[Cycle] Les Chroniques de Nezubse / Nicolas Baillencourt

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Albéric
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[Cycle] Les Chroniques de Nezubse / Nicolas Baillencourt

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Résumé du tome 1 : Le Sceptre Nythahâne
Les lointaines guerres contre les écumeurs ont laissé des marques dans le paysage de Nezubse et bouleversé la répartition des forces sur l'échiquier des puissants de ce monde. Près de deux siècles plus tard, nombreuses sont les rumeurs qui affluent encore quant aux circonstances exactes dans lesquelles les combats auraient pris fin. Bien que ces temps semblent échus, Taëk, un jeune Tíatien auquel son père demande de retrouver de par le monde un vieil ami, va rapidement se rendre compte que les guerres ne sont pas l'apanage d'une époque révolue. Dans une atmosphère agitée, l'univers de Nezubse va révéler son plein de mystères et de complots. Qu'attend de lui cette confrérie singulière dans laquelle le jeune Tíatien se fait enrôlé ? Qui peut bien vouloir mettre un terme à l'alliance vitale entre les différentes peuplades qui se partagent ce bout de continent ? Et pourquoi ? Les circonstances vont conduire le jeune homme et ses compagnons d'infortune à s'aventurer toujours plus loin afin de découvrir ce qui se cache derrière ces événements troublants dont les ramifications ne cesseront de s'étendre, les jetant sur des pistes toujours plus hasardeuses. Le Sceptre Nythahâne, premier volet introduisant la saga Les Chroniques de Nezubse, s'inscrit dans la lignée des grandes séries de la fantasy. Complots, enlèvements, embuscades, magie, initiation, tous les grands ingrédients qui ont fait l'essence de la fantasy sont réunis au sein d'une intrigue féconde qui saura vous emporter loin, dans les contrées septentrionales de Nezubse.
[video]https://www.youtube.com/watch?v=AH9RJMRK7CU[/video]

Pour commencer, merci à l’auteur qui m’a fait découvrir son univers des Chroniques de Nezubse. J’espère n’être ni trop sévère ni trop indulgent avec son « bébé »… ^^


L’univers :
Des royaumes humains et non humains, des fédérations et des confédérations, des peuplades nomades ancestrales et de mystérieux envahisseurs outre marins. Ah ! Ça sent cette bonne vieille fantasy classique des années 1980 /1990, repris avec bonheur par les premiers auteurs des écuries Mnémos et Bragelonne (vous savez, les Colin, Gaborit, Malagoli, Grimbert, Robert et compagnie…). Autant les Phaënes m’ont fait penser à des elfes alchimistes, magiciens et télépathes, autant je n’ai pas trop su me représenter les Kedhbahânes, leur esprit de groupe et leur magie ritualiste…
Après on retrouve quelques clichés quasi inhérent à la high fantasy, comme le naming truffé de trémas ou d’accents circonflexes, mais rien de bien méchant, et quelques passages qui livrent de manière peu naturelle des successions d’informations sur le worldbuilding ou le magicbuilding (qui font immédiatement penser aux gimmicks biens connus des Jeux De Rôles ^^).
http://www.bouletcorp.com/2010/05/21/fantasy/

Les personnages :
Qui dit fantasy mainstream, dit héros adolescent qui part à l’aventure, rencontre des amis qui vont l’accompagner dans sa quête, et découvrir des pouvoirs et des responsabilités dont il ignorait jusqu’à l’existence avant d’aller affronter les méchants du moment. Mais ouf, mais pas de mentor magicien (démerde-toi avec tes pouvoirs gamin…^^), pas de prophétie machin (enfin si, il y a un peu de teasing dans la dernière scène du tome 1), pas d’épée magique à retirer d’un rocher pour accomplir sa destinée (bref Arthur et Merlin, ou la version anglo-saxonne de l’archétype universel du héros aux mille et un visages).
J’ai bien accroché au personnage d’Aëlie, assez rafraichissant des littératures de genre parfois bien fournis en midinettes et en cagoles, toutes horripilantes au possible avec leur d’ego, leurs atermoiements et leurs pétages de plomb…
Ne me demandez pas pourquoi, mais plus l’histoire avançait et plus je trouvais que son duo avec Taëk présentait de faux-airs de Parn et Deedlit des Chroniques de la guerre de Lodoss (ce qui venant de ma part constitue un compliment ^^).
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Pour les autres personnages, c’est sympathique mais un peu anecdotique à ce stade du récit.


