David Eddings

[Darkstar]

Feist alors...

***sifflote***

[Bran Noircorbac]

bon c'est fini la liste d'auteurs abhorrés oui? Un peu de sérieux que diable.
Revenons à nos Garion...euh à nos moutons je veux dire.

[Cymoril]

Ah non ! Feist était déjà en librairie avant que les films ne sortent au cinoche (souvenez-vous des éditions de la Reine Noire). Donc ça compte pas !

[Catlinel]

roo, c'est pas gentil de faire remonter le topic Eddings alors que j'essaie sagement d'oublier que j'ai pas encore lu les Altalus !

Prête une oreille à la tentation =>
Regarde sa pile de livres à lire =>
prend la porte et s'en va pleurer... => []

[Albéric]

Faudra un jour que j'écrive sérieusement une rétrospective sur mes lectures (14 bouquins quand même), en attendant :
- si on recherche de la fantasy épique au 1er degré, c'est limite assez mauvais et assez chiant
- si on recherche de la fantasy humoristique au 2ème degré, c'est plutôt de la bonne came et on passe un bon moment

[Toon]

et fantasy épique au 2nd degré ?
Belgariade (et Malorré d'après ce que j'ai compris) ne sont pas, amha, de la même veine que le Cycle Emouchet.

Le premier est quand même simpliste (ultra manichéen) et fait pour un public relativement jeune. Le second est beaucoup plus sombre (enfin selon les critères d'Eddings, ce n'est pas la Cie Noire non plus).
Pourtant j'ai bien aimé les 2

[Catlinel]

Mes dernières lectures du couple Eddings m'ont plutôt déçues. "Les rêveurs", je me demande encore comment j'ai fait pour tenir les quatre tomes; innommable. "Althalus", je n'ai lu que le premier tome et je ne sais pas si j'arriverai un jour à me décider à lire le second.
C'est pas que ce soit franchement mauvais, mais tout de même, resservir le même schéma de fabrication perso/intrigue sur la quasi-totalité de ses bouquins, arrive un moment où ça sature grave quoi.

[tam-tam]

Je ne suis pas sûr du tout Albéric qu'Eddings ait écrit la Belgarade au 2nd degré. Et ce même s'il y a pas mal d'humour (réussi d'ailleurs, ça m'a même fait marrer).

J'ai énormément de tendresse pour cette saga, sans que j'arrive à expliquer pourquoi: Les personnges sont certes très attachants mais l'intrigue est bâteau, l'univers fantasy est ultra classique lambda, le style littéraire neutre...
Vraiment un mystère. D'ailleurs la Belgariade fait partie des rares livres que je conserve précieusement. Mais je n'ose pas les rouvrir de peur d'ête énormément déçu. Je les ai lu il y a fort longtemps et j'ai un peu l'impression que mes souvenirs enjolivent les choses...

[Albéric]

Je ne suis pas sûr du tout Albéric qu'Eddings ait écrit la Belgarade au 2nd degré. Et ce même s'il y a pas mal d'humour (réussi d'ailleurs, ça m'a même fait marrer).

Entre le background truffé de stéréotypes, la galerie de personnages farcis de clichés, le comique de répétition usé jusqu'à la corde avec Belgarath qui s'amuse des coïncidences dans lesdites répétitions, Périvor qui est une caricature de Moyen-Âge hollywoodien dont s'amuse les personnages... le doute est carrément permis !

Ce qui n'empêche pas le double cycle d'Eddings d'être fort sympathique et fort attachant.
Moi j'avais trouvé cela d'un mortellement ennuyeux jusqu'à la moitié du tome 4 de la Belgariade, mais après j'ai bien aimé.

[Gregor]

à la lecture de ce cycle ça m'est jamais apparu que ce soit du 2nd degré. Après faut toujours replacé les oeuvres de ce type dans l'ordre de l'évolution du lecteur.
Ceux qui ont lu la Belgariade en 1ere oeuvre de fantasy en ont surement un souvenir impérissable d'autre c'est les chroniques de Krondor

Bon ok je dis ça alors que j'ai fait le perfect en commençant ma carrière de lecteur de fantasy avec le SDA puis le TDF

[Albéric]

à la lecture de ce cycle ça m'est jamais apparu que ce soit du 2nd degré. Après faut toujours replacé les oeuvres de ce type dans l'ordre de l'évolution du lecteur.
Ceux qui ont lu la Belgariade en 1ere oeuvre de fantasy en ont surement un souvenir impérissable d'autre c'est les chroniques de Krondor

Vu comme cela, oui c'est vrai. Pourtant je n'étais pas vraiment un vieux routard quand j'ai lu cela il y a 10 ans.
Je vous assure, dans le tome 5 le roi paysan qui coordonne l'intendance des armées du monde livre en dessinant les trajets que doivent suivre les convois de chariot de navets... au 1er degré dans un cycle de fantasy épique c'est juste ubuesque !

