On demande un amateur de Brutal Death ?
Pour découvrir ce genre, d'abord, il est conseillé d'être d'ores et déjà amateur de death old school, et de musique speed, puisque le brutal Death lent, ça n'existe pas, et que le mid-tempo n'y est qu'anecdotique. Pour la suite, je vais donner des "pourcentages" représentant la violence des groupes (incluant le bpm, etc..); le Death classique se situe entre 60 et 80%, le Brutal entre 75 et 90%.
Pour débuter:
Deicide (85%)et
Cannibal Corpse (85%) (avec une préférence pour le premier). Les groupes fondateurs. Ceux qui se sont aperçu que le death basique était mid-tempo et ont décidé de rajouter de la vinaigrette. La plupart de leurs compositions ne dépassent pas les cinq minutes, la batterie est très présente... .
Deicide a l'avantage de deux guitaristes d'un bon niveau, mais vous n'en profiterez que sur les albums
Legion et
Serpents Of The Light, le second étant le manifeste officiel du Brutal Death a égalité avec
Butchered At Birth de
Cannibal Corpse.
Ensuite: Les groupes de Brutal, on en trouve à profusion. De
Hate Eternal (80%) à
Suffocation (85%), ils servent une resucée de la recette des groupes précédents, sans grande innovation. Certains ont rencontre les mouvements punk/hardcore pour en faire du grind metal (
Cephalic Carnage (90%)), mais je sens que ça ne va pas être vos préférés, alors on va plutôt s'intéresser à ceux qui valent le coup: les groupes innovant et originaux.
Hypocrisy (75-80%) : Non, je ne parle pas de l'Hypocrisy de
Catch 22 ou
The Arrival, mais du génial
Abducted. Tägtren a eu l'idée géniale (et oui une de plus) de ne pas concentrer la brutalité dans la double pédale, mais dans une agressivité décuplée des guitares, avec des riffs absolument monstrueux (en comparaison, la guitare rythmique de New World, sur
The Arrival, est plutôt calme). Le headbang est immédiat, la qualité musicale est autant dans la rythmique que les solos... . Seul défaut: un mur de guitare toujours en train de gigoter, ça finit par "remplir" les oreilles au sens propres, c'est vraiment l'impression qu'on a après de nombreuses écoutes.
Nile (90%) : Voilà du beau, voilà du grand. Hyper violent et extrêmement dur à appréhender, avec une voix sortie d'outre-tombe, des riffs de guitare assassins, une batterie boostée aux stéroïdes et deux guitares solistes absolument...incroyables. Karl Sanders est pour moi le meilleur guitariste du milieu Death, toutes variations confondues. Mais le vrai génie de
Nile réside dans la façon dont les morceaux sont ambientés: utilisation de guitares sèches, de synthétiseurs parfois, de choeurs, destinés à donné une ampleur et une capacité à terrifier jamais égalée (écoutez The Blessed Dead, sur
In Their Darkened Shrines, pour vous en convaincre, voir le long et épique Unas Slayer Of The Gods). En concert à Paris le 11 septembre, pour ceux que ça intéresse. Contactez-moi par MSN pour obtenir des morceaux, et évitez les deux premiers albums si vous n'avez pas l'habitude d'une production absolument dégueulasse (ya pas marqué Dan Swanö ici).
Dying Fetus à ses débuts (80%) et Misery Index récemment (90%) : A savoir que le second groupe est formé d'anciens membres du premier.
Dying Fetus avait ouvert la voie en mariant hardcore et death sans former du grindcore, plutôt une sorte de groovy Death très rythmé et plus rapide que normal, avec quelques passages typiquement hardcore (grosse basse de Jason Netherton, etc...). Plus récemment, le groupe s'était orienté vers un Brutal Death classique tirant vers le grind, alors que
Misery Index s'affirmait comme la pointe du Grind Death...pourquoi pas. Sauf qu'il y a
Dissent, le dernier album de
Misery Index. Un EP de 17 mn qui révolutionne toute une branche du Death, en la mariant non au hardcore, mais au punk des débuts: batterie clashante avec excellente caisse claire (Kevin Talley, aujourd'hui parti, est aux fûts, et s'impose comme le meilleur batteur du Death et sans doute un des meilleurs au monde), guitares graves mais agressives, une voix déchirée et quelques break mid-tempo ponctués de solos du plus bel effet, le tout servi par une production magnifique...j'attends avec une énorme impatience leur prochaine VRAIE galette, parce que
Dissent est une révolution et un sans-faute qui donne la pêche instatanément (noter un premier morceau, Sheep And Wolves, qui joue sur l'ambiance avec un riff complexe et un Talley pas encore aussi énervé que par la suite, très agréable).
Vital Remains (85%) : YA BOOOOON ! ce groupe est un perfectionnement de la facture classique qui s'inspire de la technicité de groupes comme
Nile, tout en restant fondamentalement classiques: les ambiances sont ici anecdotiques, tout est dans les riffs assassins catchy, la batterie efficace (ce groupe met un point d'honneur à parfaire sa prod) et surtout un guitariste soliste dément ! Mon groupe de Brutal préféré, avec en plus Glen Benton (
Deicide) au chant sur
Dechristianize qui donne une puissance folle au combo, enfin bref, à écouter, quoi !
(Mais le prog, c'est bien aussi Aenima...
)