Zanna et Deeba sont deux adolescentes qui, un peu par hasard, vont trouver l’accès à un monde parallèle au notre qui s’appelle Lombres. Version en négatif de la capitale britannique, Lombres est peuplée de créatures aussi étranges qu’improbables. Quelques exemples s’imposent : les Tuilicoles qui ne se déplacent que sur les toits et refusent absolument de mettre pied sur la terre ferme. Les poubanzaïs qui sont des poubelles dotées de bras et de jambes adeptes des arts martiaux (Mon avatar actuel en est un digne représentant). Ou encore les Mygalucarnes qui sont des fenêtres géantes munies de pattes. Prenez garde à ne pas vous laisser enfermer dans l’une d’entre elle!
A peine arrivées dans cette ville fantasque, les deux jeunes filles vont se retrouver confrontées à un bien terrible ennemi, le Smog. C’est un brouillard qui se nourrit de pollution et qui est capable de créer et de contrôler des créatures. Les smombies et autres camesmogs n’auront de cesse de combattre et d’envahir un à un les quartiers de Lombres.
Or, il apparaît que tout le petit peuple de Lombres identifie Zanna à la Schwazzy (Choisie). Autrement dit l’Elue qui va, selon une prophétie récitée par le Grimoire, un livre parlant, libérer le monde de la tyrannie du Smog.
Sauf que l’Elue va se retrouver sur la carreau dès la première escarmouche. Et que plus personne ne semblera en mesure de s'opposer au terrible brouillard…
China Miéville est mon écrivain préféré. C’est donc avec une petite inquiétude que j’entamais ce livre destiné à « la jeunesse ». Surtout que tes premières impressions Arsenie laissaient présager du pire. Alors verdict, je dois toujours avoir une âme d’enfant car j’ai trouvé ce bouquin très bon. Peut être pas autant que Perdido Street Station & Co mais pas loin quand même.
Alors certes, sur la forme c’est écrit pour les ado. On ne retrouve pas les longues et savoureuses descriptions des romans pour adultes. Pour autant le background est très touffu et Lombres ne dépare pas aux côtés de La Nouvelle–Crobuzon au niveau de sa densité. Si le style a été allégé, Miéville n’a pas bridé son imagination.
L’intrigue non plus, n’est pas si enfantine que ça. Les clichés ont la vie dure et ils se font tordre le cou plus d’une fois. Ainsi au départ, on croit avoir une énième histoire d’élu et de prophétie. Sauf que l’Elue tombe rapidement H-S, et qu’il va bien falloir trouver un plan B. Dans le même genre, des personnages charismatiques ne font pas forcément partie du camp auquel ils sont censés appartenir…
Au final, seule l’entrée en matière s’est avérée décevante : très ado et un peu molle. Mais pour le reste c’est du pur bonheur !
Arsenie tu devrais peut être donner une nouvelle chance à ce livre. Je sais que tu as beaucoup aimé PSS et ses suites, et sur le fond c'est de la même veine. Ce serait dommage de passer à côté de cette petite merveille
