[Cycle] Les Instrumentalités de la Nuit

[tam-tam]

C'est parce que ce livre est ENOOOOORME!

[Gregor]

cool le mod à marcher du 1er coup (chose rare)

[arsenie]

Yes, Greg! c'est bien mieux!
et heu .... tu pourrais pas faire quekchose pour redimensionner ....

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le prix!
aske, le tome 3 sort en 2 vol chez Atalante, à 20€ pièce ... pour moins de 390 pages chacun ....
c'est un peu abuser, je trouve

[tam-tam]

Il est sympa ce petit mod grégor!
Merci

[tam-tam]

3 ans plus tard, je m'attaque enfin au 3ème tome des instrumentalités de la nuit (découpé en 2 dans sa version frenchy ).
Je pensais être complètement largué par la compléxité de ce monument mais en fait la période de réadaptation a été beaucoup plus courte que prévu. J'avais encore d'assez bons souvenirs dans l'ensemble.
Une nouvelle fois la progression est lente dans un premier temps: beaucoup de préparatifs, d'espionnage, de scéances diplomatiques... Et puis d'un seul coup tout se déclenche et le tome se termine en boulet de canon (au sens propre comme au figuré d'ailleurs^^)
Pour mon plus grand plaisir, les Instrumentalités de la nuit prennent une place de plus en plus prépondérante ainsi que la magie et les aspects fantastiques.
J'aime bien l'évolution de Cloven Februaren le 9ème Inconnu et de Héris qui deviendra je pense l'un des personnage principaux des évènements à venir.
Piper hecht va se retrouver dans des situations vaudevilesques plus qu'embarrassantes, (j'en dis pas plus pour pas spoiler, ça serait vraiment criminel)
Par contre Pinkus Ghort, reste un peu en retrait, je trouve ça un peu dommage car c'était un de mes chouchous.

Evidemment, on devine tous que dans le prochain tome on va avoir droit à une bonne croisade de derrière les fagots. Les retrouvailles entre Piper Hecht et les Sha Lugs de Gordimer le Lion risquent d'être monumentales. J'attends ça avec impatience. (Mais ça ne sera pas pour tout de suite car le dernier tome n'est pas encore écrit )

[tam-tam]

Et Hop un petit récap des couv.

[Seb]

Ma moitié m'en a offert deux. Les deux derniers évidemment...
Du coup j'ai plus qu'à m'acheter les deux premiers pour pouvoir enfin commencer le tout.

[tam-tam]

Pas de bol mais c'est l'intention qui compte. Chouette kdo en tous cas

[Albéric]

Sans carte, sans glossaire, sans who's who toutes les oeuvres de Glen Cook restent assez difficiles d'accès.
Mais j'ai lu pire (Le Livre malazéen des glorieux défunts, sans wiki c'est quasiment illisible et pourtant je suis un lecteur averti)

Pour ceux que cela intéresserait, j'avais bricolé cette carte à partir d'un documentaire qui correspondrait à peu près à l'univers dans lequel évolue les personnages durant ce cycle très dense et très touffu :

[tam-tam]

L'Atalante ne traduira pas le 4ème et dernier tome.
Quel manque de considération pour le lectotat...

[kali]

Bonjour à tous, comme pour la compagnie noir, j'ai un peu de mal a savoir si le cycle est terminé ou pas. Es ce que quelqu'un peut me renseigner?

[Gregor]

Pour les instrumentalités je ne sais pas, mais la compagnie noire est bien terminée en tant que cycle, maintenant Glen Cook a réécrit sur cet univers avec "Port of shadows", mais ça ne fait pas, je pense, partie du cycle

[Toon]

Pour les instrumentalités je ne sais pas, mais la compagnie noire est bien terminée en tant que cycle, maintenant Glen Cook a réécrit sur cet univers avec "Port of shadows", mais ça ne fait pas, je pense, partie du cycle

il manque "Pitiless Rain" qui se passera après Soldat de Pierre, donc le cycle est quasi terminé

pour les Instru il y a un autre tome sorti uniquement en VO (Working the Gods) en 2014

[Dark horse]

Et dire que La tyrannie de la Nuit dormait dormait sur mon étagère depuis plus de dix ans...

Glen Cook m'a pourtant complètement conquis avec La compagnie noire et je m'en veux tellement, maintenant, d'avoir attendu aussi longtemps avant de lire un de ses autres cycles de dark fantasy.

Car en dark fantasy, Glen Cook c'est une pointure. Un style fait pour lui, qu'il a contribué à faire émerger grâce à sa patte inimitable et ô combien inspiratrice.


