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Nécroville / Ian McDonald

Posté : 26 juin 2017, 18:01
par tam-tam
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La nanotechnologie a bouleversé la société du XXIe siècle et des machines microscopiques capables de remodeler les molécules permettent désormais aux hommes de réaliser leurs rêves les plus fous... dont la résurrection de la chair !
Aujourd'hui, en 2063, les ressuscités représentent déjà près d'un tiers de la population mondiale et vivent dans les nécrovilles, des ghettos ceints de barbelés, de policiers et de robots.
Ce soir du 2 novembre, alors que les défunts s'apprêtent à célébrer le carnaval de la Nuit des Morts, cinq jeunes gens vont se mêler à eux. Mais que cherchent-ils exactement ? Quête d'absolu — consciente ou inconsciente ? Savent-ils qu'ils jouent avec le feu ?
Peut-on impunément côtoyer ceux qui ont cessé de vivre ? Eternelle question...
Grâce à la nanotechnologie Thanos-Tesler la mort n’est plus une fatalité. A condition d’avoir souscrit à prix d’or une assurance décès, on vous ressuscite illico presto. Mais si les ressuscités ont beaucoup de devoirs, ils n’ont que peu de droits dont en premier lieu celui de la fermer. Ils sont payés une misère et cantonnés aux travaux les plus dangereux et sordides. Ils sont parqués dans des nécrovilles, des ghettos cernés de barbelés et de miradors. Un nouvel apartheid est né. Mais la colère gronde chez les morts. La rébellion est proche.

Tout le roman se déroule pendant la nuit de la fête des morts dans la nécroville de Mexico. On va suivre les pérégrinations de 5 vivants lors des festivités. Santiago, un créateur de drogues de génie. Yo-Yo-Mok, une avocate chargée d’élucider la mort d’une ressuscitée. Toussaint, le fils du patron de la Tesler Corporada. Camaguey, un veuf en phase terminale d’un cancer. Et Trinidad en quête d’information sur les nouveaux cultes liés à la mort. Chacun va nous faire découvrir un pan des nouveaux codes qui régissent la mort. Chaque récit va interagir sur les autres pour au final en donner une vision complète. Les ambiances vont de Hypérion de Dan Simmons avec la découverte des histoires personnelles des 5 protagonistes, à Neuromancien de William Gibson lors des passages dans la matrice.

Le récit est un peu complexe, et si on finit par rassembler les morceaux à la fin, je dois bien avouer que je me suis fait larguer à certains moments. Fourmillement d’idées et de concepts pour lesquels l’écrivain est avare d’explications. Mais certains passages sont marqués de fulgurances et sont justes sublimes. Pas la plus facile des portes d’entrée pour découvrir l’œuvre de McDonald mais ceux qui aime déjà l’auteur apprécieront sans aucun doute.