Cycle de Drenaï / David Gemmell

Forum consacré au reste de la fantasy et au fantastique, avec notamment les oeuvres écrites par les célèbres J.K. Rowling, David Gemmell, J.-P. Jaworski, Michael Moorcock, David Eddings, Greg Keyes, Pierre Grimbert, Terry Pratchett, Alain Damasio, Roger Zelazny et bien d'autres encore.
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

Image

Ce n'est pas un Drenaï mais il se déroule dans l'univers Drenaï, mais s'il faut le déplacer pas de souci. :mrgreen:


J’ai bien aimé. Mais malgré moult bonnes intentions, je pourrais difficilement le qualifier de bon.
On peut voir une longue mise en place qui accouche d’une souris.
On peut voir un roman dense & rythmé passée la présentation des personnages/enjeux.
Bref, encore un roman de DG frustrant car on sent qu’avec 150 pages de plus cela aurait été géant.


Les mythologies celtique/arthurienne permettent de fournir un background sympa (Dadga, Lug, Gabala…)
On sent bien les fortes inspirations de ce roman : c’est tout un pan de la littérature historique britannique qui resurgit.
Le cahier des charges du roman de cape et d’épée est bien respecté : un roi tyrannique, un peuple brimé, des chevaliers bons défendant la veuve et l’orphelin, des chevaliers félons bouffis d’ambition, des embuscades, des escarmouches, des évasions, des trahisons, des procès truqués, des duels judiciaires…
Qu’est-ce qui s’en passe des choses en moins de 350 pages !
On imagine sans peine Robin des Bois avec tous ces voleurs/rebelles réfugiés dans la forêt Océane.
On imagine sans peine Ivanhoé avec tous ces duels dans la grande tradition hollywoodienne.
On imagine sans peine les Chevaliers de la Table Ronde avec ces Chevaliers de la Gabala.
Et on doit citer le roman qui a donné son titre à celui-ci : Knights of Dark Renown de Graham Shelby (1969).
Bref, on gros revival Walter Sott, mais le public français est-il bien placé pour l’apprécier à sa juste valeur ?


Mais cela va beaucoup plus loin que cela : :p/:

Les romans de DG ont toujours distillé une ambiance douce-amère et une atmosphère de désenchantement.
Renégats est sombre avec cette version désespérée de la Quête de Graal qui évoque l’Excalibur de John Boorman.
Impossible de ne pas faire le lien entre Ollathair et Merlin, Mananann et Perceval, Samildanach et Lancelot…
Le royaume de la Gabala et le royaume de de Logres sont tous les 2 frappés par la malédiction et la la décomposition.
Et finalement avec leurs tentations le royaume des Vyres est-il si différent du royaume de Morgane ?

Entre le roi Ahak qui débite des discours hitlériens, les chevaliers rouges tout droits sortis d’un déflié de mode de la Waffen SS, le programme de purification ethnique, la politique de régénération nationale…
Le background n’est pas réjouissant avec des élites enthousiates et des peuples complices de cette idéologie mortifère.
Privation des droits civiques, confiscations des biens, lois sur la pureté raciale, pogroms, déportations, charniers…
Pas la peine de préciser que tout cela est une évocation claire de la Shoah.

Les thèmes de l’ambition destructrice et des abus de pouvoir sont bien gérés.
Le débabrement moral de cette société délétère est assez étouffante dans le 1er tiers du roman.
Il n’est pas impossible qu’on lorgne sur une critique des premiers effets du thatchérisme sur le Royaume-Uni.
Les effets de l’Ambria ressemble forts à ceux la cocaïne qui a coulé à flot dans le milieu des goldenboys londoniens.
Les nomades vidés de leurs forces vitales pour une minoirité de jouisseurs narcissiques sont-ils l’allégorie des 20% de gens condamnés à la pauvreté pour permettre l’enrichissement sans fin du top 1% ???
Connaissant les postionnements de l’auteur, je pense qu’on n’en est pas très loin.

Les éléments horrifiques sont assez nombreux : DG n’est pas prude, mais là il n’a vraiment pas pris de gants…ajoutons les bêtes-démons anthropophages et les vampires tentateurs qui offrent vie, santé, beauté, plaisirs éternels à leurs invités.
Le thème de la corruption est central : les meilleurs des hommes peuvent devenir les pires des monstres.
L’ambition peut mener n’importe qui vers la damnation.
Le thème de l’espoir est encore plus central : les pires crapules comme les pires lâches peuvent devenir des héros.
La compassion peut mener n’importe qui vers la rédemption.

Dans l’état actuel de mes lectures, je trouve que ce roman assez marquant dans la carrière de David Gemmell :
- on ne ressent plus les brouillons et les hésitations des années 1980, il y a ici de l’ambition
- mais il y a encore quantité de trucs perfectibles tant sur le fond que sur la forme.
(Pour franchir un cap déterminant, il aura besoin de l’aide que Stella lui apportera à la fin des années 1990)
On voit bien que Renégats est à mi-chemin du Roi sur le Seuil (le groupe de héros, le duel collectif, les bêtes-démons, le côté rebéllion désespérée, l’ambiance désenchantée…) et Waylander III (le vampirisme, la corruption, l’ambition, la rédemption, les armes/armures qui choisissent leurs propriétaires…)

Il manque clairement une figure centrale à laquelle s’accrocher dans ce roman bien rempli.
Car qui est le véritable héros du roman ? Pas facile de trancher tant ils sont nombreux !
Et si au final le héros du roman était le très charismatique Samildanach ?
Car on commence et on finit par lui.

Le twist principal est spoilé très tôt dans le roman, quoique que de façon fugace, mais d’indices en indices la grande révélation finit par tomber à plat pour les principaux protagonistes (pour Ollathair c’est complètement raté !).
Beaucoup de hiatus enquiquinants dans l’enchaînement des POV de Manannan, d’Elodan, d’Errin, de Llaw Gyffes…
Des personnages sont introduits en 1 page, leur fin nous est racontée en 1 page (et pourtant cela fonctionne bien !).
Et on retrouve encore des raccourcis abruptes dans la narration (exemple : l’arrestion de Dianu en quelques lignes).
Le pire étant Lamfhada qui refait tout le chemin de Paul Atréides en quelques pages.
De manière générale, les personnages basculent trop vite, dans un sens ou dans un autre.
SpoilerAfficher
(la folie suicidaire de Morrigan arrive trop vite, la prise de conscience de Samildanach arrive trop vite)

Et DG donne des bâtons pour se faire battre avec la figure du roi Ahak qui clairement aurait mérité mieux.


