Résumé tome 1 : Les Chroniques de l'Armageddon
« Mes chers concitoyens, j'ai le regret de vous annoncer qu'en dépit de tous nos efforts, les mesures de confinement mises en oeuvre n'ont pas permis d'enrayer l'épidémie. Essayez de conserver votre calme. D'après les rapports, cette maladie se transmet par morsure ou griffure profonde d'un individu infecté. Les personnes contaminées décèdent rapidement, mais se relèvent dans l'heure et partent à la recherche d'humains. Puisse Dieu nous venir en aide. » Vous tenez entre les mains le journal de l'un des derniers rescapés l'apocalypse zombie. Que ces quelques notes vous viennent en aide si vous aussi avez le malheur de faire partie des survivants...
C’est mieux fichu que Le Virus Morningstar, mais ce n’est pas forcément plus emballant…
On évacue tout le côté virologique, et on évacue même presque le côté zombie puisqu’on se contente de mentionner des créatures qui rôdent seules ou en bandes, car on est dans le récit intimiste puisque tout est raconté par le journal de bord du survivant inconnu : cela se lit bien, facilement et rapidement même si cela met une distance entre le lecteur et les rares personnages secondaires… L’un des principaux intérêts de l’apocalypse zombie c’est de voir des gens lambda devenir des machines de guerre expertes en survie ou mourir face aux épreuves qu’ils rencontrent sur leur chemin, mais là le gars est dès le départ une machine de guerre experte en survie. L’épidémie n’a même pas encore démarré qu’il a déjà des panneaux solaires, des batteries, un groupe électrogène, 5 mois de réserves d’eau et de nourriture et un véritable arsenal à commencer par le Glock qu’il place consciencieusement chaque soir sous son oreiller sans parler du fusil à proximité… Donc peu/pas tension et peu/pas du suspens, sans parler que le narrateur n’est pas spécialement attachant en plus d’être un Gary Stu : ben oui l’auteur et le narrateur sont tous les deux pilotes, officiers dans la Navy, natifs de l’Arkansas, résidents de San Antonio et aficionados des forums survivalistes…
L’auteur fait des clin d’œil sympas aux classiques du genre, et ne se cache de s’inspirer peu ou pour de Je suis une légende de Richard Matheson, et puis les passages en Cessna rappellent un peu Le Dernier Pilote de Paul-Jean Hérault, mais pour le reste cela j’ai perçu ça comme du réchauffé : tout en se lamentant que bientôt il n’aura plus de chocolat e de coca-cola on pille les magasins pour récupérer de l’eau, de la nourriture, et des médicaments qu’on rationne pour retarder l’échéance (parce évidemment personne ne sait chasser, pêcher, cueillir et cultiver : on se demande comment l’humanité a pu survivre avant l’avènement de la consommation de masse ^^) et surtout pour récupérer des armes et des munitions, qu’on gaspille allègrement car pour survivre chaque rescapé doit s’entraîner d’arrache pied pour devenir un fine gâchette, surtout au M16 et à l’AK47… Ah ça on sent le militaire, voire le mec affilié à la NRA : à chaque étape on nous précise bien les types d’armes et de munitions emportés… Personne ne sait purifier l’eau ou creuser des toilettes sèches, et personne ne sait faire du feu du coup la team du survivant inconnu passe des semaines à bouffer des conserves froides et du poisson cru avant de dénicher un barbecue au propane… C’est pourtant la 1ère chose que font les candidats de Koh-Lanta qui eux ne sont passés ni par les rangs de l’armée ni par ceux d’une milice paramilitaire (putain même Ron Pearlman y arrivait dans La Guerre du Feu ! ^^ )
J’ai quand même trouvé que le récit s’améliorait en court de route, essentiellement parce que le narrateur commençait à penser à autre chose que sa pomme. Mais non il y régularité des gimmicks isolationnistes / complotistes / fanboy de la NRA qui me font sortir du truc, sans parler des péripéties qui font lever les yeux au ciel du genre « ah merde, on a oublié le chien : faisons demi-tour alors qu’on est à 100m d’un avion qui permettrait d’échapper à la bombe nucléaire lancée par le gouvernement », « pas de bol je suis tombé en panne d’essence avec mon Land Rover / Hummer qui consomme du 24 litres aux 100 kilomètres, alors qu’en cours de route j’ai croisé un camion citerne plein à ras-bord… » (oui je sais, je force le trait mais bon j’ai perdu patience rapidement avec le narrateur qui consulte les forums survivalistes sur internet alors qu’il n’y a plus ni téléphone ni électricité, et qui en faisant son paquetage précise qu’il ne faut rien amener de superflu avant d’y fourrer son i-mac)
A la fin twist et cliffhanger téléphonés : l’homme est un loup pour l’homme et il va falloir affronter d’autres groupes de pillards… Tout ça pour ça ? Autant fait un remake de Mad Max, cela serait plus pertinent ! (à moins que les zombies radioactifs ne fassent leur apparition dans les tomes restants…)
J’adore les récits de zombies et je ne suis aucunement allergique à la SF miliaire américaine, mais au final cela m’a fait plus l’effet d’une bonne fanfiction que d’un bon roman, donc nouvelle incursion dans la littérature zombifique et nouvelle déception…