H.P. Lovecraft

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Gregor
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Re: H.P. Lovecraft

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fini je suis d'ailleurs : recueil de petites nouvelles sympathique :cthulhu:

En fait ça se lit relativement bien lovecraft, même si c'est un peu vieux et qu'il utilise plein de mot qu'on voit plus nul part ^^
Bon après ça fait pas si peur, même s'il a le chic pour poser des ambiances glauques. En tout cas il avait de l'imagination morbide le monsieur, puis il aime pas les hollandais visiblement méfie toi Darkstar :D
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Darkstar
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Re: H.P. Lovecraft

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Me suis fait une cure aussi y'a deux ou trois ans, y'a tout de même des perles, même si on peut très souvent regretter que les idées sont rarement développées jusqu'au bout. On reste sur sa faim quoi.

Ce sera pas le premier à avoir une dent contre le dutch, à son époque beaucoup de juifs hollandais se sont expatriés, ça a créé des tensions aux USA notamment.
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Re: H.P. Lovecraft

Message non lu par Gregor »

Voilà fini La Quête onirique de Kadath l'inconnue

m'aura fallu presque 1 mois pour 150 malheureuses pages en lisant quasi tout les jours !!!
J'ai pourtant bien aimé globalement, c'est ultra perché ça c'est sur, mais la vitesse s'explique à mon avis par la complexité du style et au fait de perdre souvent le fil.
En conclusion je dirais le LSD c'est mal :laugh:
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Re: H.P. Lovecraft

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Je crois qu'HPL ne prenait rien, il était spécial de naissance. 8)
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Re: H.P. Lovecraft

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mzelle
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Re: H.P. Lovecraft

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Bonjour à tous,

Pour info, Mnemos a redémarré un projet d'envergure après Clark Ashton Smith : "Lovecraft, l'intégrale prestige" sur Ulule.
Pour l'instant, ils ont 105 860€ de contribution après seulement 2 jours.
Pour la première fois en France, publier la plus belle édition possible de la fiction de Lovecraft, entièrement retraduite par David Camus, un spécialiste et un passionné du maître du fantastique !

Nous avons choisi de publier cette édition intégrale en quatre volumes :
• Le premier, Les Contrées du rêve, rassemblera l’ensemble des nouvelles consacrées au monde onirique inventé par Lovecraft.
• Le deuxième, Les Montagnes hallucinées et autres récits d’exploration, regroupera l’ensemble des textes mettant en scène les agissements autour du monde de la sombre divinité Cthulhu et de ses affidés.
• Le troisième sera consacré à l’unique roman écrit par Lovecraft, L’Affaire Charles Dexter Ward.
• Le quatrième volume, Le Cycle de Providence et autres récits horrifiques, rassemblera dans une première partie l’ensemble des nouvelles se déroulant dans la Nouvelle-Angleterre puis dans une deuxième partie le reste des textes horrifiques de l’auteur.
Et à 120 000€ de contribution, un 5ème volume sera ajouté :
il comprendra les histoires horrifiques (précédemment dans le volume du cycle de Providence) ainsi qu'une nouvelle traduction des poésies de Lovecraft accompagnées de leur version originale !
je vous laisse lire ici, moi j'ai déjà contribué :mrgreen: :
https://fr.ulule.com/lovecraft-prestige/
Quelle sensation, la destruction !
Tas de viande avariée vous allez payer !
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tam-tam
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Re: H.P. Lovecraft

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Yes ils battent tous les records :cthulhu: :cthulhu: :cthulhu:
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Albéric
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Re: H.P. Lovecraft

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Résumé : L'Appel de Cthulhu
Boston, 1926. À la suite du décès, dans des circonstances étranges, de son grand-oncle, Francis Thurston découvre dans les documents dont il hérite l’existence d’une secte vouant un culte à une créature innommable, endormie depuis des millions d’années. Sacrifices indicibles pratiqués dans les bayous de Louisiane meurtres mystérieux perpétrés en divers endroits du globe, artistes sombrant dans la démence après des visions nocturnes terrifiantes, renaissance de cultes ancestraux et surtout , une cité cyclopéenne surgissant de l’océan lors d’une tempête… Thurston va comprendre peu à peu que les recherches de son grand-oncle concernant le culte de Cthulhu étaient bien trop proches de la vérité et que, dans l’ombre, des adeptes oeuvrent au réveil de leur dieu païen, prêts à faire déferler la folie et la destruction sur le monde. Les astres sont alignés. La fin est-elle proche ? Avec cet te nouvelle, Lovecraft écrit dans les années 1920 l ’une des plus fameuses histoires de la littérature fantastique américaine. Cthulhu, le Grand Ancien qui rêve et attend au fond des noirs abysses océaniques, deviendra à lui seul le symbole de tout l’univers créé par l’auteur de Providence. Fasciné depuis toujours par cet te oeuvre peuplée de créatures tapies dans les recoins les plus sombres et d’Anciens titanesques dont la seule vue suffit à vous faire sombrer dans la folie, François Baranger, illustrateur reconnu dans le monde pour ses talents de concept artist pour le cinéma et le jeu vidéo, s’est attelé à la tâche « cyclopéenne » de mettre en images les principaux récits de H.P. Lovecraft.

Est-il encore besoin de présenter le maître absolu de l'horreur Howard Phillips Lovecraft ? Malgré les biographies de Michel Houellebecq et de Sunand Tryambak Joshi sans doute que oui... L'auteur natif de Providence s'inscrit dans la lignée d’Edgar Allan Poe, et après le maître qui a révolutionné la littératures fantastique/horrifique au XIXe siècle, l'élève a dépassé le maître en révolutionnant à son tour la littérature fantastique/horrifique au XXe siècle, car aux gimmicks bien maîtrisés des récits gothiques et des récits macabres il ajoute un frisson existentialiste : l'homme n'est plus l'être créé par Dieu à son image qui règne sur une planète créée pour lui et placée au centre de l'univers, mais une espèce comme les autres qui apparaît, évolue et disparaît comme les autres...
Il passe ainsi à la moulinette les travaux de Darwin, d'Einstein et de Wegener : l'homme est une aberration de la création, misérable insecte face à l'immensité de l'espace et du temps, qu'il ferait bien d’ignorer totalement pour continuer à vivre béatement car il pourrait bien se faire écraser par des espèces antédiluviennes et des êtres bien plus importants que lui (remember La Guerre des mondes ou La Machine à voyager dans le temps d'H.G. Wells ^^) ! Mais pas que, parce qu'il est un érudit qui connaît tout des genres de l'imaginaire à une époque où les frontières entre ses différences composantes : héritier d'Edgar Allan Poe, fanboy de Le Horla de Guy de Maupassant, œuvre majeure pour ne pas dire fondatrice du genre fantastique, connaisseur de The Kraken d'Alfred Tennyson, The Novel of the Black Seal d'Arthur Machen), des Dieux de Pegana de Lord Dunsany, et correspondant épistolaire hyperactif d'Abraham Merritt, R.E. Howard, Clark Ashton Smith, Robert Bloch et tutti quanti qui bien souvent échangent à lui leurs créations respectives ^^


L'Appel de Cthulhu est peu ou prou le manifeste de l'auteur, dont le texte constitue un modèle de narration indirecte...

[video]https://www.youtube.com/watch?v=uV5Sd9QZwwM[/video]
Dans la 1ère partie, intitulée L'Abomination d'argile, Francis Wayland Thurston, anthropologue originaire de Boston, hérite de tous les biens de son grand-oncle, George Gammell Angell,  professeur renommé ayant enseigné les langues sémitiques à l'université Brown et décédé dans des circonstances qui vont bientôt s'avérer mystérieuses pour ne pas dire hautement suspecte... Parmi son héritage une curieuse statuette d'argile mésopotamienne qu'il a mise en relation avec les travaux d'Henry Wilcox, un jeune artiste moderne de Rhode Island jugé décadent dont les rêves déviants ont toujours constitué la muse... L'artiste psychologiquement fragile a connu une période de folie furieuse, qui a coïncidé avec les crises d'un nombre incalculable de patients à travers le pays, et qui a coïncidé avec les exactions d'un nombre incalculable de désaxés à travers le monde...

