Après la grande guerre atomique de la fin du XXe siècle, le monde ne fut plus que chaos et désordre. Pour éliminer les hordes barbares qui s'étaient formées, les survivants durent remettre leur sort entre les mains de l'armée. Un siècle plus tard la civilisation, arrivée à l'âge des étoiles, reste dirigée par les militaires. Dans cet univers, Juan Rico s'engage le jour de ses dix-huit ans dans l'infanterie spatiale. Il ne sait pas quel sort terrible attend les fantassins qui, sur les mondes lointains, vont devoir affronter les armées arachnides..
Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
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Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
Comme on me l'a prêté j'ouvre un topic pour un futur avis
Ma bibliothèque : viewtopic.php?f=9&t=4351
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Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
on en parle aussi ici : viewtopic.php?f=13&t=376
J'ai beaucoup aimé ce roman, description précise d'un futur militarisé, qui, en plus, se permet d'être expliqué, justifié et crédibilisé pendant tout le récit. ça fait parfois froid dans le dos, mais pas le même genre de froid qu'un Meilleur des Mondes ou un 1984, ou tout semble absurde et ubuesque : c'est justement ce soucis de description des rouages et de l'idéologie militaire de cette société qui la rend si intéressante.
J'ai beaucoup aimé ce roman, description précise d'un futur militarisé, qui, en plus, se permet d'être expliqué, justifié et crédibilisé pendant tout le récit. ça fait parfois froid dans le dos, mais pas le même genre de froid qu'un Meilleur des Mondes ou un 1984, ou tout semble absurde et ubuesque : c'est justement ce soucis de description des rouages et de l'idéologie militaire de cette société qui la rend si intéressante.
Votre talent [lecture de textes vains] vient d'augmenter d'un point
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Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
j'en suis à la moitié environ, ça n'a rien à voir avec starship troopers même si on retrouve des trucs genre le prof, l'adujdant, le mec aux enrolements etc
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Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
voilà fini
bon en fait si le scénar est celui du film mais c'est l'esprit qui est vraiment différent. Le film est presque antimilitariste (sauf pour ceux qui l'ont pris au 1er degré) alors que le bouquin semble pro. L'auteur dénonce notre société de laisser aller alors qu'une bonne pendaison règle bien des problèmes. Mais ça gache pas le plaisir de ce livre fort bien écrit, mais qui ne surprend du coup pas des masses si on a vu le film.
bon en fait si le scénar est celui du film mais c'est l'esprit qui est vraiment différent. Le film est presque antimilitariste (sauf pour ceux qui l'ont pris au 1er degré) alors que le bouquin semble pro. L'auteur dénonce notre société de laisser aller alors qu'une bonne pendaison règle bien des problèmes. Mais ça gache pas le plaisir de ce livre fort bien écrit, mais qui ne surprend du coup pas des masses si on a vu le film.
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Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
ne surprend pas des masses, oui et non, en fait les deux n'ont rien à voir ou presque, je trouve.
Après, faut bien comprendre que Heinlein était certes un militaire, mais il ne faut pas s'arrêter à une lecture superficielle du récit pour en conclure qu'il promeut des idées fascisantes : ses autres récits tendent à indiquer le contraire.
Après, faut bien comprendre que Heinlein était certes un militaire, mais il ne faut pas s'arrêter à une lecture superficielle du récit pour en conclure qu'il promeut des idées fascisantes : ses autres récits tendent à indiquer le contraire.
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Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
le scénar ne surprend pas si on a vu le film puisque comme dedans mais là je parlais du scénar pas des interprétations
après je dis pas que Heinlein tient des discours fascisants et j'ai rien lu d'autres de lui, mais il dit en gros que maintenant si la société (celle du bouquin dans le futur) fonctionne bien et que tout est super cool car on est plus les hippies branleurs du 20ème siècle et c'est pas dit très subtilement dans ce bouquin ci mais très clairement
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ils finissent par choper un cerveau et que c'est le même sergent instructeur qu'au début qui le fait
après je dis pas que Heinlein tient des discours fascisants et j'ai rien lu d'autres de lui, mais il dit en gros que maintenant si la société (celle du bouquin dans le futur) fonctionne bien et que tout est super cool car on est plus les hippies branleurs du 20ème siècle et c'est pas dit très subtilement dans ce bouquin ci mais très clairement
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Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
Bien d'accord. Il y a eu une grave méprise sur cette œuvre et je trouve assez dingue que Verhoeven soit tombé dans le panneau de la critique facile : son film est clairement une anti-adaptation du livre. Son film étant à la fois une dénonciation du militarisme et du livre d'Heinlein. J'avoue ne plus pouvoir regarder le film depuis que j'ai lu le livre qui est beaucoup plus intelligent et profond. De plus, il est regrettable que le film n'ai pas utilisé le meilleure élément de geekerie SF du livre : les exosquelletes!Bran Darkraven a écrit :ne surprend pas des masses, oui et non, en fait les deux n'ont rien à voir ou presque, je trouve.
Après, faut bien comprendre que Heinlein était certes un militaire, mais il ne faut pas s'arrêter à une lecture superficielle du récit pour en conclure qu'il promeut des idées fascisantes : ses autres récits tendent à indiquer le contraire.
Pour en revenir au livre, certes, Heinlein est un ancien militaire et ça se sent, il en est fier. Mais on est très loin de toute vision fasciste. Son monde n'est pas une dystopie. Il propose juste sa vision des choses (et ne dis pas que ce système est parfait puisqu'au final il finit aussi par critiquer la guerre contre les cafards).
