[ROMAN/FANTASTIQUE] L'Empire des Eternels, Tome 1

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Mike63
Bleusaille
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Enregistré le : 10 mars 2016, 12:47

[ROMAN/FANTASTIQUE] L'Empire des Eternels, Tome 1

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Bonjour à tous,

Je me présente : je m'appelle Mickaël, j'ai 28 ans et je suis un passionné de littérature, de cinéma/séries télévisées et de jeux vidéo.

Je me suis inscrit sur ce forum car j'aimerai vous présenter le premier tome de mon roman "L'EMPIRE DES ÉTERNELS, Tome 1 : Les prémices d'une nouvelle vie".

Voici l'intrigue principale :

L’intrigue principale se déroule sur l’Ile de la Réunion.

Annaëlle est une jeune femme ordinaire, belle et enjouée. Elle occupe ses journées en sorties shopping, virées à la plage et soirées au restaurant avec ses deux meilleures amies, Noémie et Charlène. Elle peut également compter sur l’amour d’une mère fière de sa jeune progéniture. Même si Annaëlle se plait à vivre seule avec cette dernière, la jeune réunionnaise aimerait rencontrer son prince charmant avant d’atteindre la trentaine et vivre des jours heureux à ses côtés. Elle ne désespère pourtant pas.
Un jour, alors qu’elle accompagne l’une de ses meilleures amies sur la tombe de son aïeule, Annaëlle tombe nez à nez avec un jeune homme à la beauté renversante. Dès lors, son existence bascule. Tombant immédiatement sous son charme ravageur, la jeune femme ne peut détourner son attention. Elle souhaite à tout prix revoir le jeune éphèbe, ailleurs qu’à l’entrée d’un cimetière. Mais il disparait comme par magie sans qu’elle puisse lui donner rendez-vous dans un bar de la plage !
Annaëlle ignore pourtant quelque chose d’important sur le jeune homme : il est mort depuis seulement une poignée d’heure et sa présence à l’entrée du cimetière n’est pas anodine. Il vient de s’en enfuir précipitamment ! Et sa fuite risque d’avoir de lourdes conséquences sur le futur de l’humanité toute entière, notamment sur l’existence d’Annaëlle !

Depuis quelques heures, Anthony est un être à part : un Eternel. Son ancienne vie est révolue. Il ne peut plus faire machine arrière. Encaissant mal ce changement, il découvre étape par étape son nouvel univers. Le cimetière municipal de la ville de Saint-Pierre. Son récent statu d’Eternel lui donne l’opportunité de voyager à travers l’espace et les époques. Il peut ainsi découvrir les différentes contrées de la planète et ne plus penser à sa vie d’avant.
Mais le jeune homme en fait très vite le tour. Plus rien ne l’amuse et il pense de plus en plus à l’amour de sa vie, laissée au moment de sa mort. Il souhaite plus que tout le retrouver ! Oubliant les joies de son nouveau statu, Anthony va tenter de quitter le cimetière. Mais sa fuite ne sera pas aussi simple qu’il le pensait. Il aura sur sa route, un gardien d’éternité bien décidé à le garder dans l’enceinte du cimetière, un rival un poil énervant et un ange gardien ne le lâchant pas d’un pouce. Arrivera-t-il à s’enfuir du cimetière et à retrouver son amour de jeunesse sans en payer le prix fort ?!

Ibrahim est un jeune homme plein de vie. Son existence lui convient. Il dispose de tout ce qu’un individu de son âge désir : une famille recomposée aimante, des études brillantes et des amis en pagaille. Mais à la suite d’un accident de la route, Eléonore, sa demi-sœur, tombe dans le coma. Accablé, Ibrahim lui rend visite dans sa chambre d’hôpital aussi souvent que possible.
Mais au cours d’une de ses visites, une scène inattendue se produit : la jeune femme sort brusquement du coma pour lui demander de l’aide afin de découvrir la cause de sa presque mort. C’est le seul prix afin qu’elle soit libérée de l’endroit inconnu et mystérieux où elle se trouve. Ibrahim est alors le seul apte à pouvoir dévoiler la vérité. En cours de route, il affrontera de nombreux ennemis dont un repaire d’anges du mal dont l’un d’eux le surprend par son changement d’identité.

Le destin d’Annaëlle, Anthony et Ibrahim bien qu’unique au départ deviendra par le futur, un seul et même, lié à tout jamais !


N'hésitez pas à me communiquer vos premières impressions sur cette intrigue. :book2:


Ci-dessous, voici un extrait :

