C’est pour cela, qu’il y a quantité de bouquin sur lesquels je ne donne pas mon avis.Il n'est pas facile d'exprimer des réticences quand on veut rester courtois et qu'il n'y a pas le motif pour "flinguer à vue"
C’est pire que cela : j’ai eu l’impression que l’intrigue on s’en tapait le coquillard.Si je comprends bien, ce qui te gène, c'est l'absence de fil directeur pour l'intrigue ?
Pour moi un bon bouquin de SFFF c’est :et tu penses que cela est - euh "encore moins admissible" en SFFF qu'en litt-gen?
- un univers
- une intrigue
- des personnages
- du fun (quelle qu’en soit la forme : ambiance, rythme, action, émotion…)
Dans Chien du Heaume :
- l’univers n’a pas d’importance
- l’intrigue n’a pas d’importance
- les personnages sont finement ciselés mais ils ne sont que 4, ils n’ont pas de passé et n’évoluent presque pas
- le fun ? C’est limite huis-clos et tout passe dans l’atmosphère distillée dans le style.
C’est vraiment un peu maigre pour s’enthousiasmer, mais cela remporte moult prix et donc cela m’exaspère.
J’ai un peu honte de dire cela, mais ces livres-là c’est pour moi comme un big-mac : c’est bon quand on le mange, on est rassasié sur le moment mais les exhausteurs de goût (= le style qui distille un atmosphère) ne remplacent pas le vrai fond que constitue ce qui doit titiller l’imagination, et on finit par oublier ledit big mac car on a rapidement faim de nouveau.
Comme un bon vin peut balayer un repas moyen ? (oui je sais, c’est méchant)J'avais également trouvé - je me cite - "le schéma narratif confus" mais l'ambiance très enthousiasmante balayait tout
Non. Il est aussi bien vendu que Justine Niogret par Elbakin.net, mais ceux qui ont aimé soulignent les mêmes qualités entre les 2 auteurs mais ceux qui n’ont pas aimés soulignent les mêmes défauts.Sinon, as-tu lu "Bankgreen" de Thierry Di Rollo? une lecture "choc" pour moi : inconfortable, déstabilisante car jamais aucune confirmation de piste - mais la aussi, une écriture évocatrice bouleversante -
J’ai passé mon tour, car j’évite les trucs destinés aux lecteurs avertis qui privilégient la forme au fond.
Je cite Justine Niogret, qui s’est exprimée récemment sur le sujet :Ces 2 auteurs revendiquent l'appellation "fantasy" eux mêmes, et perso, je n'en ai jamais douté en les lisant,
« Gueule de Truie est entre la litt gen et la sf, et il a semblé difficile de l'intégrer dans les collecs de Mnémos en restant logique. déjà que quand je fais du "fantastique" faut parfois creuser... c'était plusse que tiré par les cheveux, là. »
Revenir à des schémas de littérature blanche, ce n’est pas sortir de sentiers battus.Je dirais qu'ils explorent en sortant des sentiers battus
Ils n’explorent rien du tout, ils expérimentent : ce n’est pas la même chose !
Moorcock et Zelazny explorent : ils ont été là où personne n’avaient été avant eux et leur imaginaire a fait avancer le SFFF a pas de géant, et c’est pour cela que leur œuvre a marqué les genres de leurs empreintes.
Que restera-t-il de ces 2 auteurs : des schémas narratifs bof-bof pour une ambiance plutôt enthousiasmante ?
C’est assez maigre, mais cela remporte des prix car c’est quasiment conçu pour les lecteurs avertis des jurys.
De manière plus générale comme le disait Fabien Lyraud ailleurs sur la Toile :
des auteurs SFFF se coupent délibérément du lectorat populaire et c’est assez triste…
Dans la même veine que ces deux-là, une Charlotte Bousquet amène beaucoup plus de chose à ses lecteurs...