
Dans un futur proche, la société Bitchun est une gigantesque matrice dans laquelle tous les individus se connectent en continu grâce à une petite interface logée dans le crâne. Dans cette société la mort n’est plus définitive, comme dans les jeux vidéos en ligne. En cas de décès il suffit d’implanter sa dernière sauvegarde dans un clone pour continuer à vivre. De même le système monétaire a disparu. L’argent n’a plus cours et a été remplacé par la renommée qui se mesure en whuffie (ça fonctionne un peu comme le nombre d’amis sur FB). Quand un individu commet une action, celle ci est systématiquement jugée par son entourage, ce qui lui fait gagner ou perdre du whuffie. Plus on en a plus on a accès à des services de qualité. Ainsi les gens populaires auront droit d’entrer dans des restaurants classés au guide Michelin tandis que les plus mal lotis auront tout juste droit à un sandwich.
Dans la société Bitchun la notion de travail a disparu. Les individus s’adonnent à toutes sortes de loisirs. Ils se réunissent en adhocs, sortes de confréries où ils se vouent corps et âmes à leurs passions. (A titre d’exemple notre adhoc à nous s’appellerait les Chemins de Khatovar et on passerait tout notre temps à lire de la SFFF et à se marrer sur notre beau forum

L’intrigue aussi est pour le moins originale, voyez un peu: Julius a 150 ans. Il en est déjà à son 4ème clone. Après avoir traîné ses guêtres sur bien des sentiers, il décide un jour de réaliser son rêve le plus cher: habiter à Disneyland ! Il intègre alors un adhoc qui entretient et perfectionne l’attraction du manoir hantée (Haunted Mansion). Seulement voilà, le royaume enchanté n’est pas aussi idyllique qu’il y paraît au premier abord. La concurrence entre adhocs est rude pour conserver la mainmise sur les attractions. Car si elles ne génèrent plus assez de whuffie de la part des visiteurs, les adhocs en ayant la charge se voient détrônées par celles qui convoitent leur place.
CE BOUQUIN EST GENIAL, C’EST UNE VERITABLE ŒUVRE D’ART! Pfff ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti un tel vent de fraîcheur. C’est original et puissant. En seulement 230 pages, l’auteur développe autant de concepts qu’en 24 tomes de la roue du temps. Et en plus il le fait avec légèreté et humour ce qui ne gâche bien évidemment rien. Mais revers de la médaille, ce bouquin ne pourra pas plaire à tout le monde, c’est ce qui arrive souvent quand on est en avance sur son temps. Car en effet, « Dans la dèche… » a été écrit par un geek pour les geeks. Et à ce titre, il en laissera plus d’un sur le bord du chemin.