


Helliconia, planète de type terrestre, surveillée depuis des siècles par un satellite terrien, tourne autour de deux soleils, Batalix et Freyr. Son orbite autour de Batalix dure une petite année de quatre cent quatre-vingts jours. Mais elle accompagne Batalix autour de Freyr en mille huit cent vingt-cinq petites années. Parce que Freyr est une étoile géante et que cette grande orbite est très elliptique, Helliconia connaît un terrible hiver de plus de cinq cents ans, un été torride de même durée, et entre les deux un bref printemps. Ces saisons sont si longues que les habitants d'Helliconia, humains et phagors, n'en conservent pas le souvenir, sauf dans leurs légendes.
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J'ai lu les tomes 1 et 2 pour l'instant.
Le premier a été une semi-déception. Sa lecture a été plutôt laborieuse. Je m'attendais à un planète-opéra grandiose avec des personnages charismatiques qui s'épanouiraient au soleil après un long hiver et il se trouve que c'est à la fois ça et pas du tout.
En fait, le livre se présente sous forme de chroniques, de chroniques presque impersonnelles, à tel point que j'ai eu l'impression de lire un livre d'histoire et moi l'histoire, c'est franchement pas mon truc. J'aurais préféré qu'il se focalise un peu plus sur la planète elle-même et sur les particularités écologiques, et de ce côté-là, c'était plus qu'intéressant. L'auteur a crée un monde surprenant, parfaitement cohérent - de mon point de vue hein, je ne suis pas scientifique - d'une richesse incroyable.
Le deuxième tome...
Sur les cinq cent neuf pages du poche que je viens d'ingurgiter dans la douleur, on pourrait en élaguer allègrement quatre cents. Tout ce qui aurait pu être intéressant est dilué, réduit à la portion congrue. L'auteur en jetait une petite miette de temps en temps, de quoi ranimer mon attention moribonde.
Ce que j'appelle intéressant ? L'évolution du climat, l'évolution des terres, des océans pendant ces mille ans que dure l'été helliconien. L'adaptation physique des êtres qui peuplent la planète, les hommes, les proto-humains, les phagors, les animaux, les plantes. Le secret de leurs origines. Ce n'est pas la matière première qui manquait pourtant...
Au lieu de ça, je me suis retrouvée à suivre une histoire qui regroupent trois thèmes que je déteste profondément : la politique, les guerres de religion et le reality-show.
La période que l'on suit se déroule à peine sur un dixième de l'année helliconienne. On suit les intrigues de cours sordides de deux trois royaumes imbriqués dans des querelles et des guerres dont les principaux intéressés ne se rappellent même plus des raisons. L'ignorance et l'obscurantisme religieux sont les mots d'ordre, et à la rigueur, cela aurait pu produire un ou deux personnages intéressants. Un bon méchant bien malin et vicieux à souhait, ça a son charme. Et bien même pas.
Le personnage le plus intéressant avait le charisme d'une méduse, alors je vous laisse imaginer les autres. Du coup, suivre les mille et une péripéties du roi machin-chouette qui est amoureux fou de sa femme mais qui divorce d'avec elle pour épouser une princesse nubile pour conclure une alliance avec un autre roi machin-chouette qu'il déteste, j'ai atteint un degré de saturation maximal.
Et pour ceux qui se demandent pourquoi j'ai parlé de "reality-show", imaginez-vous que la station de surveillance, Lavernus, jadis envoyée par la Terre ne se contente pas d'observer et d'étiqueter tout ça dans leur banque de donnée, mais en retransmet l'intégralité à la planète-mère pour en faire profiter le public terrien. Du voyeurisme à l'échelle galactique, rien que ça...
Ah oui, et tant que j'y suis, un détail qui m'a prodigieusement agacée tout au long du livre : les noms à rallonge. Quelques exemples : JandolAnganol, MyrdemInggala, SartoriLrvrash, TatromanAdala, Gravabagalinien... C'est pas humain de devoir lire et retenir tout ça. La plupart du temps, j'étais même pas sûre de qui était qui x_x.
Je ne sais pas si c'est encore la peine de le dire après tout ça, mais grosse grosse grosse déception. Il me reste un tome à lire. Je ne sais pas si j'aurai un jour le courage de l'ouvrir.