Beaucoup de morts tragiques, une fin nihiliste, un épilogue pessimiste. 2 lignes de fin d’une noirceur absolue.
Il y a beaucoup de ténèbres dans le travail de David Gemmell, mais, heureusement, il ne nous laisse pas se vautrer dedans.
DG a parfois retrouvé le souffle howardien : c’est ici peut-être le cas.
Cela ne m’étonne guère que Gemmell ait eu envie de passer à quelque chose de plus optimiste à la fin des années 1980.
D’où la précipitation des évènements à la fin du roman qui pourra en décevoir plus d’un.
Pas mal de personnages auraient meilleur sort avec plus de pages et l’épilogue aurait du être bien plus détaillé.
Mais d’un autre côté l’hécatombe parmi les protagonistes dans les 3 derniers chapitres du roman respecte l’hommage rendu à Magnificient Seven, et le duel final respecte l’hommage voulu aux références des récits de cape et d’épée.


Les anti-gemmel parlent de manichéisme outrancier bons vs méchants, pourtant tous lecteurs soulignent que les personnages tridimensionnels permettent justement d'éviter les stéréotypes des héros tout blanc des vilains tout noirs.
(Il y a un paquet d’infréquentables dans le camp des « gentils », alors qu'un Cairbre suscite la sympathie)
Ils prouvent donc qu’ils n’ont rien compris au roman en particulier et à l’auteur en général… :b/:
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

Image

Pas mal du tout cette Etoile du Matin : c’est mieux écrit et mieux construit que Renégats.
Mais ce dernier était plus viscéral avec son ambiance délétère, ses anti-héros et un vilain classieux.

Le lien avec Renégats est surtout dans les intentions : c’est encore un gros revival Walter Scott.

Image

Derrière le conflit Highlands/Lowlands on sent le conflit envahisseurs normands / autochtones saxons et celtes.
Angostins = Angles ? DG comme ses compatriotes anglais voient une similitude entre les envahisseurs scandinaves du Nord des Îles Britanniques et les maîtres normands du Sud des Îles Britanniques.
La proximité entre la bataille finale et les moments forts du film de Mel Gibson interloque : les inspirations sont forcément communes, et j’avance même que Braveheart et Rob Roy sortis en 1995 ont du inciter DG à se réorienter : l’héroïc fantasy à la drenaï est de moins en moins présente dans ses œuvres postérieures.
Tout un pan du roman historique est mis à contribution, tout un pan des films de cape et d’épée resurgit. Sauf que DG a tellement envie de rendre hommage à l’une de ses principales inspirations qu’il s’embrouille et nous embrouille avec les références à Renégats en particulier et au Cycle Drenaï en général.

Jarek Mace, à mi chemin entre Robin des Bois et William Wallace est une figure luciférienne : amoral, égoïste, obsédé de sa personne, orgueilleux voire arrogant mais finalement fondamentalement bon voire salvateur.
Il est piégé par sa légende : il influence le peuple à son profit mais ceux qui croit en lui l’influencent en retour.
La religiosité n’est pas prégnante mais les aspects moraux sont très présents.
Si dans la plupart de ses romans DG se cache derrière une Source panthéiste, ici le propos est plus clair : Dieu, Diable, Satan, Eglise, évêques, abbesses, moines, nonnes… DG est très explicite sans tomber dans les références bibliques de la trilogie Jon Shannow : il est question de foi en l’homme et non de foi en Dieu !
Je ne surprendrais donc personne en réaffirmant que DG est un auteur profondément humaniste.

La narration à la 1ère personne, unique dans l’œuvre de DG, est très rafraîchissante. On va au bout de la logique : les plupart des héros gemmelliens sont les catalyseurs d’une comédie humaine qui passe de la résignation à l’espoir. C’est ici tout naturellement que le barde magiqien nous conte les aventures de Jarek Mace et de l’influence qu’il a sur les autres : Wulf, Piercollo, Mégane, Astiana, Corban, Brackban, Raul Raubert…
Il est amusant de noter que les bardes Nuada Mains d’Argent et Sieben le Maître des Sagas, situés chronologiquement de part et d’autre d’Owen Odell soient plus proches de Jarek Mace que ce dernier ne le sera jamais.
Mais tous les 3 sortent du même moule que l’Eternel Compagnon de Michael Moorcock.
Et en indécrottable romantique (le conteur Owen Odell est-il le double de l’auteur ?), DG nous offre 2 belles histoire d’amour : celle de Mégane et celle d’Ilka (et Astiana / Jarek Mace c’est un peu Robin / Marianne).

Quand au dénouement, subtilement spoilé en amont, c’est un mélange entre la fin à la fois épique et douce-amère de Braveheart et les paradoxes temporels de la trilogie Jon Shannow (dont les tomes 2 et 3 encadrent chronologiquement le présent ouvrage).
Je parlerais de réminiscences moorcockiennes, si je n’étais pas quasiment sûr que les 2 auteurs britanniques ne lorgnaient pas touts les 2 sur la série britannique culte Doctor Who.
SpoilerAfficher
(William Wallace, qui paradoxe temporel oblige serait en fait Arthur Pendragon, revient pour participer à la bataille de Bannockburn aux côtés de Robert Bruce et affronter Edouard II : c’est trop de la balle quoi !!!)

Bref un anglais pur jus écrit noir sur blanc : sus à ces salauds de rosbeefs ! :twisted:
(je crois qu’il y a un fossé schizophrénique entre les Anglais d’en bas et les Anglais d’en haut)

Les bémols habituels : :dry:
- des personnages qui auraient mérité meilleur traitement (Bandeau Noir par exemple)
- on sent encore des transitions un peu brutales qui se transforment en petit hiatus
- la fin est un peu précipitée avec des ellipses dommageables
- des éléments pas très clairs d’où 2 ou 3 trucs assez flous
(les crânes des rois vampyres, les Porteurs d’Anneaux…)

Et puis cela manque clairement de vilains dignes de ce nom : :peur:
- le duel entre le noble Raul Raubert et le sociopathe Azrek ne vient jamais (le personnage est presque hors-champ)
- Golgoleth est un monstrueux tyran non humain aussitôt apparu aussitôt disparu
- Edmon le Marteau des Highlands est plus un nom qu’une personne
En fait l’ambiance historique des débuts se délite avec le fantastique : morts-vivants, vampires, sorciers, démons… on imagine assez bien les châteaux hantés écossais mais on a l’impression que c’est plaqué sur l’intrigue essentiellement historisante.
Du coup le dernier 1/3 du roman est moins immersif que la mise en place cape & épées.
Comme ma camarade Alinzore je trouve DG meilleur en historique qu’en fantasy d’où l’évolution de sa bibliographie.

Enjoy ! :chevalier: Allons-y à fond dans le revival avec le jeu vidéo culte Defender of the Crown !

Image
Modifié en dernier par Albéric le 24 avr. 2013, 18:05, modifié 1 fois.
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

Image

Ce n'est pas un Drenaï mais il se déroule dans l'univers Drenaï, mais s'il faut le déplacer pas de souci. :mrgreen:
Au sein de la bibliographie de l'auteur, on peut comprendre que L'Echo du grand chant puisse faire débat.

