La Maison qui Glissait / Jean-Pierre Andrevon

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tam-tam
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La Maison qui Glissait / Jean-Pierre Andrevon

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La tour des érables est un HLM quelconque d’une banlieue quelconque. Rien ne la distingue des autres avec ses 300 habitants de toutes origines et de tous milieux. Ce n’est pas non plus une tour où règne l’insécurité. Même si quelques ados mettent parfois le feu aux poudres, plus par désœuvrement que par réelle volonté de nuire. La tour des érables est véritablement marquée par le sceau de la banalité.

Et pourtant, c’est une épopée horrible et extraordinaire à la fois qui l’attend. Par un beau matin du mois d’août, elle va se retrouver complètement coupée du monde. Un dense mur de brouillard apparaît subitement empêchant de voir à plus de 100 mètres à la ronde. L’électricité et tous les moyens de communications sont coupés. Et puis surtout près de la moitié des habitants de la tour a disparu durant la nuit.

Où sont-ils passés ? Que cache le mur de brouillard ? Où est le reste du monde ?

Autant de questions auxquelles devront répondre les résidents de la tour. Et le plus vite serait le mieux, car de nouvelles disparitions surviennent de plus en plus fréquemment et le brouillard semble abriter de bien inquiétantes créatures.

Une intrigue menée tambour battant par un Jean-Pierre Andrevon en grande forme. Ce livre est un véritable piège. Quand on a le malheur d’y mettre le nez, on a beaucoup de mal à l’en décoller. Remarquable « page-turner » qui vous emmène jusqu’au bout de la nuit.

Par contre on n'échappe pas complètement à la caricature en ce qui concerne certains personnages. Dommage car peu nous surprennent au final. A une exception près : Vincenzini, le gardien d’immeuble. Voilà un personnage vraiment intéressant : ex-gendarme reversé concierge pour renflouer une maigre retraite, limite facho et pervers. Andrevon le qualifie lui-même de croisement entre « gros dégueulasse et Ducon-Lajoie ». Et pourtant il fera preuve d’un volontarisme à toute épreuve pour essayer de maintenir une certaine forme de cohésion et un semblant d’ordre dans la tour. Gestes dérisoires mais essentiels pour retarder l’inéluctable. Et chose surprenante il sera même capable de gestes d’entraide désintéressés.

Au rayon des déceptions, une entrée en matière un peu molle, d’innombrables coquilles, (Le texte en est truffé, certains personnages allant même jusqu’à changer de nom de famille.) et des scènes de cul inutiles qui desservent le récit.

Rien de rédhibitoire mais un petit manque de finition qui gâche un peu le plaisir. Mais bon, moi Andrevon j’aime bien et j’ai quand même fortement apprécié cette maison qui glissait.
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