Un petit live report, ça vous dit ?
The 2005 Harvest Festival feat. NILE :
Concert à la Loco, entrée à 16h15, soit un quart d'heure de retard, pardonnable. Le public est essentiellement composé de death métalleux, cheveux longs obligatoires et T-shirt noir aux effigies d'un groupe...Behemoth, Nile, Morbid Angel ornent beaucoup de buffets, mais la diversité reste présente (en vrac, Slayer, Iced Earth, Necrophagia, et même Black Label Society !). Avec mes cheveux blonds coupés courts et mon T-shirt bleuâtre, je fais tache. Moyenne d'âge: 20-22 ans. J'entre, je fais connaissance avec la Loco, son bar, sa fosse, son DJ, et je profite de The Grand Conjuration d'Opeth qui passe entre les groupes. Bientôt, la double pédale nous appelle au combat. Une soirée de folie commence... .
Incantation: Nos p'tits gars officient dans un death metal assez bourrin, mais la qualité très moyenne du son est atténuée par la présence d'une seule guitare. Néanmoins, à part un ou deux fan excités, la fosse ne bouge pas, le public n'est pas réceptif, et le groupe se barre au bout d'une demi-heure. Le son très fort nous pousse, mes deux potes et moi, à nous garnir les oreilles de PQ non-usagé fraîchement arraché après nous être repliés sur les côtés. Faute de boules Quiès... .
Belphégor:
Belphégor, c'est un death/black qui peut être intéressant pourvu que l'on connaisse, mais ce n'était pas mon cas. Le chanteur/guitariste alterne remarquablement bien voix death et black criardes et garde le sourire, mais se mange quelques pains avec sa guitare, ce qui nuit à la compréhension des morceaux (d'autant que le son est resté très passable). Le groupe est néanmoins plus connu, le la fosse commence à s'émouvoir sur les titres les plus blastés. Trois personnes multiplient les slams, à un tel point que ça devient lassant, mais le chanteur réagit bien. Un vrai petit pogo arrive avec la dernière chansons,
Lucifer Incestus, qui m'accroche un peu mais pas suffisamment. Opeth revient à point nommé, mais la prestation était honorable.
Behemoth: Une tuerie pure et simple. Le public est là autant pour eux que pour
Nile, le groupe est heureux d'être là et joue avec conviction (sans sourire, parce qu'avec les corpsepaints ça rend mal), les pogos et les slams se succèdent sur la scène décorée aux couleurs de
Demigod, l'excellent dernier album. Nergal, le chanteur/guitariste/compositeur principal et seul membre originel du groupe, est hallucinant de charisme: il tricote ses solos sans une erreur, met de la conviction dans ses vocalises (le groupe a commencé black est devenu death/black mais est purement death et brutal sur les deux derniers albums, tant mieux), a une présence scénique (poses à la Azagthoth) de dingue et harangue le public qui réagit favorablement ! Moments fort:
Sculpting The Throne Ov Seth en première chanson (énoooorme); les pogos de fou sur
Conquer All,
Antichristian Phenomenon et
Slaves Shall Serve (j'étais dedans); l'hymne du groupe, à savoir
From The Pagan Vastlands, exécuté à la perfection et avant lequel Nergal nous fait hurler "FOR THE PAGAN GODS !"...pour terminer par un
Chant For Eschaton en rappel où Nergal apparaît en grande robe noire, le visage caché derrière un masque en fer cornu et maléfique.
Behemoth sur scène c'est Nergal, mais c'est également un grand spectacle et une grande musique servie avec un son enfin correct (quoique toujours trop fort). A voir, au plus vite !
Pungent Stench: Passer après
Behemoth, c’est dur. Passer après
Behemoth lorsqu’on est arrivé in extremis en remplacement d’un groupe très attendu (
Hate Eternal), c’est encore plus dur. Passer après
Behemoth lorsqu’on est arrivé in extremis en remplacement d’un groupe très attendu et qu’on est un vieux groupe spécialisé dans un death assez rock’n’roll aux riffs basiques, un peu mélodieux, et aux solos efficaces mais pas virtuoses, sachant que le reste de l’affiche est plus brutale et plus technique, ça relève de l’impossible.
Pungent Stench, malgré une évidente bonne volonté (chanson dédicacée aux dames de l’assistance), n’émeut pas la fosse ni les côtés sur lesquels nous nous appuyons pour nous reposer. Un groupe de toute évidence mal placé sur l’affiche.