La formule utilisée est assez proche de Dark Moon : les 2 romans sont structurés autour des points de vue de personnages de sexes et de statuts sociaux différents qui vont devoir faire cause commune contre un ennemi redoutable et censément invincible (les 5 cités remplacent les 4 duchés, les Almecs remplacent les Daroths).
Mais là où Dark Moon est un revival howardien high fantasy, L'Echo du Grand Chant un revival moorcockien science-fantasy : c'est une œuvre atypique reprenant les thèmes post-apo du cycle Jon Shannow.
Et à la limite cela pourrait être une relecture intelligente du beau film les Rois du Soleil de J. Lee Thompson.
(des refugiés mésoaméricaines devaient choisir entre asservir les tribus amérindiennes ou s’allier avec contre les frères de races impérialistes et militaristes)

Le roman est de loin le plus moorcockien des romans gemmellien :
- Elric, pour la civilisation ancienne mais très avancée dominant de jeunes royaumes beaucoup moins avancés
- Hawkmoon, pour l'empire dystopique qui conquiert le monde dans le sang (Huon et Alméia même combat ?)
- Erekosë pour le côté science-fantasy et plein de trucs qu'il faudrait lister (les combats navals, la quête polaire)

Le roman est aussi un festival Roman Emmerich : DG n'a jamais caché sa sympathie pour le cinéma populaire
- Stargate (les individus d'une civilisation supra-avancée qui se font passer pour dieux grâce à leur technologie)
- Le Lendemain du Jour d'Après (changements climatiques et mouvements de populations qui en découlent)
- 10 000 B. C. (affrontement entre survivants d'une civilisation avancée et les tribus barbares asservies)
- 2012 (catastrophes planétaires avec tremblements de terre, tsunamis, volcans & cie)
Le lien avec Stargate sorti en 1994 semble assez évident, pour le reste comme il s'agit du même réalisateur...

Et puis on sent un parfum d'uchronie (merci MC !) :
Armée du secret de la poudre noire, une civilisation amérindienne part à la conquête de l'Ancien Monde...
(Si on ajoute mondes parallèles et PES, on tombe sur Luxley, la très intéressante BD de Valérie Mangin)

Et puis on sent un parfum stone/bronze/iron/ punk (merci MC !) :
le prologue mélange l'anime Les Mystérieuses Cités d'Or et le film catastrophe 2012.
L'Empire des Avatars n'est pas si éloigné que cela de l'Atlantide du cycle Jon Shannow.
Et que dire des navires dorés almecs et des navires argentés avatars avançant à l'énergie vapeur...

On pourrait se demander où certains critiques fantaisix ont vu des inspirations égyptianisantes mal digérées.
Si le Désert des Rêves, le sarcophage portant bien son nom, les techniques de construction de la pyramide d'Anu, la vallée de la Luan et ses champs irrigués font penser à l’Égypte antique, que dire alors des références amérindiennes (Virachoca, Anazis/Navajos, Almecs/Olmèques pratiquant les sacrifices sanglants...) ?
Il est assez facile de trancher avec cette civilisation féru de mathématiques et d'astronomie hantée par la fin du monde et la fin de son monde qui sillonnent les océans sur des navires appelés Serpents. Mdr !

Image


La mise en place est très efficace : on sent le crépuscule d'une civilisation à l'agonie et d'un monde détruit.
La quête polaire de Ro et Talaban réussit là où Le Navire des glaces de Moorcock laissait de marbre.
Les thèmes du racisme et de la ségrégation, déjà mis en avant dans d'autres romans, sont bien développés :
les Avatars c'est le Richistan vide de sens qui n'existe qu'en écrasant ceux qu'il juge inférieurs (c'est-à-dire tout le monde sauf eux), les Vagars c'est l'Occident complice et victime de ses élites qui a troqué son avenir contre des promesses de paix et de sécurité, les barbares c'est le Tiers-Monde plongé dans la pauvreté et qui essaie de s'en sortir en copiant le modèle occidental, les Almecs c'est l'autre qui fait peur (Russie, Chine, Moyen-Orient : faites votre choix parmi les bad-guys du moment).
Certains dialogues reprennent les arguments des partisans du colonialisme/racisme qu'on aurait aimé ne jamais entendre.
Et le cristal-puisage est un nouvel avatar du vampirisme qui développé par l'auteur révèle clairement sa culture politique : les élites narcissiques se servent du système pour vampiriser les forces vives des masses populaires.

Ne vous inquiétez pas, on retrouve tous les leitmotivs gemmelliens traditionnels :
- les petits zooms humanistes qui par petites touches construisent une galerie de personnages tridimensionnels ?
Le who's who est une fois de plus particulièrement fourni, il suffit d'y jeter un coup d'oeil !
- depuis Légende, DG a toujours évoqué le chamanisme : cela n'a jamais été aussi explicite qu'ici
- depuis Légende, DG a toujours évoqué les PES : cela n'a jamais été aussi explicité qu'ici
- la magie des cristaux, bénéfique ou maléfique, est très proche de celle des Sipstrassi
(la Reine de Cristal est clairement une reprise, en mieux évidemment, de la Pierre de sang vivante)
- les personnages romantiques et les histoires d'amours douces-amères ou tragiques ?
Rael / Mirani, Touche-la-Pierre / Suryet, l'histoire de Boru, l'histoire de Pendar...
- les batailles entre le bien et mal et entre la noblesse et la vilenie qui se déroulent dans chaque individu ?
Les sanglants Almecs sont un reflet des Avatars, la cruel Reine des Morts est un reflet de la Femme Étoile.
Ces reflets inversés font réfléchir à son identité et à ses valeurs comme l'opposition entre les anciens et les nouveaux Chevaliers de la Gabala dans Renégats et entre Macédoine et Dark Macédoine dans Le Prince Noir.
- la dualité damnation / rédemption ? La dernière chevauchée des immortels est une rédemption collective.
Et cela marche très bien car ce coup-ci DG ne se renie pas avec un happy end : les morts tragiques sont légion.
Et que dire du supracool personnage de Viruk, le guerrier psychopathe féru de botanique et de jardinage ?
anti-héros badass, super-vilain flamboyant, illuminé dangereux, fou furieux ou tout cela à la fois...

