Des horizons rouge sang -Tome 2 (Bragelonne)
Les récits sont principalement centrés sur les actions du Sieur Lamora et de son passe-temps favori, le vol à plus ou moins grande échelle.
Dans le premier tome, notre voleur et sa bande évoluent dans la ville de Camorr, qui porte en elle l’image d’une cité mi moyen-âge, mi-renaissance. Camorr est dominée par plusieurs factions, plus ou moins mystérieuses, dont la plus puissante semble être le groupe des ‘mages-esclaves’, grands détenteurs de la magie dans le secteur. Les intrigues en tout genre foisonnent à Camorr, notre bande de voleurs va se retrouver partie prenante de ces conflits et aura le plus grand mal à s’en sortir.
Dans le deuxième tome, nous retrouvons notre joyeux drille dans une autre ville, Tal Verrar, cité marine et ô combien vénitienne. Porteur d’arnaque sensationnelle, notre ami se refait coincer dans des conflits d’intérêts locaux et n’a d’autre choix que de devenir pirate, ce qui a au moins l’avantage de nous faire prendre l’air de la mer.
Grosso modo, et pour éviter le spoil, voilà le ‘backgroud’ de ces deux gros livres. Euh... Docteur, c’est grave ?
L’écriture est fluide, les personnages bien campés, les villes sont très travaillées, on s’y croirait. Le héros est ambivalent, une première lecture le montre entêté, intelligent et parfois chevaleresque. Une lecture plus précise fait plutôt émerger un personnage égoïste, égocentrique et caractériel. Ça prouve au moins que la profondeur psychologique est présente ! Son addiction au ‘gros coup’ prime sur le reste et le souci économique est franchement risible, l’investissement étant généralement supérieur au résultat escompté. C’est patent dans le tome 2 mais également, indirectement, dans le tome 1 ou le produit des vols est simplement stocké.
Si l’auteur à un style fort dans les descriptions des milieux confinés (ville, bateaux), il semble cependant plus désarmé face aux grands espaces. On à l’impression qu’il n’y est pas à l’aise. D'ailleurs, l'action se passe généralement en huis-clos. La suite confirmera ou non. En tout cas il y a peu de temps morts, l’action est permanente, la violence, aussi, car ce monde est très cruel. Par bohneur, Mr Lamora, a défaut d’avoir un grand talent de bretteur, sait encaisser les coups, et l’auteur n’en est pas avare (sadique, va). Mais Locke Lamora se relève toujours et sait retourner les situations les plus inextricables (c'est confirmé, l'auteur est un sadique) grâce à sa ruse et à son intelligence. Victoire du cerveau face au muscle.
L’auteur n’est pas avare non plus, de ‘retour en arrière’ (‘analepse’ quand on veut frimer), qui ont pour objet d'épaissir et d'enrichir la bibliographie des différents protagonistes. Je ne suis pas fan mais dans ce cas là, il faut reconnaitre que cela passe bien. Vous êtes prévenus.
Au chapitre détails, le tome 2 est moins agité que le tome 1 (plus n’était pas possible, de toute manière) mais plus ‘humain’. Un début de polémique concerne également la traduction mais je n'y suis pas particulièrement sensible (à la polémique et à la traduction).
En résumé, de l’aventure, des coups tordus, des vilains, des surprises, des mystères et un héros un peu atypique. L’écriture suit, moi aussi. J’attends le tome 3.
Ma prochaine lecture!
