Les Dragons de la Cité Rouge / Erik Wietzel

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Albéric
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Les Dragons de la Cité Rouge / Erik Wietzel

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Résumé: Les Dragons de la cité rouge
Le prince héritier de Redfelt a été enlevé.
La rançon ? Une épée magique : elle retiendrait prisonnières les âmes des dragons qui ont failli réduire Redfelt en poussière trois siècles plus tôt.
Mais les émissaires royaux disparaissent avec la lame. La reine Éline se tourne alors vers son ancien amant : Alec Deraan. Officier autrefois promis à un brillant avenir, il est désormais un chasseur de primes, tourmenté par un lourd secret… Troublé par ses retrouvailles avec une souveraine qu’il lui est interdit d’aimer, Alec accepte la quête à contrecœur et s’envole vers des contrées lointaines. Le temps presse : les dragons de l’épée pourraient se réveiller et achever la destruction interrompue il y a trois cents ans.

Le chasseur de prime Alec Deraan a été mandaté pour chasser une troupe de possédés d’un domaine seigneurial de son domaine, qui s’avère être ce qu’il reste d’une mission de secours envoyé par la reine de Redfelt. Ça tombe bien, Alec est son premier amour et son dernier amant. Contre pièces sonnantes et trébuchantes, il revient au pays où il a faits ses armes pour accomplir la quête dans lequel l’ex prince-consort à perdu : ramener à la fois le prince héritier et la rançon destinée à le libérer (Magioris, une épée magique ancestrale aux sombres secrets dont tout le monde veut mettre la main dessus). C’est donc un peu l’histoire d’un aller et d’un retour… ^^


Ben, ce roman indépendant était sympa mais j’ai eu pas mal de difficultés à me prêter au jeu. Si je l’avais lu beaucoup plus tôt dans mon parcours de lecteur je pense que je l’aurai bien aimé, mais là j’en vu d’autres… Du coup je peux le recommander aux néophytes, aux casual readers et aux easy readers qui veulent quelque chose de pas prise de tête. blink

Les + :
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- les dragons qu’ils soient amicaux, inamicaux ou carrément monstrueux sont comme dans Elamia assez réussis, et le duo Arkan / Cestia m’a rappelé aux bons souvenirs de mon film culte Le Vol des dragons (rhââ lovely cette histoire où un étudiant transformé en dragon affronte avec ses amis heroic fantasy la science de la magie avec la magie de la science !)
- le duo entre l’anti-héros et Arkhan son compagnon draconique est déjà bien rôdé
- le numéro de duettiste entre l’anti-héros et son exigeante démone-gardienne n’est pas mal non plus
- l’écriture et la narration fluides qui fait alterner les POV de l’anti-héros et de ses poursuivants, de la reine qui doit faire face aux comploteurs et celui du prince qui doit faire face à ses ravisseurs
- les scènes d’action sont efficaces, avec mention spéciale au final dantesque où Meg-Hator, Meg-Ul et Meg-Araion jouent le rôle de kaijus médiévaux-fantastiques ^^


Les - :
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- un univers de Potemkine (mais qui montre que l’auteur a bien roulé sa bosse dans les milieux rôlistiques)
- la récurrence de bons vieux clichés dont je n’ai pas envie de faire la liste par chrétienne charité (genre le cheval de la princesse qui s’emballe, mais rattrapé in extrémis par un jeune et bel officier avant de chuter d’une falaise… ou le mentor fantomatique qui vient du passé pour au héros et au lecteur tout expliquer… qu’est-ce que j’ai pu lever les yeux au ciel !)
- les scènes de sexe soft qui n’amènent pas grand-chose finalement à part montrer qu’on n’est pas dans la Fantasy YA et ses quarterons de héros puceaux et pucelles, et par-là même le pacte entre Alec et Shen Sey présenté comme faustien alors qu’en fait il n’y a pas de quoi fouetter un chat quand on n’a pas un balais dans le cul
- le manque d’émotion dégagé par les personnages (la reine apprend la mort de son époux et pas un sanglot, pas une larme… Et c’est tout le temps comme ça ! Retour à la case départ pour Alec qui voit la seigneurie qu’il devait protéger décimée par la créature qu’il a oublié de trucider et pas un regret, pas un remord ; le petit prince tue son premier homme et pas un frisson non plus ; Alec voit la belle Jade avec laquelle il roucoulait se faire déchiqueter vivante, et paf il passe directement à autre chose en deux temps trois mouvements…)
- les homines crevarices à la limite de la caricature qui reprennent en chœur les diatribes de Nicolas Sarkozy sur les assistés et celles de Marine Le Pen sur les étrangers… et en plus de cela c’est des comploteurs à la petite semaine incapables de mettre en œuvre leur programme de régénération nationale et leur projet d’invasion surprise du pays voisin qui vont se retourner immédiatement contre eux (et bien évidemment les rats vont rouler des mécaniques avant de quitter le navire à la hâte)
- les péripéties pour aller du point A ou point B qui semblent tirées de la table des rencontres aléatoires utilisée par R.A. Salvatore pour la saga de Drizzt Do’Urden (un démon-gardien, une tribu orc, des sorciers guerriers héros elfes noirs, des assassins démoniaques, une tribu barbare et tutti quanti…)


Narrativement on est dans les techniques narratives des séries télé, donc dans celle des bons vieux romans-feuilletons, ce qui fait que l’auteur appartient bien au courant néo-classique de la fantasy… Mais si une série fonctionne c’est parce que les personnages, l’univers et le ton de la série ont été fixés au départ par le ou les épisodes pilotes et ce n’est pas le cas ici. Alors on essaye de rattraper le coup en jouant la carte du flashback, mais on nous raconte successivement son enfance malheureuse, sa carrière à Redfelt qui l’amène de la caserne à l’antichambre du pouvoir, sa démission soudaine et son long exil, sa rencontre avec Arkhan et son pacte avec Shen Sey. A l’arrivée, on nous présente l’essentiel au bout de 100 pages pour obtenir en plus un gros trou d’air dans le récit…

En fait les défauts auraient pu être des qualités si on avait joué plus franchement la carte de l’humour. Là c’est trop sérieux pour être pris au 2e degré et il y a trop d’humour et de clin d’œil aux classiques du genre pour être pris au 1er degré donc j’ai été un peu le cul entre deux chaises. Alors oui, on peut faire quelque chose d’epicness to the max derrière la grosse déconne, mais pour cela il faut de la vista. Malheureusement, à ma connaissance l’auteur a arrêté sa carrière d’auteur fantasy avec cet ouvrage ci alors qu’il était en bonne voie pour marcher dans les pas de Michel Robert ou de Pierre Pevel, ou mieux encore d’un Jim Butcher ou d’un Simon R. Green… En plus c’est con, il avait fait du foreshadowing pour la suite en semant des petits cailloux blanc qui nous aurait amené aux commanditaires de la superbe mais démoniaque Shen Sey. Misère de misère !
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