Prologue…

Anthony éteignit le moteur de son scooter. Il venait d’arriver aux abords de la plage de Saint-Pierre, sur l’île de la Réunion. Au vue de l’heure tardive, l’endroit était presque désert. Seule une jeune femme à la beauté rare, contemplait le coucher de soleil, les pieds ancrés dans le sable fin et les cheveux flottant au gré de la brise marine.
Pressé de retrouver l’amour de sa vie après tant de jours passés loin d’elle, Anthony se hâta de la rejoindre. Elle l’attendait depuis déjà de très nombreuses heures. L’excitation était à son comble. Lorsqu’elle l’aperçut, leurs deux visages s’illuminèrent en même temps. Sous l’effet de l’émotion, la jeune femme se jeta dans ses bras.
- Je suis tellement heureuse que tu sois à nouveau à mes côtés.
- Le temps m’a paru si long sans toi…
- Comment s’est passé ton stage en métropole ?
- Une formidable première expérience en milieu professionnel ! Les collègues étaient très accueillants et ne rechignaient pas du tout à travailler avec un petit nouveau. Le seul point négatif au tableau, c’était que je n’arrêtais pas de penser à toi à chaque seconde !
- Oh, mon amour… moi aussi, je n’arrivais pas à me concentrer. Je voulais que tu reviennes et que l’on ne se sépare plus jamais !
- J’aimerais aussi, Eléonore…
- En tout cas, je suis contente que ton stage se soit bien passé. Tu vas enfin pouvoir réaliser ton rêve le plus cher !
- Il y a de grandes chances pour que ça fonctionne, cette fois-ci.
- Sache que je suis là si tu as besoin d’aide. Je suis prête à m’investir corps et âme dans ce projet d’avenir.
- Je n’en doute pas, ma chérie.
Conquit par le côté exotique de la plage, Anthony proposa à sa petite amie d’aller boire un verre au bas du front de mer. Elle accepta avec beaucoup de joie.
La soirée s’écoula rapidement, à un tel rythme qu'Éléonore se retrouva très vite sur le scooter du jeune homme, lancé à vive allure en direction de leur appartement. Les cheveux au vent, la jeune femme se laissa porter par la circulation fluide de cette fin de journée. La seule présence de son homme à ses côtés lui suffisait amplement pour être heureuse. Mais cela ne durerait pas.
Car un an plus tard, les agissements secrets du jeune homme perturberont leur relation. Les disputes vont s’enchainer à un rythme soutenu et l’inévitable se produira : un drame qui changera leur vie à tout jamais. Mais que se passa-t-il donc durant cette longue année ?


Chapitre 1 : Une bien étrange rencontre.

