[Cycle] Le Roi corbeau / Stephen R. Lawhead

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Albéric
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[Cycle] Le Roi corbeau / Stephen R. Lawhead

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Résumé du tome 1 : Robin
Depuis des siècles, l'histoire de Robin des Bois et de sa bande de voleurs a captivé l'imagination de millions de personnes. Aujourd'hui... la légende renaît.
XIe siècle, Angleterre. Depuis l’arrivée des envahisseurs normands, les Celtes ont été repoussés dans les montagnes du Pays de Galles. Traqué comme un animal, Bran ap Brychan, héritier du trône d’Elfael, a été contraint d’abandonner le royaume de son père pour se réfugier dans la forêt des Marches, des bois primitifs où le danger rôde...

Je suis très mitigé et cela va être dur de départager car c’est moyennement moyen.


D’un côté cette relecture de la légende de Robin des Bois est originale car l’intrigue est replacée 1 siècle en amont : le Pays de Galles remplace de Comté de Nottingham, les Gallois remplace les Saxons, la rivalité entre Guillaume le Roux et Robert Courteheuse (parti à la 1ère croisade) remplace celle entre le Prince Jean et Richard Cœur de Lion (parti à la 3e croisade)… De plus il s’agit d’une modernisation du mythe : c’est très fluide et sans lenteur ou langueurs (même s’il ne se passe pas grand-chose de palpitant dans ce tome d’exposition). Cela se lit vite et bien avec des chapitres courts donc cela sait se rendre accessible aux easy readers et au grand public.

D’un autre côté c’est censé être la renaissance de la Légende, et niveau souffle de l’aventure ce n’est pas terrible.
5/6 scènes d’action pour un total de 20 pages dans un roman qui en comporte 400… C’est pauvre voire plat.
Un auteur plus tonique nous aurait condensé tout cela en quelques chapitres et la trilogie devenait 1 seul livre !
Et puis c’est manichéen au possible, presque jusqu’au ridicule si on est exigent :
- Marianne devient Merian, une cagole celtique tiraillée entre sentiments inavouables et angoisses vestimentaires
- Petit Jean ne sert à rien. Frère Tuck ne sert à rien
- le grand peuple celte se résume à quelques dizaines de pécores braconnant dans la « vaste forêt primaire »
- Angharad triclassée guérisseuse / druidesse / barde sort d’on ne sait où, et un peu WTFuckesque…
- tous les Normands sont très très méchants, sauf un qui en plus est très très fourbe
- tous les Gallois sont très loyaux et très courageux, sauf un qui est très collabo car très peureux.
L’emploi du vocabulaire français ne sert pas à grand chose à part donner une impression de french bashing.
L’emploi du vocabulaire gaélique ne sert pas à grand-chose à part donner l’impression de celtique cheering.
Après tout l’usage des mots cantref, marchogi et Ffreins n’apporte pas grand-chose à la prose.
Pire le naming gaélique peut parfois horripiler car les noms sont plus ou moins imprononçables…
Et pour faire bonne mesure on insiste bien sur la stupidité des hommes orgueilleux et des femmes frivoles


Quant au classement en Fantasy, il est hautement fantaisiste. Le merveilleux dans ce roman se limite à Robin qui se renomme Rhi Bran le Hud et qui se sent l’âme d’un Jim Ellison dans The Sentinel après avoir ingurgité une mixture d’Angharad. Et ensuite, il se déguise en homme-corbeau pour aller accrocher de petits animaux morts dans les branches dans le but d’effrayer les soldats normands…
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Les lecteurs se posent 2 questions :
1) Qu’est-ce qu’il a pris ? 2) Est-ce qu’il lui en reste ?

Le background s’étoffe dans les derniers chapitres avec la guerre civile normande, mais c’était un peu tard pour amener de la profondeur… Un roman quand même plutôt satisfaisant pour les easy readers, mais la Légende méritait bien mieux que cela : rendez-nous Sir Walter Scott !
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