Un très bon manga qui sort des sentiers battus des shonenries mille fois vues, revues, archivues.
Nous suivons les tribulations de Sona, adolescent survivant d’un massacre, et de la marchande d’armes Garami (auxquels vont s’ajouter la lolita habituelle, le clone d'Isht Van ainsi que… je vous laisse la surprise !)
A partir d'un univers post-apo, les auteurs mélangent avec bonheur SF, fantastique et fantasy : à côté des habituels tyrans et seigneurs de la guerre on retrouve sorciers, zombies, vampires, hommes-fauves...
Bref des monstruosités en veux-tu en voilà !
Les dessins de Night Owl sont très supérieurs aux machins épurés/kawaichoupi qui sévissent de nos jours.
Les personnages comme les décors sont bien mis en valeur par un storyboarding dynamique et de qualité.
Pour faire bonne mesure les intrigues sont intéressantes à suivre grâce aux scénarii de Kyôichi Nanatsuki.
Berserk a enfin trouvé un rival à sa mesure : il était temps !
La postface du tome 5 n'avait pas besoin de nous indiquer les inspirations, elles sont facilement identifiables :
- la saga de fantasy culte Guin Saga de Kaoru Kurimoto, pilier de la SFFF nippone maintes fois (re)reprises
- Vampire Hunter D de Hideyuki Kikuchi (rien que pour les tomes 4 & 5 qui sont vont au-delà du revival)
- Michael Moorcock en général et Elric de Melniboné en particulier
Garami, Princesse des Ruines à la peau et aux cheveux pâles, poursuit les créatures et les agents du Chaos à l'aide d'une immense épée noire runique buveuse d'âmes... Je crois qu’on ne peut pas faire plus explicite !
Du coup c’est dommage ne pas avoir avoué les inspirations encore plus flagrantes du manga :
Hokuto no Ken et Berserk, 2 mangas cultes sur lesquels a officié Kentaro Miura, fan ultime de... Guin Saga !
La boucle est bouclée ? Pas entièrement car le scénariste comme Howard avoue rechercher avant tout l'horreur.
Du coup on sent les héritages de H. P. Lovecraft et Clark Aston Smith : cultistes, nécromanciens, livres interdits, mutants indicibles et divinités antidiluviennes apparaissent bien souvent dans le récit.
Le problème c'est qu'il faut que l'univers gagne en cohérence :
on commence dans le post-apo à la Hokuto no Ken, et du western on glisse à la fantasy en alternant Resident Evil et Castlevania avant de marcher assez pour ne pas dire très fortement sur les traces de Berserk.
Car des pans entiers de background ou de l’intrigue ressemblent très, mais alors très fortement, à ce manga.
Il est temps de d'y mettre d'y bon ordre sinon on va tomber trop facilement dans le pot-pourri attrape-tout.
Et malgré tout on n'évite pas certains guimmicks typiquement japonais assez pour ne pas dire très pénibles :
- les lolitas en péril (les filles de 8 ans qui en font 15 et celles de 15 ans qui en font

- les poses vidéoludiques et les boss de fin de niveau
…