ANNAËLLE

Par un bel après-midi d’été, Annaëlle, une jeune femme d’une vingtaine d’années, se promenait avec ses deux meilleures amies, Noémie et Charlène, dans les rues animées du centre-ville de Saint-Pierre. Elles flânaient de boutiques en boutiques, envieuses à l’idée de dénicher l’article de leurs rêves. Le trio trouva finalement son bonheur au sein d’une enseigne de prêt-à-porter, face à la plage. Annaëlle resta sans voix devant la robe de ses rêves.
- Je n’ai jamais vu une pièce aussi magnifique !
- Elle figure parmi les modèles de la nouvelle collection.
Noémie vérifia le prix affiché.
- Elle est à ta portée. Je pense donc qu’une séance d’essayage s’impose.
Annaëlle repéra sa taille.
- J’ai hâte de voir le résultat.
Excitée comme pas deux, elle partit dans l’espace dédiée de la boutique. Lorsqu’elle en sortit un instant plus tard, son apparence était transformée. Ébahie, Noémie ne put s’empêcher de lui dire :
- Je n’en reviens pas, cette robe te va à merveille. Tu as de la chance car sur moi, elle perdrait le charme qu’elle a avec toi.
- Tu plaisante ou quoi ? Cette robe pourrait parfaitement vous convenir à toute les deux !
- Peut-être bien en ce qui concerne la taille, mais tu as une prestance absente chez moi. Sur ton corps, le tissu gagne en valeur ajoutée. Tu deviens une icône glamour alors qu’avec moi, je ne ressemblerais qu’à une femme ordinaire.
- Ne gâchons pas le début des vacances avec des pensées négatives. Profitons en un maximum avant la reprise des cours.
- Tu as tout à fait raison.
- Comme toujours, oui.
- Oh, ça va les chevilles ? Pas trop enflées ? Allez, va la payer. On t’attend à l’extérieur.
- Ok, à tout de suite.
Le sourire aux lèvres et la joie au cœur, Annaëlle se changea et amena la robe sur le comptoir de la caisse. Une fois l’achat effectué, la belle Réunionnaise prit congé de la vendeuse puis quitta l’enseigne. Au dehors, Noémie et Charlène l’accueillirent à leur manière décalée, c'est-à-dire : des acclamations enjouées et bonne enfant.
- Eh, mais qui est cette divine créature tout droit sortie d’un podium de défilé de mode ?
- Je ne sais pas. Peut-être bien la nouvelle Claudia SCHIFFER qui sait ?
N’y prêtant aucune attention, Annaëlle les rejoignit. Epuisées par leur virée shopping, elles décidèrent d’aller s’assoir à la terrasse de leur bar fétiche, implanté sur le front de mer. Il s’apparentait à un lounge branché, exclusivement fréquenté par la jeune génération. L’établissement disposait d’une agréable et spacieuse terrasse ombragée, à certains endroits et exposée de plein pied à l’océan. Conquises par la beauté des lieux, Annaëlle, Noémie et Charlène prirent place à une table voisine de la plage.
Le gérant du bar, familier des trois jeunes femmes, vint prendre leur commande.
- Bonjour, mesdemoiselles. Alors : qu’est-ce qui vous tente aujourd’hui ?
Noémie se désigna comme tête pensante du groupe.
- Trois Kir à la framboise s’il te plait.
- Ça marche.
L’homme partit chercher leur commande. Elles en profitèrent pour discuter de leur futur voyage en Métropole. Charlène lança le débat :
- J’hésite à demander à mes parents l’argent nécessaire à notre future expédition à Paris. Déjà que mes résultats scolaires de l’année dernière étaient médiocres, je ne pense pas qu’ils seront d’accord pour m’octroyer crédit.
En bonne copine, Noémie essaya de l’aider à trouver une solution.
- S’ils ne veulent pas te donner l’argent, tu peux très bien l’obtenir autrement.
- Ah oui… et comment ? Je ne veux pas cumuler le lycée et un job.
- Et cet été : tu peux en profiter ?
- Oh non ! J’ai une règle d’or : profiter des vacances d’été pour buller.
- Dans ce cas, je pense que tu devrais d’abord en parler à tes parents. Je pense que c’est un bon début. Tu ne trouves pas ?
- Oui, tu as certainement raison. Merci pour ce conseil, tu es une amie formidable. Et vous deux, vous avez l’argent ?
Annaëlle, restée silencieuse, parla enfin.
- Pour mon dernier anniversaire, ma mère m’a fait un chèque de la somme exacte. J’ai vraiment beaucoup de chance de l’avoir comme parent.
Noémie ajouta :
- Presque. J’aurai le compte demain.
La gorge sèche, elles vidèrent leurs verres d’un seul trait. Prêtes à partir, elles payèrent l’addition puis se rendirent sur la plage afin d’y tremper leur pieds.
Alors que les vaguelettes léchaient le bout de leurs orteils, Charlène reçut un appel de sa mère sur son Smartphone. La jeune Réunionnaise décrocha à la deuxième sonnerie.
- Allô ? Qu’il y a-t-il, maman ?
- Ton père devait déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de ta grand-mère mais il a eu un empêchement de dernière minute.
- … ?
- Pourrais-tu lui rendre ce service, s’il te plait ?
- Aujourd’hui ? Ça ne peut pas attendre demain ?
- Non, c’est l’anniversaire de grand-mère. Je tiens fermement à honorer sa mémoire.