L’histoire :
On reprend la bonne vieille formule de l’adolescent qui part à l’aventure découvrir le vaste monde, avant d’être amené à combattre ceux qui menacent ledit vaste monde. Mais à l’image de ce qu’a réalisé par exemple Patrick Rothfuss pour Le Nom du vent, l’auteur bouscule un peu le schéma traditionnel en partant de la fin et tout ou partie du cycle est une immense analepse : passé le prologue, l’adolescent Minon explore tout au long du roman la mémoire de Taëk, dont on sait qu’il est mort mais dont on ne sait s’il a échoué ou réussi dans sa quête. Du coup est-ce Minon qui est l’hôte du fantôme de Taëk ou Taëk qui est l’hôte du fantôme de Minon ? (brillant ou incohérent, nous verrons bien où l’auteur nous mènera par la suite)

Ce qui m’a gêné c’est les ficelles qui font avancer l’intrigue de manière un peu artificielle : attention spoilers
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Pour que héros ado qui son patelin, son père lui confie une quête dont on n’entendra plus parler une fois passées les frontières dudit patelin… Avant d’être frappé par un mal mystérieux et d’être secouru par la personne capable de le contrer à de le soigner (personne qui elle aussi est partie de son patelin pour partir en quête)… On rencontre à la 1ère auberge une société secrète qui fait des révélations et lui confie une mission… On rencontre à la 2e auberge une guilde des voleurs qui va les aider dans leur mission… J’ai poussé des soupirs de temps à autre. Et quand ne n’est pas Taëk qui part à la rescousse d’Aëlie, c’est Aëlie qui part à la rescousse de Taëk… C’est redondant certes, mais c’est un héritage du roman-feuilleton populaire : on aime, ou on n’aime pas.

Mais, et c’est un principaux atout du roman, tout cela est compensé voire contre balancé par une jolie fluidité de la prose : tout avance facilement et rapidement sans pour autant que l’ensemble manque de liant. Cela m’a rappelée La Voie de la colère d’Antoine Rouaud : une plume simple, mais rafraichissante et au finale assez efficace car sans fioritures.


Le livre objet est réussi : couverture sobre mais classe, papier épais donc agréable, mise en page claire et aérée avec une numérotation bien pensée en pieds de pages, une table des matières, un dramatis personnae et un lexique (ce qui devrait normalement constituer le B.A BA, mais ce n’est bien souvent même plus le cas)... Cerise sur le gâteau, une magnifique carte de l’univers qui s’étale sur les deuxième et troisième de couverture…
http://www.chroniquesdenezubse.com/#!nezubse/c23ht
Cela me peine que cela soit une small press si ce n’est de l’autoédition qui nous offre cela alors que de plus en plus souvent, les éditeurs « historiques » rogne sur la qualité et font imprimer à l’étranger avec des prix qui eux restent inchangés (enfin, quand ils n’augmentent pas comme tout le reste… VDM).

Bref un tome 1 plutôt sympa qui m’a rappelé à mes bons souvenirs vidéoludiques de la saga Baldur’s Gate. Il arrive toutefois ubn peu trop tard dans mon parcours de lecteur fantasy (et peut-être dans l’évolution du genre même s’il ne démérite pas vraiment face aux Brooks, Feist et autres Eddings, pouvant ainsi avantageusement remplacer un Secret de Ji par exemple), mais il est arrivé au bon moment dans ma PAL avec son côté rafraichissant. A réserver quand même aux easy readers amateurs de fantasy mainstream.
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