[video]https://www.youtube.com/watch?v=bAVPmfmgmGs[/video]
Dans la 2ème partie, intitulée Le Récit de l'inspecteur Legrasse, Francis Wayland Thurston reçoit le témoignage d'un policier cajun ayant dû gérer bon gré mal gré l'une des innombrables flambée de violence ayant eu lieu durant la période de folie furieuse d'Henry Wilcox... Dans les bayous de Louisiane la maréchaussée a dû ainsi affronter les cultistes colorés d'une religion vaudou friande de sacrifices humains, persuadés de ne faire qu'obéir aux volontés de déités venant du lointain passé de l'humanité !
Pour l'interrogateur tout n'est qu’élucubrations d'hallucinés, pour les interrogés qui développent en long, en large et en travers une mythologie oubliée c'est belle et bien la réalité : l'Homme n'est que le dernier et le plus faible maillon de la création, et tous ceux qui l'on précédé sont des dieux-démons oubliés en sommeil, et qu'il faut mieux servir pour faire partie du camp des vainqueurs quand ils seront réveillés et qu'ils débarrasseront la Terre de l'Humanité... Qui est le plus près de la vérité ???

[video]https://www.youtube.com/watch?v=aQGhqu3nJrM[/video]
Dans la 3ème partie, intitulée L'Aberration surgie des flots, Francis Wayland Thurston entre en possession du journal du capitaine scandinave Gustaf Johansen récemment décédé et découvre son récit qui relate son affrontement avec des marins renégats aux coordonnées 47°9′S 126°43′W (un no man's land situé au cœur de l'Océan Pacifique). Au milieu de nulle part ils accostent sur une île surgie des flots (remember Tintin et l'étoile mystérieuse ^^), et par pénètres dans les structures cyclopéenne d'un cauchemardesque cité-nécropole qui ne suit pas les règles de la géométire euclidienne... Pas de bol pour eux, c'est le 23 mars 1922 et les astres propices étaient : ils assistent ainsi au réveil d'une monstruosité plus ancienne que l'humanité, avant d'en être les premières victimes humaines... Par un acte aussi héroïque que désespéré, le capitaine utilise son navire comme bélier contre la gigantesque créature qui blessée rentre dans son tombeau, et la cité-nécropole rentre sous les flots. Seul survivant hanté par ses événements, il est poursuivi par Sa vengeance qui s'exerce par intermédiaire de Ses serviteurs...
Francis Wayland Thurston finit d'assembler les pièces du puzzle : le capitaine a été assassiné, son grande-oncle été assassiné, et lui qui a tout compris de l'horrible vérité peut lui aussi finir assassiné... Mais du coup moi et vous connaissons également cette horrible vérité, donc nous aussi sommes devenus des cibles des cultistes de « celui qui n'est pas mort et qui a jamais dort »... OMG ils arrivent !!!

Le récit a quand même vieilli, et si les magnifiques illustrations de l'artiste touche-à-tout François Baranger lui redonne toute sa jeunesse et toute sa puissance (quelque part on t'a reconnu Herbert West, dont on annonce chez Bragelonne de nouvelles version illustrées des récits du Maître de Providence), ce qui lui vaut mes 5 étoiles, impossible de ne pas mentionner l'incroyable racisme de l'auteur : les WASP sont persuadés de trôner au sommet de la création, tout ce qui ne l'est pas mais qui reste occidental donc blanc et chrétien relève de la citoyenneté de seconde zone, et le reste de l'humanité n'est que métisses et aborigènes plus ou moins soupçonnés d'être des traîtres à l'humanité (sont-ils d'ailleurs vraiment humains si on suit la pensée nauséabonde de l'auteur ?)
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tam-tam
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Re: H.P. Lovecraft

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Je me rappelle encore de lecture de l'appel de cthulhu, il y a près de 30 ans... J'ai pas encore récupéré tous mes points de santé mentale :peur:
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Toon
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Re: H.P. Lovecraft

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tam-tam a écrit : 15 mars 2018, 12:35 Je me rappelle encore de lecture de l'appel de cthulhu, il y a près de 30 ans... J'ai pas encore récupéré tous mes points de santé mentale :peur:
une montagne s'était mise en marche et progressait en trébuchant.... :cthulhu:
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Albéric
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Re: H.P. Lovecraft

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Résumé : Le Chroniques de Cthulhu
Des profondeurs de R’lyeh nous viennent vingt et une nouvelles inédites, aussi macabres que terrifiantes.
Une sélection d’auteurs de premier plan puisant leur inspiration dans l’œuvre de Lovecraft explorent ici les abîmes cachés de l’esprit humain, en reprenant des concepts créés par le maître de l’horreur et en les développant pour explorer de nouvelles contrées.
Le résultat ? Des histoires totalement originales, dont certaines vont jusqu’à mettre en scène Lovecraft lui-même et qui ont été réunies par S.T. Joshi, spécialiste lovecraftien mondial. Célèbre pour avoir rétabli les œuvres de l’auteur dans leur état originel, il a rassemblé ici un casting quatre étoiles pour un livre indispensable à tout amateur de Cthulhu.

Cette anthologie est le premier tome d'une série appelée Black Wings of Cthulhu en VO, où Sunand Tryambak Joshi spécialiste mondial des univers lovecraftiens réunit des « contes d'horreur lovecraftiens », qui je suis obligé de le signaler tiennent plus du panorama de l'horreur contemporaine que de l'hommage à l'homme qui a révolutionné le genre horrifique au XXe siècle.
Je ne suis pas très nouvelles à la base et il y a forcément à boire et à manger dans un recueil, mais je trouve quand même dommage que l'immense majorité d'entre elles soient écrites à la première personne, car c'est lassant à la longue d’enchaîner autant de jeux autour du je... Après je ne suis pas d'accord avec l'anthologiste qui en tant qu'auteur a une vision linéaire du genre alors que les lecteurs en on une vision spiralaire : on pose toujours les mêmes questions, mais on y apporte des réponses différentes avec le temps et l'expérience... Oui il faut s'adapter à son temps et traiter de préoccupations de notre époque avec le langage de notre époque, mais tout ne qui appartient au passé n'est pas forcément dépassé et à oublier ! (surtout avec le genre fantastico-horrifique qui est très primal : les fantômes, les lycanthropes, les vampires, les serial-killers et les animaux tueurs ne sont pas has been quand ils ne sont pas maltraités par des tâcherons sans imagination, car c'est les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures ^^)


Caitlin R. Kiernan, L’autre modèle de Pickman (1929) :
Les jeux littéraires postmodernes m'ont fait peur au début (avant de me faire rire ^^), mais on transpose joliment la nouvelle d'origine du monde de la peinture au monde du cinéma, de tellement bonne manière d'ailleurs que relier ce récit à celui du Maître de Providence n'était pas nécessaire. C'est simple, c'est efficace, on est bien dans le sujet et ici c'est une bonne idée d'avoir commencer le recueil par cette nouvelle bien stylée. L'auteure a vraiment du talent, il faudra donc que croise ses écrits à nouveau...


Donald R. Burleson, Rêves de Désert :
De nos jours un jeune homme de Providence fait des rêves de désert, et en décrivant ses visions au professeur Armijo il parvient à identifier les paysages de l'Arizona. Il part en pèlerinage sur le lieu des ses visions, et parvient de justesse à échapper à la gueule grand ouverte d'une horreur cosmique...
Une véritable nouvelle lovecraftienne, mais tellement proche de l'originale qu'elle ne parvient pas trop à dépasser le stade du pastiche. Mais bon heureusement qu'elle est là pour la caution du Maître de Providence, parce que c'est loin d'être le cas de toutes les nouvelles de ce recueil...


Joseph S. Pulver, Sr, Marques :
Le convoyeur dénommé Johnny doit amener un mystérieux colis à son employeur M. Phoenix, sauf que celui-ci pratique la magie noire, qu'il est prophète des Grands Anciens et que les astres sont propices. On est dans le style hard-boiled assez cool, et on n'est pas très loin d'une version courte et grimdark d'Angel Heart ^^


Michael Shea, Deal de calmar :
Entre délinquance et délabrement urbain à San Francisco, on suit les élucubrations du petit voyou Andre qui a besoin d'argent payé au prix du sang et d'un « témoin » pour son « élévation ». Intrigué par sa folie, le caissier Ricky Deuce l'accompagne pour jouer le rôle de témoin et découvre ainsi l'univers des Grands Anciens.... Désormais convaincu des mystères du cosmos, il décide de suivre le même chemin et part à la recherche des mêmes ingrédients que le barjot Andre qui n'est plus humain ou qui n'est plus vivant… Le ton est plutôt léger avant les révélations horrifiques, et cette nouvelle est plus proche des univers de Clive Barker que de ceux de Lovecraft...