- Bon ok, je me sacrifie.
- Merci, trésor. Je sais que tu as du mal à te rendre là-bas mais je n’ai pas le choix. Sois forte !
- T’inquiète, maman. Je vais y arriver. Au revoir.
Agacée, Charlène rangea son Smartphone dans son sac à main et annonça la « bonne » nouvelle aux filles.
- Une expédition express au cimetière, ça vous tente ?
Noémie et Annaëlle restèrent sans voix. Charlène leur expliqua le souci. Compte tenu de l’agacement soudain de leur amie, elles acceptèrent de l’accompagner jusqu’au cimetière.
Fin prêt à s’y rendre après être d’abord passé chez le fleuriste récupérer la composition florale, le trio hâta le pas. Dans leur folle course, juste devant l’entrée du cimetière, Annaëlle laissa s’échapper le contenu de son sac à main sur le sol. Ses deux amies, bien trop concentrées par leur tâche, en omirent la jeune fille. Laissée pour compte, la belle Réunionnaise s’accroupit afin de récupérer ses effets personnels. Ce fut à cet instant précis que l’existence d’Annaëlle allait être bouleversée.
Un jeune homme apparut brusquement à ses côtés. Celui-ci l’aida à ramasser le contenu de son sac à main. Surprise, elle contempla son beau chevalier servant. Elle en eut le souffle coupé tellement le jeune homme était à son goût. Par quel miracle la vie lui avait-elle envoyé un tel éphèbe ? Même si Annaëlle était agréable à regarder, ses relations amoureuses dépassaient rarement les trois jours fatidiques. A croire qu’une malédiction lui était tombée dessus ! La solitude rongeait son âme depuis de trop nombreuses années.
Saisissant la balle au bond, Annaëlle prit l’initiative de se présenter.
- Salut, je m’appelle Annaëlle et toi ?
- Anthony. Enchanté.
- Merci pour ton aide, c’est très gentil de ta part.
- Ce n’est rien.
Anthony lui sourit. Le bel hidalgo jeta un œil en direction de l’entrée du cimetière.
- Ce sont tes amies que j’ai vues passer juste avant toi ?
- Oui, Noémie et Charlène. Tu es venu ici sur la tombe d’un de tes proches ?
- Non, je ne faisais que passer. Quand j’ai vu que tes affaires étaient éparpillées sur le sol, je me suis permis de venir t’aider.
- C’est gentil de ta part.
Annaëlle tenta de repérer ses amies dans les allées du cimetière. Avant même de se retourner vers Anthony, elle lui proposa de l’accompagner à leur rencontre. Mais lorsqu’elle lui fit de nouveau face, le jeune homme avait disparu.
Déçue, elle se résolut à les rejoindre, seule. Encore toute émoustillée, la belle Réunionnaise souffla un bon coup. Elle ne voulait pas que ses deux amies d’enfance la voient aussi perturbée car elles risquaient de se moquer.
- Où étais-tu passée ? On t’a cherchée partout !
Inquiète, Noémie la fusilla du regard.
- Excuse-moi… mon sac m’a échappé des mains et mes affaires sont tombées par terre devant l’entrée du cimetière.
- La prochaine fois, préviens-nous !
- Désolée.
Charlène semblait partager le même sentiment que Noémie mais n’ajouta rien. Elle préféra les emmener sur la tombe de sa grand-mère pour un très court moment de recueillement. L’agacement que ressentait la jeune fille provenait du fait qu’elle détestait venir dans ce cimetière. La pensée de la mise en bière de son aïeule lui revenait en mémoire en lui déchirant le cœur. Sa grand-mère lui manquait terriblement.
Respectant son besoin d’intimité, Annaëlle s’éloigna de quelques mètres. Elle arpenta une allée bordée de rosiers et d’une multitude de caveaux. Alors qu’elle en arrivait au bout, la jeune femme crût déceler, sur l’inscription d’un des caveaux, le prénom Anthony ainsi qu’une photographie en couleur d’un jeune homme d’à peine 21 ans. Il ressemblait trait pour trait au jeune homme qu’elle venait de rencontrer à l’entrée du cimetière ! Comment cela était-il possible ?
N’en croyant pas ses yeux, Annaëlle s’en approcha. Peut-être pensait-elle tellement à Anthony qu’elle voyait son visage partout ? Au comble de la malchance, Charlène et Noémie débarquèrent à cet instant-là. Annaëlle s’éloigna aussitôt du mystérieux caveau. Charlène avait repris des couleurs. Elle allait beaucoup mieux. Les joues mouillées de larmes, la jeune fille déclara :
- La séance mélancolique est terminée. Que diriez-vous de faire un saut chez mes parents, se mater une bonne série bien girly ?
- Avec plaisir.
- Moi aussi.
- L’affaire est conclue.
Contentes de fuir ce lieu de peine, Noémie et Charlène se hâtèrent vers la sortie. Ne pouvant s’en empêcher, Annaëlle fixa le caveau où elle avait cru voir le visage d’Anthony. Elle regrettait de ne pouvoir l’approcher sans éveiller les soupçons de ses amies. Résignée, la belle Réunionnaise leur emboîta le pas.
Avant même d’avoir franchi le portail d’entrée du cimetière, une idée ou plutôt une envie, germa dans l’esprit d’Annaëlle : revenir en pleine nuit et étudier le caveau qui l’intriguait.



