To spoil : abimer, gâter. Donner des indications, au futur lecteur, qui risquent de lui gâcher son plaisir. Je garde le terme anglais.
C’est une remarque de SN qui m’a fait prendre conscience du problème de ‘spoil’ dans la critique. Est-ce inévitable ? Le ’spoil’ est il vraiment dramatique dans ce cas ?que tu en tartines un poil trop, à tel point que tu dois réfreiner tes envies de spoiler à intervalles réguliers
Je vais donner mon avis, qui n’est que mon avis évidement. Par contre j’attends le votre…
Dans un premier temps, il est clair que le spoil peut être totalement évité. Il suffit de prendre le quat’ de couv’ et de donner son avis. Point barre. Avec le gros avantage que ce n’est pas trop fatiguant. Et le gros inconvénient que ce n’est plus une critique, fondée et discutable, par définition. De plus je dis suffisamment que les quat’ de couv’ sont nuls, donc je ne vais pas m’en servir !
Résultat, pour la critique, il faut conter un minimum l’histoire. Et nous nous retrouvons avec deux cas :
. Cas 1 : l’histoire est basique genre space opera old school, au hasard ‘le roi des étoiles, d’E. Hamilton’. Ou bien le scénario suit un canon et il n’est pas nécessaire de développer outre mesure. La Fantasy épique est clairement dans ce cas, tellement ce genre est balisé. Attention, ‘balisé’ ne signifie pas inintéressant. Personne ne lirait Conan Doyle dans ce cas !
. Cas 2 : l’histoire est totalement ouverte et mélange allègrement, politique, sociologie, sciences et autres. Toute une partie de la science-fiction est dans ce cas et n’est pas prédictible par le lecteur dans la mesure ou la seule limite est, en théorie, la cohérence de l’œuvre et/ou l’imaginaire de l’écrivain. Impossible de réaliser la critique, en laissant le lecteur ‘remplir les blancs’. Si le lecteur veut s’informer, le critique doit nécessairement lui donner un certain nombre de clés, clés qui se transforment rapidement en ‘spoil’. Un rapide coup d’œil sur les diverses critiques de titres SF vous confirmera le fait… et les auteurs sont souvent un peu gênés d’être obligé de livrer une partie du mystère !Essayez de faire une critique de REYNOLDS sans spoiler ! Je ne parle même pas d’essayer de faire un résumé du scénario en moins de 200 lignes. Donc là, pas le choix.
Est-ce gênant ? Clairement, non. Pour reprendre l’exemple de REYNOLDS, l’œuvre est tellement dense que le spoil est soluble dans le livre. Par contre, le lecteur saura si oui ou non, ça lui fait envie. C’est quand même là l’objectif.
En clair, plus le scénario est basique plus le spoil est génant. (Les jeux vidéo sont un bon exemple).
Voilà. A vous.