[Cycle] L'Ange du Chaos / Michel Robert

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gnoll
Porte Etendard
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[Cycle] L'Ange du Chaos / Michel Robert

Message non lu par gnoll »

Attiré par les couvertures j'ai acheté un partie du cycle de l'ange du chaos de Michel Robert
cf. http://www.angeduchaos.com/
mon opinion : un monde intéressant, une histoire prenante mais un regret qu'il se sente obligé de placer des scènes érotiques toutes les 50 pages.
faire court c est mieux
le synthetisme plus qu une idée un mode de vie
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tam-tam
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Message non lu par tam-tam »

une histoire prenante mais un regret qu'il se sente obligé de placer des scènes érotiques toutes les 50 pages.
Ca doit être le "brigade mondaine" de la fantasy.
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D'Eon
Bleusaille
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[Cycle]L'ange du Chaos, Michel ROBERT

Message non lu par D'Eon »

Il ne me semble pas l'avoir vu dans vos lectures, alors je viens partager ce bidule que j'ai commencé il y a un moment et qui est toujours en cours.

D'abord, comme son nom bien franchouillard le laisse supposer, Michel ROBERT est un auteur français. Oui messieurs dames. Nous avons un auteur de fantasy digne de ce nom dans nos rangs.

Son univers se découpe en un premier cycle de 5 tome, clôturé, un deuxième cycle reprenant le même personnage principal, toujours en cours de parution et qui en est à deux tomes, un spin off sur un personnage secondaire fort charismatique et enfin un troisième cycle avec un autre personnage principal, dans un autre univers, dont la suite est incertaine car au succès moins fulgurant que l'ange du chaos.

On va ici se concentrer sur l'ange donc.

Grosso modo, l'univers est un scindé en plans d'existence distincts. On compte 4 forces majeures, la lumière, les ténèbres, les cités fanches et le chaos. Un peu à la manière du trône de fer, il n'y a pas de bons ou de mauvais, en dépit des noms utilisés. Chaque agit dans ses intérêt et on s'en branle un peu (beaucoup) de la morale. Ca, c'est pour planter le décor, très générique.

Le premier tome nous raconte l'histoire de Cellendhyl, un jeune de la lumière, trahi et laissé pour mort alors qu'il en était à ses débuts, et sauvé par un type du chaos, au service duquel il est désormais. Le premier conte donc une double histoire. Il est envoyé en mission par son boss, et retrouve au passage sur sa route le lot de trublions qui l'a trahi des années plus tôt. Double histoire donc, de mission et de vengeance.

Le mot de vengeance me donne une transition digne de TF1 pour aborder ce qui est l'un des gros points forts de cet auteur : comme il n'y a pas de bons et de mauvais, il n'y a pas non plus besoin d'avoir un monde et des personnages manichéens. Le héros est un anti héros assez adepte de l'ultra violence. Mais un peu à la manière d'un Sepphiroth, il a tellement la classe qu'on s'en tape et on lui pardonne.

Deuxième point, comme c'est pas manichéen, c'est également assez sombre. Les gars de la lumière sont aussi bien des paladins que des violeurs et des traîtres sans scrupules. Inversement, on trouve son lot d'hommes d'honneur chez les ténèbres.

Autre point qui mérite d'être mentionné car c'est voulu par l'auteur : ça bouffe, ça picole et ça baise sévèrement. Fait rare dans la fantasy, il n'y a pas de voile pudique et on se retrouve régulièrement avec une descritpion de scènes de sexe relativement débridées (ça dépend des personnages en jeu). Je dis pas que c'est un roman porno, mais si vous faites partie de ceux qui pensent qu'il faut préserver la jeunesse, ne mettez pas ça entre les mains de vos petits frères et petites soeurs. J'ai mentionné la bouffe et la picole parce que ROBERT est un bon vivant qui trouve sympa de mettre des descriptions de plats ou de vins dans se bouquins. On apprécie ou pas, mais c'est assez présent.

