Par ailleurs je suis vraiment surpris que ces livres n'aient jamais fait l'objet d'une parution en poche malgré les excellentes critiques
C'est d'autant plus incompréhensible que les romans assez courts se prêtaient bien à l'édition au format poche...
... Et on aurait aussi pu avoir ceci : une belle intégrale !
Les aventures de Maître Li (au léger défaut de personnalité, 3 fois consécutivement Champion de Chine de Blasphème, catégorie figures libres) et de son assistant-destrier Boeuf Numéro Dix c'est un peu
les Enquêtes du juge Ti de Van Gulik avec beaucoup de fantastique, beaucoup d'action et beaucoup d'humour : ils m'ont emmené dans une Chine fantastique où empereurs immortels et divinités déchus côtoient prince fous et démons oubliés.
De la Light Fantasy à plus d’un titre :
* Light parce qu’on navigue dans l’univers des contes de fées chinois mais « le problème, avec les mythes chinois, c’est qu’en Chine on a du mal à déterminer où finit le mythe et où commence la réalité ». La Tisserande, le Bouvier, divinités déchues, génies et démons ambitieux ou facétieux, fantômes et revenants, vampires et goules, guerriers et calligraphes de légende, poètes et danseuses d’exception, mandarins ambitieux, marchands véreux…
Où finit la Chine fantasy et où commence la Chine historique dans une ambiance tantôt hilarante tantôt onirique ???
Et la recherche de la Grande Racine de Pouvoir est une quête à tiroir qui va peut vous rappeler des souvenirs d'enfance !
* Light parce le tout est narré avec une forte dose d’humour : comment voulez-vous prendre véritablement au sérieux ce duo d’enquêteur du mystérieux formé par un jeune paysan culturiste et un vieil érudit alcoolique. Et pourtant leurs aventures sont mouvementées, leurs quêtes épiques, et les intrigues sont solidement développées par l’auteur (2 ou 3 lectures ne sont pas de trop pour repérer tous les détails : le 1er tome m’a même rappelé au bon souvenir de Usual Suspects…)
Mais je ne vous dirais qu’elle est la véritable identité de Keyser Söze !

J’ai même eu quelques réminiscences du Scooby Gang : quelle que soit l’enquête sur la quelle nos valeurs héros office, il faut qu’ils rencontrent au moins une bonne douzaine de monstruosités et un malédiction plusieurs fois millénaires. Poissards ils sont.
Enfin des fois pas si « light » que cela :
- il est carrément flippant le Prince-Qui-Rit avec ses Moines de la Liesse : une pote du Robert de Greg Keyes)
- elles sont carrément émouvante cette histoire de fantôme du tome 1 et cette histoire de réincarnation du tome 2
- et que dire du triste destin de l’amant de l’Impératrice de Jade…
Sans vouloir faire offense à l’immense Sir Terry Pratchett, Barry Hughart nous offert une trilogie (en fait une octologie réduite en trilogie contre son gré) que j’ai trouvé plus ambitieuse et plus savoureuse que sa saga fleuve : c’est très bien écrit, plus érudit, plus poétique sinon onirique tout en étant tout aussi humoristique.
Vous voulez connaître les règles exhaustives de la danse du sabre ou la meilleure façon de préparer un bouillon de porc-épic ?
Ces livres sont faits pour vous !
Pour finir quelques mots sur l’auteur : comment ne pas s’intéresser à quelqu’un qui dit s’inspirer d’Alexandre Dumas, Robert Louis Stevenson et Mark Twain et qui a pour références
le Roman des Trois Royaumes et
Les Mille et Une Nuits. Dégoûté de son métier d’écrivain par son éditeur, il a depuis longtemps arrêté d’écrire : c’est une tragédie ! Imaginez Terry Pratchett faisant affaire avec les mêmes pisse-froid : 3 livres, un petit tour et puis s’en va… le monde de la fantasy définitivement diminué !