D'abord salut à tous et un petit clin d'oeil aux membres de valar_dohaerys
je désire juste remettre les choses dans leur contexte à propos de cette fameuse loi salique.
Pour la succession féminine au trône de France le problème était le
suivant :
Prologue : Philippe le Bel et ses trois fils
A sa mort Philippe le Bel laisse trois fils et une fille. Ce qui
semble suffisant pour assurer la continuité dynastique. Son fils
ainé Louis X devient donc roi.
1er chapite : Louis X et sa fille unique
Mais pour la première fois la continuité dynastique mâle capétienne
sera rompue en 1316 avec la mort de Louis X qui ne laissa qu'une
fille, Jeanne.
2ème chapitre : Philippe V et l'exhumation de la loi salique
Là-dessus Philippe V, le frère cadet de Louis X, se
fait couronner, exhumant d'on ne sait où une ancienne loi franque,
la fameuse loi salique des francs saliens (car il y avait aussi les francs ripuaires), interdisant aux femmes de, je cite, "hériter de la terre".
Rq : kk nerveux
Depuis ce jour, le royaume de France fait un kk nerveux sur le droit au règne des femmes. D'où le fait qu'il n'y ait jamais eu de reine régnante en France.
Rq : psycho-rigidité et guerre de cent ans
Et c'est cette psycho-rigidité à l'égard de l'interdiction faite aux femmes d'acceder au trône qui est la source de la guerre de cent ans (et de
bien d'autres malheurs aussi je pense).
3ème chapitre : Philippe V : tel est pris qui croyait prendre
Mais revenons donc à notre petite histoire. En 1324 donc Philippe V, celui qui a invoqué la loi salique pour accéder au trone, meurt et ne laisse à
son tour que ... des filles
. Son frère Charles IV, qui n'avait
accépté l'invocation de la loi salique que bon gré mal gré, n'hésite
pas à son tour à reprendre à son compte cette argumentation pour se
faire couronner aux dépends des filles de Philippe V.
4ème chapitre : rebelotte
Quatre ans plus tard rebelotte : Charles IV meurt sans héritier
mâle. Sentant la mort venir il ne désigne pas d'héritier et déclare
que la décision appartient aux pairs du royaume.
5ème chapitre : avènement des Valois
Cette fois-ci le problème successoral est de taille. Il n'y a plus
de frère cadet direct. Les pairs de France désignent donc Philippe de
Valois, neveu de Philippe le Bel, en vertu de la loi salique (encore!). Tous
les autres prétendants étant héritiers par les femmes (eh oui, ils ont poussé le bouchon jusque là). Philippe de Valois n'est peut-être pas fils de roi mais il est petit-fils de roi et héritier par les mâles.
Ce qui, au passage entraîne un changement dynastique en France. Les
Capetiens laissent place aux Valois.
6ème chapitre : le roi d'Angleterre entre dans la danse
Le hic c'est que le roi d'Angleterre de l'époque, Edouard III, entre
aussi dans la danse. Il est un petit-fils de Philippe le Bel par sa
mère Isabelle de France, fille de Philippe le Bel. Il peut donc
prétendre à la couronne de France. Notons au passage que la position
d'Edouard III était délicate. Au regard de la loi salique il ne peut
évidemment pas prétendre au trône, étant héritier par sa mère. Mais
en réfutant la loi salique il n'a pas plus de droit à la couronne
car dans ce cas la couronne revient de droit à Jeanne de Navarre,
fille aînée du fils aînée de Philippe le Bel.
7ème chapitre : "viendra, viendra pas rendre hommage"
Toujours est-il que les bases de la guerre de cent ans sont jetées.
Pour compliquer un peu plus le tableau Edouard III d'Angleterre,
comme ses prédécésseurs depuis Guillaume le Conquérant, doit
prêter hommage au nouveau roi de France. A l'époque les possessions
françaises du roi d'Angleterre ne comprenaient plus que les régions
côtières de Gascogne. Et c'est pour ce duché rogné que le roi
d'Angleterre doit prêter hommage à un roi qui, quelques temps
auparavent, était un noble parmi les autres. S'ensuit donc un
problème de "viendra, viendra pas rendre hommage" qui aggrava les
choses.
8ème chapitre : "à Philippe, qui se dit roi de France".
C'est Edouard III qui va précipiter les évenements en adressant au
roi de France un message s'intitulant : "à Philippe, qui se dit roi
de France". Inutile de dire que Philippe de Valois prit la chose
comme une déclaration de guerre.
Epilogue
La guerre venait de débuter, une guerre qui allait durer ... cent ans.
Tout ça parce qu'on a voulu à tout prix écarter les femmes du pouvoir.
kof