Sam Gafford, Esprit de passage :
Michael a un tumeur au cerveau, les hallucinations se multiplient et Lovecraft et ses créations se mettent à intervenir dans sa vie et à interagir avec lui. Si le sujet n'était pas si terrible, je dirais que l'écriture est très drôle car l'auteur multiplie références à la pop culture et critiques au vitriol de la société ultralibéral que nous subissons tous au quotidien (vous savez, celle au il faut avoir la santé car sinon il faut être riche pour être bien soigné : Monde de Merde !). De Lovecraft et de ses créatures rien ne fait peur à Michael, car l'horreur c'est le cancer qui est dans sa tête et qui le ronge physiquement et mentalement, et qui réduit son espérance de vie à quelques mois qu'il passera dans la douleur : c'est ainsi que nous suivons sa fin de vie et son grand saut vers l'oubli..


Laird Barron, Le Broadsword :
Un joyeux mélange de Stephen King, Clive Barker et Graham Masterton. Le manoir hanté version société de consommation où les jeunes vandales qui pourrissent la vie des pensionnaires s'avèrent être des vampires psychiques interdimensionnels... Il se passent de drôle de choses, les résidents ne cessent de les signaler aux autorités qui en ont rien à secouer, pour certains c'est forcément un coup du gouvernement et on se met à traquer caméras et micros tandis que le narrateur Pershing qui commence à dormir le jour pour veiller la nuit suscite de plus en plus l'inquiétude chez ses proches...
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Il finit par être enlevé et torturé par ses colocataires inhumains, et délivré mais prostré tous les malheurs du monde s'abattent sur lui quand il est suspecté d'avoir kidnappé et Dieu sait quoi d'autre l'enfant d'un voisin...

C'est barré, c'est baroque, plein d'humour noir et de critique de la société. Malheureusement l'auteur réalise en moins de 50 pages la synthèse de Ça et des Tommyknockers et donc la chute qui aurait pu être horriblement réussie est un peu confuse, car après être parti dans tous les sens il a bien fallu que le récit retombe sur ses pieds... J'aimerais bien savoir ce dont l'auteur est capable en roman !


William Browning Spencer, Usurpation :
On dirait un épisode d'X-Files... Brad et Meta voyagent sur une route déserte du côté d'El Paso, ils sont attaqués par un essaim de guêpe chelou et c'est l'accident... Aucune trace de piqûres et aucune trace desdits insectes, et le Fox Mulder local explique à Brad que cela arrive souvent dans le coin et que c'est la preuve de l'existence d'une colonie alien dans les montagnes. Meta comme Dana Scully  guérit miraculeusement de son cancer, mais elle se met à avoir un comportement étrange. Quand elle disparaît, il est persuadé que les aliens l'ont enlevée et il se précipite vers le lieu signalé par le Fox Mulder local sauf que... SPOILER ! Sympa, mais cela ne vaut pas Delta Green ^^


David J. Schow, Le livre de Denker :
Denker connaît la fortune et la gloire avec une machine à miracles, sauf qu'il s'agit d'un charlatan puisqu'il n'y nulle science là-dedans mais le Necronomicon (qui n'est pas nommé d'ailleurs ^^). Une petite pochade à l'humour absurde que n'aurait pas renié ce bon vieux Terry Pratchett, qui permet de faire une pause bienvenue dans ce recueil fantastico-horrifique...


W.H. Pugmire, Les Habitants de Wraithwood :
Le jeune délinquant Hank est en cavale après avoir déconné une fois de plus, et il trouve asile dans un hôtel-bar clandestin du temps de la Prohibition (syndrome Psychose ? ^^). Sauf que le lieu tient de l’hôpital psychiatrique avec une ribambelle de cosplayers freaks qui de jour en jour ne recule devant rien pour ressembler aux détournements gothiques des tableaux de maîtres trônant dans leurs chambres... D'ailleurs celui de la chambre d'Hank est un tableau du tristement célèbre Richard Pickman... Une variation vénéneuse voire glauque du Portait de Dorian Gray, en compagnie des créations de Caspar David Friedrich, Léonard de Vinci, Füssli, John Everett Millais, Oskar Kokoschka, Gutav Klimt, le Titien, Edward Burne-Jones, Dante Gabriel Rossetti, Goya...


Mollie L. Burleson, Le Dôme :
Au Nouveau-Mexique (encore ? Je sais bien que l'Etat ensoleillé est le lieu de villégiature de pléthore d'écrivains américains mais quand même hein), Tom est intrigué par la brocante abritée par le bâtiment dénommé le dôme où le propriétaire surveille constamment l’œil au centre de la coupole... Un jour il pense voir à travers l’œil un autre monde et une créature tentant de venir dans le notre, il crie et il s'enfuit... On ne retrouvera jamais le propriétaire... Mouais,  c'est beaucoup succinct pour en tirer véritablement quelque chose !


Nicholas Royle, Rotterdam :
Un technicien est en repérage à Rotterdam pour adaptation de Le Molosse de Lovecraft. Son patron le retrouve se place, ils boivent beaucoup et apparemment il finit par le trucider. Avec sang froid il se débarrasse du corps, de l'arme du crime et des traces du délit : serial killer ou schizophrène ? Fin !
Une des nouvelles favorites de l'anthologiste semble-t-il, mais il n'y a rien de lovecraftien là-dedans et c'est un des récits les moins réussi du recueil : aussitôt lu aussitôt oublié !!!


Jonathan Thomas, Tentante Providence :
Justin un artiste de Providence qui a connu son petit succès avec ses photographies dénonçant l'agonie de la ville ville défigurée et mutilée par la gentrification qui multiplie les immeubles de bureau, les banques, les assurances et les boutiques de smartphones sans âme toutes tous interchangeables... Il a croisé une nuit le fantôme d'HPL, et tente désespérément de renouveler l'expérience en trouvant quels facteurs lui ont permis de se connecter avec les mânes du Maître de Providence... De fil en aiguille il se prend le chou avec son supérieur hiérarchique, le médiatique et carriériste professeur Palazzo, et lors d'une prise de bec ils tombent tous les deux dans un trou du monde : seul l'un d'entre eux échappera aux créatures qui l'habitent ^^
Il y avait de l'idée, mais la fin n'est pas très bien gérée (j'ai dû la relire plusieurs fois tellement j'avais l'impression qu'il manquait des pages pour suivre l'enchaînement des faits et leur résolution)


Darrell Schweitzer, Hurlements dans la nuit :
Transfiction postmoderne : on ne sait pas de qui ça parle et ce que cela raconte, pas de début, pas de fin et une écriture impressionniste... Apparemment on serait avec un individu perturbé qui aime l’obscurité et les créatures qui la peuple et qui lui parlent, il y aurait eu des actes de violence, il passe par l'Hôpital Psychiatrique et fait profil bas pendants des années avant que tout ne recommence et qu'il passe du côté de la nuit... A oublier voire à zapper !


Brian Stableford, La Vérité sur Pickman :
Le région reculée de l'Île de Wight, une vieille maison coloniale isolée du reste de la population, des tunnels sombres et humides, une ambiance vénéneuse digne de Moonfleet ou d'un Alfred Hitchcock de la bonne époque, et une masquerade c'est-à-dire une para-humanité cachée... On attend le twist thriller, on attend le chute horrifique et le sad end amenant le triomphe des forces de la nuit, mais la véritable horreur est bien plus intime que cela... Ah bravo Monsieur Brian Stableford ! On commence par passer à la moulinette tout l'héritage lovecraftien et on finit par amener l'horreur par là où on ne l'attendait pas... Le professeur américain Thurber enquête sur le cas Pickman et la vague de folie qui frappa Boston dans les Années Folles, et il voyage jusqu'au trou perdu anglaise de où habite le dénommé le petit-fils de Silas Eliot pour lui racheter un tableau méconnu de l'artiste maudit qui était sans doute aussi inhumain que ces modèles. Ce dernier connaît la vérité, et il voudrait bien que le professeur ne l’apprenne pas et ne la dévoile pas au grand jour, car il a deviné est que le chercheur cherche un échantillon ADN de l’artiste dégénéré pour en démontrer l'inhumanité. Il y a donc de bons dialogues au chacun joue au chat et à la souris dans une parti de » je sais que tu sais que je sais que tu sais », sauf que...
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La vérité il la connaît déjà lui-aussi, le professeur possède le gène récessif des goules, sa femme aussi et l'un de leurs fils est un monstre et il cherche désespérément le moyen de lui redonner son humanité...