Heinlein écrit à la fin des années 50, avant le mouvement hippie donc, ce n'est pas eu qu'il vise*. Par contre, il fait effectivement un parallèle avec la délinquance juvénile des 50's, qui était une réalité : les blousons noirs notamment. Ce qu'il dit dans son bouquin, de façon très didactique mais quand même assez subtile : c'est que nos sociétés modernes ont besoin de remettre l'éducation civique au centre de tout. Il critique aussi une certaine forme de démocratie : pourquoi voter pour élire un gouvernement si c'est pour ensuite refuser toute envie de faire preuve d'un minimum de don de soi pour son pays? d'où son exemple de société où pour être un citoyen à 100% il faut avoir fait son service militaire. La question que ça pose réellement : avons nous vraiment conscience de nos droites et devoirs? Comprenons nous notre place de citoyen? Il ne faut pas oublier qu'il s'agit à la base d'un bouquin écrit pour la jeunesse, donc avec une volonté éducative. Je trouve les idées d'Heinlein terriblement d'actualité, ce uqi est assez triste au final. Je travaille auprès de jeunes ou moins jeunes délinquants et c'est impressionnant le manque d'éducation civique dont il fait preuve, c'est des carences impressionnantes, leurs valeurs étant souvent biaisés. Et ce n'est pas totalement de leur faute. Je ne dis pas qu'Heinlein a raison sur tout et donne des réponses à tout, loin de la même, mais nombres de ces idées me semblent très intéressantes.mais il dit en gros que maintenant si la société (celle du bouquin dans le futur) fonctionne bien et que tout est super cool car on est plus les hippies branleurs du 20ème siècle et c'est pas dit très subtilement dans ce bouquin ci mais très clairement
De plus, rappelons que la société qu'il imagine propose une quasi égalité hommes-femmes, et exclu toute forme de racisme entre les hommes. Je précise bien entre les hommes : la guerre contre les cafards est aussi une guerre illustrant la non-compréhension et la non communication entre les peuples, tel le GI face aux Coréens.
* : d'ailleurs Heinlein écrira plus tard un "Stranger in a strange land" très apprécié des hippies...
Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
Merci pour l'intervention ma fois fort bien argumentée.
Etoiles, Garde-à-Vous ! traîne une sale réputation accentuée par son adaptation et ses uniformes totalitarismes friendly.
J'avais lu le recueil L'Homme qui vendit la Lune, et j'avais pas vu pointer une quelconque idéologie nauséabonde.
Au contraire j'avais trouvé plusieurs moment d'humanisme plutôt assez touchant.
Mais peut-être que l'auteur était un homme de son temps, et que l'époque nous paraît maintenant réactionnaire.
Bref, une oeuvre à lire pour me faire ma propre opinion.
Etoiles, Garde-à-Vous ! traîne une sale réputation accentuée par son adaptation et ses uniformes totalitarismes friendly.
J'avais lu le recueil L'Homme qui vendit la Lune, et j'avais pas vu pointer une quelconque idéologie nauséabonde.
Au contraire j'avais trouvé plusieurs moment d'humanisme plutôt assez touchant.
Mais peut-être que l'auteur était un homme de son temps, et que l'époque nous paraît maintenant réactionnaire.
Bref, une oeuvre à lire pour me faire ma propre opinion.
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Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
Un roman court bien écrit et bien construit, étonnamment moderne dans sa prose pour un roman de 1959. Henlein dépeint efficacement entraînement des recrues, spleen des combattants et relations qui les unissent.
Des innovations intéressantes comme les sauts en capsules (on retrouvera les mêmes dans moult néo space-op), les armures mobiles (on retrouvera les mêmes dans Mobile Suit Gundam de Yoshiyuki Tomino) où les manipulations génétiques avec les néochiens des unités CROC.
Mais au final très peu d’action passé l’introduction digne d’un film de guerre.
Toute l’histoire est contée du POV à la 1ère personne du jeune Johnnie Rico qui va passer du grade de trouffion à celui d’officier avec une naïveté tantôt touchante (vision du sexe opposé digne d’un préado puceau) tantôt consternante (c’est une machine à obéir qui gobe tout le bourrage de crâne qu’on lui fait ingurgiter)
L’histoire de Rico est proche de celle de Forrest Gump : un gars gentil qui rentre à fond dans le conservatisme.
Et au final cela ressemble plus à un essai qu’autre chose, car la guerre contres les Arachnides intervient tardivement dans le récit et on apprend peu de choses sur celui-ci alors qu’on est fort prolixe niveau discours politico-philosophiques auxquels le héros ne comprend pas grand-chose (ils sont destinés aux gentils enfants qui devaient lire le roman).
Nous sommes en pleine Guerre Froide, au sommet de la vague maccarthyste : les Arachnides sont des communistes déguisés que l’on a en horreur parce qu’on ne le comprend pas (doit-on les éradiquer à coup de têtes nucléaires ou doit-on négocier avec eux en bonnes et dues formes ?).
Roman d’apprentissage ou roman d’embrigadement ? Le débat est lancé !
Car Etoiles, gardes à vous ! a fait et fait encore polémique. A juste titre, n’ayons pas peur de le dire !
Entre le militarisme à tous les étages, l’anticommunisme primaire caricatural, l’apologie de la violence (châtiments corporel et peine de mort comme méthode scientifique de régulation des sociétés), la mise en avant de la virtus romaine et de l’agogé spartiate, Henlein donne beaucoup d’eau au moulin de ses contradicteurs.
Tout commence par l’anéantissement d’une communauté alien, les Skinnies (Squelettes dans le roman, Décharnés dans l’anime) à coup de roquettes nucléaires, de lance-flammes, de gatlings et de grenades.
Leurs crimes ? Tarder à choisir le bon camp dans la guerre entre Humains et Arachnides.
Les populations du Vietnam, du Laos et le Cambodge subiront le même sort quelques années plus tard.
Qu’en pense le héros Juan Rico ? On a failli arriver en retard et on a perdu un homme.
Je résume le roman :
100 pages d’entraînement très explicites sur les vertus du marche ou crève.
50 pages d’opérations militaires très pudiques sur les horreurs de l’expérience combattante.