Unleashed: Ma grosse baffe de la soirée. Un groupe qui n’était pas non plus forcément à sa place, puisque âgé de quinze années et pratiquant un death old school simple, bien exécuté et…très, très catchy. Les chansons dépassent rarement les quatre minutes, les riffs sont entraînant, et chaque chanson est pourvue de « son » refrain que le chanteur/bassiste Hedlund ne se prive pas de nous faire reprendre en chœur. En vrac :
Winterland,
The Longships Are Coming,
Into Glory Ride, et d’autres encore durant 45 minutes parmi lesquelles deux bonnes baffes dont le refrain sera scandé par la fosse,
Death Metal Victory et
Destruction (Of The Race Of Men) en final. Le chanteur fait d’ailleur assez folklo, avec ses « Hello, warriors of Paris ! » (
Unleashed a des thèmes très proches de Manowar, même si le genre diffère : batailles, héroïsme, vikings, affirmation de l’identité de LEUR metal…) et sa corne de bière avant le rappel (dont il renversera la moitié sur le public). Pas moins de deux rappels, un public qui ne pogotte pas mais qui crie et qui lève le bras (sans mauvaises corrélations SVP) de façon convaincue. Unleashed jurera à la fin du concert de revenir plus souvent à Paris, et le chanteur répètera à plusieurs reprises, la main sur le cœur, « You are wonderful ! ». On sent l’expérience de la scène (le groupe était connu par pas mal de monde) mais ça fait plaisir un groupe bien rôdé, et je crois que je vais m’écouter leurs albums sérieusement. Une réussite ce soir pour
Unleashed, qui aurait pu foutre le feu sur une affiche un chouille moins brutale.
NILE: La tête d’affiche, une arrivée sur scène acclamée, un groupe impressionnant de prestance et de charisme bien qu’un peu statique (les deux guitaristes solistes sont aussi chanteurs et ça nécessite de ne pas trop bouger, mais pas le moindre pain recensé) pourvu d’un nouveau bassiste de 20 ans qui en fait bien plus, tant au niveau de sa technique époustouflante que de sa présence sur scène (dévissage de tête non-stop, contact avec le public…). Bémol : le son sur les deux premières chansons est ATROCE. On n’entend que la basse (alors que ce sont des morceaux assez virtuoses basés sur des riffs acérés et des solos endiablés), il faut se repérer aux paroles (et c’est du death plutôt incompréhensible), et (accrochez-vous), c’est trop fort même AVEC des protections. Tant et si bien que je manque de partir (alors que j’adore ce groupe). A la troisième chanson le son s’améliore, et la cinquième, le fameux
Cast Down The Heretic, voit le déclenchement de pogos endiablés. Ceux-ci resteront néanmoins sporadiques quoique violents, comme si le public était écrasé par la puissance délivré sur scène. Que dire de la suite ? Un Dallas Tollers-Wade et un Karl Sanders très complices, souriant au public (mis à part un accrochage entre Sanders et un slammer agité qui finira mal pour le slammer), un groupe carré et impeccable, des vocaux absolument terrifiant, bref, un grand moment du Death Metal. Avec les majuscules, s’il vous plaît. Pas de rappel pour un concert un peu court (une heure et quelques) mais un final époustouflant sur
Annihilation Of The Wicked asséné en coup de marteau et
Black Seeds Of Vengeance enchaîné à
Destruction Of The Temple… qui conclut ce show de façon apocalyptique. J’en ai encore des frissons.
Set-list :
Intro acoustique :
Dusk Falls Upon The Temple Of The Serpent On The Mountain Of Sunrise.
-
The Blessed Dead 
Chanson énorme complètement gâchée par le son.
-
Execration Text 
De même.
-
Kudurru Maqlu.
-
Serpent Headed Mask .
-
Cast Down The Heretic 
Chanson hyper-brutale avec un solo de 2mn18 à deux guitares, la folie dans la fosse.
-
User-Mâat-Rê 
Huit minutes, suffisantes pour se calmer et headbanguer.
-
The Burning Pit Of The Duat 
Le massacre reprend.
-
Sacrifice Unto Sebek.
-
Masturbating The War God.
-
Kheftiu Asar Butchiu 
Enoooorme ! Headbanging à fond !
Transition acoustique :
Spawn Of Uamenti.
-
Annihilation Of The Wicked 
Meilleure chanson du concert, pogos non-stop.
Transition acoustique :
Invocation Of The Gate Of Aat-Ankh-Es-En-Amenti.
-
Black Seeds Of Vengeance 
Une des chansons les plus écrasantes de Nile (et c’est pas peu dire), la fosse a même parue un peu sonnée après ce coup magistral !
-
Destruction Of The Temple Of The Ennemies Of Ra.
Outro :
Khetti Satha Shemsu (sur bande).