Suite Française / Irène Némirovsky

Forum consacré aux autres genres : littérature classique, romans historiques ou policiers, essais, etc.
Avatar du membre
Cymoril
Sorcier
Messages : 3278
Enregistré le : 15 nov. 2004, 16:39

Suite Française / Irène Némirovsky

Message non lu par Cymoril »

Comme il est trop tard pour tenter de faire un résumé intelligent, voici celui de l'éditeur :
Denoël a écrit :Écrit dans le feu de l'Histoire, Suite française dépeint presque en direct l'Exode de juin 1940, qui brassa dans un désordre tragique des familles françaises de toute sorte, des plus huppées aux plus modestes. Avec bonheur, Irène Némirovsky traque les innombrables petites lâchetés et les fragiles élans de solidarité d'une population en déroute. Cocottes larguées par leur amant, grands bourgeois dégoûtés par la populace, blessés abandonnés dans des fermes engorgent les routes de France bombardées au hasard... Peu à peu l'ennemi prend possession d'un pays inerte et apeuré. Comme tant d'autres, le village de Bussy est alors contraint d'accueillir des troupes allemandes. Exacerbées par la présence de l'occupant, les tensions sociales et frustrations des habitants se réveillent.
Vous en avez sans doute entendu parler. L'auteur, déportée en 1942, a reçu le prix Renaudot à titre posthume en 2004.
Suite française se compose de deux parties (cinq étaient prévues) : Tempête en juin et Dolce.
En commençant à y réfléchir, je me suis dit à tort que ça pouvait rentrer dans la catégorie des romans historiques. En fait, et c'est ce qui fait la force de l'ouvrage, c'est que ce livre a été écrit presque en même temps que les faits se déroulaient (Irène Némirovsky a été arrêtée alors qu'elle travaillait sur la troisième partie). Du coup, quand, par exemple, elle décrit la fuite des populations en juin ou la vie sous l'Occupation, elle donne l'impression au lecteur d'assister à des scènes qu'elle vient de voir, voire de les vivre avec elle. La nature humaine n'y est pas représentée à son avantage et certains comportements sont carrément abjects (surtout pour la première partie). Pourtant, elle n'oublie jamais qu'à la base de n'importe quel comportement, il y a un être humain avec des motivations humaines (qui n'en sont pas pour autant excusables). Même les soldats allemands n'échappent pas à ce parti pris. D'ailleurs, le recul incroyable qu'il a fallu pour écrire ce livre en 1942 me parait assez stupéfiant.
Sinon l'écriture est très belle et j'ai beaucoup aimé certains personnages (mention spéciale à Lucile).
Répondre