Le parti pris de ce manga est la véracité historique. La mangaka et l'historien essaient de coller au maximum à l'Histoire en s'appuyant sur des documents d'époque, notamment iconographiques (les annexes sont très intéressantes) ou sur des archives écrites lorsqu'il n'existe aucune image. Ça pourrait donner un résultat pédant et indigeste, il n'en est rien (même si on sent parfois une volonté manifeste de rendre l'histoire accessible à ceux qui ne connaissent rien à la période). Au contraire, c'est plutôt passionnant.
On suit donc Cesare Borgia adolescent évoluant dans l'université de Pise et ses cercles d'étudiants, vu au travers des yeux naïfs du jeune Angelo. Ce personnage utile permet au lecteur de comprendre cet univers en même temps que lui. Il offre également un contre-point bienvenu au personnage complexe et nuancé de Cesare, pétri d'idéaux et manipulateur sans scrupules (ma préférence va au non moins intéressant Miguel). Et ici, foin des émois adolescents contemporains, ça complote, ça sert les intérêts familiaux, et ça tente de se trucider plus ou moins discrètement. Bref, j'adore.

Le dessin est très beau, voir magnifique dans le cas de représentations architecturales. Les héros, eux, sont peut-être un peu trop beaux mais ça ne me choque pas plus que ça.


Bref, un manga qui conviendra à tous : ceux qui aiment l'Histoire, ceux qui n'en ont rien à cirer mais qui apprécient un bon scénario et des personnages intéressants, les amateurs de la Renaissance italienne, etc.