Les débuts sont pourtant ardus, avec une palanquée de noms de lieux et de personnages presque imbitables. Et puis peu à peu, on comprend, on se situe.
Ceux venus des terres nordiques ; les différentes factions religieuses, d'un côté chrétien et de l'autre musulman ; le coeur du récit dans les pourtours méditerranéens et plus particulièrement l'Italie médiévale. L'hérésie cathare, les croisades...
On rajoute à cela des forces obscures - Les instrumentalités de la Nuit - représentation d'un folklore païen assez flippant et qui tend à refaire surface dans cette période trouble.

Tout est fait pour que notre personnage principal, Else Tage, s'amuse comme un beau diable ! Infiltré chez l'ennemi, il montrera toute l'étendue de ses talents et s'impliquera à fond dans sa tâche.

Cook nous cuisine à nouveau une bande de joyeux lurons, mercenaires sans foi ni vraiment de loi, n'hésitant pas à cracher leurs quatre vérités à leurs supérieurs. Et bien que la compagnie, cette fois-ci, se résume presque uniquement à Else Tage et Pinkus Ghort, le duo marque les esprits. L'un étant plein d'atouts et très efficace, l'autre étant caustique, drôle, et aussi efficace.
Les nombreux religieux, quant à eux, montrent toute l'étendue de leurs travers : ambition, égoïsme, lubies sexuelles pédophiles, lâcheté, égoïsme et ambition.
Cependant, certains apparaissent comme plus valeureux, ou du moins capables d'une réflexion plus altruiste.

Les puissants se querellent pour la place du chef et Glen Cook nous immisce avec brio, parfois de façon intimiste ou, adroitement, de manière plus distante, dans cette lutte de pouvoir où les différents prétendants profitent du moindre instant pour mordre le mollet de l'autre. Gloire à celui qui pissera le plus loin.
Tout ça sous les yeux d'Else Tage, qui se balade (un peu trop facilement, il faut l'avouer) dans les intrigues afin de gravir les échelons.
Mais ce dernier demeure l'attrait du récit, celui qu'on aime retrouver en décrochant son marque-page. Bien joué, Glen. C'est pas Toubib non plus mais il a du chien, ce Else !

Et bien sûr il y a ces nordiques, catapultés dans un autre temps après un passage halluciné - comme il se doit - à la résidence de leurs dieux et héros. Leur traitement est singulier, rempli de bonnes idées ( la tête du démon, la narcolepsie, les inconvénients inhérents à leur condition de surhommes) et là encore accrocheur.

Le magique, en tout cas dans ce premier tome, est assez peu mis en avant (hormis dans le final), mais quand il déboule c'est de manière impressionnante. Toujours quelque part, le surnaturel est insidieux et vous saute à la gorge sans crier gare, histoire de vous rappeler qu'aucun dieu unique ne sera jamais capable de le ranger sous un autel...


Une lecture assez exigeante, mais suffisamment prenante, avec une vraie ambiance de dark fantasy pleine d'intrigues, de salauds et de monstres.
Si en plus vous connaissez la période historique joyeusement détournée ici, vous risquez de passer un sacré bon moment !


PS : Merci à arsenie et tam-tam pour m'avoir éclairé sur les noms des lieux !

[Dark horse]

L'univers des Instrumentalités de la Nuit est construit avec beaucoup de personnalité par son auteur : Glen Cook.
Il détourne la période des croisades pour nous livrer un récit de dark fantasy nous faisant voyager entre l'Italie, la France ou encore l'Espagne.
Heureusement qu'un lexique géographique (succinct !) est offert dans cette suite car cela nous permet de se situer un peu mieux que dans le premier tome, Glen Cook préférant utiliser les noms des localités de façon très personnelle. Et au vu du style évasif de l'auteur, c'est carrément la galère pour s'y retrouver !

Cependant, on retrouve certains des personnages de la première partie, dont notre protagoniste : Else Tage, ou plutôt Piper Hecht, comme il se fait appeler dans les contrées qu'il est venu censément espionner. À force de se fondre dans la culture et les conflits locaux, notre espion devient un membre important des forces armées brothiennes (italiennes), au service de différents principatés, des leaders aussi bien religieux que politiques, bénéficiaires de capacités magiques.
Toute une grosse première partie tourne autour de cette "nouvelle vie" pour ce Sha-Lug (guerrier pramane - musulman). Grâce à ses capacités passées, il devient un élément compétent des forces armées brothiennes et le favori de certains principatés.