L'auteur touche-à tout est exégète, anthologiste, éditeur, grand spécialiste de la littérature française et grand connaisseur de la Science-Fiction (il travaillerait en France, il serait sans doute chez ActuSF ! ^^)... C'est donc tout naturellement qu'il aborde le fantastique par l'angle scientifique : génétiques, allèles récessives, facteurs mutagènes, et en réfléchissant sur l'inné et l'acquis on aborde la question des folies collectives dans l'histoire (comme l'Affaire de Hautefaye, où le dénommé Alain Monéys a été lynché, brûlé et dévoré par les habitants du village le 16 août 1870 : que voilà un fait divers qui pourrait inspirer des émules français du Maître de Providence !). Dans tous les cas j'en aurais sacrément appris sur la syphilis et les toutes dernières théories sur cette sombre maladie...


Philip Haldeman, Tunnels :
Le jeune David fait de plus en plus souvent d'horribles rêves de créatures fouisseuses remontant vers la surface, au point d'hésiter à descendre en dessous du troisième étage de son immeuble... Pour son grand-père c'est le signe qu'Ils les ont retrouvé, et que les astres Leur seront bientôt propices, pour ses parents tout cela n'est que fantasques élucubrations... Mais Murphy sait : des immigrants exploités, des ouvriers souvent en danger sur les chantiers du métro new-yorkais, et au cœur des ténèbres l'horrible rencontre avec des vers géants télépathes... Pour se protéger les survivants se sont regroupés, mais Ils ont remonté leur piste et que faire face à un tremblement de terre localisé à leur seul immeuble ?
Un récit peut-être plus proche du Brian Lumley lovecraftien que que Lovecraft lui-même, mais un non récit quand même !


La correspondance de Cameron Thaddeus Nash, Annotations de Ramsey Campbell :
Le spécialiste de Lovecraft invente le personnage fictif de Cameron Thaddeus Nash, fanboy de Lovecraft qui passe de lettre en lettre l'admiration absolue à l'exécration absolue envers son idole... Complètement parano il est développe un délire de persécution, persuadé qu'il est un génie de la littérature fantastique et que tout le monde veut le plagier et/ou l'empêcher d'être publié car le reste de la production souffrirait trop de la comparaison. Il est aussi victime du la peste élitiste, et il finit par être persuadé également que le monde ne le mérite, car il ne fait pas de la littérature de l'imaginaire mais de la littérature du réel... A ce stade de son délire il se transforme en « reclus de Providence » tel que certains imaginait Lovecraft, et persuader que tout le mythe que ce dernier a inventé est la réalité : il décrit ses voyages psychiques à travers l'univers infini, ses rencontres et ses conversations avec des créatures cosmiques inconnues des humains et la manière donc celles-ci le transforme peu à peu en quelque chose d'autre...
C'est truffé de références, relevant parfois de l'érudition voire de l'exégèse, mais la fausse note du canular vient que la manière de s'exprimer de Cameron Thaddeus Nash est beaucoup trop moderne pour appartenir aux Années Folles ^^


Michael Cisco, Violence est fille de confiance :
Transfiction postmoderne : on ne sait pas de qui ça parle et ce que cela raconte, pas de début, pas de fin et une écriture impressionniste... Apparemment on serait avec des cultistes rednecks avec une ambiance de torture porn, donc on serait dans un massacre à la tronçonneuse lovecraftien vu du côté des bourreaux... A oublier voire à zapper !


Norman Partridge, Démons mineurs :
Très bonne nouvelle où se télescope les univers de Lovecraft et de Frank Miller (remember Sin City ^^). Les astres ont été propices et des créatures de cauchemar déboulent de tout partout en même temps : le shérif John Dalton et son adjoint Roy Barnes doivent faire face à l'apocalypse et se transforment en chasseurs d'horreur... Roy pense qu'il y a un lien entre ce qu'il se passe et les vieux livres qu'il ont trouvé dans le coffre d'un étrange suspect décédé le jour où tout a commencé, quand un monstre sorti d'on ne sait où s'est mis à dévorer les ouvriers d'un chantier. Roy est tout près de la vérité, mais John en a rien à secouer, et quand les militaires commencerons à tout nettoyer il se gardera bien de leur révéler ce qu'ils sait... On reprend pas mal de codes de l'apocalypse zombie à la George A. Romero, mais ici les morts-vivants sont remplacés par les créatures du mythe : ça ferait un bon film !


Adam Niswander, Histoire surnaturelle :
On dirait un épisode des Contes de la crypte et on suit la transformation en protoplasme pensant de l'employé de bureau dénommé Thompson, racontée de l'intérieur par la narration à la première personne. Original certes, mais pas génial pour autant.


Michael Marshall Smith, Substitution :
Une transfiction veggan ? Le narrateur surveillé par sa femme Helen un bobo banlieusard adepte du mourir en bonne santé : on mange bio et light, donc pas de sucre, pas de sel, pas de gras, 5 fruits et légumes par jour et surtout pas de viandes empoisonnées par les toxines (mais il s'enfile en cachette de sa femme des sandwichs au corned beef et au raifort ^^). Bien sûr il se fait livrer toutes ses courses à domicile parce que le temps c'est de l'argent (et puis c'est aussi à la mode dans sa classe sociale de commander en ligne sur son blackberry, on ne pas va quand même pas se déplacer et devoir côtoyer les classes nombreuses donc dangereuses ?). Un jour il y a substitution dans les commandes avec arrivée surprise de steaks juteux et charcuterie italienne, et le mari se met martel en tête de découvrir avec qui les commande ont été interverties... Après avoir découvert qu'il s'agissait d'une femme célibataire, il se met à fantasmer sur elle avant d'agir en vrai stalker, sauf qu'à sa première séance de voyeurisme il découvre qu'elle mange de la viande crue... Effroi et horreur... Mdr on dirait un Chair de poule à la sauce Stephen King !


Jason Van Hollander, Susie :
La mère de Lovecraft est au sanatorium, elle se prend pour Shub-Niggurath (à moins qu'elle ne soit le vaisseau de Shub-Niggurath ^^) et pense à son fils, prophète des Grands Anciens qui doit attendre que les astres soit propices pour tous les délivrer de leur éternité... Il y a de l'idée, l'auteur ayant bien bourlingué dans le genre fantastico-horrifique mais la nouvelle est trop courte pour vraiment en tirer quelque chose... C'est dommage !
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mzelle
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Re: H.P. Lovecraft

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Je reviens sur le projet Ulule dont la livraison a été repoussée à 2020.

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Le traducteur David Camus est parti à Providence pour s’imprégner de l'ambiance de la ville afin de restituer la meilleure traduction possible. Il semble qu'il n'en soit pas ressorti indemne :cthulhu:
Chers tous,

petite note concernant mon voyage à Providence : ce fut très particulier, comme je l'ai déjà dit. Mais je ne regrette absolument pas d'y être allé. Encore une fois, il ne s'agissait pas seulement d'y faire un voyage, une virée, mais d'y vivre et de s'imprégner de l'atmosphère de la ville. Je voulais ressentir autant que possible les sentiments que Lovecraft éprouvait pour sa ville. (Je ne l'aime pas autant que lui, c'est sûr.)

Cela étant, et pour ne rien vous cacher, je pense quand même y retourner. Mais pas plus de quelques jours à chaque fois (ce sera plus facile à faire depuis là où je suis, c'est à dire au Canada). En revanche : je ne veux plus rester là bas seul de longues semaines comme je l'ai fait en mai-juin (et un peu juillet). C'est trop éprouvant. De même, j'ai renoncé à passer une nuit au Biltmore : je suis allé y prendre un verre, c'est tout. (Pour info : cet hôtel a la réputation d'être hanté. Je ne sais pas s'il l'est vraiment, mais il s'en dégage quelque chose de profondément malsain.) (Autre note : j'ai vu deux autres maisons hantées, dont une qui reflétait la lumière de manière étrangement singulière.) (Encore une autre note : je n'ai pas du tout peur des fantômes. Mes angoisses, je pense, étaient plus liées à la nature de l'oeuvre de Lovecraft, à mon travail et au contexte social et politique des USA.) En tout cas, il était bon et rassurant de savoir que vous étiez là.
je pense que Lovecraft a été plus heureux à Providence que moi. J'ai beaucoup marché dans la ville, de jour comme de nuit. Je crois avoir compris pourquoi il aimait cette ville, mais je ne pense pas partager ses sentiments. Je les ai éprouvés, à certains moments, mais ils m'ont mis plus bas que terre. Aujourd'hui Providence me fait peur. Et ce n'est pas une question de monstres. Plus une question de mort et d'enfermement. C'est comme un tombeau.
Quelle sensation, la destruction !
Tas de viande avariée vous allez payer !
Albéric
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Re: H.P. Lovecraft

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Résumé Les Montagnes hallucinées tome 1 :
Les meilleurs récits de Lovecraft en manga et au format roman graphique !
En 1931, une expédition de sauvetage découvre le campement en ruines du Pr Lake, parti explorer l'Antarctique quelques mois plus tôt. Son équipe de scientifiques avait envoyé un message annonçant une découverte extraordinaire avant de sombrer dans le silence...
Sur place, des squelettes humains dépouillés de leur chair laissent imaginer les scènes d'horreur qui ont pu se dérouler. Plus perturbantes encore : les immenses montagnes noires aux pics acérés au pied desquelles le Pr Lake et ses compagnons ont rendu l'âme... Ces terres désolées semblent cacher de terribles secrets. Gare aux imprudents qui oseraient s'y aventurer !
Avec un trait sombre et réaliste, Gou Tanabe met en images les pires cauchemars imaginés par H. P. Lovecraft, le maître du fantastique et de l'horreur. Aux confins des terres inexplorées, la joie de la découverte laisse place à une lutte sans espoir contre la terreur et la folie !

