Résumé du tome 1 :
Nous sommes en 1880.
La Guerre Civile américaine fait rage depuis deux décennies, poussant les avancées technologiques dans d’étranges directions. Dans les Territoires de l’Ouest, les villes baignent dans des gaz mortels, alors que la terre est vidée de ses ressources. Sur la frontière entre le Nord et le Sud, les espions fomentent leurs complots et les trafiquants font plus d’argent que leur gouvernement. C’est dans ce monde que vivent Briar Wilkes et son fils. Elle est la veuve de l’infâme Dr. Blue, créateur du Boneshaker, la machine qui détruisit Seattle, perçant accidentellement une poche de gaz qui transforma les vivants en non-morts. Mais quand son fils décide de franchir le mur qui cerne Seattle en ruine dans l’espoir de réécrire l’histoire, elle doit le retrouver au plus vite avant qu’il ne lui arrive malheur. Sa quête la conduira dans une ville grouillant de morts-vivants affamés, de pirates de l’air, de seigneurs criminels et de réfugiés armés jusqu’aux dents. Seule Briar peut le ramener vivant.
Le pitch est cool : mélanger steampunk et horreur.
L’univers est cool : une Amérique engluée dans une Guerre de Sécession qui n’en finit plus.
Le cadre est cool : une Seattle en ruine hantée par les survivants d’une mystérieuse catastrophe.
J'étais conquis d'avance et pourtant je me suis quasiment endormi.
Pourquoi ? Des personnages plats, une intrigue plate : cela fait déjà beaucoup !
Le prologue, qui aurait gagné à être distillé, est intéressant mais spoil quasiment tout dès le départ.
Ensuite une mise en place digne d’un drama familial qu’on a hâte de quitter.
Puis cela n’arrête jamais : on marche, on court, on papote et dès qu’on se pose un peu des rebondissements forcés obligent à marcher, courir, papoter… mais cela ne décolle pas même si 50 dernières bougent un peu plus.
Malgré moult rebondissements, twists & cie je n’ai jamais retrouvé le plaisir de la ligne droite pulpienne.
L’arrivée dans la zone en quarantaine est bien fichue, assez sensorielle avec les bruits et les odeurs étouffés par les masques à gaz que doivent porter tous les personnages sous peine de zombification.
Une ambiance assez intimiste donc qui offre 2 ou 3 moments à la Roméro mais cela ne vas vraiment pas plus loin que des zombies qui arrivent toujours inopinément pour secourir une intrigue qui traîne la patte.
Même si je n’ai pas vraiment adhéré le ton était intéressant et on se rapprochait du roman à ambiance.
Passons aux personnages principaux :
- un ado fugueur mal dans sa peau qui n’en fait qu’à sa tête
- une mère célibataire qui va se lance inconsidérément à sa recherche
- un savant fou censé faire office de vilain pas beau. Le whodunit à son propos ne tient pas plus d’1 chapitre
Les personnages secondaires sont tous coulés dans le moule du bonjour & au-revoir.
Ils apparaissent, puis disparaissent, et avec un peu de chance réapparaissent.
On a bien du mal à les cerner tant ils sont survolés : seuls Angéline, Lucy et Swakhammer sortent du lot.
Pour le reste des réactions forcées souvent un peu bizarres tant on s'acharne à aider Briar et Zeke.
Et on retrouve des WTF dignes d’un gros nanard hollywodien
SpoilerAfficher
Rudy qui tue un soutier chinois : cela sort de nulle part, c’est inexpliqué, inexplicable et cela n’apporte rien !
Fang le mécanicien chinois se retrouve en même temps dans 2 dirigeables différents ! Erreur de relecture ?
Fang le mécanicien chinois se retrouve en même temps dans 2 dirigeables différents ! Erreur de relecture ?
Et puis c’est truffé de trucs capillotractés !
On échappe au Fléau comme à tous les gaz lourds en se réfugiant dans les hauteurs…
… c’est donc tout naturellement que tous les survivants ont décidé de s’enterrer sous terre !
La ville est hantée par des zombies ? On continue à habiter sur leur terrain de chasse.
Les faubourgs sont intoxiqués par le Fléau ? On continue à habiter dans la zone contaminée.
Pourquoi on reste dans un pays ravagé par la guerre au lieu d’aller au Canada ou au Mexique ???
Quand aux Chinois qui triment dans les usines de purification pour peanuts, c’est complètement fumé…
Il faudra aussi m’expliquer comment on peut se perdre à répétition dans une ville à plan hippodamien.
Il faudra aussi m’expliquer comment on peut ne pas voir un dirigeable dans une ville fantôme.
En sortant des sentiers battus Cherie Priest a élaboré un roman assez frais et plutôt sympathique.
On flirte avec les romans Young Adult avec une prose simple, une intrigue linéaire et un héros adolescent.
Il est même suffisamment grand public pour constituer une introduction à l’univers du steampunk.
Je suis persuadé que le cadre mieux exploité ferait un excellent film (personnages & histoire à changer).
Mais de là à être nommée à des prix prestigieux et à être primée, faut pas déconner !
Je ne veux pas rester sur un échec, je retenterai l’expérience mais plus tard.
Ma déception vient du 4e de couverture mensonger puisque que la Guerre de Sécession est à peine évoquée.
Ma déception vient de la critique plus que dithyrambique de chez Jules de chez Smith d'en face…
A défaut d'une claque je m’attendais à un truc très fun dont on est clairement assez loin.
Un monument du genre ? Il n’arrive pas à la cheville Des Voies d’Anubis de Tim Powers daté de 1986.
Un incontournable noté 8,5/10 ?
Magie Brute est beaucoup mieux, Frey est bien mieux, Bohème de Mathieu Gaborit est mieux.
Les aventures du Nomades du Temps écrits par-dessus la jambe par Michael Moorcock sont plus funs.
Les aventures de Jake Bird qui relèvent de la novélisation rôlistique sont plus palpitantes.
Quand à la prodigieuse originalité, j’ai déjà vu tous les éléments du roman auparavant, et en mieux.
Le mélange steampunk et horreur ? Le jeu de rôle Deadlands date de 1996
La mère célibataire à la recherche de sa progéniture ? Le manga post-apo Mother Sarah date de 1990.
« Boneshaker trouvera naturellement sa place dans la bibliothèque idéale des fans de Steampunk »
rien que ça ?