Les cauchemars récurrents que fait Rico après l’opération DDT sur Klendathu sont expédiés en 1 ligne.
100 pages de formation très explicites sur les immenses vertus du commandement.
50 pages d’opérations miliaires très discrètes sur les drames de la guerre totale.
L’anéantissement de la moitié de la Californie est traité en 1 ligne.
Alors qu’Howard dépeint dans Le Crâne Vivant (1929) les Syndromes de Stress Post Traumatique chez les combattants de la 1ère Guerre Mondiale (1914-1918), alors même qu’on s’intéresse aux traumatisé de la Guerre de Corée (1950-1953) avec le film Un crime dans la tête ou la série Les Envahisseurs… on passe ici sous silence les ravages de l’ultraviolence qui vont produire les générations perdues de la Guerre du Vietnam.
Pour une vaste réflexion morale et philosophique, on oublie le plus important : c’est quand même confusant !
Le roman est-il fascisant ?
AMHA il y avait de meilleurs exemples à prendre pour défendre le roman d’Henlein.
Henlein aurait pour pris pour modèle les démocratiques antiques.
(ne parlons pas de la République, « ce communisme de fourmilière » imaginé par Platon dixit Henlein)
Si c’est pour prendre comme modèle Sparte, une cité à la limite du totalitarisme avec ses races inférieures réduites en esclavage, son Etat policier, son service militaire perpétuel justifié par son état de guerre permanent, et qui revendiquait l’égalitarisme tout en pratiquant le darwinisme social, l’inégalité et la ségrégation à grande échelle (qui vont anéantir le corps civique à néant en moins de 2 siècles !)
Quand aux autres cités grecques qui pour la défense de la cité associaient droit de vote et service militaire :
1) c’est pour responsabiliser les citoyens qui font devoir faire les guerres qu’ils décident
2) la citoyenneté reposait sur des devoirs/droits importants dans les domaines économiques, sociaux et culturels
3) en le dévoyant, on a justifié sans aucun remord le sexisme, la xénophobie et l’esclavagisme
Pourtant les plus grands défenseurs de la cité et la démocratie athénienne lors de l’occupation spartiate et de la tyrannie des 30 furent… les pauvres et les métèques !
Bref les faits sont têtus et envoient valser les belles idéologies moralisatrices issues des notables bien pensant.
D’après Poul Anderson, Henlein aurait pour pris pour modèle la démocratie helvétique.
Je n’ai pas connaissance que la flagellation et la pendaison soient en vigueur dans le service militaire helvétique (Sombrecoeur confirmera), ou que la stratégie du tapis de bombes ait été souvent utilisé par les envahisseurs helvètes (Sombrecoeur confirmera aussi).
Bref ce genre de considérations bas du front, on les abandonnées en France après avoir envoyé les conscrits faire leurs classes en Algérie pour leur apprendre à devenir des hommes en brutalisant des fellagha lors d’opérations de rétablissement de l’ordre, avec le succès et les conséquences que tout le monde connaît.
Les mêmes effets produisant les mêmes effets, les civils vietnamiens, irakiens et afghans se feront une joie de vous narrer les vertus de ce genre d’idéologie sur la jeunesse américaine qu’on envoie au casse-pipe.
Les rétrospectives sur la naissance et le développement de la Fédération nous rappelle la volonté les anciens combattants au lendemain de la 1ère Guerre Mondiale d’établir l’ordre et la prospérité : ce mouvement au départ bien intentionné nous a offert les chemises noirs, les chemises brunes et les Ligues genre les Croix-de-Feu du colonel de la Rocque qui préparèrent le terrain à Mussolini, Hitler et Pétain…
Si on ajoute les diatribes style Travail, Famille, Patrice, pas facile de dédouaner le roman de crypto-fascisme !
Pour un peu on se croirait chez l’activiste d’extrême droite Frank Miller qui nous explique dans 300 et dans Sin City que pour lutter contre les ennemis externes et internes de la démocratie, il faut s’en remettre aux gens les plus bas du front possible pour régénérer les sociétés occidentales… Au secours !
Mais au final le régime dépeint par Henlein ressemble surtout au régime militaire méritocratique des Mamelouks égyptiens. Ce dernier a établit l’ordre, mais a aussi mal finit que les autres dictatures militaires.
Le roman est-il militariste ?
On sent une belle érudition en histoire militaire et qques passages sont obscurs pour nous autres lecteurs civils.
Bref on sent quand même un frustré qui voulait devenir militaire de carrière mais qui n’a pu réaliser son rêve.
La maladresse sinon la lourdeur de l’ensemble vient-il d’un mauvais dosage entre l’hommage et la critique ?
Le roman est dédié « à tous les adjudants de tous les temps qui ont oeuvré pour faire de jeunes garçons des hommes », mais ce bel hommage est suivi de plusieurs chapitres où les jeunes recrues subissent insultes, brimades, bastonnades, privations, châtiments corporels… appliqués avec une cruauté froidement distillée.
Difficile de ne pas penser à ces sociétés premières d’Epinal où on devient un homme seulement après avoir tué un autre homme… difficile de parle d’humanisme dans ce cas-là !
Et à la dernière phrase du roman est « à la gloire éternelle de l’infanterie ».
« L’Arbre de la Liberté, de temps à autre, doit être arrosé du sang des patriotes et des tyrans »
La phrase prend un sens révolutionnaire : la démocratie s’obtient en l’arrachant des mains des tyrans.
Le superviseur de Rico prend pour exemple le cadet condamné à mort pour abandon de poste de commandement de bord en présence de l’ennemi parce qu’il s’était porté au secours de son supérieur hiérarchique blessé. Faut-il prendre cet exemple absurde au 1er ou 2e degré ?
S’il y avait un militaire à prendre en exemple c’est celui de Patrik Dalzel-Job.
