
Résumé du tome 1 de Hawk & Fisher :
La guerre au crime est éternelle !
Haven est une ville sombre et dangereuse, qui grouille de lanceurs de sorts, voleurs et monstres en tout genre. Tout y est à vendre. Tout, sauf Hawk et Fisher, deux gardes, mari et femme, qui n 'ont ni leur épée ni leur langue dans leur poche. Ce sont les deux seuls êtres intègres à cent lieues à la ronde, craints par tous les malfrats des bas-fonds, et ils ont décidé de faire le grand ménage.
Assignés à la protection du conseiller Blackstone, ils l'escortent à la réception que donne Gaunt, l'un des plus puissants sorciers de la ville. Comme des accords politiques doivent être discutés, Gaunt a décidé d'isoler pour 48 heures son manoir du reste de la ville, en dressant tout autour une barrière magique. Rien ne peut entrer, rien ne peut sortir.
Bref, une mission petits-fours et grands sourires pour Hawk et Fisher : l'horreur ! Heureusement, lorsque les invités se font assassiner les uns après les autres, le naturel revient au galop... Sauf que là, le meurtrier est peut-être surnaturel et qu'ils sont bloqués avec.
Je vous résume le truc en une formule : un roman d’urban fantasy qui balance entre Agathie Christie et Sin City !
L’introduction est super chouette, on retrouve le Rupert et Julia de La Nuit de la lune bleue qui ont refait leur vie sous le nom de Hawk et Fisher, époux à la maison, officiers de police à la ville. Ce sont des personnages de cop show eighties, donc impossible de s’enlever de la tête le duo formé par Mel Gibson et René Russo danse Lethal Weapon !
A son habitude, l’auteur alterne jolies descriptions digne d’un roman-feuilleton dix-neuvièmiste, et scène d’action musclées dignes d’un blockbuster hollywoodien. Bref, l’auteur rempile dans la formule ou est tellement à l’aise : le serial. (Il faut dire qu’ici, on mélange dès le départ le Dracula de Bram Stoker et le Vampires de John Carpenter !)

Au final on se retrouve avec un univers médiéval-fantastique mi Renaissance mi-Révolution industrielle empreint d’un esprit comics de bon aloi, où les guerriers en armure remplacent les policiers, les mages les super héros et les supervilains, les créatures magiques les alliés ou les adversaires des uns et des autres ! Je n’aurais même pas étonné de voir débouler à l’improviste un alter ego de Batman ou de Daredevil… (encore que, Adam Stalker c’est un peu un Bruce Wayne grimm & gritty ^^)
L’ambiance est tendue à Gotham City, euh pardon, la ville de Haven, car le pire cauchemar vient de survenir pour les connards : l’alliance entre un politicien honnête, un sorcier altruiste et un duo de flics dont l’intégrité n’a d’égale que la témérité… Les racailles d’en bas se font dessus depuis le nettoyage d’Hell Kitchen, euh pardon, du Crochet du Diable par le mage Gaunt, l’impitoyable défenseur des classes laborieuses, et les racailles d’en haut serrent des fesses depuis qu’ils se savent directement visés par un grand projet de réforme de la cité… Bref, Le changement c’est maintenant !!!
Le politicien qui veut changer les choses présente de faux airs d’Abraham Lincoln. Sûrement une coïncidence… ^^
Une grande réception qui réunit l’élite financière et social de la cité (sic), nous permet comme moult autres ouvrages de l’auteur de faire connaissances avec le who’s who en glissant au gré des dialogues et des pensées d’un personnage à un autre, nous permettant de découvrir leurs forces et leurs faiblesses, leurs amours et leurs haines, leurs ambitions et leurs craintes… Quelque soit le livre, j’ai toujours adoré ces grandes messes qui précédent le drame à venir. Ici, il faut être aveugle pour ne pas voir que ce meurtre en chambre close, suivi d’un huis-clos et des traditionnelles recherches d’indices et dépositions des invités, puise largement dans les œuvres de la Duchesse de la Mort Agatha Christie !

Qui est donc l’assassin de William Blackstone ?
- Gaunt, le sorcier justicier…
- Visage, la fidèle sorcière…
- Bowman, l’adjoint queutard…
- Katherine, l’épouse volage…
- Dorimant, le loyal conseiller…
- Roderick Hightower, le vieux général à la retraite
- Adam Stalker, le héros légendaire (probablement un lointain ancêtre des Deathstalker de la saga SF Traquemort)
Les twists étant éventés assez tôt, brièveté du roman oblige, il n’est pas trop difficile de diriger ses soupçons sur Mademoiselle Rose, le Colonel Moutarde, Madame Leblanc, le Docteur Olive, Madame Pervenche ou le Professeur Violet… A moins que l’assassin ne soit un vampire, un loup-garou, une succube ou un majordome… ^^
On suit à la lettre le cahier des charges du roman policier anglais old school, du coup quand le côté actionner refait surface avec des meurtres sanglants puis des bastons qui roxent du poney… ça fait un peu étrange !
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OK au mélange des genres, mais le grimm & gritty est-il soluble dans le classicisme d’Agatha Christie ? Ici la mayonnaise n’a pas entièrement pris avec moi en raison des sautes de tons et de registres…
J’aurais toutefois mis 4 étoiles à ce tome d’introduction en raison de la coolitude de truc, si je ne savais pas que l’auteur avait été plus ambitieux et plus talentueux dans d’autres de ses créations, maîtrisant mieux le format court ultérieurement (je vous renvoie à mes critiques des épisodes du serial Nightside). Mais l’histoire courte, simple et facile d’accès dont parfaite pour les easy readers !