Sinon, les bémols habituels également :
- les méchants ne sont pas top : passé la Reine des Morts et son acolyte Cas-Coatl, on tombe dans le déjà-vu
- le personnage de Sofarita est un gigantesque deux ex machina qui permet au roman d'avancer
- le triangle amoureux entre elle et ses 2 soupirants avatars aurait pu être bien mieux développé
- pas mal d'événements font précipités dans le dernier 1/4 du roman (sans que cela soit frustrant pour autant)
- pas mal de personnages qui évoluent trop rapidement (Ro, Talaban, Mejana... trop nbx pour tous les citer)
- pas mal de personnage qui sont survolés (Methras, Pendar, Ammon... trop nbx pour tous les citer)
- des hiatus dans la narration : le POV d'Anu assez discontinu casse le rythme de la tragédie, les POV discontinus des résistants vagars ou des révoltés barbares ne sont pas assez prégnants...
… et il manque carrément un chapitre pour expliquer les règlements de comptes entre Pajistes !
- le changement d'attitude des Avatars au sujet des Almecs puis des Vagars est trop rapide
- la magie musicale n'est pas très facile à cerner, notamment cette fameuse Danse du Temps
et cette histoire de magie pour faire léviter les blocs de pierre... allusion à La Caste des Métabarons (1992) ?

En fait le roman aurait gagné avec une structuration en POV opposant Avatars supérieurs et Vagars inférieurs.
Mais n'en demandons pas trop, le roman date de 1997 et est antérieur au TdF qui va populariser ce procédé.
J'ai aussi noté aussi 2 erreurs assez flagrantes :
- rien n'explique pourquoi les krals sauvages obéissent au doigt et à l’œil aux Almecs
- il y a clairement une erreur de relecture concernant l'identité de Touche-la-Lune

C'est le seul livre de DG qui utilise l'astuce des citations de début de chapitre.
Je suis allergique à ce procédé, mais ici il est bien utilisé car il constitue une démonstration de l'
évhémérisme.
On nous conte 2 fois le récit : sous l'habillage des mythes amérindiens les citations de début de chapitres nous racontent la légende, et les chapitres en eux-mêmes nous content les événements qui lui ont donné naissance.
Là aussi on pense à l'immense Michael Moorcock : dans Voici L'Homme, les citations bibliques nous racontaient la légende de Jésus Christ alors que nous lisions les aventures de celui qui lui a donné naissance.


Les derniers mots du roman appellent clairement une suite : un nouveau combat attend Virkokka et Storro.
Mais quel est le mystérieux adversaire évoqué : l'Empire sorcier de Kuan Hador ? L’Atlantide de Pendarric ?
DG a emporté avec lui la réponse à cette question (un crossover entre ses différentes créations aurait été génial).
… mais il a écrit noir sur blanc que ce roman était relié de manière subtile au Cycle Drenaï !
La Source n'a clairement jamais été citée autant de fois que dans ce roman.
Et il y a cette histoire de prophétie parlant d'un conquérant devant rassembler toutes les tribus du continent.
Est-ce un hasard si celui-ci semble être un chef de guerre aux yeux violets portant une armure de bronze ?


Que de chemin parcouru depuis Légende, Waylander et Jon Shannow : on se rapproche ici très fortement du haut du panier de la bibliographie de DG... ne manque plus que la texture/tassiture et la profondeur que va apporter Stella.
Skilgannon le Damné, Rigante et Troie s'approchent à grands pas !
Modifié en dernier par Albéric le 25 avr. 2013, 10:45, modifié 1 fois.
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Avatar du membre
tam-tam
Sorcier
Messages : 3659
Enregistré le : 25 janv. 2007, 20:45
Localisation : Khatovar

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par tam-tam »

L'écho du grand chant, je l'ai lu il y a longtemps. Plus trop de souvenirs sauf que j'avais apprécié et que tout comme toi je pense que DG s'est inspiré du continent perdu de l'atlantide pour l'ambiance du roman.

Par contre Rénegats, je l'avais trouvé franchement raté. Le moins bon gemmell que j'ai lu (en même temps j'en ai lu que 4). De souvenir le roman ne me semblait pas très cohérents, DG naviguait entre différents concepts mais ça faisait trop artificiel.

Au fait, c'est qui MC?
Image
Le bonheur, c'est simple comme un coup de feu - David Gunn
Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents - Alain Damasio
C'est seulement quand on a tout perdu qu'on est libre de faire tout ce que l'on veut - Chuck Palahniuk
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

Au fait, c'est qui MC?
L'incontournable Michael Moorcock ! :wink: (je suis fatigué de le citer presque à chaque chronique)

Sur Renégats, David Gemmell a tenté et s'est raté mais au moins il a essayé (hi Terry Goodkind !).
Il a essayé de s'éloigner de l'héroïc-fantasy à la sauce western médiéval en s'inspirant des romans historiques de Walter Scott, mais entre les chevaliers de la Table Ronde à la Boorman, la magie des couleurs, les éléments horrifiques, l'allégorie du national socialisme, le pamphlet anti tories et anti Thatcher et ses leitmotivs habituels...
Cela faisait beaucoup trop pour un one-shot, assez court qui plus est.
C'est dommage car il y a un des bad-guy les plus réussis de sa bibliographie.
(le dark Lancelot nazi qui tombe dans la maniaco-dépression !)
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Avatar du membre
tam-tam
Sorcier
Messages : 3659
Enregistré le : 25 janv. 2007, 20:45
Localisation : Khatovar

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par tam-tam »

C'est bien à lui que je pensais mais j'aurai plus vu MM comme initiales :wink:
Image
Le bonheur, c'est simple comme un coup de feu - David Gunn
Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents - Alain Damasio
C'est seulement quand on a tout perdu qu'on est libre de faire tout ce que l'on veut - Chuck Palahniuk
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

tam-tam a écrit :C'est bien à lui que je pensais mais j'aurai plus vu MM comme initiales :wink:
Ah le gros lapsus. J'étais en train de penser à J.-C. dans Voici l'Homme tout en ne voulant pas écrire M&M's.
mégalol :lol:
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Avatar du membre
Gregor
Sorcier
Messages : 6378
Enregistré le : 09 févr. 2004, 14:20
Lecture du moment : Hypérion
Localisation : Seine et Marne
Contact :

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Gregor »

allez j'ai attaqué Loup Blanc :)
Ma bibliothèque : viewtopic.php?f=9&t=4351
Avatar du membre
AJP77
Capitaine
Messages : 1768
Enregistré le : 10 juin 2004, 21:56
Localisation : Troyes

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par AJP77 »

C'est le prochain sur ma liste. Ca va faire du bien de retrouver Druss (il est dedans je crois, mais pas sur à 100 %)
Image
Avatar du membre
Gregor
Sorcier
Messages : 6378
Enregistré le : 09 févr. 2004, 14:20
Lecture du moment : Hypérion
Localisation : Seine et Marne
Contact :

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Gregor »

sisi il est dedans :barbare:
Ma bibliothèque : viewtopic.php?f=9&t=4351
Avatar du membre
AJP77
Capitaine
Messages : 1768
Enregistré le : 10 juin 2004, 21:56
Localisation : Troyes

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par AJP77 »

C'est ce que j'ai cru comprendre.