Chapitre 2 : Une nouvelle destinée.

ANTHONY

Une chaleur insoutenable brûlait l’intérieur de mon organisme. J’ignorais où j’étais tombé. Peut-être en enfer ?! Des flammes se consumaient un peu partout. Le fond de l’air sentait le souffre. Qu’allais-je devenir ici ?! Je ne voyais que des ombres se mouvant au gré d’une brise légère et brûlante. Un calme irréel plombait les lieux. Je venais à me demander si cela était réalisable dans la vie réelle.
Quelque chose changea brusquement. Le ciel, clair et limpide auparavant, se mua en un décor sombre et nuageux. Une pluie glaciale tomba en une cascade gargantuesque.
Maintenu mystérieusement dans les airs depuis le début, je chutais soudainement lourdement sur le sol en terre rugueuse et collante. Bientôt, j’en fus entièrement couvert. Ce fut comme une « renaissance ». Je me retrouvais nu comme un ver, allongé au centre d’une mare de boue chaude, bienfaitrice et douce.
Lorsque j’aperçus ma peau, elle était devenue dure, sèche et bleutée. Que m’était-il donc arrivé de si horrible pour que mon corps soit dans un tel état de décomposition ? Je ne m’en souvenais pas ou peut-être, ne le voulais-je tout simplement pas ?
Comme par magie, au contact de cette boue miraculeuse, mon grain de peau retrouva son teint d’origine, sa douceur et sa mollesse naturelle. La boue semblait inverser le temps. Personnellement, cela ne me dérangeait pas. Bien au contraire.
Désireux de recouvrer ma beauté originelle, je frottais énergiquement mon corps. Au bout du compte, je me levais et émergeais de la mare boueuse. Le décor m’entourant sortit alors d’un brouillard épais et informe : les innombrables allées d’un cimetière, celui de Saint-Pierre, sur l’Ile de la Réunion.
En tenue d’Adam, je commençais à me sentir un peu mal à l’aise, parmi toutes ces tombes et caveaux alignés. Heureusement, j’aperçus au loin, posé sur une pierre tombale, des vêtements. Je me jetais dessus comme un fauve sur un morceau de viande. Un simple ensemble tee-shirt blanc et jeans bleu délavé.
Alors que je reculais au niveau de l’allée centrale, la clarté de la lune, au travers d’un fin banc de nuages blanchâtre, éclaira l’inscription d’un caveau, celui d’un certain Anthony, 21 ans, 1988-2009. Une photographie en couleur suivait l’inscription… la mienne !
Complètement désorienté, je m’asseyais sur le rebord du caveau. Comment cela était-il possible ? Ce ne pouvait être une simple coïncidence, non. Si j’étais vraiment mort, par quel miracle me trouvais-je encore debout, ici dans ce cimetière ? Impossible. Je me perdis dans les méandres de mes pensées quand une voix masculine s’éleva dans mon dos.
- Tu dois certainement te poser tout un tas de questions, n’est-ce pas ?
Surpris, je fis volte-face. Je me retrouvais alors devant un jeune homme de mon âge. A une différence près : sa peau comportait des zones bleutées. Ses muscles semblaient morts.
Pris au dépourvu, je restais silencieux, sans même lui répondre. Imperturbable, mon étrange interlocuteur continua sur sa lancée.
- Je peux comprendre ton silence. A mon époque, je n’ai pas compris ce qui m’arrivait. La raison de ma présence ici est simple : te guider dans ta nouvelle existence. Je serais en quelque sorte ton « ange-gardien ». Je m’appelle Nathan.
Continuant sur sa lancée, Nathan me conduisit à l’intérieur du caveau. L’agencement de ce dernier était simple et de bon goût : une plaque gravée d’une seule phrase « Tu nous manqueras très fort mon fils », décorait le mur du fond, un parterre de fleurs décorait les deux extrémités, un banc en bois soutenait quelques cadres photos et une énorme bougie aux motifs floraux.
Le souffle court, j’avançais jusqu’à la plaque que je touchais du bout des doigts. Le marbre était froid et finement ciselé. Lorsque je m’approchais des cadres photos, mon cœur s’emballa. Chaque cliché m’exposait sous divers angles, dans différents moments de ma vie. Bouleversé, je contemplais chacun des cadres, la bouche bée et l’œil humide.
La stupéfaction passée, j’eus le besoin de laisser s’exprimer mon désarroi, d’échanger des mots avec mon soi-disant « ange-gardien ».
- Alors c’est vrai : je suis… mort ?
- Exactement. Je sais, c’est dur à concevoir.
- Que m’est-il arrivé ?
Attentif au moindre de mes souhaits, Nathan se lança dans un monologue empli de tristesse et d’émotion. A l’annonce de l’élément déclencheur de ma mort, la douleur envahit mon âme. Les évènements qui s’étaient déroulés durant les dernières quarante-huit heures, me revint brusquement en mémoire. La souffrance m’envahis de toute part.
En véritable bienfaiteur, Nathan ne me laissa pas m’enfoncer dans le désarroi. Il me força à parler.
- Tu te demandes certainement ce qu’est devenue Eléonore ?
- Oui, en effet…
- Elle est plongée dans un coma profond. Ses chances de se réveiller sont infimes.
Acceptant avec beaucoup de difficultés l’état des choses, je lui demandais :
- Quel est mon avenir, maintenant que je n’appartiens plus au monde des vivants ?
- La mort n’est qu’un passage vers une nouvelle destinée.
- Mais ma vie de simple mortel me plaisait beaucoup. J’étais en couple, entouré de mes proches et de mes amis. Je ne demandais rien d’autre !
- J’en ai conscience, Anthony. Je peux très bien te comprendre. Moi aussi j’ai eu du mal à l’accepter. Le destin en a décidé autrement et au lieu de disparaitre, il t’offre une chance de voir le monde autrement. Avec une condition, une seule et unique condition.
- Laquelle ?
- Rester éternellement avec les morts.
- Pourquoi ?
- Mélanger les deux mondes troublerait l’équilibre existant depuis des millénaires.
Après cette phrase, nous ne nous parlâmes plus. Nathan comprenait qu’il me fallait du temps pour encaisser cette triste réalité. Il déserta le cimetière, me laissant seul dans le caveau. Mon ultime demeure pour l’éternité.