Cet officier de la Royal Navy avait demandé à sa hiérarchie le rapatriement de refugiés dont le bombardement était programmé par la Luftwaffe : l’Etat-major lui ordonna de les laisser crever. Il passa outre les ordres reçus et sauva la vie de 5000 personnes : c’est donc tout naturellement qu’il fut condamné à mort pour désobéissance en présence de l’ennemi. Seule l’intervention du roi de Haakon VII lui sauva la mise.
Seuls les vrais hommes ont de véritables valeurs humaines, et pas les machines à obéir bas du front CQFD.
On ne peut pas glorifier le militarisme une fois qu’on a vu les Sentiers de la Gloire et ses généraux carriéristes.
Le roman est-il réactionnaire ?
Entre les vétérans de guerre qui font les cours d’histoire et philosophie avec le droit de tataner les élèves et les pédagogues bisounours qui fument la moquette, Henlein nous explique qu’il n’explique aucune autre voie.
Les anciennes méthodes n’avaient rien de bon ! Et pas grand monde se baladaient dans les rues pour autant.
Visionnaire ? De tout temps et en tout lieu la jeunesse désœuvrée (pauvre ou riche) a versé dans la criminalité.
Henlein n’est pas allé plus que les Etats-Unis des années 50 et leurs gangs de blousons noirs.
(cf. le West Side Story de 1957avec ses Jets et ses Sharks qui se foutaient sur la gueule à Manhattan)
Les déclinologues oublient il y avait bien plus de meurtres, de viols et de vol dans les années 1950.
Si une gueulante, si baffe ou un coup de pied au cul n’ont jamais tué personne, les méthodes d’éducation du Camp Currie sont pires que celles destinées aux durs à cuir de la Légion Etrangère : c’est Fullmetal Jacket x10 !
Les études se font à coup d’hypnopédie = bourrage de crâne, et si les leçons sont mal assimilées on se retrouve plusieurs jours en caisson hypnopédique alimenté par intraveineuse…
On se croirait dans le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley ou dans 1984 de George Orwell… Au secours !
Henlein nous offre un beau passage sur la dualité pouvoir / responsabilité assez pour ne dire très intéressant.
Mais on balaie les « études fumeuses de type littéraire » et les militaires pédagogues d’Henlein ne cesse de présenter morale et politique comme une science exact mathématiquement vérifiable (sans en apporter aucune preuve au contraire de la psychohistoire d’Asimov), et au final on résume la militarocratie à ça marche et puis c’est tout. Foutage de gueule ou 2e degré ?
Et concernant l’apologie de la peine de mort :
Pas de demi-mesure : qui vole un œuf tue forcément une petite fille, le proverbe est bien connu.
Pourtant l’Histoire à démontré que la peine de mort n’a strictement aucun effet dissuasif.
Mort par armes à feu aux Etats-Unis qui pratiquent la peine de mort : 30 000 morts / an
Mort par armes à feu en France qui ne pratique pas la peine de mort : 300 morts / an
Sans commentaires (mêmes si les chiffres mériteraient d'être décortiqués et approfondis).
Il y a plus de vols dans les pays qui amputent les voleurs, il y a plus de viols dans les pays qui châtrent les violeurs, il y a plus de meurtres dans le pays qui décapitent les meurtriers.
Carcan, supplice de la roue et gibet n’ont pas empêché la voyoucratie de régner sur Paris pendant des siècles…
Et malgré tout cela, des indices peuvent laisser à penser que c’est plus subtil qu’il n’y paraît.
Est que le système a éliminé la criminalité ? non
Est-ce que ceux que militaires dressés sont meilleurs que les civils indisciplinés ? non
Est-ce que les généraux pensent davantage au bien commun que les politiciens ? non
Un passage est explicite où le superviseur de Rico lui explique que les rivalités mesquines entre officiers empoisonnent le bon fonctionnement des opérations militaires et de l’armée en général
A la question « la guerre et la perfection morale proviennent-ils du même héritage génétique ?» on répond par une autre question « Mais l’homme a-t-il le droit de se répandre dans tout l’univers ? ».
Les soldats de l’Infanterie mobile défilent au son de chant antimilitaristes : c’est contradictoire non ?
La 1ère réaction du père de Rico est « c’est ce prof qui t’a bourré le crâne avec ses discours idéologiques ? »
Et a un moment Rico a un très bref éclair de lucidité :
« Nous nous retrouvions comme les chiens de Pavlov ! Non… laissons tomber les réflexions. »
Démonstration par l’absurde ? Difficile d’arriver à cette conclusion !
Si c’est une apologie du militarisme, c’est tellement gros voire caricatural que c’est contreproductif
Si c’est une dénonciation du militarisme, c’est tellement ambigu et ambivalent que c’est contreproductif.
Dans un sens comme dans l’autre les 5 adaptations du livre sont toutes des dénonciations du fait militaire…
La vision hautement controversée de l’auteur tranche avec le reste de sa bibliographie qui comporte nombre d’ouvrages prêchant la tolérance et l'humanisme, mais rien n’empêche quelqu’un de devenir un vieux con réac.
Car l’homme qui a demandé que soit créée une instance supranationale de contrôle des armes nucléaires avant même l’élaboration des armes nucléaires a fustigé les pacifistes (les victimes irradiées de essais nucléaires le remercient), a embrassé ouvertement l’anticommunisme (les victimes des listes noires qui ont perdu leur emploi le remercient) et a soutenu la Guerre du Vietnam (les victimes asiatiques et américaines le remercient).
Pour ceux qui ont des doutes sur le fond de la pensée du bonhomme, il a fini conseiller spécial de Ronald Reagan, néolibéral par excellence qui avait travaillé aux services de propagande maccarthystes, et est l’origine du programme IDS qui a relancé la course aux armements et a ravivé les tensions entre les grandes nations.