Alors je suppose que le Loup-Blanc du titre n'est pas le même Loup Blanc que celui des Guerriers de l'Hiver, ou alors je n'ai pas tout compris chronologiquement parlant.
Image
Avatar du membre
Gregor
Sorcier
Messages : 6378
Enregistré le : 09 févr. 2004, 14:20
Lecture du moment : Hypérion
Localisation : Seine et Marne
Contact :

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Gregor »

je sais pas mais chronologiquement d'après wikiperdia ça se passe entre la légende de marche mort et légende
Ma bibliothèque : viewtopic.php?f=9&t=4351
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

Gregor Herbert Clegane a écrit :je sais pas mais chronologiquement d'après wikiperdia ça se passe entre la légende de marche mort et légende
La Légende de Marche-Mort se déroule entre les 3e et 4e partie de Druss la Légende.
Loup Blanc se déroule 5 ans après la bataille de la Passe de Skeln qui a lieu dans ladite 4e partie.
La vieille bique a orchestré la chute de l'empereur ventrian Gorben pour laisser le champ libre à sa protégée Jianna, mais cela a foutu le gros bordel dans un bonne partie de l'univers drenaï.
J'ai beaucoup aimé ce Loup Blanc qui combine des moments sword of sorcery vintage et une ambiance douce-amère où Druss qui a tout perdu s'accroche désespérément à son code d'honneur en venant en aide à ses compagnons d'armes rescapés de la guerre entre ventrians et drenaïs.

Sinon "Wikiperdia"... c'est pas sympa car c'est moi qui est fait/refait toutes les pages citées... :wink:
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Avatar du membre
Gregor
Sorcier
Messages : 6378
Enregistré le : 09 févr. 2004, 14:20
Lecture du moment : Hypérion
Localisation : Seine et Marne
Contact :

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Gregor »

le r était une faute de frappe bien entendu :wink:
Ma bibliothèque : viewtopic.php?f=9&t=4351
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

Le l'avais pris comme tel, d'où le :wink:.
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Avatar du membre
Gregor
Sorcier
Messages : 6378
Enregistré le : 09 févr. 2004, 14:20
Lecture du moment : Hypérion
Localisation : Seine et Marne
Contact :

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Gregor »

Fini loup blanc

c'est toujours aussi bien mais quand même depuis W1 je dirais que c'est le moins trépidant

mais maaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiitenant oui je vais enfin attaquer LEGENDE :barbare: :barbare: :barbare: :orc: :orc: :paladin: :paladin:
Ma bibliothèque : viewtopic.php?f=9&t=4351
Avatar du membre
Mimi
Porte Etendard
Messages : 1001
Enregistré le : 10 août 2005, 22:18
Localisation : Belgium ten points

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Mimi »

Yessssss Légende :paladin: :barbare: :chevalier: :ymca:
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

Concernant La Quête des héros perdus :
« - vous ne pouvez attaquer l’armée nadire à vous trois, déclara Harokas.
- que proposes-tu ?
- à quatre, cela serait plus équilibré »
Image

Au vu des critiques assassines des anti-gemmell et des avis mi-figue mi raisin des pro-gemmell, je m’attendais au mieux à un truc plutôt léger sur le fond et plutôt brouillon sur la forme. Et au final je me suis retrouvé avec un western médiéval de bonne facture.
Un spécialiste du western spaghetti pourrait lister toutes les inspirations manifestes et tous les clins d’œil, mais plus encore DG nous offre avant l’heure un western crépusculaire à la Impitoyable (le présent livre est de 1990, le film de Clint Eastwood est de 1992).
Il a associé cette démarche à un revival héroïc-fantasy de la plus belle eau 2 ans plus tard dans Waylander II.

Image

Difficile de savoir si on puise dans Howard ou dans Moorcock (qui puisait dans Howard).
Difficile de savoir si on puise dans Kurosawa ou dans Leone (qui puisait dans Kurosawa).
Dans tous les cas une histoire toute empreinte de mélancolie et d’amertume qui annonce les aventures d’Olek Skilgannon.

Le roman poursuit les événements évoqués dans l’épilogue du Roi sur le seuil : à la mort de Renya, Tenaka a conquis la majeure partie du monde connu à la tête des Nadirs qui règnent en maître de la Nouvelle Gulgothir à Hao-tzing, de la Vagria à Naashan.
Dans Le Roi sur le Seuil, nous suivions Tenaka, descendant d’Ulric promis à un grand destin, perdu et dépressif parmi les Drenaïs.
Dans La Quête des héros perdus, nous suivons Charéos, descendant de Rek promis à un grand destin, perdu et dépressif parmi les Gothirs.
Et difficle de ne pas penser à Gladiator (1999) dans le triangle maudit Tenaka, Jungir, Tanaki / Marc-Aurèle, Commode, Lucilla.

Image

Le roman porte bien son titre : DG nous présente toute une galerie personnages complètement désabusés, sans illusion aucune sur un monde hypocrite dirigé par des connards sociopathes prêts à tout et au reste pour augmenter leur pouvoir et leur richesse. Dévorés par la nostalgie, ils sont tous prisonniers d’un passé doré qu’ils n’ont aucunement contribué à sauver, à restaurer ou à ressusciter.
D’où l’aura de désenchantement qui transpire des éléments du roman, totalement contrebalancé par un rêveur qui va tout dynamiter.
(alors que l’année précédente il avait rédigé un Renégats d’une noirceur délétère se terminant par un fin nihiliste)
Qui est le véritable héros de cette quête absurde sinon ridicule qui va se transformer en road movie sword & sorcery ?
- Charéos qui au bout de cette quête encensée va embrasser la destinée qu’il a fui toute son existence durant
- Beltzer qui ne vit que pour retrouver les quelques instants plénitude qu’il a connu dans sa vaine existence
- les amants de brokeback mountain Finn et Maggrig qui vont tout quitter juste pour un dernier combat
- Tanaki la femme forte qui doit lutter chaque jour contre l’hypermachisme de son peuple
- Chien-tsu l’artiste martial qui va placer son devoir au-dessus de sa vie et de son honneur
- l’assassin Harukas, amoureux d’une femme qui lui offre son corps mais pas son cœur
- Asta Khan qui va jusqu’au cœur des ténèbres par loyauté envers son défunt khan
- le capitaine Salida, qui seul contre tous s’oppose contre la corruption du système
Bon gré mal gré, tout ce beau monde va devoir suivre la soif d’idéal et de justice du jeune Kiall. Il est le catalyseur de cette comédie humaine : en les emmenant au-delà des frontières gothires dans les steppes infinies nadires, il va les confronter à leurs rêves et à leur cauchemar, à leurs forces et à leurs faiblesses. Lui aussi va perdre ses illusions, mais en allant jusqu’au bout de ses promesses par refus de la fatalité de la pourriture, il va offrir à tous une leur d’espérance dans un monde de brutalités.
Car cet un univers brutal que nous décrit DG : ainsi le dénouement confrontation Tanaki / Tsudaï est quasi insoutenable.
(attention on retrouve exactement la même scène, mais en bien pire dans 10 000 de Paul Kearney)