Autre point fort, le charisme du personnage principal... au moins dans les premiers bouquins (je reviendrai là dessus tout à l'heure). L'ange est l'archétype u guerrier gothique classieux et plus ou moins increvable. C'est toujours sympa à lire. Les scènes de baston, sans être comparables, dans le style, à celles de Salvatore, sont grosso modo de la même qualité (pour donner un point de comparaison).


On va passer au négatif maintenant. Pour être honnête, le négatif se fait sentir sur la durér. SI vous ne lisez que les... allez, trois ou quatre premiers, ce sera vraiment cool. C'est après que se fait jour le plus gros point noir de l'auteur : la répétitivité. Très honnêtement, l'histoire ne se renouvelle pas.

A partir de maintenant, je vais faire un peu de spoil. Rien de grave, rien qui vous gâchera le plaisir de la lecture, à moins que vous soyiez du genre à vous souvenir de chaque mot lu des années après ladite lecture.

Les deux choses qui se répètent beaucoup trop, ce sont la trame de l'histoire et le personnage principal : la trame est systématiquement la même. Un pourvoyeur de mission qui lui en offre une, il y va, il se prend un gros porblème au passage et nitrate tout à grands coups de tatane dans la face, ce qui généralement met fin à toute forme de problème, ainsi qu'à l'histoire.

Deuxièmement, le personnage donc, qui n'évolue pas. Tout ce qui lui arrive ne le fait pas grandir, ne le change pas, ne le fait pas évoluer. C'est une froide machine à tuer qui règle tout problème qui se présente à coups de dagues. C'est sympa la première, la deuième, la troisième fois... Après, on finit par se lasser de voir un demi dieu de la guerre éventrer tout ce qui a le malheur de se dresser sur sa route.

J'avais espéré, avec le commencement d'un second cycle, que ça se renouvellerait, qu'on changerait de cap, de style d'histoire... et on sent que l'auteur a essayé. Mais au final, le soufflet retombe et on reprend le même genre de cannevas.

Même ce qui faisait l'originalité de son univers, à savoir l'absence de personnages manichéens, finit par tomber dans une sorte de logique répétitive de l'inversion : c'est un paladin? Ah ben il a fumé tous ses anciens copains pour en arriver là. C'est un type connu pour sa gentillesse? bah c'est une raclure. etc etc.

FIN DU SPOIL

Alors, entendons nous bien, ça reste plaisant à lire. Mais l'étincelle qu'on trouve au début et qui fait que, franchement, c'est cool, j'ai beaucoup aimé, disparaît au fil des tomes qui s'enfoncent dans une routine redondante ne laissant plus de place à la surprise, que ce soit en matière de personnages ou d'histoire.


Un petit mot sur le spin off, centré sur le personnage de Gheritarish (que vous ne pourrez pas ne pas aimer). Bah c'est sensiblement la même chose. Même genre de trame, même genre d'histoire, mais dans une ambiance western (même si ça reste du médiéval fantastique).


Et enfin un dernier mot sur Balafrée, son nouveau cycle. Même commentaire que pour le spin off. Le personnage principal, Balafrée, est une Cellendhyl au féminin, à deux trois détails de personnalité près. Quant à l'histoire... je vous le donne en mille, elle intègre un groupe spécialisé dans les missions à hauts risques (i.e. suicides) et ses aventures sont brodées à partir de cela. Je réserve la suite de mon jugement pour plu tard, si les autres tomes sortent.

Détail qui pourra en intéresser certains : ROBERT est très fan de Wow et l'univers de Balafrée est largement inspiré de celui de Warcraft. C'est suffisament subtil pour qu'on n'y voit rien si on ne connaît pas la série, et suffisament présent pour trouver ça cool si, comme moi, on a poncé jusqu'à la corde les warcraft (au moins les jeux de stratégie, pas forcément le MMO).



