[Capes & Epées] Capitaine Alatriste - 2006

Péplum, chevaliers, pirates, vikings, toutes les époques ont eu le droit à leurs films épiques et grandes batailles
Albéric
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[Capes & Epées] Capitaine Alatriste - 2006

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[video]http://www.youtube.com/watch?v=BoXmoIMhbcc[/video]
Résumé :
"Ce n'était pas l'homme le plus honnête, ni le plus pieux, mais c'était un homme courageux. Il s'appelait Diego Alatriste."Tels sont les premiers mots du best-seller international d'Arturo Pérez-Reverte, "Le capitaine Alatriste". L'histoire se déroule dans l'Espagne impériale du XVIIe siècle, entre 1622 et 1643, sous le règne de Philippe IV, avant-dernier roi de la Maison d'Autriche. Philippe IV est un monarque faible et facilement manipulable, dominé par une Cour corrompue, agitée par les intrigues orchestrées par le très influent comte-duc Olivares. L'Empire espagnol décline lentement. La société souffre de ses nombreuses contradictions. Le luxe et l'opulence de l'aristocratie coexistent avec la misère et la vulnérabilité du peuple.Ce monde déclinant est le théâtre des aventures de Diego Alatriste, fier soldat au service de Sa Majesté dans les Flandres, et mercenaire à Madrid et Séville en temps de paix.

Scénarisation :
Le film commence en Flandres en 1622 et se termine à la Bataille de Rocroi en 1643 : la Guerre de Trente Ans est en train d'éteindre les derniers feux du Siècle d'Or espagnol. Philippe IV remplace Louis XIII, le Comte-Duc d'Olivarès remplace le Cardinal de Richelieu, les vétérans des tercios remplacent les Mousquetaires du Roy, le siège de Breda remplace le siège de La Rochelle, la prison de San Marcos remplace celle de la Bastille...
Bref le royaume du monarque Très Chrétien n'a rien à envier à l'Empire du Roi Planète.
Une fresque très dumasienne à laquelle s'ajoute le désenchantement de la fin d'une période et de ses valeurs.
Je ne veux pas revenir sur la genèse compliquée du projet qui a vu l’adaptation des œuvres d'Arturo Pérez Reverte passer d'une série de téléfilms à un film unique d'où les ellipses dommageable du récit : on alterne scènes de batailles, duels à l'épée, intrigues courtisanes et intrigues amoureuses mené par des nobles loyaux ou félons et des dames d'atours traîtresse ou en détresse... en suivant le destin d'un soldat hidalgo et de son filleul.

Interprétation :
Comme souvent dans le cinéma espagnol, c'est très réfléchi et très travaillé.
En capitaine hidalgo mélancolique, Viggo Mortensen est vraiment très bon.
Rien à redire sur un casting d'acteurs et d'actrices ibériques peu connus en dehors de leur pays.
Ils sont trop nombreux pour être tous cités, mais le couple Elena Anaya / Unax Ugalde est très.
Très bons également sont Eduardo Noriega (Comte de Guadalmedina) et Ariadna Gil (l’actrice Maria).
Javier Cámara est méconnaissable en Comte-Duc d’Olivarès.
Et Enrico Lo Verso incarne Malatesta, un exécuteur des basses œuvres qui ne manque pas d'honneur.

Réalisation :
Comme souvent dans le cinéma espagnol, c'est très réfléchi et très travaillé.
Certaines scènes sont pensées comme des tableaux de maîtres...
… parfois en référence à de célèbres tableaux de maître !
Certaines scènes sont pensées  comme des pièces de théâtres...
… parfois en référence à de célèbres drames/comédies.
Bref une jolie mise en abîme de l'immense production artistique du Siècle d'Or espagnol !
Je suis peiné de ne pas suffisamment être imprégné de culture hispanique pour en profiter pleinement.

Visuels :
Comme souvent dans le cinéma espagnol, c'est très réfléchi et très travaillé.
Des couleurs grisâtres des Flandres hivernales aux couleurs saturées des Espagnes estivales, la photographie de Paco Femenia est de qualité dans toutes les gammes et toutes les tonalités.
Francesa Sartori a réalisé un très bon travail sur les costumes.
Aragorn s'est souvenu des leçons du légendaire maître d'armes Bob Anderson : ce film est truffé de combats à l'ancienne à des kilomètres des trucs hollywoodiens avec leur montage épileptique et leurs armées de doublures.
Les décors extérieurs et intérieurs sont réussis et nous transportent dans l'Espagne de la 1ère moitié du XVIIe.
Et quel dommage que la bataille finale n'ait pas disposé des milliers de figurants des films slaves/asiatiques.
Seule faute de goût du directeur artistique Benjamin Fernandez, les gerbes de sang réalisées avec After Effect...

Bande-son :
Comme souvent dans le cinéma espagnol, c'est très réfléchi et très travaillé.
Roque Banos nous offrent de bien beaux morceaux dans plusieurs registres.
On alterne joliment musiques épiques et musiques mélancoliques.
C'est juste dommage qu’on n’ait pas davantage misé sur elles.


Merci à Agustin Diaz Yanes de nous avoir offert un beau film de capes et d'épées qui plaira aux nostalgiques, même s'il est plus proche dans sa dureté de la Reine Margot que des Trois Mousquetaires.
De plus il offre des réflexions politiques, historiques et psychologiques qui dépassent le cadre du revival dumasien.
(la révolte de 1640 constitue la 1ère pierre des fortes rivalités voire tensions entre Castillans et Catalans)

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Gregor
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Re: [Capes & Epées] Capitaine Alatriste - 2006

Message non lu par Gregor »

un film pas mal avec de vrais beaux moments mais aussi avec de vrais longs temps morts.
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