Plusieurs gros poissons veulent s'imposer dans cette période trouble et propice à la domination. Piper Hecht va devenir l'outil le plus adéquat pour les ambitions de conquête de son "camp". Mais c'est sans compter l'influence de la Nuit, dont les vestiges les plus terribles arpentent à nouveau les campagnes et les forêts, confirmant la résurgence d'un pouvoir ancien. La glace gagne du terrain, gèle chaque jour de nouvelles terres, déstabilisant toujours plus un monde aussi fragile qu'un miroir sur le point de se fracasser.

Bien que l'intrigue surchargée de personnages et de lieux qu'on a du mal replacés soit assez peu tournée vers l'action et le suspense, on s'intéresse assez aisément à cet univers (après le premier tome, si on en est là, c'est que quelque chose nous a accroché), grâce au talent de Glen Cook de nous faire vivre ses personnages de façon familière, un peu comme si ce qu'ils vivaient nous installait dans une routine.

À partir d'un certain moment, l'action se met finalement en place, et on déguste certaines batailles d'un point de vue plus subjectif qu'objectif : on fait partie de ces soldats, on ressent le froid et l'épuisement, le quotidien, la détermination autant que le doute. Toujours sous cet angle dark fantasy : désabusé, cynique, pessimiste, ironique.

Certaines révélations quant à Else Tage font son effet et dynamisent un peu l'intérêt à son égard, car, il faut bien l'avouer, celui-ci manque de relief, de singularité dans une oeuvre de dark fantasy pleine d'intrigues et d'éléments surnaturels certes un peu en retrait, mais toujours intrigants.


Ce cycle est un monde à appréhender avec curiosité, en se donnant la peine de s'impliquer. Pourvu qu'on se laisse attraper par les intrigues géopolitiques édulcorées de manifestations mythologiques pour lesquelles les hommes se montrent aussi ignorants que sans pitié.

[Dark horse]

Nous entrons dans la dernière partie du cycle des Instrumentalités de la Nuit. Le troisième et dernier tome est coupé en deux, et en voici la première moitié.

L'impératrice Katrin, tout fraîchement intronisée, doit s'imposer. Mais elle n'est pas la fille de Johannes Bottenoire pour rien tant son caractère et sa vivacité d'esprit vont remettre en place plus d'un conspirateur. Elle va s'enticher de Jaime de Castauriga et leur mariage apportera une union politique à défaut d'un amour réciproque...
Dans les pas de sa grande sœur, Helspeth montre également plus de capacités que ne le laisserait penser son jeune âge. Parfois inquiète quant aux responsabilités endossées par Katrin, elle lui reste fidèle et aimante, quoique parfois agacée par le comportement de plus en plus obsessionnel de l'impératrice.
Les deux sœurs peuvent compter sur la loyauté sans faille du mystérieux Ferris Renfrow, garant de la stabilité du royaume depuis... plus longtemps qu'il n'est possible à un homme de maintenir sa force vitale au service de plusieurs souverains successifs !

N'oublions pas notre cher personnage principal : Else Tage, devenu Piper Hecht après s'être infiltré durablement au pays de ses ennemis.
Tout d'abord auprès de la cour de l'impératrice, le décès du patriarche de Brothe (Rome) et sa succession houleuse vont le contraindre, lui et son armée, à revenir au pays. Fatigué par des campagnes éreintantes, c'est l'occasion pour lui de retrouver sa bien-aimée, Anna, ainsi que ses enfants adoptifs. Et pourquoi pas enfiler à l'avenir ses chaussons de jeune retraité de l'armée.
Seulement, les perturbations liées aux manifestations de la Nuit sont toujours aussi préoccupantes. Kharoulke, un être néfaste, marche impitoyablement avec ses séides et le froid qui les accompagne vers le sud.

Else Tage et ses hommes vont être aidés par le neuvième inconnu, un mage du nom de Cloven Februaren, afin de remettre les choses en ordre au royaume des dieux et de botter par la même occasion le cul de Kharoulke.


Ce sont justement ces passages avec Cloven Februaren les plus captivants car nous y retrouvons tout l'univers magique qui apporte du piquant au cycle. Les légendes nordiques sont l'inspiration de Glen Cook pour développer tout ce qui a trait à la Nuit, mais, l'auteur en fournit une version bien remaniée (comme l'est la période historique des Croisades utilisée dans ce cycle) qui ne manque pas de surprendre !

Comme dans les premiers tomes, j'ai trouvé des passages un peu longuets, notamment lors des intrigues politiques. Mais l'écriture de Cook est accrocheuse et les dialogues sont incisifs. On passe tout de même un bon moment grâce à ces personnages bien campés et au style unique de l'auteur.