
Tous les ans ou presque, je me lis un Priest. Pour la cuvée 2013 ce sera le Glamour.Victime d'un attentat à la voiture piégée, Richard Grey, cameraman professionnel, se remet peu à peu dans une clinique où il est gardé au secret par le gouvernement britannique. C'est là que son ancienne petite amie, Sue, le retrouve. Il se souvient de leur voyage en France, de Niall, l'ancien amant de Sue qui, étrangement, les avait retrouvés à Biarritz, mais il a oublié que Sue et Niall sont différents du commun des mortels... Ils ont le glamour, un pouvoir fascinant. Lorsqu'ils le souhaitent, ils peuvent se rendre invisibles, pour voler à l'étalage, espionner nos moments les plus intimes. Ils vivent dans les interstices vacants de nos existences ordinaires.
Avec Le Glamour, splendide hommage à L'Homme invisible de H G. Wells, Christopher Priest explore jusqu'au vertige les thèmes de l'invisibilité, de la mémoire, de l'adultère, du respect de la vie privée et du rôle du journalisme dans la société contemporaine.
Et comme à chaque fois que je lis cet auteur, je me dis que c'est extrêmement bien écrit. C'est vraiment difficile à expliquer mon ressenti car je ne suis pas styliste. Priest écrit très simplement, et de la façon la plus fluide qui soit. Ses idées se succèdent de la façon la plus naturelle possible. Il sait exprimer beaucoup de choses avec très peu de mots. C'est une écriture belle et subtile. Ca paraît simple au premier abord mais il y a énormément de talent derrière tout ça.
Fidèle à sa marque de fabrique, le Glamour parle de la pluralité de la perception de la réalité. Des thématiques chères à Philip K Dick mais traitées ici de manière plus artistique. Le Glamour c'est cette capacité qu'ont certaines personnes à se rendre invisible. Bénédiction pour certains pour des raisons évidentes, ce don est aussi un enfer pour d'autres qui ne veulent pas vivre dans la solitude et l'oubli. Richard Grey, amnésique œuvrant à retrouver la mémoire, va, au fil de ses progrès médicaux, découvrir que l'année précédant son accident a été marquée par de très étranges phénomènes et qu'il a côtoyé, parfois sans s'en rendre compte, de bien mystérieux personnages: les Glams.
Alors franchement 2013 est un bon cru pour moi. Une bonne histoire, qui a le bon goût d'être courte. Un très beau personnage féminin, déchiré entre 2 types d'humanités. Et puis surtout, un vrai écrivain ça fait du bien de temps en temps.