Résumé tome 1: Les Rois des Etoiles
John Gordon et Zarth Arn : un petit employé new-yorkais de notre époque et un prince de l'empire galactique qui vit 200 000 ans dans le futur. Tout sépare ces deux hommes... A priori. En fait, Zarth Arn a échangé son esprit avec celui de Gordon. Mais une guerre à l'échelle de l'univers les empêche de regagner leur corps respectifs.
John Gordon est alors projeté dans un tourbillon d'intrigues et s'éprend de Lianna, la fiancée du prince. Il ne sait pas que le vrai Zarth la hait.
Les événements placeront bientôt le sort de l'empire entre les mains de John qui, seul, peut utiliser le « disrupteur », l'arme absolue dont Zarth détient le secret. Mais ce secret John Gordon l'ignore...
Merci à eux qui ont fait rêver des millions de lecteurs, et leurs successeurs qui font rêver des milliards de spectateurs !
C’est pour le roman
Les Rois des étoiles qu’on a inventé l’expression « space opera », et c’est pour son auteur aussi qu’on a inventé l’expression « sens of wonder » ! C’est dire l’influence d’
Edmond Hamilton sur la Science-Fiction populaire (vilipendée par les tenants d’une SF élitiste, que je maudis à jamais car ils ont failli me faire détester la SF à jamais)
Le schéma narratif reprend la trame du
Prisonnier de Zenda, et la WWI remplaçant la Guerre de Sécession l’élément déclencheur est quasiment le même que celui d’
Une Princesse de Mars (et il n’y a qu’en France que tout le monde n’y a vu que du feu, y compris et surtout les prescripteurs d’opinion)
Tout commence à New York au sortir de la WWII : John Gordon est un petit comptable dans une compagnie d’assurance, transfiguré par sa vie de pilote de bombardier durant la Guerre du Pacifique… Durant le conflit il n’a rêvé de retourner à la maison, et de retour à la maison il ne rêve que d’action, adrénaline et d’aventure… Quand le prince Zath Arn, voyageur temporel en quête de savoir lui propose d’échanger sa place avec lui situé 200000 ans dans l’avenir, il n’hésite pas un seul instant…
Et il découvre une galaxie dominée par les Rois des Etoiles, où après des millénaires d’expansion, de séparation et de réunification l’humanité domine l’espace connu : l’Empire Canopéen (Les Etats-Unis), les Royaume Polaire, de la Lyre et du Cygne (l’Europe), les baronnies de la constellation d’Hercule (l’Amérique latine), les Comtes des marches (les colonies) et dans la Nébuleuse Noire la Ligue des Mondes Obscurs (hum… ça sent les méchants ça… l’URSS évidemment ! ^^)... L’auteur qui s’inspire très largement de la littérature d’aventure britannique s’emmêle un peu les pinceaux entre monarchie et démocratie, et tente de rattraper le coup en comparant les royaumes des étoiles au Commonweath terrien. Bon on retrouve aussi les fusils atomiques, les pistolets atomiques et les munitions, propre à l’univers de
Flash Gordon, et l’atome encore associé au radar pour les voyages spatiaux, encore que les rayons subspectraux, les moteur masse/énergie et les champs de stase sont loin d’être inintéressants…

Il y a une part de tourisme intergalactique, et John Gordon pourrait largement être un client de chez Recall ! Mais rapidement il est emmené dans les intrigues amoureuses de celui qu’il remplace, puisqu’il se retrouve coincé entre sa maîtresse, une petit brune piquante qui le laisse froid, et son épouse officielle, une grande blonde marmoréenne qui en affolant son cœur reprend le rôle de Flavia de Ruritanie… Puis il est emmené dans une Guerre Froide intersidérale : la Ligue veut obtenir l’arme absolue dont le secret n’est connu que des membres de la famille impériale, et alors que l’Empire se demande si la Ligue n’a pas déjà mis la main dessus la Ligue qui ne l’a pas encore ne sait pas si l’Empire est prêt à l’utiliser… Oui le roman a été écrit en 1947, donc oui il s’agit d’une allégorie de la bombe nucléaire ! blink
nous sommes dans un pulp d’aventure donc on retrouve les espions, les enlèvements, les chantages, les séances d’interrogatoires musclées, les évasions rocambolesques, les cavales, les fusillages, mais aussi un crash sur une planète d’épouvante, la confrontation avec les traîtres et la Bataille de Déneb ou le sort de la galaxie repose entre les mains de John Gordon,
et au bout du bout il renonce à tout pour respecter la parole donnée au Prince Zath Arn…
Les mêmes causes produisant les mêmes effets on touche parfois du doigt le blockbuster hollywoodien et ses mécanismes hollywoodien, et que serait un bon James Bond sans un bon méchant ? Shorr Kan le tyran totalitaire de la Ligues des Mondes Obscurs est censé être l’alter ego de Staline, mais on reconnaît bien plus en lui la parfaite canaille qu’était Rupert de Hentzau (le meilleur vilain jamais écrit avec un certain Long John Silver que comme hasard on reconnaît aussi ^^)…
Oui cela a vieilli, mais cela a bien vieilli car l’auteur maîtrise les codes du page-turner et je me suis surpris à bien kiffer un paquet de bons cliffhangers. Mais je ne suis pas objectif car le cape et d’épée dans l’Espâce, ça marche toujours avec moi car je revendique fièrement d’être un enfant des guerres étoiles qui a grandi avec
Cosmos 1999, Stark Trek, Galactica (et son générique épique),
Buck Rogers (ah Erin Gray et
Pamela Hensley ^^),
Flash Gordon (dans
Le Journal de Mickey),
Capitaine Flam, Albator, Ulysse 31… Les Rois des étoiles est un bon récit d’aventure, et il suffirait juste d’approfondir les thèmes qui n’y sont qu’effleurés (les traumatismes et les déchirements du héros, la lutte des classes dans l’Espâce, l’impérialisme et le colonialisme dans l’Espâce, le spectre des armes de destruction cosmique…) d’une modernisation du style, et d’une traduction plus punchy pour obtenir quelque chose de carrément supracool… Mais les autres enfants des guerres des étoiles l’ont déjà fait : le petit comptable newyorkais en quête d’aventure, c’est Johnson de
Space Adventure Cobra, la géohistoire de la conquête de l’espace c’est
Les Héros de Galaxie, les quiproquos royaux d’un lointain futur c’est l’anime
El Hazard, le Disrupteur c’est le Négateur dans la saga du
Traquemort, la Bataille de Déneb c’est la Bataille de Qujaga dans
Farscape… Oh oui, des heures de grande aventure dans l’Espâce !
Le Sword & Planet s’est transformé en Space Opera avant de revenir à ses premières amours sous la dénomination de Sword & Laser face à une flopée de NSO résolument cyberpunks se perdant dans les méandres de la matrice et du TINA, mais, je retiens qu’au XXe siècle
Edmond Hamilton a fait le pont entre la littérature populaire du XIXe et celle du XXe siècle en offrant à ses successeur les moyens de réaliser
Starwars et
Farscape, et à ses côté
Edward Elmer Smith a fait la même chose en offrant à ses successeurs les moyens de réaliser
Star Trek et
Babylon V… Deux stars de la Science-Fiction dont l’héritage sur la culture populaire est incommensurable, et je ne vous parle même pas de
Leigh Brackett qui elle a carrément mis les mains les cambouis en scénarisant
L’Empire contre-attaque qui a tout changé ! (ah les tenants d’une SF élitiste rouspète que la culture populaire ce n’est pas de la culture, mais ces derniers on n’en a rien à carrer !!!)