[Bran Noircorbac]

Second degrés je sais pas, il y a bien d'autres récits d'autres auteurs qui font une telle utilisation de clichés que l'on pourrait faire du larzac la première puissance industrielle mondiale! Et ce sans la moindre volonté de faire second degré!
Je ne connais pas les intentions initiales des Eddings, reste que la Belgariade s'inscrit dans cette tradition...qu'on peut voir comme du second degré, ou pas, comme le lecteur le veut après tout

[Fabien Lyraud]

Faudra un jour que j'écrive sérieusement une rétrospective sur mes lectures (14 bouquins quand même), en attendant :
- si on recherche de la fantasy épique au 1er degré, c'est limite assez mauvais et assez chiant
- si on recherche de la fantasy humoristique au 2ème degré, c'est plutôt de la bonne came et on passe un bon moment

C'est quand même plus compliqué que ça. La Belgariade avec son air de ne pas y toucher dépasse le roman à la Tolkien. Certes on a des personnages qui sont des décalques de ceux du SDA. La palme revenant à Mandorallen, le Boromir du pauvre.
Mais le propos de Eddings c'est le choc des civilisation. On a deux civilisations, deux blocs, les royaumes du Ponant qui évoquent l'occident médiéval ( sauf la Nyissie qui fait plutôt Egypte antique) et les Murgos qui sont un peu une mauvaise caricature des musulmans : on évoque un peuple où les femmes sont considérés comme inférieurs, où la principale ressource est l'or rouge qui corrompt (métaphore évidente de l'or noir, le pétrole). La coalition des royaumes du Ponant prophétise avec 8 ans d'avance la coalition occidentale de la première guerre du Golfe. On retrouve en plus les subtilités de la politique étrangère américaine adaptées au médiéval fantastique comme dans la scène ou Silk retourne le roi des Nadraks après une longue négociation. Cette scène est aussi l'occasion de montrer que les Angaraks ne sont pas un peuple maléfiques mais un peuple qui subit une religion fanatique imposée par un de ses voisins. Il faut se replacer dans le contexte de l'époque. Au début des 80 pour un Américain le grand satan c'est l'Iran. Et les Murgos avec leurs prêtres fanatiques sont une charge contre les intégristes au pouvoir à Téhéran à l'époque. Mais le fanatisme est aussi du coté des peuples du Ponant avec les Ulgos, dont l'histoire ressemble énormément à celle du peuple juif. Eddings renvoie métaphoriquement les intégristes des deux religions dos à dos. Eddings a été briévement analyste pour la CIA, détail qui n'est mentionné que dans le dossier de la revue Phénix si je me souviens bien où je l'ai lu.
On a aussi de très beaux moments de fantasy anthropologique comme la description du royaume Nyissien, la rencontre avec les Dryades et le peuple Morindien. Dans les moments de bravoure signalons aussi l'émouvante rencontre avec les Palustres. Scènes dont je suis prêt à parier qu'elles sont l'apport de Leigh à l'oeuvre.

[Albéric]

les Murgos qui sont un peu une mauvaise caricature des musulmans : on évoque un peuple où les femmes sont considérés comme inférieurs, où la principale ressource est l'or rouge qui corrompt (métaphore évidente de l'or noir, le pétrole). La coalition des royaumes du Ponant prophétise avec 8 ans d'avance la coalition occidentale de la première guerre du Golfe.

L'analyse se tient vraiment très bien mais j'ai toujours vu les Murgos comme une allégorie du communisme : chef unique, parti unique, idéologie unique, collectivisation à tous les niveaux, embrigadement des masses, criminalisation des opposants... grandes messes lors de grands rassemblement avec autocritique des condamnés.
Ce qui m'a toujours gêné c'est qu'à chaque civilisation correspond des traits de caractère marqués assez clichés auxquels correspondent tous les membres d'un même peuple. C'était assez raciste comme principe de worldbuilding (les septentrionnaux bourrins mais loyaux, les gars plein de bon sens du nord-ouest qui savent bien gérer les affaires, les simili frenchies fiers et idéalistes jusqu'à la bêtise, les méridionnaux fiers mais matérialites jusqu'à la bêtise, les basanés feignants mais fourbes...)

Cela ne m'a pas empêche de passer de bons moments, mais je ne le qualifierais pas de chef-d'oeuvre.