
Résumé : La cité de Windwir vient d'être anéantie, et avec elle la Grande Bibliothèque où reposait la mémoire du monde. L'onde de choc de cette catastrophe rompt les équilibres politiques et religieux des Terres Nommées, attise les convoitises, ravive les complots, met à mal les alliances. La guerre est inévitable. Rudolfo le roi tsigane, seigneur des Neuf Maisons Sylvestres, est le premier sur les lieux et recueille dans les ruines un automate de métal. Agité de sanglots et rongé par la culpabilité, celui-ci s'accuse d être à l'origine du drame. Quel est son terrifiant secret ? A-t-il été manipulé ? Qui voulait la destruction de Windwir et pourquoi ? Mais voilà que Neb, un jeune moine orphelin qui a assisté à l'horreur, commence à faire des rêves prophétiques...
Avis : Bon, d'entrée, le résumé m'avait alléchée. Un peu de magie par ci, un peu de "science" par là, en général je suis partante. L'histoire en elle-même est relativement sympa. Un style fluide mais pas exempt de cafouillages (on y reviendra) et des personnages aux abords plutôt plaisants. Reste que si la trame avait à mon avis du potentiel, la mise en scène manque singulièrement d'ambition.
D'abord, des noms super fantasy. Un peu du style des encagoulés de Au guet!, s'il y en a qui me suivent. Entre Bourse Vide et Oeil Aveugle, moi je veux bien, mais quand le tout n'est pas un minimum explicité histoire de donner un peu de crédibilité, j'ai plutôt envie de rire. A défaut de super plume, Scholes sait être efficace, mais là encore problème : certains passages sont tellement théâtraux qu'ils frisent le ridicule (Rudolfo qui galope en riant après le vent... :/). Sans compter des scènes d'action molassonnes, des personnages a priori sympa mais manquant parfois d'épaisseur, et des redites de vocabulaire ou de situation (genre Vlad Li Tam, on retient que c'est le type qui est toujours assis à fumer sa pipe aux baies de kalla, qui la fait allumer par un serviteur, et qui réfléchit avant de faire le topo au lecteur sur la situation).
Bref, il y a des moments où j'ai eu du mal. Au dernier tiers cependant, les choses se sont légèrement améliorées et m'ont permis de rentrer un peu mieux dans l'histoire. La grande réussite de Scholes aura sans doute été de retranscrire l'atmosphère mélancolique, délétère, qui entoure la disparition d'une civilisation. Certaines réponses apportées réussissent à retenir l'attention du lecteur, d'une certaine manière en étoffant l'ensemble.
De manière générale donc, une histoire qui a du potentiel, mais la narration n'est pas encore à la hauteur de la fresque aux implications politico-religieuses que tente de dépeindre l'auteur (et pourtant, on sent bien que c'est ce vers quoi il tend...). L'épilogue m'a un peu laissée perplexe. Reste que j'attends tout de même de lire le deuxième tome avant de me prononcer définitivement sur le fait de poursuivre le cycle ou de le laisser tomber, sans me donner l'impression d'un bon livre, Lamentation m'a tout de même convaincue de l'auteur faire ses preuves.