
Alors qu'elle n'était encore qu'une très petite fille, Nepenthe fut abandonnée par sa mère au sommet d'une falaise si haute qu'on ne pouvait entendre le son de la mer en contrebas. Elevée par les érudits de la bibliothèque royal du royaume de Raine, Nepenthe ne connait le monde extérieur qu'à travers ce qu'elle a pu en lire dans ses livres. La jeune fille possède un don pour la traduction et un jour, un livre mystérieux parvient jusqu'à elle; un livre écrit dans un étrange alphabet aux lettres entrelacées d'épines et qui ne semble parler qu'à elle-seule.
________________________
Dans ma quête d'œuvres anglophones intéressantes, ce livre fait partie de ceux qui m'ont été conseillés. Le résumé m'a plu et je me suis donc lancée. La première chose que j'ai fait quand je l'ai reçu a été de m'extasier sur la couverture; j'en ai rarement vu d'aussi belles.
Je l'ai donc commencé, et là, contre toute attente, ma première tentative a été peu concluante. J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, à cerner les personnages et j'avais l'impression de ne rien comprendre ou de tout manquer. Mais bon, il faut dire que je n'avais pas choisi le meilleur moment pour m'y mettre. Lire en anglais quand on a la grippe et 40°C de fièvre n'est pas ce que j'ai fait de plus confortable. J'ai donc préféré arrêter - j'en avais lu le premier tiers - pour y revenir ultérieurement.
Je l'ai donc repris du début quelques semaines plus tard et là, j'ai été, je suis soufflée. C'est l'une des histoires les plus inspirées que j'ai pu lire en matière de Fantasy. Je n'ai pas lu énormément en anglais, et j'aurais bien de la peine à décrire un style dans une langue où il m'arrive encore de buter sur du vocabulaire; pourtant, je peux dire sans hésiter que de tous ceux que j'ai lu jusque-là, l'écriture de McKillip est celle qui m'a le plus parlée.
J'ai eu l'impression tout du long, que le livre que je tenais entre les mains était magique, enveloppé d'un épais voile de mystère et de secret. A mesure que j'avançais, ce voile se levait peu à peu, mais si lentement, si doucement que j'en aurais trépigné tellement j'avais envie de savoir ce qui se cachait derrière cet alphabet d'épines. Dans tous les livres de fantasy que j'ai pu lire, j'ai rarement vu la magie être utilisée à des fins aussi ambitieuses, et pourtant d'une façon tellement discrète, tellement voilée qu'elle en paraît presque négligeable. Presque.
Arrivée aux trois quarts du livre, quand j'ai commencé à entrevoir quels secrets se cachaient derrière les haies d'épines entrelacées, il m'a été impossible de poser le livre.
Quant à la conclusion, j'aurais aimé qu'elle soit un poil plus longue et détaillée, mais elle m'a tout de même magistralement soufflée tellement elle exsudait d'intensité et d'émotions.
Il est absolument exclu que je m'en tienne à là, je veux d'autres livres de l'auteur; je mets ses autres livres en tête de priorité pour mes lectures de l'année prochaine.