Apologize
J'ai commencé la série et putain cela du bien de retrouver ce péplum trash pour la 4e fois !
J'ai repéré plein de maladresses horripilantes, mais vu le niveau atteint par les saisons précédentes je suis devenu beaucoup plus exigeant.
Dans les trucs maladroits je trouve que le 1er commence de manière trop proche du 1er épisode de la saison précédente.
Des éclaboussures de sang et des mises à mort redondantes dans la mise en scène.
César masochiste, c'est too much.
Le pathos de la fin du 2e épisode est gâché par plein de trucs précipités qui auraient gagné à être mieux amenés, comme l'esclave marron qui veut délivrer les siens.
Par contre la fin du 1er épisode était nickel avec le combat de Crassus mixé avec celui de Spartacus (le maître plan était bien vu pour amener un personnage courageux et intelligent).
Crassus est un personnage très intéressant : cette série a quand même permis à beaucoup d'acteurs méconnus de crever l'écran.
J'ai été déçu par les nombreuses reprises de
Joseph Loduca... car dès qu'un nouveau morceau se fait entendre c'est géant !
L'épisode 3 réussit là où le 2e avait échoué.
Une ambiance plus posée, des personnages plus travaillés.
Les nouveaux enjeux se développent et la soif de haine des rebelles les rend maintenant aussi cruels que leurs anciens maîtres.
Dommage pour Attius, il aurait pu reprendre le rôle du chasseur renégat (saison 2).
Si les Romains se font plus discrets, on compense par qques surprises et une bonne baston finale des familles très agréable à regarder.
L'épisode 4 porte bien son nom. Michel Hurst se régale dans le dark peplum.
Alors que César fait la fouine, la violence monte en puissance : les massacres croisés perpétués par les Romains et les rebelles font froid dans le dos.
La musique est excellente, accompagnant des images presque insoutenables.
Âmes sensibles s'abstenir.
L'épisode 5 est particulièrement rempli.
Qui est le plus malin de Spartacus ou de Crassus ?
Division ? Réunion ? Blood Brothers renoue avec les meilleurs moments de la série.
Cliffhanger insoutenable. Et César a la grande classe.
épisode 6 :
Un début très bon, un final très bon et entre les 2 un épisode de transition.
Dans Spartacus, cela veut dire qu'on s'intéresse plus aux destins individuels et aux intriques secondaires qu'au destin collectif et à l'histoire principale.
Des trajectoires intéressantes et de bonnes surprises.
On s'appesantit pas mal sur les Romains et certains masquent tombent.
Crassus est un individu sacrément complexe, et du coup assez flippant.
"la cupidité, c'est ainsi que les jaloux appellent l'ambition"
Et si l'ambition, c'était ainsi que les crevards appellent cupidité ?
épisode 7 :
Le miroir du précédent mais on s'appesantit sur les rebelles.
C'est un peu confusant de passer de la douce Sinuessa à une Melia Ridge polaire.
Néanmoins on nous offre de belles images renvoyant aux expérimentations des très intéressants épisodes romains de la série
Xéna la guerrière.
épisode 8 :
Le calme avant la tempête ? non, le calme et la tempête dans le même épisode.
Mais là on passe trop vite de l'un à l'autre : il y avait matière à intercaler un autre épisode entre les adieux fraternels doux-amers et la chevauchée sanglante du Gaulois Invaincu.
On passe de l'épique au tragique en 1 seconde. Une fin terrible.
épisodes 9 :
Aux crucifixions romaines répondent les sacrifices humaines des rebelles.
Mais au lieu de sacrifier au trash et au gore,
Michael Hurst renoue avec
To Helicon and Back pour nous offrir un épisode bien rempli, où le vibrant hommage aux disparus s'intercale entre de sacrés rebondissements.
Là où certains auraient versé dans le clipshow ou la surrenchère (les chorégraphie des combats lâchent du lest niveau hémoglobine et ralentis),
Michael Hurst réalise un subtile adieu à la série avant l'amère fin que nous connaissions et que nous redoutions tous dès le 1er épisode de la saison 1.