Un résumé global donc : une excellente série, qui mérite vraiment d'être lue, mais peine carrément à se renouveler malgré une évidente volonté de l'auteur d'aller en ce sens. Et je clôture en disant que si, non seulement il est français, il fait partie de ces rares gars qui maintiennent un contact avec leur public et tient compte de leur avis. Vous pourrez le contacter via le forum, trouvable en deux clics sur google.

Voili voilou.
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Toon
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Re: [Cycle] L'Ange du Chaos / Michel Robert

Message non lu par Toon »

sujets fusionnés, on avait déjà un thread dessus.

Le bon reflexe: Parcourir l'index quand le doute t'habite :wink:
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amos
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Re: [Cycle] L'Ange du Chaos / Michel Robert

Message non lu par amos »

Tout à fait d'accord avec toi D'Eon.

Michel Robert est français et ça m'a décidé à le lire plus que tout autre chose (à part le fait qu'on puisse rapprocher son 1er cycle à Elric de Moorcock ... dans le principe, pas dans la qualité). Mais il aurait du ici se limiter à 2 - 3 tomes (grand maximum), plus les tomes avancent plus le héros gagne en puissance et en cynisme à en devenir lourd dans les derniers tomes du cycle.

Pour rebondir sur ton mini-spoil, chaque camp (sauf les cités franches) est guidé par un Sur-homme, sorte de boss finale ... et voir Cellendyl devenir presque l'un de leur égal m'a gâché mon plaisir.

Pourtant je le conseil, et encore plus le spin-off sur Gheritarish (au moins une fois le livre fini on n'est pas déçu de l'évolution du personnage). Michel Robert est efficace est relève un peu le niveau français. AMHA.
Haje
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Re: [Cycle] L'Ange du Chaos / Michel Robert

Message non lu par Haje »

je me lance sur ce topic pour mon premier commentaire sur ce forum.

Alors, que dire de la saga de l’Ange du Chaos ?

On y retrouve toutes les facettes de la fantasy classique, c’est à dire, une prophétie en trame de fond (plus l’on avance dans les tomes, plus elle devient omniprésente) , le chaos, la lumière, les ténèbres, bref, des plans élémentaires avec affiliées les créatures qui vont avec. (la lumière est quasiment exclusivement humain, les ténèbres sont quasiment tous d’autres races, le chaos sont divisés en clans et jouent le thème du complot…du classique, quoi), des combats épiques, de la magie, …

On retrouve dans cette œuvre une pincée d’ « Elric de melnibonée », un brin de la « chronique de la lune noire », … Mais le tout fonctionne bien, car l’auteur a su, en partant du classicisme fantasy, écrire et décrire, ouvrir et partager son propre monde.
Tout se tient dans son livre, rien n’est laissé en plan et en toute fin des cinq tomes, on perçoit certaines choses autrement. Même les scènes de sexes dont je suis rarement friand quand elles ne servent qu’à donner un côté hot au tout, ici, permettent de cerner soit un personnage, soit une situation. Ok, parfois, c’est un peu lourd, mais sans ce côté luxure, la fille du chaos ne m’aurait pas floué comme elle a pu le faire
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perso, je pensais vraiment qu’elle avait trahi, et non pas que c’était un jeu d’espionnage pour le compte de son père
. Même le côté cynisme de Cellendhyl n’est pas anodin et se tient vis à vis des trahisons multiples dont il a été victime. On le voit s’enfoncer de plus en plus dans la méfiance et cela rend, justement, ce personnage bien plus vivant qu’un simple tas de testostérones invincibles. Tel Achille, Cell a un point faible : son cœur qu’il tente de fermer, de cloisonner, mais qui saigne encore et toujours des désillusions amoureuses ou amicales.

Bref, un bon roman, pour moi, chaque tome amenant son lot de nouveautés, de suspens, d’intrigues. Certes, cela reste basique et ne révolutionne pas le genre, mais il a le mérite d’apporter sur la toile des héros et anti héros un petit nouveau : Cellendhyl
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