personnages avant lancer une scène qui déchire censée amener un gros twist. Le problème c’est que ledit twist est pompé sur
28 jours plus tard.
Suit la tradition des survivants qui fraternisent (vue, revue et archivue… mal écrite et mal joué en plus)
Fort heureusement, la fin du 1ère épisode est géniale avec ce shérif cowboy qui arpentent les rues désertes d’Atlanta avant de…
Episode 2 :
Rien à redire, c’est très classique mais très efficace.
On retrouve le groupe de survivants coincés en A (sécurité limitée dans le temps) qui doit rejoindre C (sécurité étendue dans le temps) en passant par B (zone de danger mortelle).
C’est con que les intermèdes du camp spoilent entièrement les rebondissements de l’épisode 3
Episode 3 :
Episode de transition avec le relationship drama dans toute sa splendeur.
A part l’introduction du personnage de Daryll, on s’ennuie ferme.
Episode 4 :
Ouf ça bouge un peu avec l’opération de sauvetage qui part en cacahuètes.
Dommage cette histoire de concierge héros malgré lui ne soit plus creusée.
A l’image de l’épisode 1 une fin géniale qui relance tout.
Episode 5 :
Episode de transition avec du relationship drama dans toute sa splendeur.
Beaucoup trop de redondances dans le mélo et le pathos…
Episode 6 :
Tout ça pour ça ?
Un vaste coup dans l’eau et à la limite un épisode dispensable dans l’avancement de l’intrigue.
Au moins on apprend que les Français sont plus travailleurs et plus courageux que les autres.
Grosse erreur de casting : Laurie Holden (transfuge de
The Mist) est reléguée à un second rôle alors qu’elle joue 10 fois mieux que Sarah Wayne Callies.
Pour le reste cela tient bien la route, mais on ne pas dire que les personnages soient super intéressants (le noir qui sert à rien, et l'asiatique qui ne sert plus à rien c'est juste des quotas)
En fait on n’a pas su (voulu) choisir entre le relationship drama à la HBO et la série d’action classique : on navigue entre les 2 sans vraiment tirer partie d’aucun des 2…
La formule kingienne de Frank Darabont n’est pas applicable aux séries télés feuilletonnantes car elle induit d’épisode en épisode des chutes de rythme insupportables à l’écran.
Bref, un concept sympa, séduisant visuellement mais pas convainquant sur le fond.
Si les maquillages sont excellents, la série n’amène rien de neuf à un genre déjà bien balisé.
Et j'ai failli oublier quelques guimicks à la
Lost pénibles : la mise en avant du personnage qu'on va faire crever juste après, le flashback qui ralentit l'intrigue, le flashforward qui crée un "mystère", le cliffhanger de fin qui fait avancer l'intrigue.
Dans le genre j'ai vu pire (OMG
Once Upon A Time), mais la série n'avait pas besoin de cela.
Pour la saison 2 Mr
Frank Darabont a fait une scène parce que le budget de la série a été diminué, (pour pouvoir payer les salaires délirants des acteurs et actrices de
Mad Men). Il a bien fait, parce que franchement c’était fort de café. Mais d’un autre côté, si j’étais producteur, qu’un réalisateur me pourrit la vie pour allonger le budget de sa série où l’essentiel de qu’on voit à l’écran c’est des dialogues répétitifs entre dépressifs angoissés sans aucun fond sonore, je me dirais : « Tu ne foutrerais pas de ma gueule par hasard Frankie ??? »
Parce que oui, dès que
Frank Darabont a été viré du projet, les épisodes gagnent en contenu et en fluidité. Un directeur de photographie plus proche de
Tattersall est engagé et la musique de
Bear McCreary est plus présente.
Episode 1 :
Beaucoup de blablas mais la scène de la horde sauvage est bien fichue. Ensuite on repart pour du blabla. Je me suis dit qu’on nous refaisait le coup de l’épisode 1x01. Mais en fait non. On a droit à 2 longs monologues religieux dans les 10 dernières min et un cliffhanger à 10 secondes de la fin.
Episode 2 :
On découvre la ferme de Hershel. On croit qu'il maîtrise la situation, mais en fait il improvise. Et on repart dans les blablas « quelle est la bonne décision à prendre ? » alors qu’on en prend aucune.
2 épisodes et déjà 1 de trop.
Episode 3 :
On nous spoile presque tout dès la scène introductive. Merci bien.
Cet épisode qui aurait pu être génial est une véritable catastrophe au niveau du rythme.
1 à 2 minutes d’action pour 10 minutes de blablas redondants, et ce sans aucun fond sonore ce qui rend le tout encore plus chiant à visionner. On aurait dit du mauvais
Smallville.
J’aurais très bien vu la virée d’Otis et Shane accompagné par les discussions de Rick et Lori en fond sonore : on aurait gagné en rythme et en émotion.
Episode 4 :
Episode de transition sinon de remplissage dans toute sa splendeur.
Daryl part en recherche, Glenn et Maggie font connaissance…
Reste le zombi du puits assez crade et l’histoire de la Rose Cherokee pour éviter de bailler d’ennui.
Lori est enceinte : quelle cliffhanger de merde ! Ce n’est pas comme si on avait déjà fait le coup 1000 fois…
4 épisodes, 2 de trop !
Episode 5 :
Episode de remplissage.