L’auteur n’est toutefois pas ici au sommet de son art, loin s’en faut car il fera mieux (mais pas forcément plus plaisant) plus tard :
- beaucoup de deus ex machina pour faire avancer l’intrigue à marche forcée (Okas, Asta Khan, Tanaki, Harokas, Tenaka…)
- des transitions sont écourtées, nuisant à la fluidité du récit (mais on à kilomètres des DG brouillons début eighties)
- des évolutions sont précipitées, nuisant à l’immersion du récit (mais on à kilomètres des DG brouillons début eighties)
Charéos, Beltzer, Finn et Maggrig se rallient bien rapidement à cette non-quête
Tanaki passe de pétasse narcissique à rêveuse mélancolique en quelques pages
Harukas change de fusil d’épaule si rapidement qu’on le croirait sorti du même tonneau que les assassins bisounours de Waylander
- l’utilisation des portails dimensionnels est une pièce rapportée ratée, les voyages shamaniques peuvent flirter avec le WTF
- le duel judicaire final, dans la grande tradition capes et épées, une fois encore n’offre pas les émotions espérées
- les leitmotivs se devinent trop aisément car encore trop peu exploités :
Belzer deviendra Bison (voire Angel et Piercollo), Finn deviendra Kedra (voire Wulf et Ekodas), Chien-tsu deviendra Kysumu, Asta Khan reviendra à la fois Kesa Khan et Nosta Khan, Okas deviendra Renard-A-Un-Oeil, la relation Attalis / Charéos, d’inspiration autobiographique, deviendra la relation Sigillus / Tarantio… Tout cela sort du même imaginaire et des mêmes valeurs humanistes.

Et comme tous les DG eighties, on termine par un épilogue frustrant : celui de La Quête des Héros Perdus est le "pire" de tous !
Car le roman n’est finalement que le prologue du récit le plus épique de tout le GUGU : la Guerre des Jumeaux.
Qui va l’emporter : Aradan le phénix drenaï élevé par Charéos ou Tsubir l’aigle nadir élevé par Asta Khan ?
(en sachant que le successeur de Kiall, autre héritier de l’Unificateur, va forcément peser dans la balance)
Nous ne le saurons jamais, car David Gemmell nous a quitté avant d’écrire cette saga…

Que serait un livre de David Gemmell sans clins d’œil à l’immense œuvre de l’immense Michael Moorcock ?
La relation Tanaki / Tsudaï ressemble juste ce qu’il faut à celle de Yasmina et Theleb Karna dans Elric de Melniboné.
On retrouve les diatribes anti-impéralistes : la noblesse gothire qui rêve de sa soi-disant grandeur passée se perd en fêtes décadentes
On retrouve les diatribes anti-libérales : la noblesse gothire collabore avec l’ennemi pour perpétuer l’exploitation de son propre peuple
Puisse tous ces crevards narcissiques thuriféraires de la compétitivité connaître le même sort que le ploutocrate M. L. Crassus !


PS :
Ceux qui ont descendu le roman en critiquant le fait que David Gemmell ne se serait pas foulé en faisant de Beltzer un 145e clone de Druss n’ont absolument rien compris à l’auteur et au roman, ce qui est ultragrave vu qu’ils se posent en « connaisseurs » du genre.
Modifié en dernier par Albéric le 18 juin 2013, 08:16, modifié 1 fois.
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Avatar du membre
Mimi
Porte Etendard
Messages : 1001
Enregistré le : 10 août 2005, 22:18
Localisation : Belgium ten points

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Mimi »

Albéric....j'adore ton compte rendu...qui me donne envie de relire tout le cycle Drenaï

Perso je ne décortique pas mes lectures de la sorte....ma critique d'un livre passe par quelques items simples...j'aime ou j'aime pas, je prends mon pied ou pas, je me laisse porter par mon imaginaire ou pas, est-ce que je garde le livre près de moi dans la cuisine grappillant quelques lignes pendant la cuisson des steaks......
et en ce qui concerne DG et son cycle Drenaï c'est oui oui oui oui
Avatar du membre
tam-tam
Sorcier
Messages : 3659
Enregistré le : 25 janv. 2007, 20:45
Localisation : Khatovar

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par tam-tam »

Gregor Herbert Clegane a écrit :mais maaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiitenant oui je vais enfin attaquer LEGENDE
Plus épique que ça tu meurs.
C'est LA lecture plaisir par excellence.
Je suis sûr que tu vas adorer.
Image
Le bonheur, c'est simple comme un coup de feu - David Gunn
Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents - Alain Damasio
C'est seulement quand on a tout perdu qu'on est libre de faire tout ce que l'on veut - Chuck Palahniuk
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

Concernant Les Guerriers de l'hiver :

Image

Les Guerriers de l’Hiver (1996) est souvent brocardé comme le remake de La Quête des héros perdus (1990).
Les 2 romans se terminent après une cavale par le siège d’un lieu fortifié abandonné...
... mais tout le reste diffère très largement !
- Nogusta serait un clone de Charéos :
Les 2 personnages sont maîtres d’armes, vieux et désabusés… là s’arrête la comparaison !
Charéos est le Comte de Bronze en exil hanté par le fait qu’il a trahi son père adoptif Attalis et qu’il a été trahi par son épouse Tura.
Nogusta est à l’image du Païen du Roi sur le seuil, un gigantesque bras d’honneur à tous les racistes du pays de sa Gracieuse Majesté.
On peut le voir comme un héros tout droit sorti d’un film de blacksploitation. On peut le voir comme un Maximus avant l’heure.
Il est hanté par le massacre de toute sa famille et par son don de voyance : il connaît à l’avance la fin de tout ceux auxquels il tient et ne sait jamais si c’est ce qu’il va faire ou ne pas faire qui va les conduire à leur perte. D’où le côté renfermé et fataliste du personnage.
- Kebra serait un clone de Finn :
Déjà ils sont tous les 2 sortis du moule des nombreux héros archers de DG (Flécheur, Wulf, Eskodas… et tant d’autres)
Finn était un misanthrope assumant pleinement son homosexualité.
Kebra est un personnage qui a beaucoup d’amour à offrir, mais de par son passé il n’est plus apte à en recevoir.
- Bison serait un clone de Beltzer :
Force est de reconnaître qu’au niveau physique et psychologique ils sortent tous les 2 du même moule.
Beltzer est un géant au cœur d’or fatigué, dépressif voire suicidaire. Issu d’une famille nombreuse qui ne lui a jamais témoigné le moindre amour, il ne vit que dans l’espoir de revivre à nouveau les instants de gloire qui ont fait de lui une personne à part entière.
Bison est plus un bon vivant, un grand enfant qui refuse d’accepter la fatalité des années. C’est un personnage beaucoup plus positif.

