
Le personnage principal de la Métamorphose, Gregor Samsa, représentant de commerce faisant vivre son père, sa mère et sa sœur, employé, fils et frère modèle, se transforme un beau matin en un gros insecte...
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J'ai lu ce livre dans le but avoué de l'ajouter à ma culture générale parce qu'à franchement parlé, il ne me faisait pas spécialement envie. Je m'attendais à suer sang et eau pour le lire, et à ma grande surprise, ça n'a pas été le cas.
C'est tout de même l'un des histoires les plus singulières que j'ai lues. Ce qui m'a le plus étonnée, c'est qu'à aucun moment on ne les voit se demander pourquoi ou comment Gregor a bien pu se transformer en cafard. Y compris le personnage principal lui-même. Cette partie où on le voit se réveiller avec un jeu complet de pattes et d'antennes et où il se fait un sang d'encre non pas à cause de sa transformation mais à l'idée qu'à cause d'elle, il va arriver en retard et se faire mal voir à son travail, ça m'a sidérée.
Même réaction du côté de sa famille. Si sa vue les révulse et leur est insupportable, pas un moment on les voit se questionner sur le pourquoi ou le comment de cette transformation. Etrange donc...
Mais bon, vu que les personnages eux-mêmes ne s'attardent pas sur cet aspect, force m'a été de faire de même et de me concentrer sur l'histoire elle-même; qui, je dois bien l'avouer, m'a bien plu.
Gregor gêne. Il met du désordre dans la petite vie étriquée mais rassurante que les siens menaient, pourtant à ses dépends puisqu'il était le seul pourvoyeur de la famille. Il en a lui-même conscience et dans un premier temps, c'était pitié que de le voir s'inquiéter malgré tout pour eux et tout faire pour leur faciliter les choses - en se faisant le plus petit possible.
Mais la situation s'éternise. Gregor l'individu, Gregor le fils, Gregor le frère s'effacent graduellement dans les esprits à mesure que le ressentiment et la colère s'ajoutent à la révulsion qui ne disparaîtra jamais, au contraire, puis prennent le pas. Gregor devient peu à peu l'ennemi, une bête répugnante, malfaisante qui condamne sa famille à une vie misérable et l'expose au regard et au mépris des autres. Leurs diverses réactions - surtout celles du père et de la sœur - m'ont horrifiée. J'ai été surprise de me trouver au bord des larmes à une ou deux reprises tellement le sort de Gregor me paraissait épouvantable.
Au final, même si c'était par moment assez dur à lire - émotionnellement parlant - ce livre est une bonne surprise pour moi. Je ne m'attendais pas à éprouver autant de chose et avec autant d'intensité en l'ouvrant et je ne regrette vraiment pas d'avoir cédé à la curiosité.