Comme vous le savez l'intertextualité est mon dada donc je suis obligé d'écrire que tout commence en 1838, quand Edgar Allan Poe surprend tout le monde en publiant Les Aventures d'Arthur Gordon Pym de Nantucket, une histoire inachevé racontant une exploration polaire aux frontières du réel : c'est un choc culturel qui marque Jules Verne, Jorge Luis Borges, Gaston Bachelard et Howard Phillips Lovecraft... Le Maître de Providence qui a révolutionné le genre fantastique reprend et transcende le récit d'origine pour le transposer dans son propre imaginaire horrifique : c'est un nouveau choc culturel qui inspire John W. Campbell, Christian Nyby, John Carpenter et Go Nagai... Le récit d'HPL se veut une suite directe de celui d'EAP, mais les variations sur le thème sont désormais tellement nombreuses qu'il faut bien connaître toute les œuvres concernées pour identifier les apports de tel ou tel auteur dans les nouvelles versions de ce qu'il faut bien appeler un Mythe (et ici malgré tous les codes du récit d'exploration à l'ancienne, impossible de ne pas être plonger dans le film d'horreur moderne de John Carpenter) : l'homme qui confronté à l'inconnu se retrouve confronté à lui-même ! Et Dans les montagnes hallucinées c'est loin du soutien et du réconfort de la civilisation qu'en 1931 des pionniers à la fois aventuriers et intellectuels, quelque part les meilleurs des leurs, découvrent dans la douleur que l'homme est immensément loin d'être la mesure de toutes choses, qu'il n'a pas été crée par Dieu à son image et placé au centre d'un univers créé pour son bon plaisir, non face à l'immensité du temps et de l'espace ils ne sont qu'une espèce parmi d'autres et que l'humanité est loin d'être la plus évolué ou même la plus dangereuse ! A l'image des Martiens de H.G Wells de qui faisait subir aux Anglais ce que les Anglais avaient fait subir aborigènes d'Océanie, les Choses Très Anciennes d'Antarctique ne font subir aux Américains que ce que les Américains font subir à leurs découvertes : des tests, des expériences, des dissections et des vivisections... Mais HPL va plus loin encore en s'inspirant du Mythe de Frankenstein avec des êtres antédiluviens à la fois bourreaux et victimes : tout pouvoir rencontre un jour un pouvoir plus grand encore, et en jouant aux apprentis sorciers les Choses Très Anciennes ont donné vie aux créatures qui allaient anéantir leur civilisation toute entière...

Après les médiocres romans graphiques d'Ian Culbard, les mangas de Gou Tanabe sont un véritable retour aux sources du mythe : le Japon est un terre de prédilection pour la culture horrifique, et le mangaka très discret semble s'être spécialisé dans les adaptations de qualité de classiques du genre.
Nous sommes dans l'entre-deux-guerres, et les expéditions se succèdent vers le Pôle Sud pour combler sur le continent blanc les derniers blancs des cartes du monde... Nous suivons celle de l’Université Miskatonic du Massachusetts, financée par la fondation Nathaniel Derby Pickman, Quatre professeurs seize, étudiants diplômés, leurs assistants et cinquante cinq chiens qui partent avec deux bateaux et quatre avions. Tout se passe bien, et après avoir établi leur base sur les pentes du volcan Erebus l’équipe du Professeur Lake s'envole pour découvrir un chaîne de montagnes noires, et à l'intérieur des cavernes de celles-ci les reliques de formes de vie inconnues jusqu'à ce jour propres à bouleverser l'Histoire de la Terre ! La découverte aurait eu le même retentissement sur la biologie que les découvertes d’Einstein en avaient eu sur les mathématiques et la physique, si elles ne correspondaient pas à d'inquiétants mythes archéens qui finissent par revenir à la vie...
Ce tome 1 de 300 pages est non seulement très fidèle mais aussi très bien dessiné : malgré les dialogues et les monologues, le premier personnage du récit est l'ambiance lourde et pesante qu'on ne voit même pas s'installer tellement la transition de l'aventure à l'horreur est insidieuse : le silence du continent blanc devient étouffant, on sent le froid mordre, on entend le vent hurler, et la peur, l'angoisse, l'indicible et l'innommable arrivent à grands pas ! C'est vraiment du bon boulot, et je peux à peine regretter un charadesign un peu froid, et un phylactère indiquant plein nord alors qu'on se dirige vers le pôle sud... et pour ne rien gâcher les éditions Ki-oon nous offre une version en grand format reliée cuir (qu'on aurait peut-être pu/dû sortir en 1 seul tome) ! A lire et à relire pour les amateurs d'horreur en compagnie des musiques d'Ennio Morricone composée pour le film de John Carpenter ^^
https://www.youtube.com/watch?v=zgiSXRoG2tQ
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Cymoril
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Re: H.P. Lovecraft

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J'en ai entendu pas mal de bien de ce manga, je pense qu'il va finir en cadeau de Noël. ^^
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Darkstar
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Re: H.P. Lovecraft

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La même, tiens. :book2:
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Re: H.P. Lovecraft

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https://www.youtube.com/watch?v=gbwKnJIwDfc

Ce n'est pas une défaillance de votre téléviseur, n'essayez donc pas de régler l'image. Nous maîtrisons à présent toute retransmission, nous contrôlons les horizontales, et les verticales, Nous pouvons vous noyer sous un milliers de chaînes ou dilater une simple image jusqu'à lui donner la clarté du cristal, et même au-delà… Nous pouvons modeler votre vision, et lui fournir tout ce que votre imagination peut concevoir. Pendant l'heure qui vient, nous contrôlons tout ce que vous aller voir et entendre. Nos partagerons les angoisses et les mystères qui gisent dans les plus profonds abysses...


La Couleur tombée du ciel (1927) :
https://www.youtube.com/watch?v=1VmORBsaldM
Décidément HPL adore la narration indirecte... Dans cette nouvelle nous suivons l'enquête de terrain d'un ingénieur de Boston dans environs d'Arkham au sujet de l'installation d'un nouveau barrage réservoir. Il est intrigué par les légendes locales au sujet d'un endroit controversé appelé « la lande foudroyée »... Et c'est ainsi qui apprend de la bouche du dénommé Ammi Pierce la triste et terrible histoire de la famille Gardner.
Un jour un météorite s'écrase sur la propriété de Nahum Gardner, et une armée de scientifiques vient échantillonner la Chose pour en découvrir les secrets (et HPL s'éclate à piocher dans Modern Science and Materialism de Hugh Elliott). Alors que les hommes de sciences aboutissent tous à l'Inconnu, Nahum voit la nature se colorer, croître et prospérer avant de changer, évoluer, voire carrément se transfigurer. Puis faune et flore perdent leurs couleurs pour devenir grisaille avant de dépérir et de mourir (ben oui HPL a une légère tendance à spoiler ses propres révélations ^^)... Le pauvre Nahum spectateur impuissant des événements voir ainsi disparaître ses champs et ses troupeaux, avant que les membres de sa famille ne deviennent fous ou ne disparaissent. Quand après un silence de deux semaines Ammi Pierce vient aux nouvelles, il découvre un Nahum agonisant qui lui confie qu'il a compris trop tard être victime d'un vampire stellaire mais aussi où se trouve la tanière de ce dernier... Lui et les autorités passent la ferme au peigne fin, avant d'assister médusés au décollage du vampire stellaire pour l'espace intersidéral d'où il est venu (enfin une partie du vampire stellaire, car quelque chose est resté, et c'est pour cela qu'Ammi Pierce et le narrateur flippent à mort que le cauchemar ne recommence un jour).
Relecture aussi efficace que la lecture. Ici HPL s'inspire de The Book of the Damned de Charles Fort pour aborder le classique du choc des civilisation entre terriens et aliens qui remonte à La Guerre des mondes de d'H.G Wells. Après la force de la nouvelle est aussi sa faiblesse à savoir sa longueur et son rythme : après toutes les bonnes descriptions des mutations de l'environnement, la partie humaine du récit est précipitée et on aboutit directement ou dénouement (imaginez le même récit avec une narration directe comme dans les thrillers). On pense tout de suite aux ravages de la radioactivité, et HPL s'est directement inspiré du scandale des filles du radium pour décrire le calvaire de la famille Nahum (alors que Pierre et Marie Curie avertissait leurs contemporains des dangers du radium, les crevards yankees faisaient bosser des ouvrières avec jusqu'à ce qu'elle en crève : combien de millions de gens auront-ils été empoisonnés par l'hypercapitalisme juste pour se faire plus de pognon?). Mais c'est saisissant de voir que la mort de leur ferme Nahum illustre à la perfection la destruction du Dust Bowl la décennie suivante par les apprentis sorciers de Monsanto (qui va récidiver avec le DDT, le napalm, l'agent orange et ses nombreux dérivés, avant d'inonder le monde de ses très douteuses semences OGM... quand est-ce que l'hypercapitalisme cessera de nous empoisonner ?)
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Le récit a beaucoup inspiré : Brian Aldiss avec The Saliva Tree, Jeff VanderMeer avec Annihilation, Stephen King avec Les Tommyknockers (qui une fois encore trahit son modèle en faisant des aliens anthropomorphiques alors que HPL avait tout fait pour ne pas tomber dans cette facilité) et bien sûr Michael Shea qui a rédigé une suite intitulé The Colour Out of Time, mais aussi les films Die, Monster, Die ! (Daniel Haller, 1965), The Curse (David Keith, 1987) et Colour From the Dark (Ivan Zuccon, 2008)...