Les Guerriers de l’hiver peuvent davantage être lus comme le prototype de Waylander III (2000) :
Le Dieu-démon, le sortilège de popularité, le bestiaire fourni, les aspects horrifiques, la guerre des mondes, les épées-tempête…
Car si on ajoute les boules de feu, les sortilèges de protection et tutti quanti c’est un roman très high fantasy que nous offre là DG.
Les nombreuses allusions à Gorben et Bodasen pourraient faire de ce retour en Ventria un revival de Druss la Légende (1993).
Mais c’est en fait beaucoup plus subtil que cela :
- Skanda l’empereur conquérant à la blonde chevelure qui veut marier occident et orient est le sosie d’Alexandre le Grand
- les Illohirs, qui comptent parmi eux dryades, faunes et cie, luttent pour trouver leur propre terre d’accueil
(j’ai tout de suite pensé aux nombreuses créatures des œuvres de l’auteur américain francophile Greg Keyes)
- le héros principal qui est un passionné de chevaux…
(Feu d’Etoile est une figure allégorique : promis à l’abattoir, il revit peu à peu avant de sauver le monde en réussissant l’impossible
Titan était un figure allégorique : l’étalon thrace était victime de la même tumeur que Parménion et de la même folie qu’Alexandre)
Difficile dans ces conditions de ne pas songer au diptyque du Lion de Macédoine (1990-1991 !)


La mise en place du roman est vraiment très riche : on commence par de la fantasy militaire avec Nogusta et Banelion, puis on enchaîne avec des complots tout en savourant un triple tournoi d’escrime, de lutte et de tir à l’arc (digne des Archers celui-là).
Image

On poursuit ensuite en mode thriller avec les investigations de Dagorian et Zani avant de tomber dans le survival-horror.
Cette partie assez courte est très réussie : c’est ce que j’ai envie de voir en fantasy (et j’écris un livre dans la même veine d’ailleurs).
La 2e partie du roman est classique, DG reprenant pas mal de leitmotivs de ses westerns médiévaux lors de la fuite des survivants.
Mais à l’image de Dark Moon écrit en (1996), Les Guerriers de l’hiver est un hymne à la tolérance.
Plus encore c’est une célébration de la vie sous toutes ses formes : « de cette vie à la suivante » pourrait être le leitmotiv du roman.
Et DG se donne bien du mal pour éviter le manichéisme : les Illhorirs sont plus des créatures qui luttent pour leur survie que des créatures démoniaques. Avec le final j’ai pensé aux Hordes de Laurent Genefort, mais la référence est logiquement Doctor Who.

Plus abouti, mieux construit et mieux écrit que La Quête des héros perdus (ainsi peu de deus ex machina font avancer l’intrigue, le fantôme du sorcier et le souvenir d’Emsharas agissant plutôt assez indirectement), le présent roman n’est pas forcément plus efficace :
- l’hommage à Val Gemmell à travers le personnage d’Ulmenetha est visible comme le nez au milieu de la figure
- le personnage de la reine Axiana est une véritable cruche qui n’apporte pas grand-chose à l’intrigue
- comme dans Waylander III, les whodunits font long feu et donc ne sont pas très palpitants
- il s’agit d’un roman decrescendo : après le survival horror d’Usa on se concentre sur la cavale des fuyards en oubliant le Loup blanc
SpoilerAfficher
(on devine que c’est pour mieux le faire réapparaître par la suite, mais la bataille tant espérée n’a pas lieu et on s’en sort par une pirouette, très humaniste certes, mais une pirouette quand même qui a failli gâcher les moment de gloire de certain de nos héros)

- pour aller au bout de son ambition le livre aurait du faire au moins 600 pages ce qui n’est pas le cas !
SpoilerAfficher
Pour être excellent, le survival aurait du être plus conséquent et ensuite il aurait fallu alterner l’affrontement entre les Ventrians de Malikada et les Drenaï de Banelion et les affrontements entre le groupe de Nogusta et les horreurs envoyés par Anharat.

Dans cette configuration, le roman aurait pu tout déchirer.
On se contentera d’un roman très plaisant, et c’est bien ainsi.

PS :
J’ai versé une larme sur le destin de Bison, et je suppose que vous le ferez vous aussi.
Ne vous inquiétez pas, la grande métempsychose gemmellienne est à l’œuvre une fois de plus
C’est donc avec plaisir que nous le reverrons à nouveau sous les traits de Banoclès dans le Cycle de Troie.
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

Je double post pour ne pas mélanger les torchons et les serviettes. :)
Mimi a écrit :Albéric....j'adore ton compte rendu...qui me donne envie de relire tout le cycle Drenaï

Perso je ne décortique pas mes lectures de la sorte....ma critique d'un livre passe par quelques items simples...j'aime ou j'aime pas, je prends mon pied ou pas, je me laisse porter par mon imaginaire ou pas, est-ce que je garde le livre près de moi dans la cuisine grappillant quelques lignes pendant la cuisson des steaks......
et en ce qui concerne DG et son cycle Drenaï c'est oui oui oui oui
Je refuse le consumérisme littéraire donc je note mes impressions de lecture pour en retirer le maximum, car comme vous le savez tous les souvenirs s'estompent toujours plus vite qu'on ne le croit.
Quand je rédige mes comptes-rendus, j'ai dans l'idée de retomber dessus dans quelques années et de me dire : "ah mouais, il y avait tout cela, c'était vachement bien ! Allez hop zou, il réintègre la PAL pour une relecture 100% plaisir."
Quand je vois des thuriféraires de tel ou tel livre être incapable de se souvenir ne serait-ce du synopsis... Je reste pantois.
Et puis on n'est jamais mieux servi que par soi-même, parce qu'entre les brûlots de nébalestuncon et les critiques paresseuses voire hors-sujet de chez Jules de chez Smith en face, les fans de Gemmell ne sont pas gâtés.
(Hawkqueen (1995) serait le remake facile et maladroit de Rigante (1999-2002) : au secours le manque de rigueur et les préjugés paresseux !)
Dans tous les cas, merci et du coup j'ai enchaîné avec la chronique des Guerriers de l'hiver : enjoy !

tam-tam a écrit :
Gregor Herbert Clegane a écrit :mais maaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiitenant oui je vais enfin attaquer LEGENDE
Plus épique que ça tu meurs.
C'est LA lecture plaisir par excellence.
Je suis sûr que tu vas adorer.
J'en connais qques uns qui sont plus épiques que cela, et je suis encore en vie. :mrgreen:
Mais Légende est évidemment epic of the epicness (se rappeler quand même qu'il a été écrit dans les années 1970).

