Réédition chez Terre de Brume en 2005. C'est aussi disponible chez Folio SF en trois tomes (Les forces de la nuit, Les murs des Ténèbres et Les armées du jour) mais l'illustrateur n'a vraiment pas lu les livres.
Résumé du tome 1 :
Alors, j'ai emprunté cette trilogie à la bibliothèque parce que, s'agissant du même auteur que Fendragon, elle me faisait de l’œil depuis un certain moment. Cet a priori favorable était pourtant sévèrement tempéré par le principe de deux habitants de notre monde qui se retrouvent projetés dans un univers médiéval fantastique. Passé Narnia, ça a tendance à me remplir d'appréhension (et puis faut dire que j'ai toujours trouvé pourrie la fin des Narnia, sans parler du troisième filmFolio SF a écrit :Gil Patterson est une étudiante sans histoires. Certes, elle rêve régulièrement d'une cité médiévale attaquée par les Ténébreux, d'effroyables créatures surgies des entrailles de la terre, mais rien d'inquiétant. Jusqu'au jour où le sorcier Ingold Inglorion sort de ses rêves et s'invite dans sa réalité pour chercher à protéger Altir, le dernier prince de Darwath. Gil va se retrouver projetée dans cet univers proche du nôtre et, aidée d'Ingold et de Rudy Solis, jeune peintre en carrosserie embarqué bien malgré lui dans cette aventure, devra combattre les Ténébreux si elle compte survivre et revoir un jour sa Californie natale.

Très mal m'en aurait pris car j'avais oublié avoir à faire à Barbara Hambly qui n'est pas la dernière venue. Faisant preuve d'humour et d'ironie, elle n'hésite jamais à surprendre le lecteur qui pensait lire un livre de fantasy au manichéisme bon marché.
Le contexte s'y prêtait pourtant bien. Le royaume de Darwath est à l'agonie, subitement assailli par les Ténébreux, créatures souterraines craignant le jour et les flammes. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la capitale est détruite, toutes les grands centres de pouvoir sont réduits à néant et seuls quelques milliers de survivants jetés sur les routes partent en quête des donjons, forteresses ancestrales et seuls refuges pouvant protéger des Ténébreux. Là, on pourrait penser : encore une histoire d'humains valeureux vs des créatures malfaisantes affamées de chair humaine. Que nenni (enfin pas que). Car si les Ténébreux sont effectivement l'ennemi, il s'avère bien vite que la belle unité des survivants ne va pas faire long feu : l'ambition, un fanatisme forcené, des jalousies et des rancœurs à n'en plus finir vont mettre en danger jusqu'à la survie de l'espèce humaine. Il y a une belle brochette de personnages bien plus antipathiques et intéressants que les méchantes bestioles.
Le personnage principal était historienne de formation (tout comme l'auteur), j'ai beaucoup aimé les descriptions assez réalistes de la fin d'une civilisation, des êtres qui essaient de se cramponner à des coutumes ou des objets pour essayer de faire correspondre un cadre passé à une situation qui n'a plus rien à voir. Il y a une réflexion importante sur la sauvegarde du patrimoine écrit à laquelle j'ai été très sensible (quels sont les livres à sauver quand tout s'effondre autour de soi, la préciosité des archives, ...). Ce regard lucide, presque scientifique sur les événements donne un relief très attrayant à cette histoire et une profondeur inattendue. Cela prend tout son sens dans le troisième tome où j'ai trouvé vraiment géniale la manière dont était amenée
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l'explication de l'attaque des Ténébreux qui ruine tout le côté mystique de l'affaire.
Les personnages sont de manière générale assez intéressants, même si les principaux ont tendance à être plutôt positifs. Ils sont nuancés, ont leurs faiblesses, ... On trouve aussi une belle galerie de personnages secondaires. Contrairement à ce que je craignais, la présence de Gil et Rudy ne casse pas l'immersion. Bien au contraire, ils vont prendre fait et cause pour Darwath, s'intégrant à son peuple menacé d'extinction, trouvant leur place et proposant de temps à autre un regard nouveau sur les événements (Gil

Pour conclure, je dirais que ce cycle n'est pas le cycle du siècle (il n'est pas exempt de maladresses et n'est pas non plus absolument original), mais que ces livres font partie des livres très sympas à lire et qu'ils font passer un très bon moment. On retrouve la patte de Barbara Hambly. Je le mettrai toutefois en dessous de Fendragon mais c'est peut-être parce qu'on n'y retrouve pas d'équivalent de Morkeleb.