En vrac, les derniers bons animes que j'ai vu avec leurs critiques :
Wolf's rain
Wolf’s rain se déroule dans un monde post-apocalyptique pas très bien défini. Dévastée il y a 200 ans, la surface de la planète est principalement constituée de déserts et de ruines. Pourtant la vie a bel et bien repris son cours : les hommes subsistent de leur mieux dans cet univers morose où seules certaines villes sont habitées. Dans leurs forteresses volantes, les nobles gardent jalousement les vestiges de la technologie d’antan.
Mais c’est sur le plancher des vaches que vont se croiser les destins de nos héros Kiba, Tsume, Hige et Toboe, quatre loups fondus dans la population humaine. Car voyez-vous, les loups sont censés être les ancêtres de l’humanité… et les rares spécimens restants ont le pouvoir de « duper » les hommes en affichant une apparence humaine lorsque le besoin s’en fait sentir, c'est-à-dire la plupart du temps. Faut dire que dans l’esprit de la population, cette espèce a disparu il y a plus de deux siècles... Au début ça fait tout drôle de voir les protagonistes changer sans cesse de forme (sans transformation figurée hein, c’est juste une histoire de « perception »), tout en gardant leur don de parole. Finalement on s’y habitue bien et puis le character design a vraiment du caractère. Par contre les mecs de Bones ne savent pas dessiner des nez de face (!), problème que l’on retrouve dans Jyu oh Sei par exemple.
Le fil directeur de l’histoire est une prophétie mettant en scène un loup « élu » censé ouvrir la porte du Paradis à l’approche de la fin du monde. Les quatre compagnons tentent donc de découvrir l’emplacement de cet Eden, et comment y pénétrer. Evidemment, les nobles sont eux aussi passablement intéressés (enfin surtout un) et feront tout pour les doubler. Au cœur de cette lutte se trouve la « fille-fleur », un être mi-humain mi-plante que se disputent plusieurs aristocrates, et pour cause, elle est la seule capable d’ouvrir la porte vers le Paradis. Le scénario reste volontairement brumeux mais suffisamment clair pour éviter toute frustration. Plusieurs autres personnages importants débouleront dans l’aventure, comme la scientifique Cher, son ex-mari Hubb et le chasseur de loups Quent, toujours accompagné de son terrible chien nommé Blue. Au fil des 26 épisodes (les 4 épisodes-résumés ne comptent pas !), les liens entres ces personnages et les quatre hommes-loups se noueront et se dénoueront dans un tourbillon d’évènements tragiques à fort potentiel lacrymal. Difficile de rester impassible devant les souffrances qui leur seront réservées.
Si les décors dévastés ont un cachet impressionnant, la bande son frise la perfection. Les voix sont excellentes, les musiques variées, magnifiques (pour une fois l’opening et l’ending sont réussis), bref c’est le sans faute. Après on pourra reprocher la lenteur caractéristique de l’anime et la relative rareté des scènes d’action (souvent sanglantes et brutales, miam)… mais c’est bien le seul vrai défaut de cet anime enchanteur. J’ai vraiment adoré tous les personnages, mis en relief par d’utiles flashbacks et des traits de caractères bien distincts, limite caricaturaux mais qu’importe, tout ceci n’est que broutille à côté de la puissance phénoménale de cette aventure. Un gros coup de cœur.
9 / 10
PS : j'ai retrouvé ta petite critique Gregor d'ailleurs ^^
Perfect blue
Ca faisait longtemps que j'avais envie de découvrir le premier Satochi Kon... c'est désormais chose faite ! Vraiment, nous avons là un très grand film doté de multiples qualités, autant sur le fond que sur la forme.
Pour un film datant de 1997, traiter les dérives d'internet est déjà visionnaire, mais le film se concentre surtout sur les troubles psychologiques d'une chanteuse à succès qui "trahit" ses fans en passant au cinéma. La frontière entre menaces réelles et paranoïa sera de plus en plus indiscernable, et même le spectateur ne sait pas toujours ce qui relève de l'imaginaire ou de la réalité. La schizophrénie progressive de Mima est parfaitement rendue, pour cela le réalisateur joue sur les transitions floues entre réalité et fiction (scènes de cinéma).
En outre l'aspect technique est tout à fait honorable et inventif... L'excellente mise en scène propose un histoire haletante entrecoupée de séquences plus lentes et angoissantes où l'héroïne sombre petit à petit dans la confusion la plus totale. Certains passages très violents m'ont vraiment pris aux tripes et on n'a aucun mal à se sentir impliqué dans la vie riche en émotions de Mima. Le scénario en lui même est plutôt classique mais la fin m'a néanmoins surpris, et cela malgré son caractère un peu prévisible.
De toute façon les évènements s'enchaînent tellement brillamment qu'il serait déplacé de critiquer quoi que ce soit concernant l'histoire. A mon avis Perfect blue a tout du film culte.
8 / 10
Ouran High School Host Club
Alors, à quand une critique cinglante et sans pitié pour Ouran High School Host Club ? Pas aujourd'hui en tout cas ! Je m’excuse d’avance, mais je vais me contenter d’ajouter une critique tout ce qu'il y a de plus conformiste, en parfait accord avec les éloges précédents.
L'histoire démarre sur un raccourci scénaristique douteux : le fameux vase brisé obligeant Haruhi à intégrer le club n’est en fait qu’une pirouette non dissimulée, et on retrouvera ce genre d'événements improbables tout au long de l'anime, avec le plus souvent un commentaire sarcastique d'un personnage ou un petit panneau dénonçant cette incohérence du scénario. En effet Ouran High School Host Club assume parfaitement son rôle de parodie critiquant habilement les ficelles éculées du shojo de base. Les coloris honteusement flashy et les pluies de roses ponctuant systématiquement le récit sont encore d'autres exemple de cette volonté des auteurs de se moquer gentiment des animes "pour filles".