Image
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Avatar du membre
Gregor
Sorcier
Messages : 6378
Enregistré le : 09 févr. 2004, 14:20
Lecture du moment : Hypérion
Localisation : Seine et Marne
Contact :

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Gregor »

Et voilà fini

drussssssssssssssssssssss naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan :cry: :cry:


:barbare: forever

:wub:

Sinon plus sérieusement. On a affaire ici à l'apogée de la carrière de Druss. Carrière si comme moi on a lu les bouquins dans l'ordre chronologique (ce qui spoil mais bon). Après un premier tiers calme (avant la tempête) le reste n'est que violence et mort. Ca roxe du poney. Voilà un Gemmel comme on les aime, épique, barbare et violent avec ses petits moments de grâce.
Ma bibliothèque : viewtopic.php?f=9&t=4351
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

Gregor Herbert Clegane a écrit :Et voilà fini

drussssssssssssssssssssss naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan :cry: :cry:


:barbare: forever

:wub:

Sinon plus sérieusement. On a affaire ici à l'apogée de la carrière de Druss. Carrière si comme moi on a lu les bouquins dans l'ordre chronologique (ce qui spoil mais bon). Après un premier tiers calme (avant la tempête) le reste n'est que violence et mort. Ca roxe du poney. Voilà un Gemmel comme on les aime, épique, barbare et violent avec ses petits moments de grâce.
Attention Gregor, il y a encore à lire le retour de la revanche dans Les Epées de la nuit et du jour. :wink:
Sur les symphonies funèbres gemmelliennes plane l'ombre du grand Akira Kurosawa.

[video]http://www.youtube.com/watch?v=brzykBbzYOQ[/video]

Dans l'humanisme aussi ont retrouve la patte du maître japonais.
(7 samourais => 7 mercenaires => 7 rebelles du Roi sur le seuil et ne parlons pas des Chiatzes de Waylander III)
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

Re: Cycle de Drenaï / David Gemmel

Message non lu par Albéric »

Concernant Le Roi sur le seuil :

Image

La 1ère fois que j’avais lu ce roman j’ai pesté après avoir été initialement emballé.
La 2e fois j’ai redécouvert un page-turner d’héroïc fantasy qui se lit à 100 à l’heure.


Après avoir réalisé la version fantasy de Fort Alamo, DG s’est lancé dans la version fantasy des Sept Mercenaires (lui-même remake du formidable Sept Samouraïs d’Akira Kurosawa)
Tout est là, sauf qu’on est dans une vision assez dark de la fantasy : une société résignée à la dictature d’un crevard qui a sacrifié son peuple au nom d’intérêt supérieurs, avec toute une gallerie de personnages tourmentés par la peur, le doute, le regret…


Tenaka, c'est un Nadir qui reprend le rôle du leader jadis dévolu au mongol Yul Brunner.
Il incarne un homme brisé par l’absence d’amour prêt à tout pour combler le vide de son cœur.
Ananaïs, c’est un homme hanté qui reprend le rôle du bras-droit jadis dévolu à Steve McQueen.
Il incarne un homme brisé par un père meurtrier et incestueux qui s’est perdu dans les acclamations de la foule dans les arènes de Drenan avant de perdre le visage dont il était fier.
Galand, c’est un proto Dakeyras qui s’accroche à son frère après la mort de sa famille
Decado, c’est un proto Viruk qui recherche la paix de l’âme dans les jardins d’un monastère
(marrant il ressemble beaucoup au Solomon Kane du film de Michael J. Bassett).
Renya, c’est une l’infirme transformée en Tigra de DC Comics (qui deviendra Ustarte dans WIII)
Scaler, c’est un roublard qui n’arrive pas à porter l’immense héritage de ses ancêtres
(marrant comme le relation Arvan / Belder va se reproduire une génération plus tard)
Païen, c’est à la fois Asmidir dans Reine des batailles et Nogusta dans Les Guerriers de l’hiver
Un héros vengeur de blaxploitation qui vient châtier le tyran colonisateur !


Le roman est divisé en 2 parties : espoir et désespoir, aube et crépuscule
Dans la 1ère partie nous suivons la révolte de Skoda qui se termine par une bataille
Dans la 2e partie nous suivons la révolution de Skoda qui se termine par un massacre
DG oppose aux libérateurs les monstrueux Unis et les dangereux Templiers noirs.
Chaque personnage suit les impératifs de sa mission et on sent arriver l’inéluctable fin.
Evidemment on sent l’héritage du cape et d’épée à la Walter Scott et on devine rapidement que plane sur le roman le souvenir des exploits IRL du légendaire William Wallace.

Mais un s’agit surtout d’un véritable actionner d’héroïc fantasy sans aucun temps mort !
Le style de l’auteur associe toujours au sang et aux larmes romance, poésie et mélancolie.
Tous les personnages ont une histoire tourmentée, passée, présente au à venir.
Et l’épilogue d’une tristesse infinie montre qu’on ne peut pas échapper au poids de la destinée.
Et plein de réminiscences howardiennes et moorcockiennes qu’on retrouve avec plaisir.
Et plein de réflexions sur la dualité de l’homme plein de forces et de faiblesses.


Il y a aussi plein de trucs qui ne marchent pas quand même :
- aucun méchant digne de ce nom car Ceska puisse dans la tradition des tyrans romains, entourés de tyranneaux sans âme, de pervers narcissiques divers et variés et de courtisans prêts à tout et au reste pour grappiller quelques miettes de pouvoir
- la précipitation du dénouement : des moments d’anthologie sont gâchés par des trucs mal fagotés (la trahison d’Orenta, la rédemption de Païen, l’eucharistie des Trente, le coup d’Etat de Scaler, la réunification de Tursk, l’armada de Tenaka…)
- le mélange action et palabre est brut de décoffrage avec des répliques eighties !
(mais c'est ce qui offre un côté Wolverine très plaisant à Decado et ses successeurs)
- des romances qui déboulent de nulle part et qui s’installent en 1 page !
- des personnages qui auraient pu nourrir des livres à eux-seuls mais qu’on ne fait qu’effleurer
- la désagréable impression d’arriver après un tome 1 qui n’existe pas (DG a écrit qu’il aurait adoré réaliser un roman sur le Dragon et les camarades des Tenaka avant leur chute)



Mais on s’en fout : c’est un roman d’aventure épique rempli d’héroïsme et d’humanisme !
Le talent n’est pas forcément au rdv, mais le souffle lui est bel et bien là c’est clair.
Et ce n’est que le 2e roman de l’auteur qui ne va cesser d’affiner sa formule pendant 30 livres…

Image
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Répondre