[Cycle] La Guerre des Dieux / David Weber

Forum consacré au reste de la fantasy et au fantastique, avec notamment les oeuvres écrites par les célèbres J.K. Rowling, David Gemmell, J.-P. Jaworski, Michael Moorcock, David Eddings, Greg Keyes, Pierre Grimbert, Terry Pratchett, Alain Damasio, Roger Zelazny et bien d'autres encore.
Albéric
Annaliste
Messages : 1982
Enregistré le : 27 oct. 2012, 19:57

[Cycle] La Guerre des Dieux / David Weber

Message non lu par Albéric »

ImageImage
Résumé du Serment de l'épée honteusement tronçonné en 2 :
Bahzell Bahnakson est un hradani, race maudite depuis les guerres des Sorciers qui ont dévasté le monde. Les hradanis souffrent de la Rage, qui décuple leurs forces quand elle s’empare d’eux et leur vaut la crainte et le mépris de tous. Otage chez l’ennemi juré de son père, Bahzell se voit contraint de prendre la fuite, pourchassé par la vengeance d’un prince qui conspire avec les forces du mal. Assassins et démons le guettent. Son seul recours serait-il Tomañak, le dieu de la Guerre, qui entend faire de lui son champion ? Car l’affrontement des dieux n’a pas vraiment cessé depuis la chute de Kontovar un millénaire plus tôt…
On passera sur les couvertures de Miguel Coimbra qui ont le bon goût de bien correspondre au contenu des romans, mais on s’interrogea sur la malédiction mercantile qui a obligé l’Atalante à découper en 2 un roman de moins de 600 pages (ce procédé qui a tout de l’arnaque gâche en plus la cohérence et le rythme de l’ensemble).

A lecture d'une assez mauvaise critique presse :wink: je ne m’attendais pas à une lecture aussi sympa ! 8)
Le cycle a débuté en 1995 et en lorgnant sur la fantasy d’antan, cela a le goût de la fantasy d’antan : certains vont détester, et c’est tant pis pour eux, d’autres vont bien aimer, et c’est tant mieux pour eux.
Pour ma part, avec ce qu’on pourrait juger de bon Feist j’ai presque redécouvert le plaisir de mes débuts en fantasy et les sensations que j’ai eu avec la saga Lodoss.
Dans un univers d’heroic fantasy pur jus, le frère caché de Gandalf à la tête d’un Conseil Blanc embauche Conan et Tristelune pour combattre les sbires de noires divinités.
On mélange agréablement Howard, Tolkien, Leiber et Moorcock (mais encore faut-il avoir des atomes crochus avec ces maîtres incontestés et incontestable du genre) avec un worldbuilding qu’on pourrait juger classique mais qui a le bon goût d’éviter les tolkieneries, les conaneries et les donjoneries & dragoneries qui en découlent.
Depuis la guerre des Sorciers qui a conduit à la chute de Kontovar, la magie est proscrite quand elle n’a pas disparu. Les survivants de ces jours sombres ont reconstruit la civilisation en Norfressa, mais la guerre éternelle entre les dieux blancs et les dieux noirs ne s’est jamais véritablement achevée…
Alors oui, on retrouve des elfes, des nains et des semi-hommes, mais l’histoire se concentre sur les heurs et les malheurs de 2 Hradanis (des "hommes-renards" berserkers). Nous suivons donc les aventures d’un prince Voleur de Chevaux qui a bien du mal à respecter son rang et son statut et un apprenti barde Épée Sanglante qui ne ménage pas ses efforts pour se distinguer de ses congénères brutasses.
C’est presque dommage que les aspects géopolitiques et les intrigues des débuts soient vite oubliés…
… Gageons qu’ils feront leur retour dans les Champions de Tomanak et Les Cavaliers du vent !
Et il y a un petit côté western qui se transforme en grand côté roadmovie avec nos compères qui après leur cavale escortent un maître caravanier nain puis une mystérieuse gente dame de l’Empire de la Lance.
Les scènes de combat sont courtes, âpres et violentes : elles apportent un véritable plus à l’ensemble.
Bref on est quand même au-delà et au-dessus du tout venant BCF ! :)


La prose est simple et aisée donc facile d’accès : on retrouve le plaisir de la ligne droite où une péripétie et sa résolution nous emmènent vers une nouvelle péripétie et Frank Reichert est à l’aise dans cet exercice de style.
C’est appréciable de voir l’histoire débuter à la page 1 ce qui permet de zapper la traditionnelle mise en place.
Pour ne rien gâcher, David Weber en vieux routard de la SF aborde le genre Fantasy avec humilité et modestie puisque que toutes ses inspirations sont assumées par des clins d’œil savoureux pour les hardcore readers.
Ainsi impossible de manquer le colosse barbare sauveur de la veuve et de l’orphelin qui hait les sorciers ! :barbare:
Le style est léger, les personnages sont amenés de manière un peu forcée, il y a pas mal de naïveté et on doit se coltiner quelques passages explicatifs assez lourds (genre les discours d’Obi Wan Kenobi sur le côté obscur de la force)… mais tout cela est désamorcé par une bonne dose d’humour !
- le héros qui n’arrête pas de maudire sa tête trop petite et son cœur trop grand…
- le héros qui balance à la flotte le prophète qui lui parle de quête et de destinée manifeste…
- le héros qui n’arrête de fustiger le TOC qui l’oblige à secourir les faibles martyrisés par les forts…
- ou les demi-elfes nobles d’esprit et de cœur chez Tolkien, ici dépeints comme des connards carriéristes TPLG !
Le 2e degré amené par l’auteur m’a bien plu, mais cette dimension est toujours subjective.


Rien d’extraordinaire au final mais pourquoi rechercher l’exceptionnel là où l’agréable suffit très largement !
Qui pourrait être véritablement intéressé par de tels romans ?
Peut-être les nostalgiques, les easy readers, les lecteurs à la recherche d’un cycle agréable pas prise de tête…
Bref la très grande majorité du lectorat fantasy qu’on se le dise. Y compris moi qui lira la suite avec plaisir.
(Et connaissant Toon qui n’est pas effrayé par les revivals rôlistiques, cela pourrait bien lui plaire !).
Fans de Gemmell ? Venez nous rejoindre : http://david-gemmell.frbb.net/
Répondre