Je m’allongeais sur le sol glacé et fixais le plafond. Le reflet de la flamme de la grosse bougie, posée sur le banc au centre de la pièce me reposait les yeux. Un silence d’outre-tombe irradiait le caveau. Je restais ainsi durant plusieurs minutes, incapable de réfléchir. Trop d’idées se mélangeaient dans ma tête, s’entrechoquaient à grands bruits et fracas. Je ne savais que penser, que faire, qu’espérer de l’avenir.
Un mort : que pouvait attendre un mort du futur ? J’étais décédé. J’avais « abandonné » mes proches, mes parents et mes amis. Je n’existais plus dans ce monde, celui des vivants. Mes vingt et une années avaient été intenses mais bien trop courtes. Aujourd’hui, j’intégrais à mon grand regret l’univers des morts. Un univers que je ne connaissais pas. Je ne pensais le voir qu’à la fin de ma vie d’humain.
Le moral au plus bas, je m’asseyais et m’appuyais sur un des murs du caveau. Mon regard échoua dans le plus grand des hasards, sur les cadres photos. L’un d’eux attira particulièrement mon attention.
Sur le cliché, j’apparaissais la mine fière et souriante, le regard droit et enjoué. Je me trouvais sur la plage de Saint-Pierre, en maillot de bain, le torse bombé par la fierté. Le souvenir de ce jour me revint soudainement en mémoire. Cette après-midi-là, je profitais du dernier week-end sur l’île avec Eléonore, avant mon départ pour la métropole afin d’effectuer un stage professionnel en entreprise. L’instant était encore frais dans mon esprit. Je me souvenais de notre complicité l’un avec l’autre.
Le moment des au-revoir était rapidement survenu. Je me voyais dans le hall de l’aéroport Rolland Garros à Saint Denis, enlaçant Eléonore et m’éloignant d’elle pour de longs mois. A présent, je ne la reverrai jamais plus. Mon cœur fut lesté d’un poids énorme.
Je me détournais des cadres photos. Mon regard tomba sur la plaque. Je me levais et allais toucher ses contours réguliers. Un déclic eut soudainement lieu à l’arrière de celle-ci. Surpris et intrigué, j’assistais à un spectacle des plus inattendus : le mur du fond se divisa en deux parties bien égales, libérant ainsi, un vieil escalier en colimaçon. Il descendait dans les entrailles de la terre !
Le souffle coupé, je m’approchais de l’ouverture, prenais mon courage à deux mains puis dévalais le petit escalier à toute vitesse. Il était pentu et étroit. Ce périple m’amena dans un souterrain entièrement dallé.
Le mur à ma gauche comportait une dizaine de plaques identiques à celles de l’étage. En découvrant les noms et prénoms gravés dans le marbre, mon cœur subit un nouvel assaut de pression. Toutes ces personnes portaient mon nom de famille. Il devait sans aucun doute s’agir de mes ancêtres !
Stupéfait, je m’intéressais à leurs dates de vie et de mort. Le plus ancien s’appelait Léonard, était né en 1816 et mort en 1850, à l’âge de 34 ans. Un homme parti trop tôt du monde des vivants. Le plus récent se prénommait Alexandre, 18 ans à sa mort ! Le reste de mes autres ancêtres avaient franchi le cap du demi-siècle.
Chacune des plaques comportaient une photographie ou une peinture du visage de la personne disparue. Alors que je les discernais les uns après les autres, un léger tintement attira mon attention. En jetant un œil en direction du petit escalier en colimaçon, j’eus la désagréable sensation que l’on me surveillait.
Sur mes gardes, je me levais pour faire le tour du souterrain. Lorsque j’atteignis le pied de l’escalier, un déclic identique à celui entendu à l’étage, retentit à travers l’espace clos. Presque aussitôt, une cloison coulissa en condamnant l’unique accès à la sortie.
La panique commençant à m’envahir, je m’époumonais contre la pierre de la cloison.
- A l’aide… au secours… je vous en prie… venez m’aider !
La voix mélodieuse d’une femme d’âge mûr, porta au loin :
- Pourquoi cris-tu de la sorte ? Dans notre état actuel, nous ne risquons plus rien. Et puis ce n’est pas un simple mur en pierre qui va nous arrêter.
En accomplissant un volte-face, je me retrouvais de front avec une femme à la quarantaine bien tassée, à l’air sérieux et grave. Elle était habillée d’une longue robe d’époque XIXème siècle, aux froufrous garnis sur les longueurs et d’un couvre-chef des plus élégants. Curieux d’en connaitre un peu plus sur cette dame d’un autre temps, je lui dis :
- Qui êtes-vous ?
- Je m’appelle Ernestine, je suis une de tes très lointaines aïeules.
- De quel siècle venez-vous ?
- J’ai vécu durant la deuxième partie du XXème siècle. C’était une autre époque. Je suis chanceuse de ne pas devoir côtoyer les vivants d’aujourd’hui. L’existence des morts est meilleure, je puis te l’assurer, Anthony.
- Quel âge aviez-vous à votre mort ?
- Quarante-huit ans. Une infection des poumons a eu raison de moi.
- Quelle fin cruelle ! Vous étiez mariée ?
- Bien entendu. Mon époux n’a pas résisté longtemps à mon absence. Le pauvre homme s’est laissé mourir de chagrin.
- Cela veut dire qu’il est ici avec vous ?
- Oui et non…
- Comment cela ?
- Oui, car il est présent dans ce cimetière et non, car il est dans son propre caveau. Mais nous nous voyons très souvent.
Rassasié en données sur ma « colocataire », je me tus. Ernestine marcha jusqu’à la cloison en pierre et passa au travers. Je ne voulais pas rester tout seul dans ce souterrain. Je me décidais donc à l’imiter. Ce fut comme de franchir le seuil d’une porte ouverte. Un véritable jeu d’enfant.
Je montais les marches du petit escalier en colimaçon et me retrouvais à l’étage, dans la pièce initiale du caveau. Ernestine s’était déjà aventurée à l’extérieur. Je la suivis sans réfléchir.
Au dehors, les choses avaient changées. Auparavant, les allées du cimetière étaient désertes. A présent, une foule compacte se massait partout.
Impressionné, je restais à l’écart. J’observais avec une attention particulière le comportement des autres, des morts. Ils se déplaçaient de manière quasiment normale. Je ne décelais rien chez eux d’anormal mis à part leur statut.
Puis un évènement inattendu eut lieu. Un évènement qui allait considérablement changer ma façon de voir mon nouvel univers !