Rappel IDS : Initiative de Défense stratégique visant à crée un bouclier antimissile impénétrable permettant aux Etats-Unis de nucléariser ses opposants sans le moindre risque d’une riposte en retour, bref en supprimant la Destruction Mutuelle Assurée on relance les tensions entre toutes les grandes nations… peut mieux faire pour un défenseur de la paix…
Militaire ou pas, militariste ou pas, un classique de la SF très intéressant car l’auteur pose de bonnes questions.
Nos sociétés modernes ont besoin de remettre solidarité, intérêt général et éducation civique au centre de tout. Le manque de valeurs et de civisme actuel est hallucinant, mais plutôt que de pointer les jeunes, délinquants ou non, je montrerai du doigt nos pseudos élites qui placent les petits intérêts bien calculés au-dessus de l’intérêt général (le proverbe chinois dit que le poisson pourrit toujours par la tête).
Malheureusement les réponses apportées sont plus que controversées.
Je lui préfère la Stratégie Ender, version jeunesse du roman, et l’humanisme que dégage son héros empathe.
Je lui préfère la Guerre éternelle de Haldmemann, beaucoup plus critique dans son approche de la guerre.
Des innovations intéressantes comme les sauts en capsules (on retrouvera les mêmes dans moult néo space-op), les armures mobiles (on retrouvera les mêmes dans Mobile Suit Gundam de Yoshiyuki Tomino) où les manipulations génétiques avec les néochiens des unités CROC.
Mais au final très peu d’action passé l’introduction digne d’un film de guerre.
Toute l’histoire est contée du POV à la 1ère personne du jeune Johnnie Rico qui va passer du grade de trouffion à celui d’officier avec une naïveté tantôt touchante (vision du sexe opposé digne d’un préado puceau) tantôt consternante (c’est une machine à obéir qui gobe tout le bourrage de crâne qu’on lui fait ingurgiter)
L’histoire de Rico est proche de celle de Forrest Gump : un gars gentil qui rentre à fond dans le conservatisme.
Et au final cela ressemble plus à un essai qu’autre chose, car la guerre contres les Arachnides intervient tardivement dans le récit et on apprend peu de choses sur celui-ci alors qu’on est fort prolixe niveau discours politico-philosophiques auxquels le héros ne comprend pas grand-chose (ils sont destinés aux gentils enfants qui devaient lire le roman).
Nous sommes en pleine Guerre Froide, au sommet de la vague maccarthyste : les Arachnides sont des communistes déguisés que l’on a en horreur parce qu’on ne le comprend pas (doit-on les éradiquer à coup de têtes nucléaires ou doit-on négocier avec eux en bonnes et dues formes ?).
Roman d’apprentissage ou roman d’embrigadement ? Le débat est lancé !
Car Etoiles, gardes à vous ! a fait et fait encore polémique. A juste titre, n’ayons pas peur de le dire !
Entre le militarisme à tous les étages, l’anticommunisme primaire caricatural, l’apologie de la violence (châtiments corporel et peine de mort comme méthode scientifique de régulation des sociétés), la mise en avant de la virtus romaine et de l’agogé spartiate, Henlein donne beaucoup d’eau au moulin de ses contradicteurs.
Tout commence par l’anéantissement d’une communauté alien, les Skinnies (Squelettes dans le roman, Décharnés dans l’anime) à coup de roquettes nucléaires, de lance-flammes, de gatlings et de grenades.
Leurs crimes ? Tarder à choisir le bon camp dans la guerre entre Humains et Arachnides.
Les populations du Vietnam, du Laos et le Cambodge subiront le même sort quelques années plus tard.
Qu’en pense le héros Juan Rico ? On a failli arriver en retard et on a perdu un homme.
Je résume le roman :
100 pages d’entraînement très explicites sur les vertus du marche ou crève.
50 pages d’opérations militaires très pudiques sur les horreurs de l’expérience combattante.
Les cauchemars récurrents que fait Rico après l’opération DDT sur Klendathu sont expédiés en 1 ligne.
100 pages de formation très explicites sur les immenses vertus du commandement.
50 pages d’opérations miliaires très discrètes sur les drames de la guerre totale.
L’anéantissement de la moitié de la Californie est traité en 1 ligne.
Alors qu’Howard dépeint dans Le Crâne Vivant (1929) les Syndromes de Stress Post Traumatique chez les combattants de la 1ère Guerre Mondiale (1914-1918), alors même qu’on s’intéresse aux traumatisé de la Guerre de Corée (1950-1953) avec le film Un crime dans la tête ou la série Les Envahisseurs… on passe ici sous silence les ravages de l’ultraviolence qui vont produire les générations perdues de la Guerre du Vietnam.
Pour une vaste réflexion morale et philosophique, on oublie le plus important : c’est quand même confusant !
Le roman est-il fascisant ?
Robespierre et Saint-Just qui ont établit la Terreur, précurseur des pires dictatures du XXe siècle avec son génocide vendéen, ses einzatgruppen révolutionnaires et ses exécutions en masse à la guillotine… qui elle-même a inspiré les bolchéviques en général et le Petit Père des Peuples Staline en particulier.Nébal a écrit :Du coup, si l’on tient à tout prix à chercher un modèle historique à ce système, on fait à mon sens fausse route en le cherchant du côté du IIIe Reich ; cette caractéristique centrale du soldat citoyen, ce corps électoral restreint à l’individu prêt à se sacrifier pour son groupe, m’ont bien davantage fait penser aux cités de la Grèce antique, une sorte de fusion entre la démocratie athénienne, malgré tout, et, de manière plus évidente, Sparte (dont la constitution vertueuse et le mode de vie rigoureux faisaient jadis l’admiration de nos révolutionnaires, rappelons-le : un Robespierre, un Saint-Just, étaient bien plus adeptes de Lycurgue que de Solon).
AMHA il y avait de meilleurs exemples à prendre pour défendre le roman d’Henlein.
Henlein aurait pour pris pour modèle les démocratiques antiques.