Pour nous servir cette histoire déjantée voire farfelue, des personnages délicieusement caricaturaux nous sont présentés :
- le blondinet d'origine française se prenant pour un prince médiéval et s'exprimant avec une emphase ridicule
- les jumeaux si complices que leur intimité frise l'inceste
- le grand brun timide et renfermé qui ne gaspille jamais sa salive gratuitement
- le gosse tout mignon entouré de peluches et de sucreries
- le binoclard qui a la classe mais franchement calculateur à souhait, le "cerveau" du groupe
+ l'ingénu Haruhi, qui frisera la crise de nerfs à de multiples reprises devant l'odieux comportement de ces sales bourgeois.
A l'aide multiples flashback et d'épisodes qui leur sont consacrés, la personnalité de chacun de ces "héros" sera développée avec talent. Chacun est vraiment intéressant et on finit par tous les aimer pour ce qu'ils sont : des lycéens carrément attachants.
Pas besoin de trame de fond, les épisodes s'enchaînent à vitesse grand V, tissus de gags crétins et de vannes tordues... mais aussi d'émotion, de tendresse. Au passage la gestion des pancartes expliquant l'implicite des situations est une franche réussite, et je ne suis pas parvenu à me lasser du singe qui laisse ses peaux de bananes un peu partant à l'académie Ouran... On ne s'ennuie jamais, on est surpris, émerveilles, conquis du début à la fin. Et tout ça sans ecchi superflu, sans séquences "émotions" ratées, sans temps mort, bref... y'a rien à jeter. Même la réalisation (décors, personnages animation) s'en sort avec les honneurs ! En un mot comme en cent, Ouran High School Host Club est une comédie absolument inoubliable, donc forcément immanquable.
9 / 10
Jon roh : la brigade des loups
Je viens tout juste de revoir ce film que j'avais quelque peu oublié depuis le temps !
Sur fond de quasi guerre civile entre forces gouvernementales et organisations terroristes, on suit un certain Kusuki Fuze, soldat d'élite viré de l'armée après avoir refusé d'abattre une jeune fille porteuse d'une bombe. Hanté par ce souvenir, Fuze décide de se rendre à l'endroit où sont entreposées les cendres de la kamikaze. Il y rencontre la grande soeur de la fillette, avec qui il se lie d'amitié. Mais Fuze est surveillé, on le soupçonne d'appartir à la "brigade des loups", groupe rebelle infiltré dans l'armée jusqu'au plus haut niveau...
Difficile de savoir qui est avec les terroristes et qui soutient le gouvernement. Même la police entre en conflit avec l'armée et son unité d'élite... De ce point de vue, le scénario est vraiment bien fichu, entremêlant les pistes et brouillant l'esprit du spectateur. Le design un peu old-school reste très soigné et agréable (notamment les fameuses armures !). L'histoire d'amour est elle aussi une réussite, entre le mutisme de Fuze et la pudeur d'Amemiya. En tout cas la mis en scène efficace n'a aucun mal à convaincre.
Un très très bon film, adulte et soigné. Le ton reste sombre et l'humour n'y tient pas une grande place, mais l'ensemble est tellement bien fichu. Un must !
8 / 10
5 Centimeters Per Second
Hoshi no Koe avait un grand potentiel et pourtant il m'a déçu. Reprenant quelques-uns de ses thèmes phares (amour à distance, évolution des sentiments au fil des années...), 5 centimeters per second m'a quant à lui convaincu. En fait, cette histoire en trois chapitres aurait difficilement pu être plus réussie. Visuellement c'est clairement une des plus belles productions que j'ai jamais vu, c'est tellement magnifique que je me suis surpris à scotcher sur des paysages, me forçant à revenir en arrière pour lire les sous-titres que je venais de rater! Difficile de décrire avec des mots une réalisation de cette qualité. Les environnements sont juste sublimes et très bien mis en valeur, l'animation est au poil, l'ambiance se montre onirique et apaisante... bref, ça poutre méchamment. En outre, de très belle musique accompagnent discrètement le récit. Tout petit bémol concernant le design des persos qui manque quand même de personnalité, mais c'est quand même bien mieux que dans Hoshi no Koe.
Si on se penche du côté de l'histoire d'amour, là encore on frise le sans faute. Le comportement des protagonistes, leurs pensées du moment, leurs objectifs, leurs regards sur l'avenir, le présent ou le passé... tout sonne terriblement juste. Il n'y a pas de superflu, pas de vannes débiles ni de bouleversements stupides, ça se tient du début à la fin. Très loin des amoureux archétypaux, nos deux héros sont finalement des ados banals mais touchants, juste des êtres "normaux" qui nous ressemblent. A cause de la distance physique puis temporelle qui se crée entre eux, leur passion n'arrive pas peut pas s'exprimer, elle reste contenue du début à la fin. Leur amour semble tragiquement voué à l'échec. Afin d'aérer le récit, notons que certains personnages périphériques sont parfois impliqués, sans jamais voler la vedette au couple principal je vous rassure. En une courte heure, trois brèves étapes de leur jeunesse défilent donc avec poésie et tendresse, et pourtant le pathos n'est jamais au programme. La douleur suinte en surface, tout en restant contenue voire simplement suggérée. Peut-être l'émotion aurait-elle mérité d'être plus mise en avant ? Mouarf, je pinaille.
Vraiment, cette histoire d'amour impossible nous est narrée avec un talent et une finesse assez rares. Si le contemplatif et la simplicité ne vous effraient pas trop, jetez-vous dessus. Moi j’en redemande.
8 / 10
Voilà, j'espère que dans le lot vous trouverez quelque chose d'intéressant !
