La rédaction des Chroniques des Féals de Mathieu Gaborit a été un cauchemar,
J'ai fait travailler Mathieu et je n'ai eu aucun problème avec lui. Et je l'ai rencontré IRL, c'est une crème. Bragelonne lui a mis une pression monstrueuse sur ce projet. Pour en avoir parlé avec lui, il aurait aimé retravailler son texte, Bragelonne l'a quasiment incité à le bacler.
Ange a laissé en plan son cycle La Légende des Tueuses-démons alors qu'il y avait 25% de foreshadowing
Brouille entre l'auteur et l'éditeur ? Je n'en sais rien. Ange c'est un couple. Je dis ça, je ne dit rien. Mais Bragelonne a arrêté tellement de séries étrangères qu'on peut penser que la même jurisprudence s'imposent aux séries françaises. Quand on ne vend pas assez on arrête. Ce que les éditeurs anglo-saxons ont arrêtés de faire depuis plus de 20 ans quand même (à part Del Rey, mais c'était avec des auteurs qui n'avaient pas d'agents qui étaient issus du leur programme de découvertes de nouveaux talents).
Et vu que même pour les séries étrangères la communication de Bragelonne est très floue......
encore de l'eau pour ton moulin de la régionalisation après les Lyonnais de Mnémos
Mnémos ce sont d'ex parisiens devenus Lyonnais. Il faut savoir que Bragelonne est lié à une scission au sein de Mnémos. Stéphane Marsan et un certain nombre d'auteurs ont intenté une action en justice concernant des droits d'auteurs jugés trop faibles, des salaires en retard ( rien d'anormal dans une boîte un peu fragile, dans une économie un peu balbutiante). Sachant que certains arguments venaient aussi des difficultés de Multisim la société d'édition de JDR de Frédéric Weil qui avait à l'époque investi dans un studio de jeu vidéo Kalisto et que ce dernier avait fait faillite s'est trouvé en grande difficulté. Des auteurs qui ont accepté l'accord à l'amiable de Mnémos n'ont pas été en odeur de sainteté chez Bragelonne ( Pierre Grimbert créant les éditions Octobre avec sa femme plutôt que rejoindre Bragelonne, ou encore Alexandre Malagoli au début).
Le recrutement de Célia Chazel, aussi est passé assez difficilement. Pourtant ça été une très bonne éditrice qui a révélé Nicolas Jarry ou Colin Marchika ( ce dernier a arrêté d'écrire, pourtant il avait d'autres projets dans l'univers de la Reine de Vendôme, excellent roman de fantasy).
Il faut voir que jusqu'au milieu des années 2000 et peut être même un peu après c'est plus rentable de publier des anglo-saxons parce que l'on en vend plus et suffisamment pour absorber les surplus de charges. Des auteurs comme Bordage ou Gaborit étaient des exceptions. Aujourd'hui le niveau de vente est le même, donc les Français deviennent rentables parce que ça coût moins cher à publier. Jacques Goimard ne voulait plus publier de français chez Pocket dans les années 80. Quand il recevait un manuscrit de qualité il renvoyait l'auteur chez Fleuve Noir ( C'est comme ça que Ayerdahl a réussi à se connaître d'ailleurs).