(ne parlons pas de la République, « ce communisme de fourmilière » imaginé par Platon dixit Henlein)
Si c’est pour prendre comme modèle Sparte, une cité à la limite du totalitarisme avec ses races inférieures réduites en esclavage, son Etat policier, son service militaire perpétuel justifié par son état de guerre permanent, et qui revendiquait l’égalitarisme tout en pratiquant le darwinisme social, l’inégalité et la ségrégation à grande échelle (qui vont anéantir le corps civique à néant en moins de 2 siècles !)
Quand aux autres cités grecques qui pour la défense de la cité associaient droit de vote et service militaire :
1) c’est pour responsabiliser les citoyens qui font devoir faire les guerres qu’ils décident
2) la citoyenneté reposait sur des devoirs/droits importants dans les domaines économiques, sociaux et culturels
3) en le dévoyant, on a justifié sans aucun remord le sexisme, la xénophobie et l’esclavagisme
Pourtant les plus grands défenseurs de la cité et la démocratie athénienne lors de l’occupation spartiate et de la tyrannie des 30 furent… les pauvres et les métèques !
Bref les faits sont têtus et envoient valser les belles idéologies moralisatrices issues des notables bien pensant.
D’après Poul Anderson, Henlein aurait pour pris pour modèle la démocratie helvétique.
Je n’ai pas connaissance que la flagellation et la pendaison soient en vigueur dans le service militaire helvétique (Sombrecoeur confirmera), ou que la stratégie du tapis de bombes ait été souvent utilisé par les envahisseurs helvètes (Sombrecoeur confirmera aussi).
Bref ce genre de considérations bas du front, on les abandonnées en France après avoir envoyé les conscrits faire leurs classes en Algérie pour leur apprendre à devenir des hommes en brutalisant des fellagha lors d’opérations de rétablissement de l’ordre, avec le succès et les conséquences que tout le monde connaît.
Les mêmes effets produisant les mêmes effets, les civils vietnamiens, irakiens et afghans se feront une joie de vous narrer les vertus de ce genre d’idéologie sur la jeunesse américaine qu’on envoie au casse-pipe.
Les rétrospectives sur la naissance et le développement de la Fédération nous rappelle la volonté les anciens combattants au lendemain de la 1ère Guerre Mondiale d’établir l’ordre et la prospérité : ce mouvement au départ bien intentionné nous a offert les chemises noirs, les chemises brunes et les Ligues genre les Croix-de-Feu du colonel de la Rocque qui préparèrent le terrain à Mussolini, Hitler et Pétain…
Si on ajoute les diatribes style Travail, Famille, Patrice, pas facile de dédouaner le roman de crypto-fascisme !
Pour un peu on se croirait chez l’activiste d’extrême droite Frank Miller qui nous explique dans 300 et dans Sin City que pour lutter contre les ennemis externes et internes de la démocratie, il faut s’en remettre aux gens les plus bas du front possible pour régénérer les sociétés occidentales… Au secours !
Le Corps est le père, le Corps est la mère : c’est le devise d’un organisme totalitaire dans la série Babylon V…« Le Lieutenant est un père pour tous, Jelly est une mère pour tous. »
Mais au final le régime dépeint par Henlein ressemble surtout au régime militaire méritocratique des Mamelouks égyptiens. Ce dernier a établit l’ordre, mais a aussi mal finit que les autres dictatures militaires.
Le roman est-il militariste ?
On sent une belle érudition en histoire militaire et qques passages sont obscurs pour nous autres lecteurs civils.
Bref on sent quand même un frustré qui voulait devenir militaire de carrière mais qui n’a pu réaliser son rêve.
La maladresse sinon la lourdeur de l’ensemble vient-il d’un mauvais dosage entre l’hommage et la critique ?
Le roman est dédié « à tous les adjudants de tous les temps qui ont oeuvré pour faire de jeunes garçons des hommes », mais ce bel hommage est suivi de plusieurs chapitres où les jeunes recrues subissent insultes, brimades, bastonnades, privations, châtiments corporels… appliqués avec une cruauté froidement distillée.
Difficile de ne pas penser à ces sociétés premières d’Epinal où on devient un homme seulement après avoir tué un autre homme… difficile de parle d’humanisme dans ce cas-là !
Et à la dernière phrase du roman est « à la gloire éternelle de l’infanterie ».
On met en avant l’esprit de corps mais cela sent l’embrigadement d’un Fils de la Louve ou d’un Hitlerjugend…« Dans la passé, on avait vu bien des armées battre en retraite parce que les hommes ignoraient pour qui et pour ils combattaient. Dans l’Infanterie Mobile nous n’avions pas cette faiblesse car chacun d’entre nous s’était porté volontaire pour raison idéologique ou personnelles, bonnes ou mauvaises. »
Cette citation issue de la 4ème strophe de l’hymne national étasunien qui rend hommage à l’héroïsme du sacrifice ultime sonnerait mieux si elle n’avait pas servi d’alibi à un impérialisme parfois fort douteux.« Le destin de plus noble que puisse connaître un homme est de placer son corps mortel entre le foyer qu’il aime et les ravages de la guerre. »
On utilise Thomas Jefferson pour expliquer que la démocratie à besoin de l’armée, de la guerre et du sacrifice ultime (y compris à l’entraînement), sauf que la citation complète est :L’Arbre de la Liberté, de temps à autre, doit être arrosé du sang des patriotes…
« L’Arbre de la Liberté, de temps à autre, doit être arrosé du sang des patriotes et des tyrans »
La phrase prend un sens révolutionnaire : la démocratie s’obtient en l’arrachant des mains des tyrans.
Le superviseur de Rico prend pour exemple le cadet condamné à mort pour abandon de poste de commandement de bord en présence de l’ennemi parce qu’il s’était porté au secours de son supérieur hiérarchique blessé. Faut-il prendre cet exemple absurde au 1er ou 2e degré ?
S’il y avait un militaire à prendre en exemple c’est celui de Patrik Dalzel-Job.