L’Abomination de Dunwich (1928) :
https://www.youtube.com/watch?v=amcdiiCOoFM
A première lecture c'est l'une des nouvelles lovecraftienne qui m'avait le plus marqué, et à relecture force est de constater que ce n'est plus le cas. La faute sans doute à une narration indirecte où le narrateur omniscient nous met à l'écart avant de tout spoiler (ben oui, le vieux Whateley qui parle de ses petits-fils à qui veut bien l'entendre mure son étable, et en abat les cloison intérieures avant d'acheter à la chaîne des têtes de bétail que personne ne revoit jamais : d'après mes souvenirs Joseph Michael Straczynski avait écrit quelque chose d'assez similaire pour la série animée Ghostbusters ^^)...
Dans la ruralité profonde de Nouvelle Angleterre, où dans chaque patelin les familles se divisent en branches saines et en branches dégénérées à cause de la consanguinité, on suit le destin de la famille Whateley dont tout le monde considère le patriarche (à juste titre ^^) comme un sorcier inféodé aux forces cachées derrière les ruines cyclopéennes d'origines amérindiennes ou indo-européennes qui hantent la communauté de Dunwich. Et les choses s'accélèrent quand sa fille albinos accouche d'un père inconnu le 2 février 1913 à 5 heures du matin d'un garçon aux traits étranges et à la croissance inhumaine. Le garçon anormalement précoce suit le chemin tracé par son grand-père et cherche à percer les secrets du tristement célèbre Necronomicon (pour évidemment précipiter la fin du monde dans l’espoir de tirer les marrons du feu quand les astres seront propices ^^), et les nuages d'engoulevents semblent observer et juger chaque acte de la famille... Quand l'héritier de la funeste dynastie Whateley meurt dans une tentative désespérée de mettre la main des connaissances interdites, un monstre invisible répand le chaos et la désolation parmi les habitants de Dunwich et un trio d'érudits formé par Henry Armitage, Francis Morgan et Warren Rice collabore avec les habitants menés par Earl Sawyer pour évacuer la population et empêcher l'abomination de rejoindre les ruines cyclopéennes d'origines amérindiennes ou indo-européennes... Car Yog-Sothoth est à la fois la Clé et la Porte ! (remember le Maître des Clés et le Cerbère de la Porte dans Ghostbusters ^^)
HPL signe un récit désormais classique mais néanmoins efficace inspiré par The Great God Pan et The Novel of the Black Seal d'Arthur Machen, et évidemment celui-ci a eu une longue postérité (les jumeaux inhumains faisant par exemple une apparition marquée et marquante dans Au-delà de la Rivière Noire de R.E. Howard),


Le Cauchemar d'Innsmouth (1931) :
https://www.youtube.com/watch?v=iZwOeRCY6ic
Robert Olmstead est un étudiant qui souhaite réunir observation de terrain et frisson de l'aventure, et c'est ainsi qu'il est magnétiquement attiré par la localité d'Innsmouth de sinistre réputation... Dans son mini road-trip, il interroge employé de chemin de fer, conservatrice de musée, magasinier de petit commerce et quand il écoute le récit de Zadok Allen, clochard nonagénaire toujours en manque d'alcool, les pièces du puzzle semble se mettre en place si tant est que tout cela soit vrai : dans une ambiance plus lourde que jamais dans laquelle la Innsmouth est un personnage à part entière pour ne pas dire une créature qui veut l’engloutir, il apprend d’où viennent les bancs de poissons qui permettent à la ville de survivre malgré la crise, d’où vient l’or qui alimente la fonderie qui permet à la famille Marsh de régner sur elle, d’où vient la tiare que son chef tient absolument à récupérer, et que si la population a naguère été décimée ce n’est pas par une épidémie (OMG un préquel de la nouvelle dans laquelle on nous raconterait la guérilla urbaine entre cultistes et loyalistes et le massacre perpétré par l’invasion des Profonds, cela serait génialissime ! Il va falloir que j’aille fouiller du côté de Robert Price,  Stephen Jones, Neil Gaiman, Ramsey Campbell, David Sutton et Kim Newman qui ont poursuivi d’une manière ou d’une autre le cauchemar d’Innsmouth)… Désormais Robert Olmstead en sait beaucoup trop pour son propre bien, et c'est tout naturellement qu'on lui refuse de quitter la ville à la tombée du jour pour mieux s'en débarrasser le nuit. Nous entrons dans le survival et je confesse que la phase indoor est bien plus flippante que la phase outdoor (mais c'est peut-être un héritage de mes parties d'Alone in the Dark et de Resident Evil ^^)… Et il y a la chute du récit qui n’était sans doute pas nécessaire pour que celui-ci soit réussi mais qui a néanmoins assuré sa célébrité : en reconstituant l’arbre généalogique plein de dégénérescences biologiques du sorcier maudit Obed Marsh, le narrateur continue son chemin du Côté Obscur en apprenant qu’on peut échapper à tout sauf à soi-même !
La nouvelle illustre à la perfection les phobies de l'auteur puisqu’il insère ses tragédies familiales pleines d’internement à l’asile aux héritages de R.L. Stevenson, H.G. Wells et Lord Dunsany, et qu’au final il met en avant ces maux personnels et primordiaux que sont la peur des autres et la peur de soi... D'où les interprétations complètement racistes qu'on peut faire de l’œuvre, qui ne doivent pas êtres très éloignées de ses pensées parfois nauséabondes... Chinois, Canaques et Polynésiens ne sont pas considérés comme de véritables êtres humains, et ça ce n’est que la face émergée de l'iceberg du racialisme et du suprématisme bien-pensant : grosso modo nous avons un bobo WASP qui se rend dans un ville portuaire pour découvrir avec horreur que sa population s’est mélangée avec des êtres qui ne sont pas considérés comme humains pour donner naissance à des hybrides jugés repoussants, mais comme tout ressortissant d'une nation fondée sur l'immigration lui aussi est peu ou prou semblable aux métisses / hybrides qu'il abhorre... Ah ça on sent bien les tourments des mouvements d'extrême-droite américains confrontés à leurs propres contradictions ! (ce qui invalide complètement les private jokes intellos de Norman Spinrad dans Rêve de fer, mais ceci est une autre histoire ^^)
Évidement le récit a inspiré films, comics et jeux vidéos et je mentionnerai Dagon de Stuart Gordon qui déplace l’action de la Nouvelle-Angleterre étatsunienne en Galice espagnole pour une œuvre gore certes mais qui se termine par un épilogue à la fois terrifiant et fascinant plus démons et merveilles que jamais, ainsi que le survival vidéoludique Call of Cthulhu: Dark Corners of the Earth qui vous permettra d’incarner le fuyard d’Innsmouth pourchassé par toute sa population humaine ou inhumaine...