Chapitre 3 : Une soif de vérité.

ELEONORE

Ibrahim, le demi-frère d’Eléonore, se présenta à la réception du hall d’entrée de l’hôpital Terre Sainte, en bordure de Saint-Pierre. La secrétaire, habitué à la recevoir depuis l’accident d’Eléonore, lui offrit son plus beau sourire.
- Bonjour Ibrahim. Ça va un peu mieux aujourd’hui ?
- Oui. Du moins, j’essaye de faire bonne figure.
- Je ne connais pas de situation plus difficile que l’attente du réveil inespéré d’un proche.
Le jeune réunionnais consulta sa montre.
- Les visites ne sont pas encore autorisées ?
- Je pense que pour toi, je peux marquer une exception. Tu peux y aller dès à présent. Tu connais la route ?
- Oui, je devrais trouver mon chemin. Merci Giselle.
Ibrahim trottina à petites foulées jusqu’à la chambre de sa demie sœur. Il la retrouva comme les fois précédentes paisiblement allongée sur le lit médicalisé, immobile, les paupières closes. Une batterie de machines gardait un œil sur elle.
Le moral au plus bas, Ibrahim alla s’assoir sur la chaise en ferraille posée à côté du lit. Il contempla sa demi-sœur, prisonnière d’un sommeil sans fin. Cela lui déchirait le cœur. La voir sans vie, calme et stoïque, véritablement l’opposé de sa personnalité habituelle, beaucoup plus énergique. Elle vivait à 100 à l’heure !
Le souvenir de leur première rencontre dans l’appartement de son père lui revint en mémoire. Une réelle alchimie s’était dès lors établit entre eux deux. Leurs personnalités s’accordaient à merveille. Leur relation frère/sœur était à l’épreuve du temps. Ils avaient partagé tellement de bons moments qu’il ne pouvait croire à une fin annoncée. Ibrahim voyait Eléonore comme une sœur au sens propre du terme. Malgré leurs différences biologiques, ils avaient su créer des liens fraternels. Seule la mort serait capable de briser ce lien si cher aux yeux du jeune homme. Même s’il y avait encore des chances qu’Eléonore sorte du coma, Ibrahim voulait profiter des derniers instants où le cœur et le corps de la jeune fille étaient encore animés par un faible souffle de vie.
Il lui saisit la main gauche, la posa sur sa joue puis enfouit son crâne au sein de l’oreiller, à côté de la flamboyante chevelure d’Eléonore. Il ferma les yeux. Le silence de la chambre lui permit de ne penser à rien d’autre qu’eux.
Ibrahim sauta brusquement de sa chaise. Le jeune homme semblait perdu, comme désorienté. Ses yeux le démangeaient beaucoup ! Il ne voyait plus qu’un simple flou très déstabilisant. Pour s’en défaire, il fut obligé de se pencher en avant, les mains appuyées sur les genoux.
Dans son dos, Eléonore s’était levée du lit. La beauté tropicale se tenait bien droite, le regard figé sur son demi-frère. Le teint livide, elle était tremblante. Lorsqu’Ibrahim s’en aperçut, il faillit s’écrouler au sol.
- Eléonore… comment est-ce possible ? Tu… tu es censée être dans le coma. Je ne comprends plus rien…
- Chut Ibrahim, ne perds pas ton temps inutilement ! Mes heures sont comptées. Tu dois m’aider avant qu’il ne soit trop tard.
- De quoi me parles-tu ?
- Pour que mon esprit s’en aille en paix, il faut que mon entourage et moi-même sachions ce qui m’est arrivé.
- Tu veux dire que tu ignores la raison de ton coma… Comment est-ce possible ?
Dans un état second, Eléonore restait mystérieuse. Elle lui donna une réponse vague.
- Les évènements se sont enchainés à un tel rythme que je ne sais plus.
- Mais où est-ce que je dois-je chercher ?
- Je suis navrée, je suis incapable de t’aider. Je n’en ai pas l’autorisation.
- L’ « autorisation » ?
- Tu devras te débrouiller par tes propres moyens. L’unique chose que je peux te dévoiler, c’est de commencer tes recherches par ma chambre à coucher.
- Ta chambre ? Mais qu’il y a-t-il là-bas ?
- Je suis désolée Ibrahim… Tu me manques énormément…
- Attend… où vas-tu ? Reste avec moi, j’en ai besoin. Eléonore !
La jeune femme fut secouée de violents soubresauts. Rapidement, Eléonore s’écroula sur le sol, immobile et sans vie. Ibrahim ouvrit tout à coup les yeux. Il avait toujours la tête posée contre celle de sa demi-sœur, sur le matelas du lit d’hôpital.
Retrouvant doucement ses esprits, le jeune homme regarda autour de lui. Eléonore n’avait pas bougée d’un poil. Elle ne s’était pas réveillée. Un simple cauchemar. Devait-il vraiment tenir compte de ce dernier ? Etrange, car lui aussi désirait éclairer le mystère de sa demi-sœur.
Ibrahim ressentit soudainement l’envie de fouiner dans la chambre à coucher d’Eléonore. Depuis l’annonce de son coma, ses parents et lui n’avaient eu le courage de pénétrer ce lieu devenu beaucoup trop douloureux pour eux trois. Même si la jeune fille filait le parfait amour avec Anthony dans leur appartement, elle conservait quelques affaires dans son ancienne chambre à coucher. Elle y dormait de temps à autre, notamment durant l’absence de son petit ami, parti pour la métropole dans le cadre d’un stage professionnel.
Ibrahim savait de sources sûres que la jeune fille aimait y entreposer ses affaires les plus secrètes. Peut-être trouverait-il des indices qui l’orienteraient dans la bonne direction ?
Se servant de ce début d’idée, Ibrahim s’approcha du visage d’Eléonore, lui baisa la joue et lança à son égard :
- Eléonore, je te fais la promesse de mettre en lumière les causes de ta mort. Soit forte, je serai rapide. Tiens bon. Je t’aime !
Meurtri au plus profond de son âme, Ibrahim consentit à rentrer à l’appartement de son père et de sa belle-mère, Mohamed et Loretta. Il se dirigea vers le parking des visiteurs, monta à bord de son cabriolet noir puis fila droit devant.
Quelques minutes plus tard, le jeune homme montait l’escalier conduisant au palier d’où il put accéder à l’entrée de l’appartement. Vu l’heure, ses parents étaient encore au travail.
Mohamed, son père, occupait le poste de PDG d’une grande chaîne hôtelière. Loretta, sa belle-mère, exerçait la fonction d’avocate d’un cabinet réputé de l’Ile de la Réunion. Deux profils professionnels qui requéraient beaucoup de temps et d’énergie.
Ne désirant que le bien-être de sa famille, Mohamed, en vrai paternel, se donnait du mal pour assurer leur avenir. Il passait le plus clair de son temps hors du domicile conjugal. Ibrahim ne le voyait qu’en de rares occasions, soit lors des repas du soir ou lors de sorties en famille.
On pourrait aisément croire que le jeune homme souffrait de cette absence. Mais non. Ibrahim la prenait avec maturité : du fait de son âge, 23 ans, il récoltait ainsi, beaucoup plus de responsabilités auprès de son entourage proche, composé de sa demi-sœur et de sa belle-mère. Loretta, malgré un emploi du temps bien rempli, essayait de l’adapter au mieux avec celui de ses enfants. Elle entretenait avec Eléonore et Ibrahim une relation toute particulière. Surtout avec le jeune homme dont elle voulait gommer les différences biologiques.
Ibrahim aimait son père autant que sa belle-mère et sa demi-sœur. Il se sentait à l’aise avec ses proches. Jamais il ne pensait être un étranger. L’appartement qu’il partageait jadis avec son père, était devenu celui de leur nouvelle famille recomposée.
Ce sentiment en tête, Ibrahim foula le plancher du séjour qu’il traversa en toute hâte pour approcher la porte de la chambre d’Eléonore. Un malaise le prit soudain de court. Voir l’écriteau avec le prénom de sa demi-sœur le déstabilisait. Faisant front de ce sentiment et motivé par une soif de vérité de plus en plus présente, Ibrahim entrouvrit légèrement le battant. Il s’introduisit en douceur dans la chambre, observant avec attention l’ensemble de la pièce. Il ferma la porte derrière lui. Tout lui semblait si paisible. On avait peine à croire qu’une chose horrible était survenue dans l’existence d’Eléonore !
Le jeune homme inspecta chaque coin et recoin de la pièce, n’omettant aucun meuble ni aucun objet. Rien dans l’armoire, rien dans les tiroirs du bureau et rien non plus dans la coiffeuse. En mal d’idées, Ibrahim s’attaqua à la bibliothèque remplie de romans et de diverses autres affaires. Il passa tout au crible.
Ce fut à cet endroit précis qu’il trouva son bonheur : le journal intime d’Eléonore ou plutôt, les multiples exemplaires de son journal intime. Impressionné par la masse de lecture, il prit place sur le lit et les feuilleta rapidement, ne s’attachant qu’aux passages les plus marquants selon lui.
En tout et pour tout, sur les six exemplaires, les deux premiers couvraient la petite enfance de sa demi-sœur, les deux suivants ses premiers pas dans l’adolescence. Une période qu’Ibrahim connaissait bien car ce fut à cette époque que leurs deux familles s’étaient unies.
Il mit les exemplaires de côté pour s’attaquer aux deux derniers. Ceux-ci traitaient de la période qui intéressait le plus Ibrahim : la fin de son adolescence et ses débuts dans la vie d’adulte. Une partie de l’existence de la jeune femme qu’il ne connaissait pas. En partie à cause du départ d’Eléonore de l’appartement familial pour le sien avec Anthony, son petit ami.
Avide de découvrir la vie secrète de sa demi-sœur et de mettre au clair les raisons de sa mort, Ibrahim commença à lire les premières lignes du volume cinq.

