Le seigneur des empereurs Tome 2
A Sarance, les rumeurs courent au moins aussi vite que les auriges sur la piste de l'hippodrome impérial. Valérius Ii, le trois fois honoré, rassemblerait ses armées pour envahir la Batiare et redonner à l'empire son ancienne gloire.
Plus au sud, Shirvan, roi des rois de Bassanie, s'inquiète de tels desseins et avance ses propres pions sur le complexe échiquier de la vie politique sarantine.
Crispin le mosaïste, venu à Sarance pour décorer le nouveau sanctuaire à la gloire de Jad, devient le témoin involontaire du ballet politique qui se danse de plus en plus frénétiquement entre les grands de ce monde.
Il va rapidement s'apercevoir qu'art et pouvoir sont bien souvent indissociables...
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Contrairement au premier tome où j'ai eu l'impression que les pages défilaient à toute allure, j'ai eu quelques difficultés pendant la lecture de celui-ci. La première moitié du livre m'a semblé traîner en longueur. Je ne m'y suis pas ennuyée, mais alors que dans le premier tome, tout portait à croire qu'un conflit majeur allait opposer deux formidables nations, là, l'auteur semblait se complaire dans un inextricable lacis d'événements, de complots et de tranches de vie et même de révélations (auxquelles sur le coup je ne comprenais bien sûr pas grand-choses ) qui s'enchaînent sans que je comprenne où tout cela pouvait bien mener.
Et puis finalement, arrive l'événement qui fait tout basculer, celui auquel je ne m'attendais pas, mais alors pas du tout.
Spoiler : [L'assassinat de Pétrus]
Et là, tout s'explique. Ou plutôt toutes les pièces du puzzle s'emboîtent, et la véritable mosaïque de Sarance commence à s'assembler, une mosaïque à visage humain que l'auteur a composé de main de maître.
Avant cela, j'aurais dit que la première moitié du livre était franchement dispensable, que tous ces petits détails, toutes ces petites histoires, tous ces témoignages, ces points de vue dont nous abreuvait l'auteur ne servait qu'à alourdir inutilement le récit. J'avais tort.
Rétrospectivement je pense que sans cela, je n'aurais pas été aussi touchée, aussi profondément remuée par le drame à mutiples facettes qui se déroule après coup dans Sarance et qui se met à bouleverser la vie de tout un monde. Ce n'est pas forcément la guerre et la destruction qui apportent le changement, les ères nouvelles. Les choix et les actes de tout un chacun peuvent avoir autant, sinon plus de poids. Et ici, ce sont bien les personnages, la somme de tous les personnages qui font la force de ce livre.
La deuxième moitié est un vivier d'émotions à vif, violence, haine, amour, tristesse, nostalgie et les pages ont défilé presque trop vite à mon goût. J'aime beaucoup la façon dont tout ça se termine, qu'une chose qui paraissait tellement improbable soit devenue presque aussi évidente. Je tire mon chapeau très bas à l'auteur et j'ai vraiment très hâte de me replonger dans le reste de sa bibliographie.