épisode 10 :
Après 39 épisodes, cette série arrive encore à me surprendre. C’est epic of the epiness !
À mi chemin entre
Gladiator et
Braveheart, nous assistons à un grand spectacle.
L’affrontement final dure la moitié de cet ultime épisode pour approcher les 30 minutes.
Les combats sont très bons et les cadrages bien travaillés permettent de nous immerger dans une bataille à grande échelle sans recourir trop recourir aux CGI tout en évitant l’emploi de milliers de figurants.
On suit beaucoup de personnages donc quelques raccords sont brutaux mais globalement c’est de la balle.
Et les musiques magiques de
Joseph Loduca enrobent magnifiquement tout cela.
(Seul bémol, elles racontent toutes qqch donc elles sont difficiles à reprendre ou à transposer)
Avec beaucoup moins de moyens cela n’a rien à envier au cinéma : le peplum moderne fait honneur à ses aînés.
Spartacus est très bon. Crassus est très bon. Pour ce dernier quelle révélation.
Gannicus est très bon. César est très bon. 2 révélations de plus dans un casting très intéressant.
Tous les autres sont dans le ton. Mine de rien cette série nous offre des dialogues étonnamment bons.
Et on s’aperçoit que la dramaturgie à été très pensée.
Ainsi la botte secrète mise au point dans l’épisode 3x01 aurait du clore les combats de ce baroud d’honneur.
J’ai repéré des tonnes de clins d’œil aux 38 épisodes précédents dans les dialogues et les mises en scènes.
L’émouvant générique de fin est dans cette optique la cerise sur le gâteau de l’amère fin.
Un exemple ?
La poignée de main entre les 2 leaders est calquée sur celle de Blood Brothers.
Quelle est la phrase clé de
Blood Brothers ? « Imagine ce que nous aurions réalisé si nous étions du même côté. »
Celle phrase avait scellé le destin des personnages dans l’épisode 1x13 et constituait un leitmotiv de la série.
Quelles est la phrase clé de
Victory ? « Imagine Spartacus ce que nous aurions accompli si tu avais été romain. »
Et les spectateurs se demandent : « Imaginons ce qu’il serait advenu si Crassus avait été dans le camp rebelle. »
Nous nous élevons et nous tombons tous ensemble. Mais on préfère s’opposer dans le grand jeu de la compétitivité.
Et les amateurs de comics auront reconnu la tirade culte de
l’Ere d’Apocalypse (
X-Men / Marvel)
Sur le fond, vous vous y attendiez tous : sortez les indispensables mouchoirs !
Les héros rebelles tombent les uns après les autres alors que les crevards romains triomphent et jubilent.
J’ai souffert comme rarement aux côtés d’un Gannicus bien plus classe que Karl Urban dans
le Retour du Roi.
Et après toutes ses tragédies, on arrive à nous en sortir une de plus qu’on n’avait pas vraiment vu venir…
Reste quelques ellipses dommageables et 2 ou 3 trucs précipités pour savourer tout cela.
Cette saison compte 10 épisodes : il y avait largement la place pour 2 épisodes de plus.
Un épisode, une saison, une série mémorable. Ceux qui ont aimé reverront tout cela avec plaisir et émotion !
Steven S. DeKnight et son équipe ont su se différencier des séries
HBO qui se prennent trop au sérieux.
(certains transfuges néozélandais de Hercule & Xéna avaient déjà œuvré dans cette voie il y a 15 ans)
Reste plus qu’a concocter une série sur le triumvirat Pompée / Crassus / César pour enfoncer le clou…
En attendant je suis passé à la série
Da Vinci’s Demons et je suis très agréablement surpris.
Gratitude
PS :
Je ne me souviens pas d'oeuvres littéraires ayant pris pour sujet les révoltes serviles alors qu'on ne compte plus les romans sur les lutte sénatoriales.
Esprit petit bourgeois peut-être qui kiffe les rivalités entre notables ?
(la révolte des esclaves d'Anatolie et l'échec de l'utopie du Royaume du Soleil où l'égalité primait sur tout le reste aurait fait un bon sujet de roman)