Rochefort est le maître espion du Duc de Sully, 1er ministre et meilleur ami du roi de France Henri IV. C’est un vrai dur qui n’a pas peur de mettre la main à la pâte quand il faut « questionner » des témoins où « faire disparaître » des opposants. C’est aussi un excellent duelliste craint et respecté.
Sa vie va virer au cauchemar lorsque la nouvelle reine de France, Marie de Médicis, va l’obliger à organiser le meurtre d’Henri IV son époux, au terme d’un sordide chantage. Loyal au roi, Rochefort va feindre de jouer le jeu de la reine en engageant le plus mauvais assassin qu'il connaisse, persuadé que celui-ci va lamentablement rater son coup. C’est ainsi qu’il recrute François Ravaillac, pour le résultat que l’on connaît
.Contraint à l’exil c’est le début d’une belle épopée qui l’emmènera jusqu’au bout du monde. Au cours de son périple il va rencontrer un certain Robert Fludd, une sorte de Nostradamus à l’anglaise, capable de prédire les futurs.
L’histoire est très vive, rythmée par les duels et les complots. Rien qu’avec ça, on en aurait déjà eu pour notre argent. Mais en plus de cela et comme dans Cendre, on a droit a de très très beaux personnages. Rochefort bien sûr qui va se découvrir des faiblesses des plus honteuses (j’en dis pas plus pour pas gâcher la surprise). Mais aussi Dariole le jeune freluquet, et Saburo le samouraï.
Alors 1200 pages ça peu paraître long mais en réalité ça passe très bien et au final on ne s’ennuie pas une seule seconde.
(un peu comme le pendule de Foucault de Umberto Eco)
) pour se concentrer sur les conséquences humaines de son existence. Du coup, une fois le postulat de base bien intégré (
)
), de manière générale, il a le cœur très (trop ?) tendre. Cela en fait un personnage complexe mais j'avais du mal à l'imaginer en "chien noir de Sully". Mais peut-être que j'ai trop l'image de Benvenuto en tête. Ensuite, dans un premier temps, en révélant que Dariole était une fille, j'ai pensé que l'auteur cédait à la facilité, notamment par rapport à la relation pour le moins bizarre entre elle et Rochefort. Je me suis dis, "oh non, elle va lui sauter dans les bras, blablabla". J'aurais dû savoir qu'on avait quand même à faire à l'auteur de Cendres. Dariole se révèle un personnage particulièrement émouvant (et je suis sûre qu'elle me frapperait si elle lisait ces lignes XD) dans son inadéquation avec le siècle qui l'a vu naître. Par contre, là où je trouve que l'auteur aurait dû se restreindre, c'est dans le nombre de fois où elle décrit la réaction physique particulière de Rochefort à Dariole. J'ai trouvé ça un peu dispensable. Pas que Dariole mette Rochefort dans tous ses états et surtout aux plus mauvais moments mais au bout d'une dizaine de fois ça n'apportait plus grand chose à l'histoire. Leur relation de "je t'aime, je te tourne autour, fais gaffe, tu vas finir avec un coup de rapière dans la jambe" a aussi tendance à tourner en rond. C'est en partie ce qui m'a fait calé dans la lecture jusqu'à ce que je lise la magnifique scène avec Saburo sur la plage qui relance le récit de manière magistrale.