Cet officier de la Royal Navy avait demandé à sa hiérarchie le rapatriement de refugiés dont le bombardement était programmé par la Luftwaffe : l’Etat-major lui ordonna de les laisser crever. Il passa outre les ordres reçus et sauva la vie de 5000 personnes : c’est donc tout naturellement qu’il fut condamné à mort pour désobéissance en présence de l’ennemi. Seule l’intervention du roi de Haakon VII lui sauva la mise.
Seuls les vrais hommes ont de véritables valeurs humaines, et pas les machines à obéir bas du front CQFD.
On ne peut pas glorifier le militarisme une fois qu’on a vu les Sentiers de la Gloire et ses généraux carriéristes.
Le roman est-il réactionnaire ?
Entre les vétérans de guerre qui font les cours d’histoire et philosophie avec le droit de tataner les élèves et les pédagogues bisounours qui fument la moquette, Henlein nous explique qu’il n’explique aucune autre voie.
Si l’échec total des pédago-sorciers que je n’affectionne pas du tout n’est plus à démontrer, qu’a donné les bonnes vieilles méthodes de la torgnole ? Des enfants brimés et battus, des femmes soumises et punching-ball, des patriarches violents et tyranniques… : bref une société bien plus violente qu’aujourd’hui.« Ces pseudo-scientifiques qui se donnaient le titre de psychopédiatres ou d’assistants sociaux méprisaient les anciennes méthodes qui avaient fait leurs preuves. »
« Il vaut mieux se faire corriger et fouetter que de ne pas pouvoir se promener dans rues de peur de se faire tuer, non ? Quelle horreur ! »
Les anciennes méthodes n’avaient rien de bon ! Et pas grand monde se baladaient dans les rues pour autant.
Ouais. Dans ma petite ville de province je n’ai pas l’impression de risquer ma vie quand je sors dehors.Manu B. a écrit :Heinlein est un visionnaire, il décrit une situation qu'aujourd’hui même, dans nos rues, dans nos pays: "meurtre, drogue, viol et vandalisme faisaient partie de la vie quotidienne"
Visionnaire ? De tout temps et en tout lieu la jeunesse désœuvrée (pauvre ou riche) a versé dans la criminalité.
Henlein n’est pas allé plus que les Etats-Unis des années 50 et leurs gangs de blousons noirs.
(cf. le West Side Story de 1957avec ses Jets et ses Sharks qui se foutaient sur la gueule à Manhattan)
Les déclinologues oublient il y avait bien plus de meurtres, de viols et de vol dans les années 1950.
Si une gueulante, si baffe ou un coup de pied au cul n’ont jamais tué personne, les méthodes d’éducation du Camp Currie sont pires que celles destinées aux durs à cuir de la Légion Etrangère : c’est Fullmetal Jacket x10 !
Les études se font à coup d’hypnopédie = bourrage de crâne, et si les leçons sont mal assimilées on se retrouve plusieurs jours en caisson hypnopédique alimenté par intraveineuse…
On se croirait dans le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley ou dans 1984 de George Orwell… Au secours !
Henlein nous offre un beau passage sur la dualité pouvoir / responsabilité assez pour ne dire très intéressant.
Mais on balaie les « études fumeuses de type littéraire » et les militaires pédagogues d’Henlein ne cesse de présenter morale et politique comme une science exact mathématiquement vérifiable (sans en apporter aucune preuve au contraire de la psychohistoire d’Asimov), et au final on résume la militarocratie à ça marche et puis c’est tout. Foutage de gueule ou 2e degré ?
Et concernant l’apologie de la peine de mort :
Tout à fait, mais on prend l’exemple d’un jeune marginal devenu tueur d’enfant qui va finir à la potence.« Et c’est là le point faible qui a détruit cette société qui, par bien d’autres aspects, était admirable. Les jeunes voyous qui rôdaient dans les villes de cette époque étaient les signes avant-coureurs d’une maladie plus grave. Les citoyens de cette société glorifiaient la mythologie des droits… mais ils avaient perdu le sens de leur devoir. »
Pas de demi-mesure : qui vole un œuf tue forcément une petite fille, le proverbe est bien connu.
Pourtant l’Histoire à démontré que la peine de mort n’a strictement aucun effet dissuasif.
Mort par armes à feu aux Etats-Unis qui pratiquent la peine de mort : 30 000 morts / an
Mort par armes à feu en France qui ne pratique pas la peine de mort : 300 morts / an
Sans commentaires (mêmes si les chiffres mériteraient d'être décortiqués et approfondis).
Il y a plus de vols dans les pays qui amputent les voleurs, il y a plus de viols dans les pays qui châtrent les violeurs, il y a plus de meurtres dans le pays qui décapitent les meurtriers.
Carcan, supplice de la roue et gibet n’ont pas empêché la voyoucratie de régner sur Paris pendant des siècles…
Et malgré tout cela, des indices peuvent laisser à penser que c’est plus subtil qu’il n’y paraît.
Est que le système a éliminé la criminalité ? non
Est-ce que ceux que militaires dressés sont meilleurs que les civils indisciplinés ? non
Est-ce que les généraux pensent davantage au bien commun que les politiciens ? non
Un passage est explicite où le superviseur de Rico lui explique que les rivalités mesquines entre officiers empoisonnent le bon fonctionnement des opérations militaires et de l’armée en général
A la question « la guerre et la perfection morale proviennent-ils du même héritage génétique ?» on répond par une autre question « Mais l’homme a-t-il le droit de se répandre dans tout l’univers ? ».
Les soldats de l’Infanterie mobile défilent au son de chant antimilitaristes : c’est contradictoire non ?
La 1ère réaction du père de Rico est « c’est ce prof qui t’a bourré le crâne avec ses discours idéologiques ? »
Et a un moment Rico a un très bref éclair de lucidité :
« Nous nous retrouvions comme les chiens de Pavlov ! Non… laissons tomber les réflexions. »
Démonstration par l’absurde ? Difficile d’arriver à cette conclusion !
