
L'âme de la Compagnie Noire est éternelle, elle traverse avec obstination tous les obstacles les plus improbables. Elle ne connaît pas la défaite, elle ne connaît pas la résiliation et encore moins l'humiliation d'une débâcle cinglante. Elle est insatiable dans son envie d'exister, de perdurer ; affamée par l'irrépressible désir de survivre instillé au fil des années par ses représentants.
La majorité des cadres de la Compagnie s'est faite avoir par la fourberie de Volesprit. Toubib, Madame, Murgen et beaucoup d'autres se retrouvent enfermés dans les cavernes glacées enfouies sous l'ancienne forteresse qui trône au milieu de la plaine de pierre scintillante. Ils sont devenus des captifs, des êtres immobiles coincés dans une hibernation forcée.
Bien des années après, Volesprit gouverne Taglios, s'aidant de la notoriété de la Radisha pour asseoir sa domination. Mais elle est contrainte de subir des attaques terroristes hostiles à son règne. De mystérieux graffitis jaillissent ça et là dans les rues de Taglios. Des messages directement envoyés à la Protectrice, comme s'est autoproclamée Volesprit.
"L'eau dort", "Tous leurs jours sont comptés", autant de provocations perpétrées par ceux qui n'ont pas subi le sort des captifs. Sahra, la femme de Murgen, tient la baguette et Roupille, ayant pris 20 ans dans la vue, la seconde avec brio en échafaudant les entourloupes qui mettent à cran la Protectrice. Elles usent de tout leur talent pour infiltrer le palais de Taglios, afin d'espionner. Roupille infiltre aussi la bibliothèque de Taglios, riche de nombreux écrits pouvant peut être lui permettre de glaner les informations nécessaires à la libération des captifs.
Elles sont aidées de Qu'un Œil et Gobelin. Les vieux briscards ont pris un coup de vieux, mais restent indispensables à la réussite du projet. Et les deux croulants jettent leur dévolu sur Tobo, le fils de Sahra et Murgen, pour leurs succéder. Il faut dire que le jeune homme montre une certaine facilité à maîtriser l'art noble de l'illusion et de la filouterie. Maman Sahra a du souci à se faire...
Roupille cherche la Clé, celle qui pourra ouvrir la porte d'ombre et leur permettre de traverser la plaine. Une personne connaît son emplacement, l'ennemi juré de la Compagnie, Narayan Singh, le félon, qui se cache avec l’engeance démoniaque de Madame. Un autre peut aider Roupille. Murgen, le père de Tobo, qui continue de naviguer paresseusement entre l'espace et le temps. Puis il reste oncle Doj, ce vil cachottier en sait une palanquée sur à peu près toute la genèse de ce joyeux bordel, mais fidèle à lui-même, il va falloir lui tirer les vers du nez à ce vieux salopard !
La Compagnie Noire se dirige encore vers un but incertain. Mais elle y met toute son âme, grâce à une volonté qui défie les Dieux eux-mêmes. La plaine scintillante, infestée d'ombres rampantes et voraces, apportera certainement plus de questions que de réponses aux courageux fidèles qui iront tenter leur chance pour libérer les captifs.
Jamais chemin n'a été plus escarpé pour les rudes soldats de la Compagnie. Il va leur falloir défier les insondables routes de l'inconnu et les terribles tourments d'un espoir incertain...
A mon sens, il y avait de fortes chances pour que Murgen ne sût même pas qui était Tobo. Il avait de gros problèmes avec la chronologie. Depuis le siège de Jaicur. Peut-être croyait-il encore vivre dans un présent vieux de quinze ans et avoir été projeté dans ses rêves par un avenir plausible
PS : Je meurs d'envie de vous parler un peu plus de la suite. Mais, comme le tome précédent, j'ai choisi de raconter à ma manière un "résumé" de la première partie du livre original. Pour ceux qui ont déjà lu, replongez vous dedans. Pour ceux que ça titille et qui hésitent, arrêtez de gamberger et plongez corps et âme !Le corbeau blanc. Plus hardi que jamais, l'oiseau avait pris ses aises sur l'échine de mon ami l'étalon noir mystique. Le cheval semblait se satisfaire de cette situation. S'il ne fanfaronnait pas.J'en ai du moins eu l'impression quand il m'a regardée.