Daryl part en recherche, connaît un pépin, et doit se vaincre lui-même sous les encouragements de ses hallucinations. On a déjà servi cette soupe au moins 1000 fois : bravo l’originalité. Seuls le twist et le cliffhanger de fin nous sauvent du plus total ennui.
Episode 6 :
Episode de transition. « Quelle est la bonne solution à prendre ? » donc 40 minutes de blabla.
Seules les 2 incursions en ville (quasi capillotractées) nous sauvent du plus total ennui.
Episode 7 :
Ouf, l’histoire avance enfin. De la tension et des décisions enfin prises au lieu d’en discuter ad vitam eternam. Mais le cliffhanger de fin nous prend à moitié pour des cons.
On aurait pu avoir une confrontation entre Rick et Shane et se débarrasser de Shane en train de péter les plombs. Oui mais non.
7 épisodes, 3 clairement de trop.
Episode 8 :
Hershel et sa famille partent on vrille et il faut essayer de réparer les pots cassés.
Avec les scènes du bar il y a déjà plus de contenu et d’action que durant l’ère Darabont.
Et encore un cliffhanger pourri avec l’accident de voiture de Lori !
Episode 9 :
Rick essaye de semer les Nebraska boys tandis que Shane essaye de retrouver Lori.
Un épisode qui aurait largement gagné à être fusionné avec le précédent.
Episode 10 :
Un épisode qui se fond dans les classiques du film de zombies. C’est cool, enfin presque…
Sauf que cela aurait été l’épisode rêvé pour que Shane crève enfin. Oui mais non.
Episode 11 :
Après en avoir fait des caisses sur la libération du prisonnier on passer à son exécution.
Très crédible. Beaucoup de blablas, une fois encore…
et on fait crever Dale qui est le personnage le plus sensé donc le plus utile du groupe…
Episode 12 :
Depuis l’épisode 2x03 voire l’épisode 1x06, on sent que Shane est plus que sur la mauvais pente
ouf on s’en débarrasse enfin et on révèle le secret de Jenner, ouf aussi
Un épisode qui aurait largement gagné à être fusionné avec le précédent.
Episode 13 :
Le retour de la horde sauvage est bien fichu mais contient un paquet de WTF !
On sent l’envie de repartir sur de nouvelles bases tant sur le fond que sur la forme. Wait and See.
En résumé moitié des scènes ne servent à rien donc un paquet épisodes sont dispensables.
Les flashbacks, rares certes, mais finalement bien inutiles illustrent bien ce gras télévisuel.
Bref il y a scènes de remplissage (genre les campeurs suicidés : en double exemplaire en plus).
En enchaînant tout, on sauve le coup. Avec 1 épisode par semaine, j'aurais vite lâché l'affaire.
Si cela amène un public HBO aux histoires de zombies, tant mieux mais je reste assez dubitatif.
Quant aux cliffhangers de fin d'épisode qui obligent à voir la suite... c'est super relou !
Et on nous tient la jambe une demi-saison sur un arc narratif qui ressemble à une fumisterie.
J’y crois moyen à la petite fille qui s’enfuit dans la forêt, crèche dans une baraque abandonnée, se fait une bouffe de conserve, reprend la route, traverse la rivière, perd sa poupée, se fait zombifier, tombe sur Otis qui avait sur lui son matériel de récupération de zombies et qui pour de mystérieuses raisons la ramène à la grange des morts-vivant, le tout sans prévenir personne et repartir illico presto à la chasse au cerf.
Le tout en moins de 24 heures : très crédible en effet ! Cela sent plutôt l’improvisation ce truc…
Ceci étant dit, à quelques exceptions (Sarah Wayne Callies), c’est bien écrit, bien interprété et bien réalisé. Mais pas sûr qu’avec le départ de
Frank Darabont on perde au change !
D'autant plus que tous les trucs qui ne marchent pas sont des rajouts par rapport au comic...
Darryl est le seul changement intéressant par rapport au comic : c'est vraiment insuffisant.
On passe la ½ de la saison à faire de l’entraînement au tir pour pleurer sur le manque de munition au 1er gunfight, alors même qu’on est explicite sur le fait de ne pas tirer de coup de feu pour ne pas attirer les Rôdeurs.
Franchement je suis mal à l’aise avec la vision des armes à feu développée dans la série qui fait l’apologie de l’autodéfense pour ne pas dire de la propagande pour la NRA (un arme sert tuer point barre, qu’on se la dise).
Quand au dernier épisode : :lol!:
Lori qui soit disant ne quitte pas Carl d’un œil mais qui au final le perd de vue 1 épisode sur 2.
La horde sauvage qu’il aurait suffit de contourner au lieu de péter complètement les plombs.
La récupération de Rick et Carl : ils ne pouvaient pas sauter sur le toit sur camping-car.
On gaspille les munitions au lieu de se contenter d’écraser les zombis avec les véhicules.
Ils n’avaient pas une moissonneuse dans cette ferme bordel pour pâtéifier les zombis !
=> Bref cela ressemble fort à faisons crever bêtement les persos qui ne servent à rien.
Frank Darabont l’a mauvaise. Mais sa propension à engager pour sa nouvelle série
Lost Angels tous les acteurs éjectés de
Walking Dead fait un peu esprit de revanche.
Là il pète une durite : il se propose pour le prochain
Conan avec Jon Bernthal en rôle titre.