Si c’est une apologie du militarisme, c’est tellement gros voire caricatural que c’est contreproductif
Si c’est une dénonciation du militarisme, c’est tellement ambigu et ambivalent que c’est contreproductif.
Dans un sens comme dans l’autre les 5 adaptations du livre sont toutes des dénonciations du fait militaire…
La vision hautement controversée de l’auteur tranche avec le reste de sa bibliographie qui comporte nombre d’ouvrages prêchant la tolérance et l'humanisme, mais rien n’empêche quelqu’un de devenir un vieux con réac.
Car l’homme qui a demandé que soit créée une instance supranationale de contrôle des armes nucléaires avant même l’élaboration des armes nucléaires a fustigé les pacifistes (les victimes irradiées de essais nucléaires le remercient), a embrassé ouvertement l’anticommunisme (les victimes des listes noires qui ont perdu leur emploi le remercient) et a soutenu la Guerre du Vietnam (les victimes asiatiques et américaines le remercient).
Pour ceux qui ont des doutes sur le fond de la pensée du bonhomme, il a fini conseiller spécial de Ronald Reagan, néolibéral par excellence qui avait travaillé aux services de propagande maccarthystes, et est l’origine du programme IDS qui a relancé la course aux armements et a ravivé les tensions entre les grandes nations.
Rappel IDS : Initiative de Défense stratégique visant à crée un bouclier antimissile impénétrable permettant aux Etats-Unis de nucléariser ses opposants sans le moindre risque d’une riposte en retour, bref en supprimant la Destruction Mutuelle Assurée on relance les tensions entre toutes les grandes nations… peut mieux faire pour un défenseur de la paix…
Militaire ou pas, militariste ou pas, un classique de la SF très intéressant car l’auteur pose de bonnes questions.
Nos sociétés modernes ont besoin de remettre solidarité, intérêt général et éducation civique au centre de tout. Le manque de valeurs et de civisme actuel est hallucinant, mais plutôt que de pointer les jeunes, délinquants ou non, je montrerai du doigt nos pseudos élites qui placent les petits intérêts bien calculés au-dessus de l’intérêt général (le proverbe chinois dit que le poisson pourrit toujours par la tête).
Malheureusement les réponses apportées sont plus que controversées.
Je lui préfère la Stratégie Ender, version jeunesse du roman, et l’humanisme que dégage son héros empathe.
Je lui préfère la Guerre éternelle de Haldmemann, beaucoup plus critique dans son approche de la guerre.
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Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
Je n'ai pas lu le roman de Heinlein et il ne me tente guère. Mais le modèle du citoyen soldat a été celui de la France au moins jusqu'en 1945, période où le droit de vote fut accordé aux femmes ( non au nom de l'égalité des sexes mais parce que des femmes avaient été capable de tenir un flingue et de rejoindre la résistance). Dans les faits à partir de 1945 la France devient un état de citoyens électeurs. Mais la citoyenneté est pendant longtemps indissociable du service militaire pour les hommes, les objecteurs de consciences par exemple se voyant des interdictions ( accès à la fonction publique ou pendant longtemps aux fonctions électives). Bref il faudra attendre 1995 et l'abolition du service nationale pour que nous soyons un état de citoyens électeurs dans les faits et que la notion de citoyen soldat disparaisse complètement. Et si le modèle de Heinlein c'était la France ? La guerre contre les Arachnides, la guerre d'Algérie ou celle d'Indochine ?
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Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
Fabien Lyraud a écrit :Je n'ai pas lu le roman de Heinlein et il ne me tente guère.
Toi qui a une approche assez historicisante du genre, je pense que tu ferais une erreur en ne le lisant pas, car qu'on l'aime ou pas, c'est un roman extrêmement important pour ce genre.
La Guerre éternelle d'Haldeman est bien plus palpitant, portant moins à polémique et plus critique envers la guerre, mais je n'ai strictement rien compris au propos de l'auteur sur l'homosexualité (tout un passage du bouquin est assez délirant à ce sujet) : impossible de comprendre s'il l'a critique ou pas où il veut en venir, et le fait de rester dans l'ignorance m'a un peu agacé au final. Et impossible de trouver la moindre analyse la dessus sur le web.
Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
D'habitude, j'ai du mal avec la old sf à papa.
Mais là c'est passé tout seul.
Une bonne surprise.
De mémoire je pense quand même avoir préféré le film. Mais mes souvenirs peuvent me jouer des tours car je l'ai vu en 1997.
Mais là c'est passé tout seul.
Une bonne surprise.
De mémoire je pense quand même avoir préféré le film. Mais mes souvenirs peuvent me jouer des tours car je l'ai vu en 1997.
Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
Starship Troopers est quand même un sacré bon film à l'ancienne comme on n'en fait plus maintenant.
Si tu l'as pas vu depuis 1997, je pense qu'il est suffisamment bon pour mériter un visionnage tous les 16 ans Et puis, après la lecture du bouquin, ça peut être sympa, et d'autant plus que les ricains vont bientôt en faire un remake (après Total Recall et Robocop, Verhoven se fait copier, mais pas égaler (du moins pour Total Recall, le nouveau Robocop est pas encore sorti)).
Si tu l'as pas vu depuis 1997, je pense qu'il est suffisamment bon pour mériter un visionnage tous les 16 ans Et puis, après la lecture du bouquin, ça peut être sympa, et d'autant plus que les ricains vont bientôt en faire un remake (après Total Recall et Robocop, Verhoven se fait copier, mais pas égaler (du moins pour Total Recall, le nouveau Robocop est pas encore sorti)).
Re: Étoiles, Garde-à-Vous ! / Robert A. Heinlein.
Merci pour l'info du remake AJP, curieux de voir ce que ça donne.