« Cher Journal,
J’entame une partie décisive de ma vie de pré-adulte : l’emménagement avec mon homme, dans notre petit nid douillet !
Anthony, en grand artiste de sa catégorie, m’a réservé une surprise de taille : c’est lui qui réalisera l’agencement et la décoration de l’appartement. J’ai tellement hâte de voir le résultat final !
La réponse au prochain épisode…

***
Cher Journal,
Aujourd’hui est un grand jour : Anthony vient de m’envoyer un SMS afin que je le rejoigne à l’appartement. Je soupçonne une surprise de sa part !

***
Cher Journal,
Voilà le moment venu de découvrir la déco de notre futur appartement. Quand je rejoins mon amour de toujours, la tension est grande. Le cœur battant la chamade, je le suis jusqu’au palier et me laisse séduire par ses belles paroles.
Lorsque j’aperçois finalement l’intérieur de l’appartement, tout n’est qu’émerveillement et excitation. Je fais face à un véritable loft new-yorkais ! Mon rêve devient enfin réalité !
Au top de ma forme, je m’extasie devant le mobilier de notre futur cocon douillet. Je passe le reste de la journée, dans les bras de mon apollon.

***
Cher Journal,
Notre première semaine au sein de l’appartement s’est écoulée. La vie s’organise jour après jour. Jamais la difficulté du premier pas ne nous a dérangés. Une véritable aubaine !

***
Cher Journal,
Voilà un an que nous nous sommes installés ensemble, Anthony et moi. Si au début tout semblait simple et magnifique, à long terme, les complications commencèrent à se présenter à nous.
Des prises de têtes dans nos vies professionnelles se répercutèrent sur notre vie de couple. Clash sur clash, une tension bien particulière s’installa rapidement sur l’ensemble de l’appartement. Mais comme à chaque dispute, nous trouvons un terrain d’entente et nous réconcilions toujours.
Toutefois, un jour où Anthony dépassa les limites du raisonnable, la réconciliation me parut presque impossible. Et depuis ce jour, le côté sombre de mon petit ami, m’apparut brusquement. Une face cachée que je ne soupçonnais pas. Il commence même à me faire un peu peur à certains moments. »

***
Le rythme cardiaque à son plus haut niveau tellement la tension était présent dans son corps, Ibrahim posa le journal sur le bord du lit et souffla un bon coup. Qu’allait-il découvrir dans les pages qui suivaient ? Déjà, dès les premiers feuillets, une sombre ambiance ternissait l’ensemble. La suite serait-elle pire ?


Le roman intégrale est en vente sur le site internet d'Amazon au prix de 2,99 €.

Je vous remercie par avance pour toutes vos critiques et commentaires. :)
Mike63
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Re: [ROMAN/FANTASTIQUE] L'Empire des Eternels, Tome 1

Message non lu par Mike63 »

Voici le lien internet de mon roman sur Amazon :

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Cymoril
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Re: [ROMAN/FANTASTIQUE] L'Empire des Eternels, Tome 1

Message non lu par Cymoril »

Bienvenue ! :)
Mike63
Bleusaille
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Re: [ROMAN/FANTASTIQUE] L'Empire des Eternels, Tome 1

Message non lu par Mike63 »

Merci ! :mrgreen:
Mathias Moucha
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Re: [ROMAN/FANTASTIQUE] L'Empire des Eternels, Tome 1

Message non lu par Mathias Moucha »

Bonne route à ton roman !
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