[center]Celui qui chuchotait dans les ténèbres (1930) :
https://www.youtube.com/watch?v=VZl9jVp_7EA
HPL est décidément à lui tout seul un pont entre la SF et l’Horreur, qui ici prend la forme d’un récit épistolaire… En effet les folkloriste Albert Wilmarth universitaire du Massachusetts n’est pas d’accord avec Henry Akeley l’érudit du Vermont à propos d’étranges cadavres emportés par de violentes inondations :
- pour l’universitaire urbain, il s’agit de résurgence de superstitions païenne d’origine amérindiennes ou européennes, les légendes rurales anciennes se transformant en légendes urbaines modernes...
- pour l’érudit campagnard, il s’agit d’une preuve de l’existence d’une colonie extraterrestre dans la chaîne montagneuse des Appalaches !
Albert Wilmarth se demande si son correspondant n’est pas fou à lier, mais celui-ci est calme et posé, courtois et cultivé, et c’est le plus sérieusement du monde qu’il étaye sa théorie avec une argumentation issu d’un travail de moine cistercien. Quand arrive par la poste photographies mystérieuses, enregistrement sonores et mystérieux artefact d’origine non humaine celui-ci se met carrément à douter… L’un et l’autre en savent déjà trop, et les aliens qui ne veulent pas que leur existence soient révélée passent à l’action mettent en action : lettres et colis semblent mystérieusement interceptés, et Henry Akeley se met à relater comment sa résidence isolée se retrouve en état de siège… Le jour il se repose, se ravitaille et se prépare, etla nuit il combat pied à pied avec les créatures d’outre-monde et les agents humains : entre lui et un funeste destin ne se dresse son chenil de chiens de garde constamment renouveler à la plus grande consternations des habitants qui se demandent pourquoi chaque soir on les entends hurler à la mort entre deux coups de fusils… Puis silence radio… Albert Wilmarth se demande si son correspondant n’est pas mort quand il reçoit une ultime lettre…
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Tout va bien, ces semaines d’affrontement n’étaient qu’un malheureux malentendu. Les aliens existent bel et bien, et en plus ils s’avèrent très amicaux et avide de collaborer avec leurs nouveaux amis et voisins humains. D’ailleurs ils se proposent de partager toutes leurs connaissances avec Henry et Albert, à condition qu’Albert vienne en personne avec toutes les lettres et tous les objets qu’Henry lui a précédemment envoyé… Comment dire ? Fuis pauvre fou, tu vois bien que c’est un piège !!! On peut d’ailleurs quand ce dernier est tendu, puisqu’après tout Albert n’a que les lettres d’Henry pour reconstituer le fil des événements et que celui-ci a pu être remplacé à tout moment de leur correspondance… Le narrateur raconte donc au passé, du coup on sait qu’il a survécu avec sa confrontation avec l’inconnu, sa rencontre avec un Henry Akeley cloîtré dans son bureau, plongé dans le noir, coincé dans son fauteuil et parlant d’une étrange voie monocorde. Nous sommes dans un relecture Dark SF du Petit Chaperon Rouge et on se demande quand le grand méchant loup déguisé en grand-mère va dévorer le narrateur… Car une fois de plus HPL spoile tout à l’avance avec ses explication sur la science chirurgicale alien qui permet le transfert de cerveau, un trope devenu au fil du temps un cliché SF, du coup on n’est moins surpris que la narrateur quand celui découvre de son ami il ne reste que le visage et les mains utilisées comme déguisement par son interlocuteur non humain...
Les scientifiques découvrent Pluton, et le narrateur sait que la guerre avec les habitants de l’astre infernal a déjà commencé : il sait car il a vu ! Le récit a très bien vieilli, et il aurait pu parfaitement constituer un bon pitch pour les séries télévisées Au-delà du réel, La Quatrième Dimension, Les Envahisseurs ou X-Files (d’ailleurs je crois que cela a été fait par chacune d’entre elle : il n’y a pas de mal à se faire du bien hein ^^), et il est charnière dans le mesure où il pioche chez Arthur Marhen, Robert W. Chambers, et Lord Dunsany, et qu’il a inspiré Fritz Leiber, Brian Lumley et Caitlín R. Kiernan qui l’ont intégré dans leur propre mythologie (Albert Wilmarth aurait ainsi crée une fondation destiné à protéger humiliation des Grands Anciens et leurs séides humains et non-humains : nous basculons dans le monde des chasseurs d’horreurs, dignes héritiers du vénérable professeur Van Helsing !).


Lu dans le numéro 4 de l’excellente mais défunte collection Présence du futur, euthanasiée voire assassinée par Serge Brussolo et Gilles Dumay, avec la couverture de l’indescriptible Serge Bihannic, la traduction vintage de Jacques Pépy et une préface courte mais intense de Jacques Bergier. Et relu dans le cadre d’un mini challenge Halloween en 2018 avec les potos des Trolls de Babel ! ^^
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Re: H.P. Lovecraft

Message non lu par Gregor »

Question

Est ce qu'on peut lire dans le désordre les livres du mythe de Cthulhu parceque c'est pas facile de trouver certains bouquins ?
Ma bibliothèque : viewtopic.php?f=9&t=4351
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Re: H.P. Lovecraft

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oui sans problème, ce ne sont que des nouvelles (à part a la recherche de Kadath)
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Re: H.P. Lovecraft

Message non lu par Dark horse »

Gregor a écrit : 01 mai 2019, 12:25 Question

Est ce qu'on peut lire dans le désordre les livres du mythe de Cthulhu parceque c'est pas facile de trouver certains bouquins ?
Oui, y a pas de souci. Tu peux télécharger pas mal de nouvelles gratuitement et légalement (puisque tombées dans le domaine public) sur Amazon si tu as une liseuse Kindle.
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Re: H.P. Lovecraft

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La Maison de la Sorcière.

Quoi de mieux qu'une nouvelle de Lovecraft pour remonter le moral ?
Walter Gilman, nouvellement inscrit à l'université va devoir se trouver une piaule et il va choisir une chambre dans la maison où a habité Keziah Mason, fasciné par les rumeurs entourant la sorcière. Mais c'était peut être pas une bonne idée parce qu'il va déconner grave le Walter !
Tout d'abord envoûté par l'architecture irréelle de sa chambre, c'est la sorcière elle-même et son petit animal de compagnie, un rat qui s'appelle Brown Jenkin (que c'est mignon !), qui vont venir lui rendre visite régulièrement. Plongeant doucement mais sûrement dans la folie, Walter va se désintéresser de ses études au profit des mystères mathématiques et des visions cauchemardesques qui vont l'habiter corps et âme.

J'ai trouvé ça long et poussif, mais le délire mathématique est intéressant et avec Lovecraft aux manettes ça prend bien sûr une dimension surnaturelle d'une saveur inégalable.
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Re: H.P. Lovecraft

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La Musique d'Erich Zann : Une courte nouvelle que j'ai beaucoup aimé malgré le fait qu'on reste sur notre faim... Elle raconte l'histoire d'un jeune universitaire qui trouve un appartement dans une rue énigmatique bouchée par un grand mur. Un de ses voisins de chambrée est Erich Zann, un joueur de viole muet. L'universitaire va être de plus en plus envoûté par la musique de Zann et, le harcelant, va essayer de savoir ce que Zann entrevoit par-delà le mur et qu'il semble repousser grâce à sa musique.
Vraiment dommage que Lovecraft ne soit pas allé plus loin, j'aimais bien le concept de la musique qui entre en relation avec les forces obscures (lml,)

Nyarlathotep : Récit très court, à lire et à relire tellement on se laisse happer, à l'image du narrateur, aux portes de mondes obscurs, hypnotisé par Nyarlathotep, l'âme des Grands Anciens.

De L'Au-delà : Récit efficace, mettant en scène deux scientifiques que l'on devine très proches. Crawford Tilinghast a créé une machine lui permettant, selon lui, de voir au-delà de ce que peut voir l'être humain bridé par ses cinq sens. Son ami voit bien que Tilinghast deviens de plus en plus fou, mais il décide tout de même, par curiosité et fascination, de tester la machine...
Belle immersion, j'ai beaucoup aimé.
Crawford Tillinghast n'aurait jamais dû étudier les sciences et la philosophie. On devrait laisser les recherches de ce genre aux esprits froids et impersonnels, car l'homme de sentiment et de passion ne peut en tirer que deux choses : le désespoir s'il échoue dans sa quête, ou une terreur indicible et inimaginable s'il réussit. Tillinghast, jadis, avait été la proie solitaire et mélancolique de l'échec ; ce soir-là, je compris avec une peur qui me souleva le coeur qu'il était désormais victime de sa réussite.
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Re: H.P. Lovecraft

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Fini Dagon, recueil de nombreuses nouvelles qui vont de 4/5 pages à une grosse cinquantaine.

Il y a de tout la dedans. La première est la plus pesante avec les 2 compères qui se la jouent Frankenstein. Après tout n'est pas de l'horreur, certaines sont même assez poétiques (toute proportion gardée évidemment ça reste du Lovecraft).

Mention spéciale à celle qui se passe sur Vénus c'est clairement de la science fiction avant l'heure.

Et puis ce style, c'est assez incroyable, riche et soutenu mais qui se lit bien mais pas vite pour autant (plus d'un mois pour à peine plus de 400 pages)
Ma bibliothèque : viewtopic.php?f=9&t=4351
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Dans l'abîme du temps est une des dernières nouvelles écrites par H.P Lovecraft et nous raconte l'incessant combat du professeur Nathaniel Wingate Peaslee entre ses rêves ou (et) ses souvenirs, suite à une longue amnésie.

Son esprit aurait été substitué par celui d'une ancienne forme de vie hautement développée nommée la Grand-Race. Peaslee aurait été transporté au cœur de leur civilisation il y a des millions d'années, tandis que son corps vivant dans le présent serait occupé par un des esprits de la Grand-Race. Et c'est une vingtaine d'années après avoir réintégré son corps qu'il va commencer à ressentir ce qu'il a pu se passer pendant cette absence.

Ainsi, au travers des tourments de son protagoniste, Lovecraft brouille tout au long du récit toute certitude quant à la réalité des événements vécus par Peaslee.
Ce dernier, malgré un esprit brillant et scientifique, ne peut s'empêcher de verser de nombreuses fois dans la folie car il demeure incapable de valider son choix : rêve ou souvenir ?

Le récit est fascinant et joue sur les peurs immémoriales, l'inconnu le plus profond, inaccessible. Et c'est là que Lovecraft fait très fort.
Ses descriptions de la Grand-Race et de leur civilisation sont poussées à l'extrême, elles nous terrifient par leur précision.
Le professeur Peaslee, semi-conscient d'avoir été le jouet d'une forme de vie pré-humaine, décrit dans son journal les événements de façon minutieuse. Et malgré cela, il ne cesse d'être assailli par des doutes.


L'adaptation de Gou Tanabe permet d'avoir un récit simplifié ; on évite ainsi les nombreuses répétitions du récit original tout en conservant le ton scientifique. Mais la bande dessinée reste fidèle malgré de petits changements narratifs et surtout, grâce à un superbe dessin noir et blanc, elle arrive à donner corps à toute cette folie. On est parfois un peu perdu devant certaines images indistinctes, mais cela participe évidemment et de façon volontaire à l'immersion hallucinatoire d'un tel récit.

L'édition de chez Ki-oon Seinen est superbe, avec une couverture effet cuir et quelques pages couleurs. Je note cependant que l'ouvrage est assez fragile, un des feuillets s'est décollé pendant ma lecture.
J'essaierai de faire plus attention dans les autres volumes consacrés à l’œuvre de Lovecraft et que je risque bien de me procurer...
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En 1838, Edgar Allan Poe publie son unique roman : Les aventures d'Arthur Gordon Pym. Un récit d'aventure menant au pôle sud.

C'est cette oeuvre qui a beaucoup marqué et inspiré Howard Phillips Lovecraft (ainsi que d'autres auteurs comme Jules Verne) pour l'écriture de ces Montagnes hallucinées, un court roman d'exploration scientifique en Antarctique.

Le professeur Dyer et toute son équipe partent donc pour les terres australes, leurs esprits scientifiques motivés par les récentes découvertes des précédentes explorations et la perspective de nouvelles trouvailles dans cette terre désolée mais apparemment riche d'un passé recouvert par les glaces.
Dotée d'une solide organisation et pourvue d'un matériel de pointe, l'expédition de Dyer s'installe rapidement et commence sans tarder ses recherches grâce notamment à de nouvelles techniques de forage.
L'un des scientifiques, le professeur Lake, biologiste, se sépare du reste de l'équipe car il est persuadé de faire une découverte révolutionnaire dans une région inexplorée.
Et alors que Lake découvre en effet des trésors impensables, de hautes montagnes jusque-là inconnues pointent leurs cimes menaçantes sur un horizon incertain.


D'une manière très lovecraftienne, le récit est narré à la première personne (par le professeur Dyer) et rend compte des événements terrifiants s'étant déroulés pendant l'exploration, afin de tenter de décourager une autre expédition prête à se lancer dans la même aventure.
Lovecraft, au travers de son homme de science, pose son récit de manière très minutieuse, avec coordonnées géographiques et données scientifiques.
On est d'emblée accroché par ce témoignage faussement véridique qui nous immerge dans l'installation du camp et des premières découvertes.
Puis Lovecraft use de son talent pour faire monter la pression, l'inquiétude grandissante, l'incursion de l'innommable qu'il arrive à rendre peu à peu palpable malgré sa conception hors du commun.

Les nombreuses références aux légendes impies, aux peintures de Nicolas Roerich et aux manuscrits sacrilèges tel que le Necronomicon appuient le récit de mystères et d'une peur liée à ce qu'inspirent ces sombres archives occultes. Mais malheureusement, ces références alourdissent le récit par leur trop grande répétition.

Pourtant, l'ambiance est unique.
Perdu dans cette contrée désolée avec Dyer et ses hommes, à lutter avec les tempêtes et le climat, se sentant aussi misérable qu'eux, entouré de ces hautes montagnes à la promesse de terreurs sur le réveil, le lecteur est
dérouté, placé devant l'inconnu dans tout ce qu'il a de plus aberrant.
Lovecraft arrive à nous narrer un passé incroyable, tellement fascinant, immense et grandiose, là où l'humanité ne croyait pourtant rien trouver ou alors qu'elle n'avait même pas eu l'audace d'imaginer.


Les montagnes hallucinées mérite son statut de récit légendaire, qui marque à coup sûr le lecteur. La talent de Lovecraft fonctionne encore une fois, même sur un format plus long que ses habituelles nouvelles.
Malgré les répétitions, il est impossible de ne pas se laisser embarquer dans cette expédition, aux côtés du professeur Dyer et de son assistant, Danforth, qui reviendront profondément marqués de leur périple...


La nouvelle "Dans l'abîme du temps" complète ce livre.
Assez longue, elle raconte les étranges rêves ou souvenirs (là est toute la subtilité) du professeur Nathaniel Wingate Peaslee, suite à une amnésie de plusieurs années.
Un récit formidable où, à l'instar de celui des Montagnes hallucinées, le protagoniste est confronté à d'incroyables révélations concernant une civilisation inconnue, immémoriale. On y croisera d'ailleurs le professeur Dyer sur une autre terre désolée et antique.
L'imagination de Lovecraft y déploie un luxe de détails tout droit sortis de ses idées les plus folles et nous happe encore une fois avec délice dans une histoire inoubliable.
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Re: H.P. Lovecraft

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Gou Tanabe est bien décidé à adapter en manga les plus grands classiques de Lovecraft et vu la qualité, on ne va pas s'en plaindre.
Les montagnes hallucinées, court roman, méritait donc une adaptation en deux parties. Voici la première.
Fidèle au roman, on suit les mêmes personnages et leur installation en Antarctique à des fins scientifiques. Mais le mangaka adopte un changement narratif plutôt bienvenu car si dans le roman le point de vue du professeur Dyer est exclusif, ici nous pouvons également partager les événements vécus par Lake et son équipe du propre point de vue du biologiste.
le dessin est très agréable et dynamisé efficacement par les rafales de neige. Les représentations du relief nous immergent bien aux pieds de ces montagnes perdues dans l'immensité antarctique.
Il n'y a qu'à suivre le récit, se délecter de la vision de Tanabe, de sa propre façon de mettre en image les passages cultes.
le manga est toujours servi dans cette superbe livrée simili cuir éditée par les éditions Ki-oon.

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Second tome du manga de Gou Tanabe adaptant le fameux récit d'Howard phillips Lovecraft.
Deuxième partie évidemment très captivante et si je ne me représentais pas exactement de la même manière la cité des Anciens, je n'ai pas manqué d'admirer la vision de Tanabe mettant en valeur et de façon fidèle les passages les plus mémorables.
Belle représentation obscure et informe des créatures et des fresques murales.
Assez terrifiant de se retrouver nez à nez avec un Shoggoth, merci M. Tanabe !
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